mercredi 28 novembre 2012

Neuvaine à l'Immaculée Conception

L'Immaculée Conception, par le Murillo,
musée de l'Hermitage à Saint-Petersbourg


Du 30 novembre au 8 décembre, l'Eglise entre dans la grande neuvaine à l’Immaculée conception de la Vierge Marie. Comme chaque année, nous est proposée cette neuvaine pour découvrir en Marie, notre Mère toute pure et toute sainte, le modèle de la sainteté.

Cette année, se confier à Marie immaculée prend une autre ampleur. Le monde semble aux prises du mal, de la perte du bon sens, sombrant dans le péché et la folie. La subversion semble devenir normale et habituelle alors que le plan de Dieu (l’homme, la femme, la famille, ce qui est juste et honnête) semble devenir une folie pour nos contemporains !
Satan est le menteur, l’homicide dès l’origine, le prince du mensonge et la cause de cette subversion.

De tout cœur, offrons nous à l’intercession de Marie, Mère de Dieu et de l’Eglise. Qu’elle écrase le serpent maudit et nous ramène tous au Christ notre Roi.

Chaque jour, nous pouvons prendre quelques instants pour dire une dizaine de notre chapelet, suivie de l'invocation, trois fois :

"O Marie conçue sans péché, priez pour nous qui avons recours à Vous."

Chaque jour de la neuvaine, on ajoute cette prière :

Ô Marie conçue sans péché, Chef d’œuvre du Créateur, Miroir sans tâche de l’activité de Dieu, luttez avec nous contre le mal qui abîme la Création et altère en nous l’image divine.

Aidez-nous à respecter et protéger la vie de tout homme, de sa conception à sa fin naturelles.

Donnez-nous de porter les fruits de justice et de sainteté que Dieu attend.

Mère très aimante, veillez à ce que les ressources naturelles soient exploitées avec sagesse, et leurs fruits justement partagés.

Guérissez-nous de nos convoitises, de nos désirs superflus et de notre indifférence envers les plus pauvres.

Préservez-nous des calamités, des catastrophes et des guerres fratricides.

Que par votre intercession le règne d’Amour du Christ s’étende dans tout l’univers. Amen.

Imprimatur du Vicaire Episcopal de Paris le 4 mai 2012.


Et pour recevoir la grâce de l’indulgence, pour nous même ou nos défunts, n’oublions pas d’assister à la Messe et de communier le jour du 8 décembre ou un des jours de l’octave. Etre en état de grâce, avoir une âme immaculée pour la solennité de l’Immaculée conception, c’est très simple, il suffit de se confesser et de recevoir l’absolution.




mardi 27 novembre 2012

Fête de Notre Dame de la Médaille miraculeuse

Chapelle de la Médaille miraculeuse, rue du Bac à Paris


Le 18 juillet 1830, Sœur Catherine Labouré, vers minuit, fut réveillée par un petit enfant auréolé d’un halo de lumière qui lui dit : « Ma sœur, tout le monde dort bien ; venez à la chapelle ; la Sainte Vierge vous attend ».

À la chapelle, Catherine est à peine agenouillée qu'elle entend le bruissement d'une robe de soie. La Vierge est là, resplendissante. Catherine se jette à ses genoux. Et pendant deux heures, la Vierge Marie parle à Catherine comme une maman à son enfant. Catherine a les mains jointes sur les genoux de Marie...

Le 27 novembre 1830, un samedi, vers 17h30, pendant que les Sœurs se trouvaient réunies à la chapelle pour la méditation, la Sainte Vierge revient auréolée d'un voile et vêtue d'une robe blanche et d'un manteau de couleur bleue argenté. Catherine l'aperçoit, debout, les pieds posés sur un globe terrestre, où s'agite un serpent. La Vierge avait le pied posé sur la bête. Elle dit à Catherine : « Cette boule représente le monde entier, la France, chaque personne en particulier. »

La Vierge tenait entre ses mains un globe plus petit surmonté d'une croix d'or. Elle l'offrait à Dieu d'un geste suppliant... Tout à coup les doigts de ses mains se remplissent d'anneaux porteurs de diamants qui jettent des rayons de tous côtés... Elle dit : « C'est l'image  des grâces que je répands sur les personnes qui me les demandent... » Et pour expliquer les pierres qui ne projettent pas de rayons. Elle dit : « C'est l'image des grâces que l'on oublie de me demander. » À ce moment, se forme autour de la Vierge un tableau ovale sur lequel Catherine voit apparaître en lettres d'or :

O Marie 
conçue sans péché,
priez pour nous
qui avons recours à Vous.


Marie immaculée, "Médiatrice, Co-Rédemptrice, Avocate"

Puis le tableau paraît se retourner. C'est le revers de la médaille : un grand M, initiale de Marie, surmonté d'une croix. Au-dessous,  deux Cœurs : celui de Jésus, couronné d'épines, et celui de Marie, percé par le glaive. Douze étoiles entourent ce tableau.

La Vierge Marie demande à sœur Catherine Labouré de faire frapper une médaille sur ce modèle : « Faites frapper une médaille sur ce modèle : toutes les personnes qui la porteront au cou recevront de grandes grâces. Les grâces seront abondantes pour ceux qui la porteront avec confiance. »

Sœur Catherine en parle au Père Aladel, son confesseur, qui met longtemps à  ajouter sa foi aux confidences. Sœur Catherine Labouré, par humilité et par discrétion, fit tout jusqu’à sa mort pour qu’on ignore qu’elle était la messagère de la très Sainte vierge Marie. Deux ans après la révélation de la Vierge du modèle de la médaille, aucun exemplaire n’a été frappé, il reste gravé dans le cœur de Catherine. Mais la voix intérieure insiste : il faut faire frapper la médaille. Catherine en reparle à son confesseur, le Père Aladel, qui se décide enfin à en  parler à Mgr Quélen, Archevêque de Paris. Ce dernier lui donne l’autorisation de faire frapper la médaille. En février 1832 éclate à Paris une épidémie de choléra, qui va faire plus de 20.000 morts. Les Filles de la Charité commencent à distribuer, en juin, les 2.000 premières médailles frappées à la demande du Père Aladel : les guérisons se multiplient, tout comme les protections et les conversions. C’est un raz-de-marée. La population surnomme la médaille : « la médaille  miraculeuse », dénomination maintenant mondiale et connue de tous pour désigner la médaille de la Vierge.

 Dès lors la médaille va connaître une diffusion rapide et internationale, ainsi qu’une popularité grandissante chez les fidèles. En janvier 1834, 50.000 médailles ont été frappées et distribuées. En décembre 1834, il y a déjà plus de 500.000 médailles, en 1835 il y en a plus d’un million dans le monde entier et en 1839 la médaille est répandue à plus de dix millions d’exemplaires. A la mort de Catherine Labouré, en 1876, on compte plus d’un milliard de médailles !

Sœur Catherine labouré a été canonisée en 1947.


Médaille miraculeuse. Notre Dame, écrasant la tête de l'immonde serpent. Le M entrelacé de la Croix rédemptrice et les saints Coeurs de Jésus et de Marie entourés des 12 étoiles nous rappellent que la Vierge Marie est la première coopératrice à l'oeuvre du Sauveur. Confions-nous à Marie et à sa prière maternelle pour progresser dans la sainteté. 



samedi 24 novembre 2012

Dimanche 25 novembre - Solennité du Christ - Roi de l'Univers

Tout a été fait par Lui et pour Lui, à Lui la gloire dans les siècles. Amen.
Lettre enluminée : Dieu créateur du Ciel et de la Terre. 

Saint Grégoire de Nysse, « Lettre à Olympios », extraits.

            Jésus Christ, notre bon Maître, nous a fait la grâce d'avoir part à l'adoration de son Nom ; aussi bien ne recevons-nous le nôtre d'aucune des qualités qui nous affectent, et notamment de la fortune s'il s'en trouve, ou de la noblesse, d'une naissance obscure ou de la pauvreté, d'une notoriété qui nous viendrait de quelque situation remarquable ou de notre élévation en dignité, mais à l'exclusion de toutes ces sortes de choses susceptibles de nous désigner, nous autres, qui croyons en Lui, recevons une appellation propre, unique, celle de chrétiens ; cette grâce nous a été conférée d'en haut : aussi serait-il bon sans doute de considérer en premier lieu la grandeur de ce don, en sorte que nous rendions de dignes actions de grâce au Dieu qui nous a fait un si merveilleux présent; nous aurions ensuite à nous montrer, tout au long de notre vie, tels que le réclame la puissance de ce grand Nom.

            En bref, l'excellence de cette faveur, dont on nous a jugés dignes en nous faisant partager le Nom du Maître de nos vies, s'éclairerait pour nous, si nous apprenions à connaître le contenu propre de notre nom qui vaut en référence au Christ, en sorte que nous prenions conscience, chaque fois que, sous ce vocable, nos prières appellent à notre aide le Seigneur de l'univers, quel genre de lumière nous en recevons pour nos âmes ou ce que nous pouvons saisir à travers ce Nom, en croyant invoquer le Seigneur avec piété. Or, lorsque nous aurons ces notions, par voie de conséquence nous apprendrons aussi avec précision comment nous présenter devant les autres de la manière convenable par le moyen de notre ferveur touchant la vie, en nous servant de notre nom comme d'un maître et d'un guide conduisant à la vie.

Détail de la tapisserie de l'Apocalypse
d'Angers. Jésus-Christ, Roi des rois
et Seigneur des seigneurs. 
            (…) Ce même Paul nous a fait connaître le contenu du nom chrétien par ces paroles : "le Christ est la Puissance de Dieu et la Sagesse de Dieu" ; il l'a également nommé "notre Paix, ainsi que la Lumière inaccessible en laquelle Dieu réside, notre Sanctification et notre Rédemption, notre Grand-prêtre et notre Pâque, l'Offrande propitiatoire pour nos âmes, le Rayonnement de la Gloire de Dieu et l'Effigie de sa Substance, Celui par qui Il a fait les siècles, l'Aliment et la Boisson spirituels, le Rocher et l'Eau, l'Assise de notre foi et la Pierre angulaire, l'Image du Dieu invisible et notre grand Dieu, la Tête du corps, c'est-à-dire de l'Église et le Premier-né de la création nouvelle, le Prémices de ceux qui se sont endormis, l'Aîné d'une multitude de frères, le Médiateur entre Dieu et les hommes, le Fils unique couronné de gloire et d'honneur, le Seigneur de gloire et le Principe de toute chose".

Paul dit de Lui en effet : "Il est le Commencement", "le Roi de justice et le Roi de paix", "le Roi universel", "Possesseur d'une autorité sans limites sur son royaume", et de nombreux autres titres de ce genre, qu'on ne saurait énumérer, étant donné leur multitude.

            Or, rapprochons tous ces qualificatifs et comparons-les mutuellement : tous, pourvus de leur signification propre, contribueront, chacun pour sa part, à éclairer Celui qu'ils signifient ; il en résultera une notable mise en lumière du nom formé sur celui du Christ et ces titres convergents nous révèleront de sa Majesté ineffable autant que nos âmes peuvent en contenir.

            Puis donc que la dignité royale l'emporte sur toute dignité et pouvoir et puissance, que par ailleurs, à travers le Nom d'Oint, la puissance royale apparait d'une manière intrinsèque et immédiate (on sait, suivant l'enseignement de l'histoire, que l'onction inaugure l'avènement au trône), bref, puisque l'ensemble du pouvoir des autres titres est renfermé dans la royauté, pour ces raisons, quiconque a compris ces titres qu'elle renferme, a compris également et simultanément le pouvoir qui englobe ces pouvoirs partiels ; or telle est bien la royauté que le Nom porté par le Christ désigne en propre.

            En conséquence, vu que notre bon Maître nous accorde participation au plus grand, au plus divin et au premier de tous les Noms, en faisant appeler chrétiens ceux qui ont l'honneur de porter son Surnom de Christ, il faudra examiner chez nous aussi toutes les interprétations possibles de ce vocable afin que, loin d'être en nous mensongère, cette appellation reçoive le témoignage de notre vie.


  


Acte de consécration du genre humain 
au Sacré-Coeur du Christ Roi.


La prière de consécration du genre humain au Sacré-Coeur a d'abord été promulguée par le Pape Léon XIII en complément de l'encyclique “Annum Sacrum” du 25 mai 1899 dans laquelle il prescrivait que cette consécration devait être faite dans toutes les églises de l'univers catholique à l'occasion d'un triduum solennel célébré à l'occasion de la fête du Sacré-Coeur de Jésus, les 9, 10 et 11 juin suivants. 

Par la suite, saint Pie X décréta que cette consécration devait être renouvelée chaque année, devant le Saint Sacrement exposé, à l'occasion de la fête du Sacré-Coeur.

Le 11 décembre 1925, par l'encyclique “Quas Primas”, le Pape Pie XI institue la fête du Christ Roi et il prescrit cet acte de consécration qui reçoit une nouvelle formulation (celle que nous publions ci-dessous) : 
En vertu de notre autorité apostolique, nous instituons la fête du Christ-Roi. Et nous ordonnons qu'elle soit célébrée le dernier dimanche d'octobre, dimanche qui précède immédiatement la fête de tous les saints. Nous ordonnons également que soit renouvelée chaque année et ce même jour de la fête du Christ-Roi la consécration du genre humain au Sacré-Cœur, dont notre prédécesseur de sainte mémoire Pie X avait déjà ordonné le renouvellement annuel…” 
Et ce même Pie XI (encyclique “Miserentissimus Redemptor” du 8 mai 1928) accentua le caractère de réparation de la fête du Sacré Coeur en prescrivant ce jour-là en remplacement de l'acte de consécration une amende honorable solennelle.

Au moment des réformes promulguées sous les pontificats du bienheureux Jean XXIII et de Paul VI, la fête du Christ Roi fut déplacée au dernier dimanche de l'année liturgique et l'acte de consécration du genre humain au Sacré-Coeur est demeuré attaché à cette fête (prière indulgenciée aux conditions habituelles rappelées sur ce blogue).


       « Très doux Jésus, Rédempteur du genre humain, jetez un regard sur nous qui sommes humblement prosternés devant votre autel. Nous sommes à vous, nous voulons être à vous, et afin de vous être plus fermement unis, voici que chacun d'entre nous se consacre spontanément à votre sacré Cœur.

Beaucoup ne vous ont jamais connu, beaucoup ont méprisé vos commandements et vous ont renié. Miséricordieux Jésus, ayez pitié des uns et des autres et ramenez-les tous à votre Sacré Cœur.


Seigneur, soyez le roi, non seulement des fidèles qui ne se sont jamais éloignés de vous, mais aussi des enfants prodigues qui vous ont abandonné ; faites qu'ils rentrent bientôt dans la maison paternelle pour qu'ils ne périssent pas de misère et de faim.

Soyez le roi de ceux qui vivent dans l'erreur ou que la discorde a séparés de vous ; ramenez-les au port de la vérité et à l'unité de la foi, afin que bientôt il n'y ait plus qu'un seul troupeau et qu'un seul pasteur.

Soyez le roi de tous ceux qui sont encore égarés dans les ténèbres de l'idolâtrie ou de l'islamisme, et ne refusez pas de les attirer tous à la lumière de votre royaume.

Regardez enfin avec miséricorde les enfants de ce peuple qui fut jadis votre préféré ; que sur eux aussi descende, mais aujourd'hui en baptême de vie et de Rédemption, le sang qu'autrefois ils appelaient sur leurs têtes.

Accordez, Seigneur, à votre Eglise une liberté sûre et sans entraves ; accordez à tous les peuples l'ordre et la paix. Faites que d'un pôle du monde à l'autre une seule voix retentisse : “Loué soit le divin Cœur qui nous a acquis le salut ! A lui, honneur et gloire dans tous les siècles des siècles !” Ainsi soit-il. » 




mercredi 21 novembre 2012

Présentation de la Vierge Marie au Temple


Prière pour le respect de la famille

Père saint, Toi qui as voulu que ton Verbe éternel naisse sur notre terre et grandisse dans une famille humaine avec tout l’amour d’un père et d’une mère ;

Toi qui nous as montré avec la Sainte Famille combien nos familles sont un bien précieux et un mystère sacré, signes et instruments de l’amour trinitaire ;

Détail de la Présentation de la Vierge Marie
au Temple, par le Titien
Envoie ton Esprit Saint, pour qu’Il donne à chacun d’accueillir la lumière que tu as inscrite en toute créature et dans tout l’Univers avec Sagesse et par Amour ; pour qu’Il ouvre les cœurs à la lumière de l’Évangile ;

Envoie ton Esprit Saint sur toutes les familles, pour que tout enfant ait la joie de grandir dans l’amour d’un père et d’une mère, de se construire dans la complémentarité d’une vraie différence sexuelle, d’être reçu comme un don et désiré comme une personne ;

Envoie ton Esprit Saint sur ton Église, pour qu’elle ait la force de témoigner publiquement avec justesse et douceur de l’Évangile de la Vie et de la vérité de l’amour, d’affronter sans crainte même au prix du martyre les forces contraires de la culture de mort ;

Envoie ton Esprit Saint sur les pouvoirs publics, pour qu’ils expriment avec sagesse dans la législation ce qui revient à chacun en toute justice, qu’ils soutiennent davantage les familles fondées dans l’institution du mariage.

O Vierge Marie, Mère du bel amour, prends sous ton manteau protecteur tous tes enfants qui se confient à toi, même ceux qui ne te connaissent pas encore, et surtout ceux à qui il aura manqué l’amour d’un père ou d’une mère !

Saint Joseph, gardien de la Sainte Famille, priez pour nous !


dimanche 18 novembre 2012

La beauté et la grandeur du Mariage (2e partie)


 Voici la suite de l'enseignement du Concile sur le Mariage. 
Prenons le temps de méditer la parole de l'Eglise, car nous sommes les témoins du Christ et c'est notre devoir de rendre compte aux hommes de bonne volonté de ce que le Christ nous a transmis. 


n.50. Fécondité du mariage

§1. Le mariage et l’amour conjugal sont d’eux-mêmes ordonnés à la procréation et à l’éducation. D’ailleurs, les enfants sont le don le plus excellent du mariage et ils contribuent grandement au bien des parents eux-mêmes. Dieu lui-même qui a dit : « Il n’est pas bon que l’homme soit seul » (Gn 2, 18) et qui dès l’origine a fait l’être humain homme et femme (Mt 19, 4), a voulu lui donner une participation spéciale dans son œuvre créatrice ; aussi a-t-il béni l’homme et la femme, disant : « Soyez féconds et multipliez-vous » (Gn 1, 28). Dès lors, un amour conjugal vrai et bien compris, comme toute la structure de la vie familiale qui en découle, tendent, sans sous-estimer pour autant les autres fins du mariage, à rendre les époux disponibles pour coopérer courageusement à l’amour du Créateur et du Sauveur qui, par eux, veut sans cesse agrandir et enrichir sa propre famille.

§2. Dans le devoir qui leur incombe de transmettre la vie et d’être des éducateurs (ce qu’il faut considérer comme leur mission propre), les époux savent qu’ils sont les coopérateurs de l’amour du Dieu Créateur et comme ses interprètes. Ils s’acquitteront donc de leur charge en toute responsabilité humaine et chrétienne, et, dans un respect plein de docilité à l’égard de Dieu, d’un commun accord et d’un commun effort, ils se formeront un jugement droit : ils prendront en considération à la fois et leur bien et celui des enfants déjà nés ou à naître ; ils discerneront les conditions aussi bien matérielles que spirituelles de leur époque et de leur situation ; ils tiendront compte enfin du bien de la communauté familiale, des besoins de la société temporelle et de l’Église elle-même. Ce jugement, ce sont en dernier ressort les époux eux-mêmes qui doivent l’arrêter devant Dieu.

La Visitation.
Y a-t-il chose plus belle que de donner la vie ?
Dans leur manière d’agir, que les époux chrétiens sachent bien qu’ils ne peuvent pas se conduire à leur guise, mais qu’ils ont l’obligation de toujours suivre leur conscience, une conscience qui doit se conformer à la loi divine ; et qu’ils demeurent dociles au Magistère de l’Église, interprète autorisé de cette loi à la lumière de l’Évangile. Cette loi divine manifeste la pleine signification de l’amour conjugal, elle le protège et le conduit à son achèvement vraiment humain. Ainsi, lorsque les époux chrétiens, se fiant à la Providence de Dieu et nourrissant en eux l’esprit de sacrifice, assument leur rôle procréateur et prennent généreusement leurs responsabilités humaines et chrétiennes, ils rendent gloire au Créateur, et ils tendent, dans le Christ, à la perfection. Parmi ceux qui remplissent ainsi la tâche que Dieu leur a confiée, il faut accorder une mention spéciale à ceux qui, d’un commun accord et d’une manière réfléchie, acceptent de grand cœur d’élever dignement même un plus grand nombre d’enfants.

§3. Le mariage cependant n’est pas institué en vue de la seule procréation. Mais c’est le caractère même de l’alliance indissoluble qu’il établit entre les personnes, comme le bien des enfants, qui requiert que l’amour mutuel des époux s’exprime lui aussi dans sa rectitude, progresse et s’épanouisse. C’est pourquoi, même si, contrairement au vœu souvent très vif des époux, il n’y a pas d’enfant, le mariage, comme communauté et communion de toute la vie, demeure, et il garde sa valeur et son indissolubilité.


n.51. L’amour conjugal et le respect de la vie humaine

§1. Le Concile ne l’ignore pas, les époux qui veulent conduire harmonieusement leur vie conjugale se heurtent souvent de nos jours à certaines conditions de vie et peuvent se trouver dans une situation où il ne leur est pas possible, au moins pour un temps, d’accroître le nombre de leurs enfants ; ce n’est point alors sans difficulté que sont maintenues la pratique d’un amour fidèle et la pleine communauté de vie. Là où l’intimité conjugale est interrompue, la fidélité peut courir des risques et le bien des enfants être compromis : car en ce cas sont mis en péril et l’éducation des enfants et le courage nécessaire pour en accepter d’autres ultérieurement.

§2. Il en est qui osent apporter des solutions malhonnêtes à ces problèmes et même qui ne reculent pas devant le meurtre. Mais l’Église rappelle qu’il ne peut y avoir de véritable contradiction entre les lois divines qui régissent la transmission de la vie et celles qui favorisent l’amour conjugal authentique.

§3. En effet, Dieu, maître de la vie, a confié aux hommes le noble ministère de la vie, et l’homme doit s’en acquitter d’une manière digne de lui. La vie doit donc être sauvegardée avec un soin extrême dès la conception : l’avortement et l’infanticide sont des crimes abominables. La sexualité propre à l’homme, comme le pouvoir humain d’engendrer, l’emportent merveilleusement sur ce qui existe aux degrés inférieurs de la vie ; il s’ensuit que les actes spécifiques de la vie conjugale, accomplis selon l’authentique dignité humaine, doivent être eux-mêmes entourés d’un grand respect. Lorsqu’il s’agit de mettre en accord l’amour conjugal avec la transmission responsable de la vie, la moralité du comportement ne dépend donc pas de la seule sincérité de l’intention et de la seule appréciation des motifs ; mais elle doit être déterminée selon des critères objectifs, tirés de la nature même de la personne et de ses actes, critères qui respectent, dans un contexte d’amour véritable, la signification totale d’une donation réciproque et d’une procréation à la mesure de l’homme ; chose impossible si la vertu de chasteté conjugale n’est pas pratiquée d’un cœur loyal. En ce qui concerne la régulation des naissances, il n’est pas permis aux enfants de l’Église, fidèles à ces principes, d’emprunter des voies que le Magistère, dans l’explication de la loi divine, désapprouve.

§4. Par ailleurs, que tous sachent bien que la vie humaine et la charge de la transmettre ne se limitent pas aux horizons de ce monde et n’y trouvent ni leur pleine dimension, ni leur plein sens, mais qu’elles sont toujours à mettre en référence avec la destinée éternelle des hommes.

n.52. La promotion du mariage et de la famille est le fait de tous

§1. La famille est en quelque sorte une école d’enrichissement humain. Mais, pour qu’elle puisse atteindre la plénitude de sa vie et de sa mission, elle exige une communion des âmes empreinte d’affection, une mise en commun des pensées entre les époux et aussi une attentive coopération des parents dans l’éducation des enfants. La présence agissante du père importe grandement à leur formation ; mais il faut aussi permettre à la mère, dont les enfants, surtout les plus jeunes, ont tant besoin, de prendre soin de son foyer sans toutefois négliger la légitime promotion sociale de la femme. Que les enfants soient éduqués de telle manière qu’une fois adultes, avec une entière conscience de leur responsabilité, ils puissent suivre leur vocation, y compris une vocation religieuse, et choisir leur état de vie, et que, s’ils se marient, ils puissent fonder leur propre famille dans des conditions morales, sociales et économiques favorables. Il appartient aux parents ou aux tuteurs de guider les jeunes par des avis prudents, dans la fondation d’un foyer ; volontiers écoutés des jeunes, ils veilleront toutefois à n’exercer aucune contrainte, directe ou indirecte, sur eux, soit pour les pousser au mariage, soit pour choisir leur conjoint.

§2. Ainsi la famille, lieu de rencontre de plusieurs générations qui s’aident mutuellement à acquérir une sagesse plus étendue et à harmoniser les droits des personnes avec les autres exigences de la vie sociale, constitue-t-elle le fondement de la société. Voilà pourquoi tous ceux qui exercent une influence sur les communautés et les groupes sociaux doivent s’appliquer efficacement à promouvoir le mariage et la famille. Que le pouvoir civil considère comme un devoir sacré de reconnaître leur véritable nature, de les protéger et de les faire progresser, de défendre la moralité publique et de favoriser la prospérité des foyers. Il faut garantir le droit de procréation des parents et le droit d’élever leurs enfants au sein de la famille. Une législation prévoyante et des initiatives variées doivent également défendre et procurer l’aide qui convient à ceux qui, par malheur, sont privés d’une famille.





vendredi 16 novembre 2012

Quand on est dans la peine et qu'on désire la paix



Dans les moments de peines ou de doutes, cette prière attribuée de saint François d'Assise sera un réconfort car elle nous rappelle les Béatitudes et notre vocation à la joie. Dans les épreuves que nous pouvons vivre, que la prière du Pauvre d'Assise nous rende la confiance. Si le Christ Jésus a vaincu la mort par sa Résurrection glorieuse, s'Il a arrêté la tempête par une seule parole, que ne fera-t-Il pas pour nous et notre pays si nous Le prions avec confiance. 



Saint François enseignant aux animaux, détail d'un vitrail,
Cathédrale de Leicester en Angleterre

Ô Seigneur, faites de moi un instrument de paix

Seigneur, faites de moi un instrument de votre paix. 
Là où il y a de la haine, que je mette l’amour.
Là où il y a l’offense, que je mette le pardon.
Là où il y a la discorde, que je mette l’union.
Là où il y a l’erreur, que je mette la vérité.
Là où il y a le doute, que je mette la foi.
Là où il y a le désespoir, que je mette l’espérance.
Là où il y a les ténèbres, que je mette votre lumière.
Là où il y a la tristesse, que je mette la joie.

Ô Maître, que je ne cherche pas tant à être consolé qu’à consoler, 
à être compris qu’à comprendre, 
à être aimé qu’à aimer, 
car c’est en donnant qu’on reçoit, 
c’est en s’oubliant qu’on trouve, 
c’est en pardonnant qu’on est pardonné, 
c’est en mourant qu’on ressuscite à l’éternelle vie.

Venez à moi, vous tous qui peinez et je vous soulagerai.
Prenez sur vous mon joug, doux et léger, car je suis doux et humble de Coeur

mardi 13 novembre 2012

La beauté et la grandeur du Mariage (1ère partie)


  En cette Année de la Foi, au moment où la France s'engage sur un chemin visant à dénaturer le fondement la société en dégradant le Mariage et en portant atteinte à la vie familiale, Chrétiens, nous devons reprendre conscience de la beauté du Mariage qui est un chemin de sainteté et de joie que le Seigneur nous offre

Les époux chrétiens ont reçu une grâce, mieux, un Sacrement et donc une mission. Par leur vie, leur amour, ils deviennent le signe visible de cette réalité qu'est l'Alliance nouvelle et éternelle du Christ et de l'humanité renouvelée dans le sang et l'eau qui coulent de son côté transpercé, l'Eglise. 

Ces extraits du Concile Vatican II et du Catéchisme que nous vous proposons en deux parties, nous devons les faire nôtre. C'est un peu long, mais il faut les méditer, les comprendre, afin de devenir les témoins du Sauveur, de son Amour comme de sa miséricorde, toujours dans la vérité et la charité. Et n'oublions pas la grande grâce de l'indulgence plénière que l'Eglise nous offre


Extraits de la constitution pastorale Gaudium et spes 
du Concile Vatican II

Dignité du mariage et de la famille

n.47. Le mariage et la famille dans le monde d’aujourd’hui

§1. La santé de la personne et de la société tant humaine que chrétienne est étroitement liée à la prospérité de la communauté conjugale et familiale. Aussi les chrétiens, en union avec tous ceux qui font grand cas de cette communauté, se réjouissent-ils sincèrement des soutiens divers qui font grandir aujourd’hui parmi les hommes l’estime de cette communauté d’amour et le respect de la vie, et qui aident les époux et les parents dans leur éminente mission. Ils en attendent en outre de meilleurs résultats et s’appliquent à les étendre.

§2. La dignité de cette institution ne brille pourtant pas partout du même éclat puisqu’elle est ternie par la polygamie, l’épidémie du divorce, l’amour soi-disant libre, ou d’autres déformations. De plus, l’amour conjugal est trop souvent profané par l’égoïsme, l’hédonisme et par des pratiques illicites entravant la génération. Les conditions économiques, socio-psychologiques et civiles d’aujourd’hui introduisent aussi dans la famille de graves perturbations. Enfin, en certaines régions de l’univers, ce n’est pas sans inquiétude qu’on observe les problèmes posés par l’accroissement démographique. Tout cela angoisse les consciences. Et pourtant, un fait montre bien la vigueur et la solidité de l’institution matrimoniale et familiale : les transformations profondes de la société contemporaine, malgré les difficultés qu’elles provoquent, font très souvent apparaître, et de diverses façons, la nature véritable de cette institution.
Vitrail.
Le Sacrement du Mariage.

§3. C’est pourquoi le Concile, en mettant en meilleure lumière certains points de la doctrine de l’Église, se propose d’éclairer et d’encourager les chrétiens, ainsi que tous ceux qui s’efforcent de sauvegarder et de promouvoir la dignité originelle et la valeur privilégiée et sacrée de l’état de mariage.


n.48. Sainteté du mariage et de la famille

§1. La communauté profonde de vie et d’amour que forme le couple a été fondée et dotée de ses lois propres par le Créateur ; elle est établie sur l’alliance des conjoints, c’est-à-dire sur leur consentement personnel irrévocable. Une institution, que la loi divine confirme, naît ainsi, au regard même de la société, de l’acte humain par lequel les époux se donnent et se reçoivent mutuellement. En vue du bien des époux, des enfants et aussi de la société, ce lien sacré échappe à la fantaisie de l’homme. Car Dieu lui-même est l’auteur du mariage qui possède en propre des valeurs et des fins diverses ; tout cela est d’une extrême importance pour la continuité du genre humain, pour le progrès personnel et le sort éternel de chacun des membres de la famille, pour la dignité, la stabilité, la paix et la prospérité de la famille et de la société humaine tout entière. Et c’est par sa nature même que l’institution du mariage et l’amour conjugal sont ordonnés à la procréation et à l’éducation qui, tel un sommet, en constituent le couronnement. Aussi l’homme et la femme qui, par l’alliance conjugale « ne sont plus deux, mais une seule chair » (Mt 19, 6), s’aident et se soutiennent mutuellement par l’union intime de leurs personnes et de leurs activités ; ils prennent ainsi conscience de leur unité et l’approfondissent sans cesse davantage. Cette union intime, don réciproque de deux personnes, non moins que le bien des enfants, exigent l’entière fidélité des époux et requièrent leur indissoluble unité.

§2. Le Christ Seigneur a comblé de bénédictions cet amour aux multiples aspects, issu de la source divine de la charité, et constitué à l’image de son union avec l’Église. De même en effet que Dieu prit autrefois l’initiative d’une alliance d’amour et de fidélité avec son peuple, ainsi, maintenant, le Sauveur des hommes, Époux de l’Église, vient à la rencontre des époux chrétiens par le sacrement de mariage. Il continue de demeurer avec eux pour que les époux, par leur don mutuel, puissent s’aimer dans une fidélité perpétuelle, comme lui-même a aimé l’Église et s’est livré pour elle. L’authentique amour conjugal est assumé dans l’amour divin et il est dirigé et enrichi par la puissance rédemptrice du Christ et l’action salvifique de l’Église, afin de conduire efficacement à Dieu les époux, de les aider et de les affermir dans leur mission sublime de père et de mère. C’est pourquoi les époux chrétiens, pour accomplir dignement les devoirs de leur état, sont fortifiés et comme consacrés par un sacrement spécial. En accomplissant leur mission conjugale et familiale avec la force de ce sacrement, pénétrés de l’Esprit du Christ qui imprègne toute leur vie de foi, d’espérance et de charité, ils parviennent de plus en plus à leur perfection personnelle et à leur sanctification mutuelle ; c’est ainsi qu’ensemble ils contribuent à la glorification de Dieu.

§3. Précédés par l’exemple et la prière commune de leurs parents, les enfants, et même tous ceux qui vivent dans le cercle familial, s’ouvriront ainsi plus facilement à des sentiments d’humanité et trouveront plus aisément le chemin du salut et de la sainteté. Quant aux époux, grandis par la dignité de leur rôle de père et de mère, ils accompliront avec conscience le devoir d’éducation qui leur revient au premier chef, notamment au plan religieux.

§4. Membres vivants de la famille, les enfants concourent, à leur manière, à la sanctification des parents. Par leur reconnaissance, leur piété filiale et leur confiance, ils répondront assurément aux bienfaits de leurs parents et, en bons fils, ils les assisteront dans les difficultés de l’existence et dans la solitude de la vieillesse. Le veuvage, assumé avec courage dans le sillage de la vocation conjugale, sera honoré de tous. Les familles se communiqueront aussi avec générosité leurs richesses spirituelles. Alors, la famille chrétienne, parce qu’elle est issue d’un mariage, sera image et participation de l’alliance d’amour qui unit le Christ et l’Église, manifestera à tous les hommes la présence vivante du Sauveur dans le monde et la véritable nature de l’Église, tant par l’amour des époux, leur fécondité généreuse, l’unité et la fidélité du foyer, que par la coopération amicale de tous ses membres.

Le Mariage de Marie et Joseph.
Un ange leur donne la couronne de la pureté.
n.49. L’amour conjugal

§1. À plusieurs reprises, la Parole de Dieu a invité les fiancés à entretenir et soutenir leurs fiançailles par une affection chaste, et les époux leur union par un amour sans faille. Beaucoup de nos contemporains exaltent aussi l’amour authentique entre mari et femme, manifesté de différentes manières, selon les saines coutumes des peuples et des âges. Éminemment humain puisqu’il va d’une personne vers une autre personne en vertu d’un sentiment volontaire, cet amour enveloppe le bien de la personne tout entière ; il peut donc enrichir d’une dignité particulière les expressions du corps et de la vie psychique et les valoriser comme les éléments et les signes spécifiques de l’amitié conjugale. Cet amour, par un don spécial de sa grâce et de sa charité, le Seigneur a daigné le guérir, le parfaire et l’élever. Associant l’humain et le divin, un tel amour conduit les époux à un don libre et mutuel d’eux-mêmes qui se manifeste par des sentiments et des gestes de tendresse et il imprègne toute leur vie ; bien plus, il s’achève lui-même et grandit par son généreux exercice. Il dépasse donc de loin l’inclination simplement érotique qui, cultivée pour elle-même, s’évanouit vite et d’une façon pitoyable.

§2. Cette affection a sa manière particulière de s’exprimer et de s’accomplir par l’œuvre propre du mariage. En conséquence, les actes qui réalisent l’union intime et chaste des époux sont des actes honnêtes et dignes. Vécus d’une manière vraiment humaine, ils signifient et favorisent le don réciproque par lequel les époux s’enrichissent tous les deux dans la joie et la reconnaissance. Cet amour, ratifié par un engagement mutuel, et par-dessus tout consacré par le sacrement du Christ, demeure indissolublement fidèle, de corps et de pensée, pour le meilleur et pour le pire ; il exclut donc tout adultère et tout divorce. De même, l’égale dignité personnelle qu’il faut reconnaître à la femme et à l’homme dans l’amour plénier qu’ils se portent l’un à l’autre fait clairement apparaître l’unité du mariage, confirmée par le Seigneur. Pour faire face avec persévérance aux obligations de cette vocation chrétienne, une vertu peu commune est requise : c’est pourquoi les époux, rendus capables par la grâce de mener une vie sainte, ne cesseront d’entretenir en eux un amour fort, magnanime, prompt au sacrifice, et ils le demanderont dans leur prière.

§3. Mais le véritable amour conjugal sera tenu en plus haute estime, et une saine opinion publique se formera à son égard, si les époux chrétiens donnent ici un témoignage éminent de fidélité et d’harmonie, comme le dévouement dans l’éducation de leurs enfants, et s’ils prennent leurs responsabilités dans le nécessaire renouveau culturel, psychologique et social en faveur du mariage et de la famille. Il faut instruire à temps les jeunes, et de manière appropriée, de préférence au sein de la famille, sur la dignité de l’amour conjugal, sa fonction, son exercice : ainsi formés à la chasteté, ils pourront le moment venu, s’engager dans le mariage après des fiançailles vécues dans la dignité.



jeudi 8 novembre 2012

Discours de clôture de l'Assemblée plénière des Evêques de France, novembre 2012



Président de la Conférence des Évêques de France, le Cardinal André Vingt-Trois, Archevêque de Paris, a prononcé ce discours à la clôture de l'Assemblée plénière des Évêques de France à Lourdes, ce jeudi 8 novembre 2012. 

Nous vous en proposons quelques extraits, ceux sur la défense de la famille et la promotion de l'Année de la Foi
Puissions-nous accueillir la parole forte de nos Évêques, successeurs des Apôtres, et la mettre en pratique. 

Son Éminence Révérendissime Monseigneur André Vingt-Trois, Archevêque de Paris
Cardinal au titre de Saint-Louis des Français,
Président de la Conférence des Évêques de France


Chers amis,


Nous voici au terme de cette assemblée qui a été très chargée en chantiers, tous intéressants.

(...) La position très ferme que nous avons prise au sujet de la transformation légale du mariage a suscité bien des remous. Les réactions, plus diversifiées qu'on ne l'imaginait, ont montré un trouble réel de nos concitoyens qui expriment de véritables interrogations sur la pertinence et l'urgence du projet. Les injures publiques et les arguments ad hominem laissent paraître chez certains la difficulté à accepter un véritable débat. Bien sûr, l'accusation d'homophobie est la plus habituelle. Mais dénoncer la supercherie que serait un mariage entre personnes du même sexe n'empêche pas, au contraire, de comprendre le besoin de reconnaissance de personnes homosexuelles, besoin que ce supposé mariage ne satisferait d'ailleurs pas. Nous sommes convaincus que les personnes homosexuelles, comme tout un chacun, sont appelées à rencontrer et suivre le Christ. Il y a pour elles aussi un chemin vers la sainteté, à parcourir pas à pas, et l'Église est toujours disposée à les accompagner sur ce chemin. Une fois encore, nous voulons rappeler les grands absents de cette discussion : les enfants.


Nous nous réjouissons que, dans le cadre de la légalité et dans le respect des personnes, de nombreuses initiatives soient prises par nos concitoyens, croyants ou non, pour s'opposer au projet du gouvernement dans son état actuel. Beaucoup de catholiques s'engagent dans ce sens avec des personnes d'autres courants de pensée ou d'autres religions. Par-delà les clivages politiques, légitimes dans une démocratie, il s'agit bien d'un engagement pour la promotion d'un bien commun pour notre société

Notre Dame du Sacré-Coeur priez pour
nous et la conversion du coeur de ceux
qui veulent détruire ce que votre Fils a
établi dans sa sagesse divine.
Que les catholiques de notre pays sachent que leurs évêques les encouragent à parler, à écrire, à agir, à se manifester... Ils ont le droit de témoigner de ce qui, dans la lumière de notre foi et selon la logique de la raison et du bon sens, leur semble essentiel pour le présent et pour l'avenir.


Nous regrettons que le choix du gouvernement polarise tellement les attentions sur un sujet qui finalement reste second, si l'on tient compte des préoccupations prioritaires qui assaillent beaucoup de nos concitoyens en raison des conséquences de la crise économique et financière : fermeture d'entreprises, hausse du chômage, précarité croissante des familles les plus fragiles, etc. Nos associations, engagées dans la solidarité sociale, relèvent toutes l'aggravation de la situation, notamment des plus jeunes. Le récent rapport du Secours Catholique en est un témoignage supplémentaire. Dans cette période difficile, le soutien de la cohésion familiale est plus que jamais nécessaire. Nous encourageons tous les catholiques à maintenir leur mobilisation dans la lutte contre la misère économique et sociale et à poursuivre leurs magnifiques efforts de solidarité.

(...) L'Année de la Foi est un don et une chance. La foi est une lumière qui éclaire nos vies et qui nous pousse au témoignage joyeux, serein et convaincu. La foi est une amitié avec le Christ, le Fils de Dieu et unique sauveur du monde. Elle nous conduit à regarder avec toujours plus de profondeur la passion et la mort sur la croix du Seigneur de la Vie, afin d'annoncer aux hommes la formidable espérance, à savoir : à l'homme, à tout homme, est proposé le salut. La foi nous donne la certitude de la présence du Christ au milieu de nous : il est ressuscité d'entre les morts !

Dans chacun de nos diocèses, l'Année de la Foi suscite des initiatives pour fortifier notre acte de foi et en approfondir le contenu. En 1992, l'Eglise nous a donné le Catéchisme de l'Eglise catholique, à la rédaction duquel ont participé les évêques du monde entier. Il est le fruit exceptionnel de cette collaboration, c'est pourquoi il est d'une richesse particulière. Il est en même temps un des fruits les plus importants du concile Vatican II. En 2006, nous, évêques de France, l'avons donné comme texte de référence pour toute l'œuvre catéchétique en France. A l'occasion de son vingtième anniversaire, nous le proposons à nouveau à tous les catholiques comme un instrument sûr pour approfondir leur foi et pour entrer dans la joie de la foi

Saint Joseph, protecteur de l'Eglise, de
la famille et des travailleurs,
priez pour nous. 
Ce Catéchisme de l'Eglise catholique est nourri de l'Ecriture Sainte et nous renvoie à la méditation de la Bible. Il porte le témoignage des saints et des saintes. En le lisant, on perçoit le beau visage du Christ qu'il dessine, on comprend mieux le discernement de l'Eglise sur les enjeux les plus essentiels de la vie en société, on apprend quelle espérance habite les disciples de Jésus. Nous souhaitons à tous les fidèles de nos diocèses une belle et joyeuse Année de la Foi. Qu'elle soit un temps de renouveau de l'attachement de chacun et de chacune à la personne de Jésus, un renouveau aussi de notre ouverture à l'Esprit du Christ qui fait de nous ses témoins dans le monde de ce temps.

La rencontre d'autres cultures et d'autres religions caractérise le défi auquel est confrontée chez nous la Nouvelle Évangélisation. Les échos du synode qui nous ont été transmis nous ont aidés à situer cet objectif missionnaire de notre Église dans toute sa dimension d'un renouvellement de notre communion avec le Christ et de la conversion qu'il opère dans la vie de tous les chrétiens et de l'Église. C'est à une conversion personnelle et pastorale que nous sommes appelés pour assumer notre responsabilité de disciples de Jésus. C'est dans cet esprit que nous avons repris notre réflexion sur la rencontre des chrétiens avec les musulmans en nous gardant des amalgames simplistes et en mesurant mieux comment notre approche des musulmans se distingue du choc des civilisations. Reprenant les orientations de Jean-Paul II et de Benoît XVI, notamment lors de son récent voyage apostolique à Beyrouth, nous voulons être des interlocuteurs respectueux, aussi bien dans les contacts quotidiens que dans les relations avec les responsables musulmans. Cette orientation vers le dialogue constitue pour les chrétiens un appel à développer leur capacité à être témoins de la foi au Christ ressuscité. Ce n'est que dans l'authenticité de l'identité de chacun que peut véritablement se développer le dialogue.


Il y aurait encore beaucoup à dire sur ces quelques jours de travail. Pour l'instant, nous allons rejoindre nos diocèses et poursuivre notre mission avec confiance, nous appuyant sur la Parole du Seigneur: 

«Et moi, je suis avec vous tous les jours jusqu'à la fin des temps.»