Par Amour pour nous, Jésus porte la Croix. Nous ne pouvons répondre à l'Amour que par notre amour. |
Du vénérable abbé Henri Marie
Boudon, « Science et pratique du
Chrétien »
5e règle du Chrétien : Porter sa
Croix avec Jésus
Si c’est donc Jésus qui souffre
dans le Chrétien - qui est son membre -, le Chrétien doit souffrir d’une
manière digne de Jésus. Il doit souffrir non seulement avec patience, dit saint Bernard, mais avec une sainte joie au moins dans la
suprême partie de son âme. Il doit mettre son plaisir à endurer pour Jésus.
Il doit souffrir avec actions de grâces
à cause du rapport glorieux qu’il a avec son divin Chef.
Il doit mettre sa gloire dans
l’abjection de la Croix, bénir et louer hautement la divine Providence dans
toutes les occasions qu’elle lui donne de la porter. Il ne
doit jamais se lasser de souffrir
l’aimable Jésus dont il est le membre, ayant souffert dès son avènement au
monde et jusqu’au dernier soupir de sa précieuse vie.
(…
Le Chrétien) doit être prêt à
souffrir toutes sortes de peines à l’imitation
de son bon Maître : la pauvreté la plus rigoureuse en quelque manière qu’elle
lui arrive, Jésus étant né dans une Crèche, ayant vécu d’aumônes dans le temps
de ses divines Prédications, n’ayant pas eu de lieu où reposer sa tête et étant mort
tout nu sur une Croix.
Il
doit recevoir avec patience les
mépris les plus humiliants : Jésus,
après avoir été fouetté, ayant servi de jouet à toute une compagnie de soldats,
ayant enduré tous les opprobres et toutes les ignominies possibles, les voleurs
et les homicides lui ayant été préférés et ayant été condamné à mourir sur une
Croix.
Le
Chrétien doit accepter les douleurs les plus sensibles. Jésus, ayant été l’homme de douleurs, il doit être prêt à souffrir
en toutes sortes de manières, soit en son corps, soit en son esprit, soit
extérieurement, soit intérieurement, Jésus,
ayant été crucifié et dans son extérieur et dans son intérieur.
Mais
Jésus, ayant souffert de toutes parts,
de la terre, de l’enfer, du ciel, des hommes et particulièrement de son peuple,
de ses parents, de la populace, des gens de qualité, des magistrats, des
gouverneurs de Province, des rois, des docteurs de la Loi, des princes, des
prêtres, de ses disciples, de ses Apôtres, des démons, et l’abandon à la Croix,
de Dieu son Père ; je ne vois pas quelles personnes nous pourrions récuser
pour être la matière de notre Croix qu’il nous faut porter car c’est notre
Croix que notre Maître veut que nous portions préférablement à celles des
autres.
Dürer, les Anges portant le Mandylion (le voile de sainte Véronique),1513. |
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