dimanche 10 juin 2012

Fête-Dieu : Fête titulaire de l'Archiconfrérie du Saint Sacrement et des saints Anges

Procession de la Fête-Dieu, enluminure

La Fête du Corpus Domini ou Fête-Dieu a été instituée par le Pape à la demande des fidèles. 
En effet, pendant longtemps, les fidèles communiaient rarement (3 à 4 fois par an) et se assistaient avec une très grande dévotion aux élévations de la sainte Hostie et du calice empli du précieux Sang du Sauveur. Ce désir de voir, d'adorer son Seigneur, a été exaucé par le Serviteur des serviteurs du Christ notre Seigneur à la demande de saintes comme  Julienne du Mont Cornillon et d'autres saintes femmes. 
En 1246, la première Fête-Dieu sera célébrée, à Coutances dès 1260. Quelques années plus tard, en 1264, la Fête sera étendue à l’Église universelle. Elle s'établira au long des siècles dans tous les diocèses, comme en 1317 à Rouen et l'année suivante à Evreux. 

Adorons Notre Seigneur Jésus-Christ au Très Saint Sacrement de l'Autel


Notre Seigneur Jésus-Christ, présent au Saint Sacrement dans l'ostensoir, adoré par les Anges.
Nous aussi, prosternons-nous devant Lui et adorons-Le !
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DIEU SEUL

Du Vénérable Henri Marie Boudon, "L'amour de Jésus au Très Saint Sacrement de l’Autel"

Premier traité, Premier motif : Jésus est au très saint Sacrement de l’Autel.



Vere Dominus est in loco isto, et ego nesciebam. (Gen. 18).
« En vérité, le Seigneur est en ce lieu-ci, et je ne le-savais pas. »

            Ce sont les paroles du patriarche Jacob, qui ne veulent pas dire que ce saint homme fût dans l'ignorance d'une vérité qui a été même connue des infidèles, que Dieu par son immensité remplit toutes choses ; mais par ces paroles (dit le saint évêque de Genève) le Seigneur est en ce lieu-ci, et je ne le savais pas, il veut dire qu'il n'y pensait pas comme la chose méritait.

Basilique de Marienthal,
Anges au froment
           O âme catholique, je ne doute pas que vous ne sachiez que ce Dieu de toute grandeur soit caché sous les espèces du pain et du vin, que vous ne sachiez bien qu'il repose amoureusement dans nos ciboires, qu'il demeure par un excès de miséricorde immense dans nos tabernacles. Celui qui est la vérité l'a dit, non par une bouche empruntée, mais par la sienne même ; mais, après tout, nous le croyons d'une telle manière ; que l'on peut dire que nous ne le savons pas. C'est un des effets funestes du péché, qui ferme les yeux de l'âme du pécheur aux plus éclatantes lumières de notre sainte religion, et le jette dans un assoupissement infiniment déplorable, le rendant insensible aux attraits les plus touchants du saint amour. Car, n'est-il pas vrai qu'il faut être dans un étrange assoupissement, pour être si peu touché de la présence réelle du grand Dieu des éternités en la divine Eucharistie ? en vérité, c'est ce qui n'est pas concevable.
Anges à la grappe et au calice

            O Dieu d'amour, qu'une âme demeure étrangement étonnée, lorsque, se laissant aller à la divine lumière, elle découvre dans les rayons de la grâce une vérité si pénétrante ! Son esprit demeure tout interdit ; car elle voit en sa lumière, que ce mystère surpasse toute pensée, elle se perd dans un abîme d'admiration ; sa vie n'est plus qu'une vie d'étonnement ; elle voudrait crier à tous les hommes : Ah ! l'aveuglement, considérant leurs cœurs si glacés et si endurcis. Si on lui demande ses pensées sur une vérité si adorable, elle ne peut dire autre chose que ces paroles : Merveille ! merveille ! merveille ! car elle sait que quand une créature parlerait le langage des hommes et des anges, elle ne pourrait pas exprimer la bonté du Dieu des miséricordes, en la demeure qu'il a choisie parmi nous au très saint Sacrement. C'est ce qui lui tire de temps en temps de grands soupirs du cœur sur les ténèbres des hommes. C'est ce qui la fait pleurer inconsolablement, de ce que le Dieu d'amour est si peu aimé ; c'est ce qui lui donne de grands attraits pour la solitude, afin d'y soupirer plus à l'aise sur des malheurs si extrêmes ; c'est ce qui produit en elle une aversion à l'infini du monde, qui ne connaît point Dieu, selon le témoignage de Dieu même, et qui fait voir par tant d'expériences ses obscurités malheureuses à l'égard de son Créateur, de son Sauveur, et de son tout.

Le Vicaire devant Son Seigneur.
Comment connaître sa volonté et l'accomplir
si nous n'écoutons pas le divin Maître ? 
Imitons notre Saint Père et adorons. 

         O mon Seigneur, fulgura corruscationem : vous qui êtes la « divine source de toutes les clartés », envoyez quelques éclairs, de la lumière inaccessible que vous habitez, aux enfants des hommes, pour leur ouvrir les yeux, et les tirer du sommeil déplorable où ils sont.


            C'est pour ce sujet, ô âme catholique, que la dernière des créatures écrit ces lignes, vous criant avec l'Apôtre : Hora est jàm nos de somno surgere ; nunc enim propior est nostra salus quàm cùm credidimus. « Il est temps, il est temps de nous tirer du sommeil où nous étions, notre divin Sauveur est bien plus proche que nous ne pensons ».

            Le voilà caché derrière les espèces du pain et du vin, considérant de là, comme au travers des treilles sacrées, comme il est écrit au Cantique des cantiques, ce que feront nos âmes pour lui. Il disait cet amant des hommes, que celui qui le sert, le doit suivre, et que ses serviteurs doivent être où il est. Mais voici qu'il est sur nos autels, qu'il est dans nos tabernacles ; c'est donc à ses pieds qu'il faut choisir notre retraite ; c'est là qu'il faut nous rendre avec toutes les ardeurs possibles pour lui offrir nos vœux et nos adorations, et le sacrifice de nos cœurs, gémissants et fondants en larmes, brisant nos cœurs d'une amoureuse contrition sur le peu de soins que nous avons eu par le passé de venir rendre nos respects à notre unique tout


            Il sera bien difficile que nous ne lui soyons plus fidèles, si nos yeux s'ouvrent une bonne fois à ses divines clartés ; et nous dirons avec Jacob, après nous être retirés de l'assoupissement ou nous étions : Cumque evigilasset Jacob de somno, ait : Vere Dominus est in loco isto, et ego nesciebam. « En vérité, le Seigneur est ici, et nous ne le savions pas » ; car, hélas ! y avions-nous jamais pensé ? 


            

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