Assomption, vitrail, Cathédrale Saint Etienne de Meaux |
Homélie de saint Tharaise de Constantinople, † 806,
en la fête de la Présentation de la Vierge Mère de Dieu
De quelles louanges vous
comblerons-nous, Marie ? O jeune
fille immaculée, ô Vierge sans souillure, ô toute belle adolescente, ô gloire
des femmes, ô parure des jeunes filles ! O Mère, Vierge sainte, vous
êtes bénie entre les femmes ; vous êtes célébrée pour votre innocence ; vous êtes marquée du sceau de la
virginité.
Vous expiez la malédiction d’Adam, vous payez la dette d’Ève. Vous êtes
d’Abel la très pure oblation, choisie parmi les premiers-nés, le sacrifice sans
tache. (…) C’est vous qu’Isaïe, le plus
éloquent de tous, annonce comme la tige de Jessé, d’où sortira une fleur, le
Christ, qui, arrachant jusqu’à la racine la pousse des vices, ensemencera la
terre de la connaissance de Dieu. (…) En vous j’honore la brebis immaculée, je
vous proclame pleine de grâce, je chante
la demeure pure et immaculée de Dieu. Et certes « où la faute a abondé, a surabondé la grâce ».
Par
une femme nous avons mérité la mort, par une femme aussi le Fils restaurera
toutes choses. Par le serpent nous avons reçu un mets d’une amère saveur, mais
par le Fils nous mangeons un aliment d’immortalité. Notre première mère Ève a donné
le jour à Caïn, le prince de l’envie et de la malice : votre Fils Unique
sera le premier-né de la vie et de la résurrection. O prodige inouï ! O
merveilleuse nouveauté ! O indicible sagesse !
Quant à nous, peuple de Dieu, race
sainte, peuple élu, fils de la colombe, enfants de la grâce, en cette festivité
de la Vierge, chantons hautement des hymnes suaves avec une âme pure, des
lèvres sans souillure, une langue vibrante. Célébrant comme il convient cette fête, grande et joyeuse pour les
anges, très digne de la louange des hommes, clamons ensemble avec respect et
sainte joie ce salut de Gabriel :
Salut, délices du Père, par qui la connaissance de Dieu s’est répandue
jusqu’aux confins de la terre.
Salut, demeure du Fils, d’où il est
sorti, revêtu de la chair.
Salut, ineffable résidence du
Saint-Esprit. Salut, plus sainte que les Chérubins, plus glorieuse que les
Séraphins ; salut, plus vaste que le ciel ; salut, plus
resplendissante que le soleil ; salut, plus lumineuse que la lune ; salut,
éclat multiple des astres ; salut, nuée légère, qui répandez une pluie
céleste ; salut, brise sainte, qui avec chassé de la terre le vent de la
malice.
Salut,
noble prédication des prophètes ; salut, voix des apôtres, entendue à
travers toute la terre ; salut, confession excellente des martyrs ;
salut, vous, maintes fois célébrée par les louanges des patriarches ;
salut, parure suprême des saints. Salut, principe universel du salut ;
salut, reine, protectrice de la paix ; salut, splendeur immaculée des
mères.
Salut, médiatrice de tout ce qui
est sous le ciel ; salut, vous qui restaurez le monde entier. « Salut, pleine de grâce ; le
Seigneur est avec vous », qui est avant vous et de vous et
avec nous.
A lui soit louange avec le Père et
l’Esprit très Saint, bienfaisant et vivifiant, maintenant et toujours dans
l’infinité des siècles des siècles. Amen.
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