Annonciation. L'Archange Gabriel fut envoyé par Dieu, dans une ville appelée Nazareth, à une Vierge qui se prénommait Marie. |
Extraits du vénérable abbé Henri Marie Boudon, « La dévotion aux neufs chœurs des saints
Anges », 12e motif, Dieu seul
La
nature angélique a des perfections admirables ; mais elle ne les tire que
de Dieu seul, et ce n'est qu'en lui qu'elle possède des élévations si
glorieuses. C'est à Dieu seul, enseigne le dévot saint Bernard, après
l'Écriture, que l'honneur est dû et la gloire. Il est vrai, dit ce saint Père,
que nous ne devons pas être ingrats envers les saints anges ; que nous
leur devons avoir une grande dévotion, et être beaucoup reconnaissants pour
leurs bontés ; que nous devons être
tout pleins d'amour pour de si nobles créatures, qui nous aiment si
véritablement ; que nous les devons honorer autant que nous pouvons,
et que nous devons avoir pour eux tous ces amours et toutes ces
reconnaissances. Aimons, s'écrie ce saint homme, et
honorons les anges ; cependant tout notre amour et tout notre
honneur doit être rendu à celui dont nous avons reçu, et eux et nous, tout ce
que nous avons, soit pour aimer et honorer, soit pour être aimés et
honorés : et après tout qu'avons-nous de reste, nous qui devons à Dieu
tout notre cœur, toute notre âme, toutes nos forces ?
Campin, détail d'anges chantant la naissance du divin Enfant. |
C'est
donc en Dieu et pour Dieu qu'il faut aimer les anges. C'est Dieu qui doit être
le grand motif de toutes nos dévotions ; et heureuses les âmes que
non-seulement la vue de Dieu, mais la vue de Dieu seul fait agir. C’est pour
ces âmes saintement désintéressées que nous avons mis Dieu seul pour leur
servir de motif dans l'amour et la dévotion que nous les invitons d'avoir pour
les esprits du pur amour. Si ce n'est que Dieu seul qu'elles regardent dans les
choses, à la bonne heure ; elles peuvent donc bien considérer et aimer les
anges, car elles les trouveront tout remplis de Dieu seul.
(…) Celui
qui a le pur amour est dans une mort générale à tout ; et c'est cette mort
qui apprend la science de ce pur amour : c'est pourquoi saint Bernard
souhaitait de mourir de la mort des anges ; il entendait par cette mort
cet éloignement parfait de toute attaque à l'être créé ; et dans le désir
du pur amour, il soupirait fortement après ce saint dénuement de tout ce qui
n'est pas Dieu. Où trouvera-t-on la sagesse ? dit le saint
homme Job. (XXVIII, 12) Ce
n'est pas en la terre de ceux qui vivent délicieusement : l'abîme et la
mer disent qu'elle n'est pas avec eux. D'où vient donc la sagesse ? Elle
est cachée aux yeux de tous les vivants, de tous ceux qui sont en
eux-mêmes ; elle est même inconnue aux oiseaux du ciel, aux esprits plus
élevés, aux personnes les plus doctes, à tous ces savants, à tous ces grands
hommes. Il n'y a que la perdition et la mort, qui ont dit qu'ils en avaient
appris quelque chose, et qu'ils en savaient des nouvelles.
Pontormo, détail d'une Annonciation, église Sainte-Félicité, Florence |
Ô
mon Père, disait notre Maître, je
vous confesse que vous avez caché ces choses aux sages et prudents, et que vous
les révélez aux petits ! Oh ! Que bienheureux donc les pauvres
d'esprit ! Oh ! Que bienheureux ces morts qui meurent au Seigneur, à
qui la science de Dieu seul est donnée, et dont la volonté n'est attachée qu'à
ce Dieu seul ! Ces âmes ne voyant que
cette Majesté infinie dans les saints anges, sont ravies, dans l'heureuse
découverte qu'elles en font, ces troupes glorieuses.
Ô troupes célestes, disent-elles, que vous êtes aimables dans vos beautés, puisqu'elles ne sont que de très purs miroirs de la beauté de Dieu, sans la moindre petite tache ! Il faut bien que nous vous aimions, puisqu'on ne voit que Dieu en vous, puisque vous en avez été toujours remplies, puisque n'ayant jamais été à vous-mêmes, vous avez été toujours à lui seul.
Ô troupes célestes, disent-elles, que vous êtes aimables dans vos beautés, puisqu'elles ne sont que de très purs miroirs de la beauté de Dieu, sans la moindre petite tache ! Il faut bien que nous vous aimions, puisqu'on ne voit que Dieu en vous, puisque vous en avez été toujours remplies, puisque n'ayant jamais été à vous-mêmes, vous avez été toujours à lui seul.
Pontormo, détail d'une Annonciation, église Sainte-Félicité, Florence |
Grands
princes de l'Empyrée, quel moyen de ne vous pas aimer, puisque vous avez
toujours aimé et toujours été aimés de l'amour même, puisque sans cesse vous
avez aimé autant que vous avez pu aimer : car il très vrai que vous
n'avez pas été un seul moment sans amour, et sans le pur amour.
Ô
mon âme, si nos inclinations doivent être réglées par les inclinations d'un
Dieu, les anges doivent bien être le plus digne sujet de nos plus tendres
affections.
Ô mes désirs, allez donc, mais courez, volez à ces ravissants objets, à ces aimables esprits, à ces glorieux princes de la bienheureuse éternité.
Ô mes désirs, allez donc, mais courez, volez à ces ravissants objets, à ces aimables esprits, à ces glorieux princes de la bienheureuse éternité.
Dieu
seul, Dieu seul, Dieu seul.
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