Procession de la Fête-Dieu, enluminure |
La Fête du Corpus Domini ou Fête-Dieu a été instituée par le Pape à la demande des fidèles.
En effet, pendant longtemps, les fidèles communiaient rarement (3 à 4 fois par an) et se assistaient avec une très grande dévotion aux élévations de la sainte Hostie et du calice empli du précieux Sang du Sauveur. Ce désir de voir, d'adorer son Seigneur, a été exaucé par le Serviteur des serviteurs du Christ notre Seigneur à la demande de saintes comme Julienne du Mont Cornillon et d'autres saintes femmes.
En 1246, la première Fête-Dieu sera célébrée, à Coutances dès 1260. Quelques années plus tard, en 1264, la Fête sera étendue à l’Église universelle. Elle s'établira au long des siècles dans tous les diocèses, comme en 1317 à Rouen et l'année suivante à Evreux.
Adorons Notre Seigneur Jésus-Christ au Très Saint Sacrement de l'Autel
Notre Seigneur Jésus-Christ, présent au Saint Sacrement dans l'ostensoir, adoré par les Anges. Nous aussi, prosternons-nous devant Lui et adorons-Le ! |
+
DIEU
SEUL
Du Vénérable Henri Marie Boudon, "L'amour de Jésus au Très Saint Sacrement de l’Autel"
Premier
traité,
Premier
motif : Jésus est au très saint
Sacrement de l’Autel.
Vere
Dominus est in loco isto, et ego nesciebam. (Gen. 18).
« En vérité, le Seigneur est en ce lieu-ci, et je ne le-savais pas. »
Ce sont les paroles du patriarche Jacob,
qui ne veulent pas dire que ce saint homme fût dans l'ignorance d'une vérité
qui a été même connue des infidèles, que Dieu par son immensité remplit toutes
choses ; mais par ces paroles (dit le saint évêque de Genève) le Seigneur est
en ce lieu-ci, et je ne le savais pas, il veut dire qu'il n'y pensait pas comme
la chose méritait.
Basilique de Marienthal, Anges au froment |
O Dieu d'amour, qu'une âme demeure
étrangement étonnée, lorsque, se laissant aller à la divine lumière, elle
découvre dans les rayons de la grâce une vérité si pénétrante ! Son esprit
demeure tout interdit ; car elle voit en sa lumière, que ce mystère
surpasse toute pensée, elle se perd dans un abîme d'admiration ; sa vie
n'est plus qu'une vie d'étonnement ; elle voudrait crier à tous les
hommes : Ah ! l'aveuglement, considérant leurs cœurs si glacés et
si endurcis. Si on lui demande ses pensées sur une vérité si adorable, elle ne
peut dire autre chose que ces paroles : Merveille ! merveille !
merveille ! car elle sait que quand une créature parlerait le langage des
hommes et des anges, elle ne pourrait pas exprimer la bonté du Dieu des
miséricordes, en la demeure qu'il a choisie parmi nous au très saint Sacrement.
C'est ce qui lui tire de temps en temps de grands soupirs du cœur sur les
ténèbres des hommes. C'est ce qui la fait pleurer inconsolablement, de ce que le Dieu d'amour est si peu aimé ;
c'est ce qui lui donne de grands attraits pour la solitude, afin d'y soupirer
plus à l'aise sur des malheurs si extrêmes ; c'est ce qui produit en elle une
aversion à l'infini du monde, qui ne connaît point Dieu, selon le témoignage de
Dieu même, et qui fait voir par tant d'expériences ses obscurités malheureuses
à l'égard de son Créateur, de son Sauveur, et de son tout.
Le Vicaire devant Son Seigneur. Comment connaître sa volonté et l'accomplir si nous n'écoutons pas le divin Maître ? Imitons notre Saint Père et adorons. |
O
mon Seigneur, fulgura corruscationem : vous qui êtes la « divine source de toutes les clartés »,
envoyez quelques éclairs, de la lumière inaccessible que vous habitez, aux
enfants des hommes, pour leur ouvrir les yeux, et les tirer du sommeil
déplorable où ils sont.
C'est pour ce sujet, ô âme catholique, que la dernière des créatures écrit ces lignes, vous criant avec l'Apôtre : Hora est jàm nos de somno surgere ; nunc enim propior est nostra salus quàm cùm credidimus. « Il est temps, il est temps de nous tirer du sommeil où nous étions, notre divin Sauveur est bien plus proche que nous ne pensons ».
C'est pour ce sujet, ô âme catholique, que la dernière des créatures écrit ces lignes, vous criant avec l'Apôtre : Hora est jàm nos de somno surgere ; nunc enim propior est nostra salus quàm cùm credidimus. « Il est temps, il est temps de nous tirer du sommeil où nous étions, notre divin Sauveur est bien plus proche que nous ne pensons ».
Le voilà caché derrière les espèces
du pain et du vin, considérant de là, comme au travers des treilles sacrées,
comme il est écrit au Cantique des cantiques, ce que feront nos âmes pour lui.
Il disait cet amant des hommes, que celui qui le sert, le doit suivre, et que
ses serviteurs doivent être où il est. Mais voici qu'il est sur nos autels, qu'il est dans nos tabernacles ; c'est
donc à ses pieds qu'il faut choisir notre retraite ; c'est là qu'il faut nous
rendre avec toutes les ardeurs possibles pour lui offrir nos vœux et nos
adorations, et le sacrifice de nos cœurs, gémissants et fondants en larmes,
brisant nos cœurs d'une amoureuse contrition sur le peu de soins que nous avons
eu par le passé de venir rendre nos respects à notre unique tout.
Il sera bien difficile que nous ne lui soyons plus fidèles, si nos yeux s'ouvrent une bonne fois à ses divines clartés ; et nous dirons avec Jacob, après nous être retirés de l'assoupissement ou nous étions : Cumque evigilasset Jacob de somno, ait : Vere Dominus est in loco isto, et ego nesciebam. « En vérité, le Seigneur est ici, et nous ne le savions pas » ; car, hélas ! y avions-nous jamais pensé ?
Il sera bien difficile que nous ne lui soyons plus fidèles, si nos yeux s'ouvrent une bonne fois à ses divines clartés ; et nous dirons avec Jacob, après nous être retirés de l'assoupissement ou nous étions : Cumque evigilasset Jacob de somno, ait : Vere Dominus est in loco isto, et ego nesciebam. « En vérité, le Seigneur est ici, et nous ne le savions pas » ; car, hélas ! y avions-nous jamais pensé ?
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