Catéchisme de l’Eglise
Catholique
Je crois en l’Eglise apostolique
L’Église
est apostolique
857 L’Église est apostolique parce qu’elle est fondée sur les apôtres, et ceci en un triple sens :
– elle a été et demeure
bâtie sur " le fondement
des apôtres " (Ep 2, 20 ; Ap 21, 14), témoins choisis et
envoyés en mission par le Christ lui-même ;
Sermon sur la montagne de Philippe de Champaigne |
– elle garde et transmet,
avec l’aide de l’Esprit qui habite en elle, l’enseignement, le bon dépôt, les
saines paroles entendues des apôtres ;
– elle continue à être
enseignée, sanctifiée et dirigée par les apôtres jusqu’au retour du Christ
grâce à ceux qui leurs succèdent dans leur charge pastorale : le collège
des évêques, " assisté par les
prêtres, en union avec le successeur de Pierre, pasteur suprême de l’Église "
(Ad Gentes n.5) :
Père éternel, tu n’abandonnes pas ton troupeau,
mais tu le gardes par tes bienheureux apôtres sous ta constante protection. Tu
le diriges encore par ces mêmes pasteurs qui continuent aujourd’hui l’œuvre de
ton Fils (Missel
Romain, Préface des apôtres).
La
mission des apôtres
858 Jésus est l’Envoyé du Père. Dès le début de son ministère, il
" appela à lui ceux qu’il
voulut, et il en institua Douze pour
être avec lui et pour les envoyer prêcher " (Mc 3, 13-14).
Dès lors, ils seront ses " envoyés "
(ce que signifie le mot grec apostoloi).
En eux continue sa propre mission : " Comme le Père m’a envoyé, moi
aussi je vous envoie " (Jn 20, 21 ; cf. 13, 20 ;
17, 18). Leur ministère est donc la continuation de sa propre mission :
" Qui vous accueille, M’accueille ", dit-il aux Douze
(Mt 10, 40 ; cf. Lc 10, 16).
Hendrick ter Bruggnen, les disciples d'Emmaüs. Je vous ai transmis, dit saint Paul, ce que j'ai moi-même reçu (I Co). |
859 Jésus les unit à sa mission
reçue du Père : comme " le
Fils ne peut rien faire de Lui-même " (Jn 5, 19. 30), mais reçoit
tout du Père qui l’a envoyé, ainsi ceux
que Jésus envoie ne peuvent rien faire sans Lui de qui ils reçoivent le mandat
de mission et le pouvoir de l’accomplir. Les apôtres du Christ savent donc
qu’ils sont qualifiés par Dieu comme " ministres d’une alliance nouvelle " (2 Co 3, 6),
" ministres de Dieu "
(2 Co 6, 4), " en ambassade
pour le Christ " (2 Co 5, 20), " serviteurs du Christ et dispensateurs des mystères de Dieu "
(1 Co 4, 1).
860 Dans la charge des apôtres,
il y a un aspect intransmissible : être les témoins choisis de la
Résurrection du Seigneur et les fondements de l’Église. Mais il y a aussi un
aspect permanent de leur charge. Le Christ leur a promis de rester avec
eux jusqu’à la fin des
temps. " La mission divine
confiée par Jésus aux apôtres est destinée à durer jusqu’à la fin des siècles,
étant donné que l’Évangile qu’ils doivent transmettre est pour l’Église
principe de toute sa vie, pour toute la durée du temps. C’est pourquoi les
apôtres prirent soin d’instituer (...) des successeurs " (Lumen Gentium
n.20).
Les évêques successeurs des apôtres
861 " Pour que la
mission qui leur avait été confiée pût se continuer après leur mort, les
apôtres donnèrent mandat, comme par testament, à leurs coopérateurs immédiats
d’achever leur tâche et d’affermir l’œuvre commencée par eux, leur recommandant
de prendre garde au troupeau dans lequel l’Esprit Saint les avait institués
pour paître l’Église de Dieu. Ils instituèrent
donc des hommes de ce genre, et disposèrent par la suite qu’après leur mort
d’autres hommes éprouvés recueilleraient leur ministère " (Lumen
Gentium n.20 ; cf. S. Clément de Rome, Cor. 42 ; 44).
862 " De même que la charge confiée
personnellement par le Seigneur à Pierre, le premier des apôtres, et destinée à
être transmise à ses successeurs, constitue une charge permanente, permanente
est également la charge confiée aux apôtres d’être les pasteurs de l’Église,
charge dont l’ordre sacré des évêques doit assurer la pérennité ".
C’est pourquoi l’Église enseigne que " les évêques, en vertu de
l’institution divine, succèdent aux apôtres, comme pasteurs de l’Église, en
sorte que, qui les écoute, écoute le Christ, qui les rejette, rejette le Christ
et celui qui a envoyé le Christ " (Lumen Gentium 20).
L’apostolat
Evêques et Cardinaux. Enluminure (BNF) |
863 Toute l’Église est apostolique en tant qu’elle demeure, à travers
les successeurs de S. Pierre et des apôtres, en communion de foi et de vie avec son origine. Toute l’Église est
apostolique en tant qu’elle est " envoyée " dans le monde entier ;
tous les membres de l’Église, toutefois de diverses manières, ont part à cet
envoi. " La vocation chrétienne
est aussi par nature vocation à l’apostolat ". On appelle
" apostolat "
" toute activité du Corps
mystique " qui tend à " étendre le règne du Christ à toute la terre ".
864 " Le Christ envoyé par le Père étant la source
et l’origine de tout l’apostolat de l’Église ", il est évident
que la fécondité de l’apostolat, celui des ministres ordonnés comme celui des
laïcs, dépend de leur union vitale avec le Christ. Selon les vocations, les
appels du temps, les dons variés du Saint-Esprit, l’apostolat prend les formes les plus diverses. Mais c’est toujours la
charité, puisée surtout dans l’Eucharistie, " qui est comme l’âme de tout apostolat ".
865 L’Église est une, sainte, catholique et apostolique dans son identité profonde et ultime,
parce que c’est en elle qu’existe déjà et sera accompli à la fin des temps
" le Royaume des cieux ",
" le Règne de Dieu "
(cf. Ap 19, 6), advenu dans la Personne du Christ et grandissant
mystérieusement au cœur de ceux qui Lui sont incorporés, jusqu’à sa pleine
manifestation eschatologique. Alors tous les hommes rachetés par Lui, rendus en
lui " saints et immaculés en présence de Dieu dans
l’Amour " (cf. Ep 1, 4), seront rassemblés comme l’unique Peuple de Dieu, " l’Épouse de l’Agneau " (Ap 21,
9), " la Cité Sainte descendant
du Ciel, de chez Dieu, avec en elle la Gloire de Dieu " (Ap 21,
10-11) ; et " le rempart
de la ville repose sur les douze assises portant chacune le nom de l’un des douze
apôtres de l’Agneau " (Ap 21, 14).
EN
BREF
866 L’Église
est une : Elle a un seul Seigneur, elle confesse une
seule foi, elle naît d’un seul Baptême, elle ne forme qu’un Corps, vivifié par
un seul Esprit, en vue d’une unique espérance au terme de laquelle seront
surmontées toutes les divisions.
Saint Marc, représenté par un lion puisque son Evangile commence dans le désert et que, à l'époque, on trouvait ces animaux dans le désert. |
867 L’Église
est sainte : Le
Dieu très saint est son auteur ; le Christ, son Époux, s’est livré pour
elle pour la sanctifier ; l’Esprit de sainteté la vivifie. Encore qu’elle comprenne des pécheurs,
elle est " la sans-péché
faite de pécheurs ". Dans les saints brille sa
sainteté ; en Marie elle est déjà la toute sainte.
868 L’Église
est catholique : Elle annonce la totalité de la foi ;
elle porte en elle et administre la plénitude des moyens de salut ; elle
est envoyée à tous les peuples ; elle s’adresse à tous les hommes ;
elle embrasse tous les temps ; " elle est, de par sa nature même, missionnaire "
(AG 2).
869 L’Église
est apostolique : Elle est bâtie sur des assises
durables : " les douze apôtres de l’Agneau "
(Ap 21, 14) ; elle est
indestructible ; elle est infailliblement tenue dans la vérité : le
Christ la gouverne par Pierre et les autres apôtres, présents en leurs successeurs,
le Pape et le collège des évêques.
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