Lu sur le site de la Custodie de Terre
Sainte (http://fr.custodia.org)
Arrivée du Patriarche dans la Cité de David. Derrière lui, le mur de séparation, le "mur de la haine" |
« Ce que j'aime le plus ? C'est que toute la ville est à la fête et qu'une journée par an au moins, avec cette foule venue du monde entier, nous oublions tous nos soucis quotidiens. »
Pour Michelle et Alexis venus à pied de France et qui espéraient bien arriver à temps, l'émotion est grande au pont de retenir difficilement leurs larmes. « Nous allons d'émotion en émotion. Après le choc de la barrière de séparation, nous trouvons toute cette joie. Nous trouvons des gens qui sortent dans la rue pour accueillir la joie de Noël ce qui ne se voit pas chez nous. » Pour Alexis, « Musulmans et chrétiens sont réunis ici qui fêtent ensemble la naissance d'un prophète, c'est une image très forte. »
Vêpres patriarcales, église Sainte-Catherine, attenante à la Basilique de la Nativité tenue par les Orthodoxes |
Nous sommes le 24 décembre et comme traditionnellement, le Patriarche latin de Jérusalem fait son entrée solennelle dans la cité de David.
En attendant le cortège qui l'emmène de Jérusalem, la fête bat son plein dans la ville avec le défilé des scouts.
Procession |
Entrée dans la grotte de la Nativité, sous le |
Enfin le cortège du patriarche Fouad Twal arrive, avec un retard dû à la foule particulièrement importante cette année sur son passage, au point que les voitures ont souvent du s’arrêter et par prudence et aussi pour que le patriarche puisse serrer quelques-unes des mains qui lui était tendues.
Sur la place de la mangeoire, c’est la bousculade. L’accueil du patriarche par le frère gardien, Ricardo Bustos, ramène un peu d’ordre et de calme, c’est le début de la prière.
Une fois entrée l’église Sainte-Catherine, au chant du Te Deum, l’assemblée entre dans le mystère qui se prépare. Une prière qui se prolonge par le chant des vêpres présidé par le Patriarche.
Le Patriarche, les Evêques et les frères de la Custodie adorent l'Enfant Dieu dans la chapelle de la Crèche |
Après les vêpres, les franciscains et séminaristes du patriarcat latin se
retrouvent pour la procession solennelle dans la grotte conduite par frère
Ricardo. La joie continue de monter et à la fois se fait plus intérieure au
lieu même de la naissance de Jésus.
Il ne reste plus que quelques heures avant la célébration de la nuit.
Mais avant cela, et aussitôt la procession terminée, les franciscains s’affairent dans l’église pour la préparer à accueillir quelque 1600 personnes. Devant les pèlerins venus du monde entier, prendront place le Président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas et sa suite, mais aussi Catherine Ashton haut représentant de l'Union pour les affaires étrangères pour l'Union européenne en visite privée, et les Consuls généraux des Nations Latines (Espagne, France, Belgique et Italie) protectrices des communautés chrétiennes de Terre Sainte.
En attendant, dans l’ombre, nombre de franciscains sont de service cette nuit, qui pour servir les messes qui vont se succéder toute la nuit, qui pour aider la centaine de prêtres et évêques concélébrants de la messe de minuit à revêtir aubes et chasubles. A Beit Sahour, au champ des bergers, ce sont rien moins que 70 messes qui sont prévues dans la nuit, dans toutes les langues.
Procession de l'Enfant Jésus dans les bras du Patriarche de Jérusalem |
Il est 23 heures, et la célébration de la veillée de Noël commence. Elle est suivie à minuit du début de la messe. Mais à la même heure, Frère Nerwan et Frère Badie, assistés de quelques frères s’apprêtent à vivre un moment privilégié, Ils vont célébrer deux messes dans la grotte, sur l’autel de la Crèche. « Je n’ai jamais pensé, pas même en rêve, que je viendrai en terre Sainte, dit frère Nerwan qui est irakien. Et me voici curé de Bethléem et il me revient de présider la première messe dans la grotte. C’est une émotion indescriptible. » Au début de la célébration, dans la grotte bondée de paroissiens, il demande à l’assemblée de faire silence et de prendre conscience de la grâce qui leur est faite de vivre un tel moment sur le lieu même de la naissance de Jésus.
Quand il remonte de la grotte vers 1 h 20 du matin, le patriarche s’apprête à prononcer la bénédiction finale de la messe avant de partir en procession avec tous les concélébrant pour la grotte, où sera déposé, d’abord sur l’étoile de la Nativité, puis dans la crèche l’enfant nouveau-né.
Dans l’église la foule commence à se disperser, non sans se souhaiter un joyeux Noël, en s’embrassant, en échangeant ses premières impressions. Les mots manquent, l’émotion est trop forte, on peine à réaliser que le rêve est devenu réalité, on a fêté Noël à Bethléem.
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