lundi 29 avril 2013

29 avril, Sainte Catherine de Sienne, vierge et docteur de l'Eglise


Extraits des Dialogues de Sainte Catherine de Sienne

Sainte Catherine de Sienne en extase. Les Anges la
portent tandis qu'elle reçoit la grâce des sacrés
Stigmates du Seigneur.
O Divinité éternelle, ô éternelle Trinité, par l'union de la divine nature tu as donné un si grand prix au sang de ton Fils unique ! Toi, éternelle Trinité, tu es comme un océan profond : plus j'y cherche et plus je te trouve ; plus je trouve et plus je te cherche. Tu rassasies insatiablement notre âme car, dans ton abîme, tu rassasies l'âme de telle sorte qu'elle demeure indigente et affamée, parce qu'elle continue à souhaiter et à désirer te voir dans ta lumière, ô lumière, éternelle Trinité. ~


J'ai goûté et j'ai vu avec la lumière de mon intelligence et dans ta lumière, éternelle Trinité, et l'immensité de ton abîme et la beauté de ta créature. Alors, j'ai vu qu'en me revêtant de toi, je deviendrais ton image, parce que tu me donnes, Père éternel, quelque chose de ta puissance et de ta sagesse. Cette sagesse est l'attribut de ton Fils unique. Quant au Saint-Esprit, qui procède de toi, Père, et de ton Fils, il m'a donné la volonté qui me rend capable d'aimer. Car toi, éternelle Trinité, tu es le Créateur, et moi la créature ; aussi ai-je connu, éclairée par toi, dans la nouvelle création que tu as faite de moi par le sang de ton Fils unique, que tu as été saisie d'amour pour la beauté de ta créature

Abîme ! Éternelle Trinité ! Divinité ! Océan profond ! Et que pourrais-tu me donner de plus grand que toi-même ? Tu es le feu qui brûle toujours et ne s'éteint jamais ; tu consumes par ton ardeur tout amour égoïste de l'âme. Tu es le feu qui dissipe toute froideur, et tu éclaires les esprits de ta lumière, cette lumière par laquelle tu m'as fait connaître ta vérité. ~

C'est dans la foi, ce miroir de la lumière, que je te connais : tu es le souverain bien, bien qui surpasse tout bien, bien qui donne le bonheur, bien qui dépasse toute idée et tout jugement ; beauté au-dessus de toute beauté, sagesse au-dessus de toute sagesse : car tu es la sagesse elle-même, tu es l'aliment des anges qui, dans l'ardeur de ton amour, s'est donné aux hommes

Tu es le vêtement qui couvre ma nudité, tu nourris les affamés de ta douceur, car tu es douce, sans nulle amertume, ô éternelle Trinité.







dimanche 28 avril 2013

5e Dimanche de Pâques

Voici les Odes 4, 5 et 6 de saint Jean Damascène en l'honneur de Jésus ressuscité :
·         Ode 4 : Cantique d’Habacuc, le prophète (Ha 3).
·         Ode 5 : Cantique d’Isaïe, le prophète (Is 26, 9-21).
·         Ode 6 : Cantique de Jonas, le prophète (Jon 2, 3-11).
Christ en gloire, entouré des quatre Vivants selon
la vision de l'Apocalypse de saint Jean. Sainte-Anne de Megève
Ode 4

Hirmos 
En cette divine veillée,
Que le héraut de Dieu, Avvakoum [Habacuc],
Soit au milieu de nous,
Qu’il nous montre l’ange porte-lumière, nous disant :
Aujourd’hui, c’est le Salut du monde,
Car le Tout-Puissant, le Christ est ressuscité. 


Agnus Dei. L'Agneau de Dieu de
l'Apocalypse couché sur le livre des révélations
scellé de 7 sceaux. XVIIIe s.
Verset 
Christ est ressuscité des morts.
Le Christ est apparu Premier-né mâle
sans ouvrir le sein virginal ;
Il est appelé Agneau en tant que mortel,
Mais il est l’Agneau sans tache,
Car il est indemne de toute souillure.
Il est notre Pâque ;
En tant que Dieu véritable,
Il est appelé parfait. 


Verset 
Christ est ressuscité des morts.
Tel un Agneau d’un an,
Le Christ, notre douce couronne

de bénédiction,
De plein gré s’est immolé pour tous,
Notre Pâque purificatrice,
Mais sortant du tombeau, il nous illumine,

Lui, le beau Soleil de Justice.

David dansant devant l'Arche.
Verset
Christ est ressuscité des morts.
Devant l’Arche, dans l’ombre de la Loi,
David l’ancêtre de Dieu,
Dansait bondissant d’allégresse.
Ô Peuple de Dieu, les prophétiques figures s’accomplissent ;
Exultons d’une joie divine devant le Christ ressuscité,

Car il est Tout-Puissant.

Verset
Christ est ressuscité des morts.
En cette divine veillée,
Que le héraut de Dieu, Avvakoum [Habacuc],
Soit au milieu de nous,
Qu’il nous montre l’ange porte-lumière, nous disant :

Aujourd’hui, c’est le Salut du monde,
Car le Tout-Puissant, le Christ est ressuscité.
Christ est ressuscité des morts,
par la mort, il a vaincu la mort ;

à ceux qui sont dans les tombeaux,
il a donné la Vie.
L'ensevelissement du Christ le Vendredi Saint.
Basilique du S. Sépulcre de Jérusalem,
chapelle haute du Golgotha

Petite Litanie
DIACRE : Encore et encore, en paix, prions le Seigneur.
CHŒUR : Kyrie eleison.
DIACRE : Secours-nous, sauve-nous, aie pitié de nous et garde-nous, ô Dieu, par ta grâce.
CHŒUR : Kyrie eleison.
DIACRE : Invoquant notre très sainte, immaculée, toute bénie et glorieuse Souveraine la Mère de Dieu et toujours Vierge Marie, et tous les saints, confions-nous nous-mêmes, les uns les autres et toute notre vie au Christ, notre Dieu.
CHŒUR : À toi, Seigneur.

Ecphonèse
PRÊTRE : Car tu es un Dieu de bonté, plein d’amour pour les hommes, et nous te rendons gloire, Père, Fils et Saint Esprit, maintenant et toujours et aux siècles des siècles.
CHŒUR : Amen.

Ode 5

Hirmos
Veillons dès l’extrême pointe du jour,
et au lieu d’aromates, offrons un chant au Seigneur,
et nous verrons le Christ,
Soleil de Justice,
Faisant resplendir la vie pour tous. 


Verset
Christ est ressuscité des morts.
Le Seigneur descend aux enfers pour les
délivrer de la mort et les mener au Paradis.
Par Agnolo Bronzino, 1552
Ceux que l’enfer retenait enchaînés,
Témoins de ton infinie miséricorde,
Accoururent d’un pas joyeux

vers la Lumière, ô Christ,
Acclamant la Pâque éternelle.

Verset
Christ est ressuscité des morts.
Avançons-nous, flambeaux en mains,
Allons au-devant du Christ
Qui sort du tombeau comme l’Époux
et célébrons, avec les ordres angéliques en fête,

La Pâque rédemptrice de Dieu. 

Verset
Christ est ressuscité des morts.
Veillons dès l’extrême pointe du jour,
et au lieu d’aromates, offrons un chant au Seigneur,
et nous verrons le Christ,
Soleil de Justice,

Faisant resplendir la vie pour tous.
Christ est ressuscité des morts,
par la mort, il a vaincu la mort ;
à ceux qui sont dans les tombeaux,
il a donné la Vie.


Petite Litanie
DIACRE : Encore et encore, en paix, prions le Seigneur.
CHŒUR : Kyrie eleison.
DIACRE : Secours-nous, sauve-nous, aie pitié de nous et garde-nous, ô Dieu, par ta grâce.
CHŒUR : Kyrie eleison.
DIACRE : Invoquant notre très sainte, immaculée, toute bénie et glorieuse Souveraine la Mère de Dieu et toujours Vierge Marie, et tous les saints, confions-nous nous-mêmes, les uns les autres et toute notre vie au Christ, notre Dieu.
CHŒUR : À toi, Seigneur.

Ecphonèse
PRÊTRE : Car la gloire et la sainteté sont l’apanage de ton Nom sublime et plein de majesté, Père, Fils et Saint Esprit, maintenant et toujours et aux siècles des siècles.
CHŒUR : Amen.

Ode 6

Hirmos
Tu es descendu jusqu’au plus profond de la terre,
Tu as brisé, ô Christ, les verrous éternels
qui retenaient les captifs
et comme Jonas sortant de la baleine,
Tu es ressuscité du tombeau le troisième jour.

Verset

Christ est ressuscité des morts.
Tout en gardant les scellés intacts,
Tu es ressuscité du tombeau, ô Christ ;
Toi qui lors de ta naissance,
n’as point porté atteinte au sceau de la Vierge,
Tu nous as ouvert les portes du Paradis.


Verset
Christ est ressuscité des morts.
Victor Kudrin, Vigile pascal russe avec la bénédiction des œufs,
des Pashka et des koulitch de Pâques
Ô mon Sauveur,
Victime vivante qui n’a pas été immolée ;
Comme Dieu, tu t’es offert toi-même

volontairement au Père,
Tu as ressuscité avec toi toute la race d’Adam,

en ressuscitant du tombeau.

Verset 
Christ est ressuscité des morts.
Tu es descendu jusqu’au plus profond de la terre,
Tu as brisé, ô Christ, les verrous éternels
qui retenaient les captifs
et comme Jonas sortant de la baleine,
Tu es ressuscité du tombeau le troisième jour.
Christ est ressuscité des morts,
par la mort, il a vaincu la mort ;
à ceux qui sont dans les tombeaux,

il a donné la Vie.

Petite Litanie :
DIACRE : Encore et encore, en paix, prions le Seigneur.
CHŒUR : Kyrie eleison.
DIACRE : Secours-nous, sauve-nous, aie pitié de nous et garde-nous, ô Dieu, par ta grâce.
CHŒUR : Kyrie eleison.
DIACRE : Invoquant notre très sainte, immaculée, toute bénie et glorieuse Souveraine la Mère de Dieu et toujours Vierge Marie, et tous les saints, confions-nous nous-mêmes, les uns les autres et toute notre vie au Christ, notre Dieu.
CHŒUR : À toi, Seigneur.

Ecphonèse
PRÊTRE : Car tu es le Roi de paix et le Sauveur de nos âmes, et nous te rendons gloire, Père, Fils et Saint Esprit, maintenant et toujours et aux siècles des siècles.
CHŒUR : Amen.
Jésus ressuscité et saint Thomas

Kondakion (poème de Romanos le Mélode)
Même descendu dans le tombeau,
Tu as détruit la puissance de l’enfer
et tu es ressuscité, Vainqueur, Christ Dieu ;
aux femmes myrrhophores tu annonças :
" Réjouissez-vous " ;
et à tes Apôtres tu donnas ta Paix,

accordant à ceux qui sont tombés la Résurrection.

Ikos
Ayant devancé l’aurore, les femmes myrrhophores
cherchaient, comme le jour, le soleil
qui, avant le coucher du soleil,
s’était couché dans le tombeau.
Elles se disaient entre elles :
" Venez, amies, allons couvrir d’aromates
le corps vivifiant et enseveli,
la chair de celui qui ressuscite Adam déchu
et qui gît dans le tombeau.
Venez, hâtons-nous
et, comme les mages, apportons l’adoration
et, en guise de don, la myrrhe,
à celui qui est enveloppé,
non plus de langes, mais d’un linceul.
Pleurons et clamons :
Ô Seigneur, lève-toi,

accordant à ceux qui sont déchus, la Résurrection. "
Mandaliôn ou Sainte Face.
Les Orthodoxes ont une très grande
dévotion pour le Voile de Véronique car c'est
le visage de Dieu, de l'Amour incarné qui
est ici dévoilé à tous les hommes.

Synaxaire
En ce Saint et Grand dimanche de Pâques,
nous célébrons la Résurrection vivifiante

de notre Seigneur, Dieu et Sauveur Jésus Christ.
Christ est descendu seul pour combattre l’Enfer
et il en remonte, emportant avec lui le grand butin de sa Victoire !
À lui gloire et puissance aux siècles des siècles !

Tropaire (ton 6)
Témoins de la Résurrection du Christ,
adorons le Saint Seigneur Jésus, seul sans péché.
Nous vénérons ta Croix, ô Christ,
et nous chantons et glorifions ta sainte Résurrection.
Car tu es notre Dieu,
nous n’en connaissons pas d’autre.
C’est ton Nom que nous invoquons.
Venez, croyants, adorons la sainte Résurrection du Christ.
Car voici que c’est par la Croix
que la joie est venue dans le monde entier.


Bénissant en tout temps le Seigneur,
nous chantons sa Résurrection,
car ayant supporté la Croix pour nous,
par sa Mort il a terrassé la mort. (3 fois)


Ressuscité du tombeau comme il l’avait prédit,
Jésus nous donne la vie éternelle
et la grâce du salut ! (3 fois)






jeudi 25 avril 2013

25 avril - Fête de l'Evangéliste Saint Marc



Catéchisme de l’Eglise Catholique
Je crois en l’Eglise apostolique

  
L’Église est apostolique

857 L’Église est apostolique parce qu’elle est fondée sur les apôtres, et ceci en un triple sens :
elle a été et demeure bâtie sur " le fondement des apôtres " (Ep 2, 20 ; Ap 21, 14), témoins choisis et envoyés en mission par le Christ lui-même ;

Sermon sur la montagne
de Philippe de Champaigne
elle garde et transmet, avec l’aide de l’Esprit qui habite en elle, l’enseignement, le bon dépôt, les saines paroles entendues des apôtres ;

elle continue à être enseignée, sanctifiée et dirigée par les apôtres jusqu’au retour du Christ grâce à ceux qui leurs succèdent dans leur charge pastorale : le collège des évêques, " assisté par les prêtres, en union avec le successeur de Pierre, pasteur suprême de l’Église " (Ad Gentes n.5) :

Père éternel, tu n’abandonnes pas ton troupeau, mais tu le gardes par tes bienheureux apôtres sous ta constante protection. Tu le diriges encore par ces mêmes pasteurs qui continuent aujourd’hui l’œuvre de ton Fils (Missel Romain, Préface des apôtres).


La mission des apôtres

858 Jésus est l’Envoyé du Père. Dès le début de son ministère, il " appela à lui ceux qu’il voulut, et il en institua Douze pour être avec lui et pour les envoyer prêcher " (Mc 3, 13-14). Dès lors, ils seront ses " envoyés " (ce que signifie le mot grec apostoloi). En eux continue sa propre mission : " Comme le Père m’a envoyé, moi aussi je vous envoie " (Jn 20, 21 ; cf. 13, 20 ; 17, 18). Leur ministère est donc la continuation de sa propre mission : " Qui vous accueille, M’accueille ", dit-il aux Douze (Mt 10, 40 ; cf. Lc 10, 16).

Hendrick ter Bruggnen, les disciples d'Emmaüs.
Je vous ai transmis, dit saint Paul, ce que j'ai
moi-même reçu
(I Co).
859 Jésus les unit à sa mission reçue du Père : comme " le Fils ne peut rien faire de Lui-même " (Jn 5, 19. 30), mais reçoit tout du Père qui l’a envoyé, ainsi ceux que Jésus envoie ne peuvent rien faire sans Lui de qui ils reçoivent le mandat de mission et le pouvoir de l’accomplir. Les apôtres du Christ savent donc qu’ils sont qualifiés par Dieu comme " ministres d’une alliance nouvelle " (2 Co 3, 6), " ministres de Dieu " (2 Co 6, 4), " en ambassade pour le Christ " (2 Co 5, 20), " serviteurs du Christ et dispensateurs des mystères de Dieu " (1 Co 4, 1).

860 Dans la charge des apôtres, il y a un aspect intransmissible : être les témoins choisis de la Résurrection du Seigneur et les fondements de l’Église. Mais il y a aussi un aspect permanent de leur charge. Le Christ leur a promis de rester avec eux jusqu’à la fin des temps. " La mission divine confiée par Jésus aux apôtres est destinée à durer jusqu’à la fin des siècles, étant donné que l’Évangile qu’ils doivent transmettre est pour l’Église principe de toute sa vie, pour toute la durée du temps. C’est pourquoi les apôtres prirent soin d’instituer (...) des successeurs " (Lumen Gentium n.20).


Les évêques successeurs des apôtres

861 Pour que la mission qui leur avait été confiée pût se continuer après leur mort, les apôtres donnèrent mandat, comme par testament, à leurs coopérateurs immédiats d’achever leur tâche et d’affermir l’œuvre commencée par eux, leur recommandant de prendre garde au troupeau dans lequel l’Esprit Saint les avait institués pour paître l’Église de Dieu. Ils instituèrent donc des hommes de ce genre, et disposèrent par la suite qu’après leur mort d’autres hommes éprouvés recueilleraient leur ministère " (Lumen Gentium n.20 ; cf. S. Clément de Rome, Cor. 42 ; 44).

862 De même que la charge confiée personnellement par le Seigneur à Pierre, le premier des apôtres, et destinée à être transmise à ses successeurs, constitue une charge permanente, permanente est également la charge confiée aux apôtres d’être les pasteurs de l’Église, charge dont l’ordre sacré des évêques doit assurer la pérennité ". C’est pourquoi l’Église enseigne que " les évêques, en vertu de l’institution divine, succèdent aux apôtres, comme pasteurs de l’Église, en sorte que, qui les écoute, écoute le Christ, qui les rejette, rejette le Christ et celui qui a envoyé le Christ " (Lumen Gentium 20).


L’apostolat
Evêques et Cardinaux. Enluminure (BNF)

863 Toute l’Église est apostolique en tant qu’elle demeure, à travers les successeurs de S. Pierre et des apôtres, en communion de foi et de vie avec son origine. Toute l’Église est apostolique en tant qu’elle est envoyée " dans le monde entier ; tous les membres de l’Église, toutefois de diverses manières, ont part à cet envoi. " La vocation chrétienne est aussi par nature vocation à l’apostolat ". On appelle " apostolat " " toute activité du Corps mystique " qui tend à " étendre le règne du Christ à toute la terre ".

864 Le Christ envoyé par le Père étant la source et l’origine de tout l’apostolat de l’Église ", il est évident que la fécondité de l’apostolat, celui des ministres ordonnés comme celui des laïcs, dépend de leur union vitale avec le Christ. Selon les vocations, les appels du temps, les dons variés du Saint-Esprit, l’apostolat prend les formes les plus diverses. Mais c’est toujours la charité, puisée surtout dans l’Eucharistie, " qui est comme l’âme de tout apostolat ".

865 L’Église est une, sainte, catholique et apostolique dans son identité profonde et ultime, parce que c’est en elle qu’existe déjà et sera accompli à la fin des temps " le Royaume des cieux ", " le Règne de Dieu " (cf. Ap 19, 6), advenu dans la Personne du Christ et grandissant mystérieusement au cœur de ceux qui Lui sont incorporés, jusqu’à sa pleine manifestation eschatologique. Alors tous les hommes rachetés par Lui, rendus en lui " saints et immaculés en présence de Dieu dans l’Amour " (cf. Ep 1, 4), seront rassemblés comme l’unique Peuple de Dieu, " l’Épouse de l’Agneau " (Ap 21, 9), " la Cité Sainte descendant du Ciel, de chez Dieu, avec en elle la Gloire de Dieu " (Ap 21, 10-11) ; et " le rempart de la ville repose sur les douze assises portant chacune le nom de l’un des douze apôtres de l’Agneau " (Ap 21, 14).


EN BREF

866 L’Église est une : Elle a un seul Seigneur, elle confesse une seule foi, elle naît d’un seul Baptême, elle ne forme qu’un Corps, vivifié par un seul Esprit, en vue d’une unique espérance au terme de laquelle seront surmontées toutes les divisions.
Saint Marc, représenté par un lion puisque
son Evangile commence dans le désert et que,
à l'époque, on trouvait ces animaux dans le désert.

867 L’Église est sainte : Le Dieu très saint est son auteur ; le Christ, son Époux, s’est livré pour elle pour la sanctifier ; l’Esprit de sainteté la vivifie. Encore qu’elle comprenne des pécheurs, elle est " la sans-péché faite de pécheurs ". Dans les saints brille sa sainteté ; en Marie elle est déjà la toute sainte.

868 L’Église est catholique : Elle annonce la totalité de la foi ; elle porte en elle et administre la plénitude des moyens de salut ; elle est envoyée à tous les peuples ; elle s’adresse à tous les hommes ; elle embrasse tous les temps ; " elle est, de par sa nature même, missionnaire " (AG 2).

869 L’Église est apostolique : Elle est bâtie sur des assises durables : " les douze apôtres de l’Agneau " (Ap 21, 14) ; elle est indestructible ; elle est infailliblement tenue dans la vérité : le Christ la gouverne par Pierre et les autres apôtres, présents en leurs successeurs, le Pape et le collège des évêques.





mercredi 24 avril 2013

La Résurrection ; n'oublions pas de nous former en cette Année de la Foi




Le Christ est ressuscité d'entre les morts. C'est une vérité de foi, la plus grande, celle qui nous fait vivre chaque jour et qui nous fait aller de l'avant dans l'espérance qui ne déçoit pas. En cette Année de la Foi, méditons cette page du Catéchisme et n'oublions pas de profiter de la grâce des indulgences, pour nous même et pour nos chers défunts. 




 Le 3e jour, Il est ressuscité des morts

Catéchisme de l’Eglise Catholique, nn.638-647

638 Nous vous annonçons la Bonne Nouvelle : la promesse faite à nos pères, Dieu l’a accomplie en notre faveur à nous, leurs enfants : Il a ressuscité Jésus " (Ac 13, 32-33). La Résurrection de Jésus est la vérité culminante de notre foi dans le Christ, crue et vécue comme vérité centrale par la première communauté chrétienne, transmise comme fondamentale par la Tradition, établie par les documents du Nouveau Testament, prêchée comme partie essentielle du mystère pascal en même temps que la Croix :

Le Christ est ressuscité des morts. Par sa mort Il a vaincu la mort,
Aux morts Il a donné la vie. (Liturgie byzantine, Tropaire de Pâques)


I. L’événement historique et transcendant

639 Le mystère de la résurrection du Christ est un événement réel qui a eu des manifestations historiquement constatées comme l’atteste le Nouveau Testament. Déjà S. Paul peut écrire aux Corinthiens vers l’an 56 : " Je vous ai donc transmis ce que j’avais moi-même reçu, à savoir que le Christ est mort pour nos péchés selon les Écritures, qu’il a été mis au tombeau, qu’il est ressuscité le troisième jour selon les Écritures, qu’il est apparu à Céphas, puis aux Douze " (1 Co 15, 3-4). L’apôtre parle ici de la vivante tradition de la Résurrection qu’il avait apprise après sa conversion aux portes de Damas.


Le tombeau vide

Tombeaux. C'est à cela que ressemblait le tombeau
du Sauveur.
640 Pourquoi chercher le Vivant parmi les morts ? Il n’est pas ici, mais il est ressuscité " (Lc 24, 5-6). Dans le cadre des événements de Pâques, le premier élément que l’on rencontre est le sépulcre vide. Il n’est pas en soi une preuve directe. L’absence du corps du Christ dans le tombeau pourrait s’expliquer autrement. Malgré cela, le sépulcre vide a constitué pour tous un signe essentiel. Sa découverte par les disciples a été le premier pas vers la reconnaissance du fait de la Résurrection. C’est le cas des saintes femmes d’abord, puis de Pierre. " Le disciple que Jésus aimait " (Jn 20, 2) affirme qu’en entrant dans le tombeau vide et en découvrant " les linges gisant " (Jn 20, 6) " il vit et il crut " (Jn 20, 8). Cela suppose qu’il ait constaté dans l’état du sépulcre vide que l’absence du corps de Jésus n’a pas pu être une œuvre humaine et que Jésus n’était pas simplement revenu à une vie terrestre comme cela avait été le cas de Lazare.


Les apparitions du Ressuscité

641 Marie de Magdala et les saintes femmes, qui venaient achever d’embaumer le corps de Jésus enseveli à la hâte à cause de l’arrivée du Sabbat le soir du Vendredi Saint, ont été les premières à rencontrer le Ressuscité. Ainsi les femmes furent les premières messagères de la Résurrection du Christ pour les apôtres eux-mêmes. C’est à eux que Jésus apparaît ensuite, d’abord à Pierre, puis aux Douze. Pierre, appelé à confirmer la foi de ses frères, voit donc le Ressuscité avant eux et c’est sur son témoignage que la communauté s’écrie : " C’est bien vrai ! Le Seigneur est ressuscité et il est apparu à Simon " (Lc 24, 34. 36).

Basilique du Saint-Sépulcre de Jérusalem.
La petite coupole de droite recouvre le Golgotha.
La grande coupole, au centre, recouvre le tombeau vide :
la chapelle de l'Anastasis.
642 Tout ce qui est arrivé dans ces journées Pascales engage chacun des apôtres – et Pierre tout particulièrement – dans la construction de l’ère nouvelle qui a débuté au matin de Pâques. Comme témoins du Ressuscité ils demeurent les pierres de fondation de son Église. La foi de la première communauté des croyants est fondée sur le témoignage d’hommes concrets, connus des chrétiens et, pour la plupart, vivant encore parmi eux. Ces " témoins de la Résurrection du Christ " sont avant tout Pierre et les Douze, mais pas seulement eux : Paul parle clairement de plus de cinq cents personnes auxquelles Jésus est apparu en une seule fois, en plus de Jacques et de tous les apôtres.

643 Devant ces témoignages il est impossible d’interpréter la Résurrection du Christ en-dehors de l’ordre physique, et de ne pas la reconnaître comme un fait historique. Il résulte des faits que la foi des disciples a été soumise à l’épreuve radicale de la passion et de la mort en croix de leur maître annoncée par celui-ci à l’avance. La secousse provoquée par la passion fut si grande que les disciples (tout au moins certains d’entre eux) ne crurent pas aussitôt à la nouvelle de la résurrection. Loin de nous montrer une communauté saisie par une exaltation mystique, les Évangiles nous présentent les disciples abattus ("le visage sombre " : Lc 24, 17) et effrayés. C’est pourquoi ils n’ont pas cru les saintes femmes de retour du tombeau et " leurs propos leur ont semblé du radotage " (Lc 24, 11). Quand Jésus se manifeste aux onze au soir de Pâques, " il leur reproche leur incrédulité et leur obstination à ne pas ajouter foi à ceux qui l’avaient vu ressuscité " (Mc 16, 14).

644 Même mis devant la réalité de Jésus ressuscité, les disciples doutent encore, tellement la chose leur paraît impossible : ils croient voir un esprit. " Dans leur joie ils ne croient pas encore et demeurent saisis d’étonnement " (Lc 24, 41). Thomas connaîtra la même épreuve du doute et, lors de la dernière apparition en Galilée rapportée par Matthieu, " certains cependant doutèrent " (Mt 28, 17). C’est pourquoi l’hypothèse selon laquelle la résurrection aurait été un " produit " de la foi (ou de la crédulité) des apôtres est sans consistance. Bien au contraire, leur foi dans la Résurrection est née – sous l’action de la grâce divine – de l’expérience directe de la réalité de Jésus ressuscité.


            L’état de l’humanité ressuscitée du Christ

Oeuf de Pâques russe représentant
la descente aux enfers. Jésus, victorieux
de la mort.
645 Jésus ressuscité établit avec ses disciples des rapports directs, à travers le toucher et le partage du repas. Il les invite par-là à reconnaître qu’il n’est pas un esprit mais surtout à constater que le corps ressuscité avec lequel il se présente à eux est le même qui a été martyrisé et crucifié puisqu’il porte encore les traces de sa passion. Ce corps authentique et réel possède pourtant en même temps les propriétés nouvelles d’un corps glorieux : il n’est plus situé dans l’espace et le temps, mais peut se rendre présent à sa guise où et quand il veut car son humanité ne peut plus être retenue sur terre et n’appartient plus qu’au domaine divin du Père. Pour cette raison aussi Jésus ressuscité est souverainement libre d’apparaître comme il veut : sous l’apparence d’un jardinier ou " sous d’autres traits " (Mc 16, 12) que ceux qui étaient familiers aux disciples, et cela pour susciter leur foi.

646 La Résurrection du Christ ne fut pas un retour à la vie terrestre, comme ce fut le cas pour les résurrections qu’il avait accomplies avant Pâques : la fille de Jaïre, le jeune de Naïm, Lazare. Ces faits étaient des événements miraculeux, mais les personnes miraculées retrouvaient, par le pouvoir de Jésus, une vie terrestre " ordinaire ". A un certain moment, ils mourront de nouveau. La Résurrection du Christ est essentiellement différente. Dans son corps ressuscité, il passe de l’état de mort à une autre vie au-delà du temps et de l’espace. Le corps de Jésus est, dans la Résurrection, rempli de la puissance du Saint-Esprit ; il participe à la vie divine dans l’état de sa gloire, si bien que S. Paul peut dire du Christ qu’il est " l’homme céleste ".


La Résurrection comme événement transcendant

647 O nuit, chante l’‘Exsultet’ de Pâques, toi seule as pu connaître le moment où le Christ est sorti vivant du séjour des morts " (Missel Romain, Vigile Pascale). En effet, personne n’a été le témoin oculaire de l’événement même de la Résurrection et aucun évangéliste ne le décrit. Personne n’a pu dire comment elle s’était faite physiquement. Moins encore son essence la plus intime, le passage à une autre vie, fut perceptible aux sens. Événement historique constatable par le signe du tombeau vide et par la réalité des rencontres des apôtres avec le Christ ressuscité, la Résurrection n’en demeure pas moins, en ce qu’elle transcende et dépasse l’histoire, au cœur du mystère de la foi. C’est pourquoi le Christ ressuscité ne se manifeste pas au monde mais à ses disciples, " à ceux qui étaient montés avec lui de Galilée à Jérusalem, ceux-là mêmes qui sont maintenant ses témoins auprès du peuple " (Ac 13, 31).