jeudi 15 mai 2014

Monsieur Boudon, vivre à la suite de Jésus ressuscité


Rembrandt, la Résurrection de Jésus et l'apparition
des Anges à sainte Marie Madeleine

Du vénérable abbé Henri-Marie Boudon, « L’homme de Dieu », partie I
                 
(…) Qu’est ce que le Chrétien, dans la doctrine du Saint Esprit révélée en la divine parole, sinon un homme qui est mort et enseveli avec Jésus-Christ et qui, par suite, est mort au péché, au monde, et à soi même ? C’est un homme qui est ressuscité avec le même Sauveur en une nouvelle vie toute céleste et divine, qui n’agit plus par soi-même mais par l’Esprit de Jésus-Christ dans lequel il est enté et avec qui il est uni comme le membre avec le chef et, par suite, qui doit opérer surnaturellement et divinement. C’est un homme qui, dans cette union avec Jésus, est glorieusement allié avec les trois Personnes divines et qui ne se doit plus occuper que de leurs adorables intérêts. Or, ces grandes vérités supposent les trois états de l’homme de Dieu une parfaite mort à tout le créé, une vie céleste et divine dans l’exercice des vertus chrétiennes, un zèle ardent pour tout ce qui regarde l’intérêt de Dieu.

Mais, ô mon Dieu, que ces vérités sont peu connues parmi les enfants de la lumière, vos fidèles Chrétiens ! Que la grâce de leur vocation sainte et divine est peu pénétrée ! Que les Chrétiens savent peu ce que c’est d’être Chrétien !

Comment donc, mon Seigneur et mon Roi, suivraient-ils l’attrait de leur grâce éminente ? Comment marcheraient-ils d’une manière digne de l’Esprit Saint qui les anime ? Mais ce qui est infiniment touchant est que parmi ces ténèbres vous êtes peu connu ; vos amours et vos bontés, les excès incompréhensibles de votre charité divine, sont peu entendus.

Ainsi ceux qui vous sont le plus obligés sont ceux qui sont le moins reconnaissants ; ce sont les plus ingrats. Cette vue, ô mon aimable Sauveur, m’ayant grandement touché, je me suis senti pressé par votre grâce d’apporter quelque remède à un désordre si lamentable en ma petite manière, me confiant uniquement en votre divine vertu. C’est pour ce sujet que j’ai donné depuis peu au public un traité de la science et de la pratique du Chrétien, pour aider à faire connaître en votre lumière à vos enfants et à mes frères la grandeur de leur vocation admirable, pour les animer et m’animer avec eux à mener une vie conforme à la sainteté de leur vocation.

(…) Mais, ô mon unique tout, sans lequel je ne puis rien, si vous ne m’en aviez pas encore donné le mouvement. Je me laisse présentement à l’attrait que vous m’en faites porter. Je me laisse entièrement à votre Esprit, renonçant de tout mon cœur à tout ce que mon propre esprit y pourrait mêler par lui-même.


Je désire de tout mon cœur sortir de moi-même en la force de votre grâce pour vous adhérer uniquement, ô mon adorable Sauveur, entrant dans tous les desseins que vous avez ; que votre Père céleste soit glorifié par cet ouvrage, desseins que j’adore, que j’aime de tout mon cœur et de toutes mes forces. Ah ! mon Roi ; ah ! mon Souverain et mon Dieu ; seulement soyez glorifié, rien que vous seul, rien que vous seul, rien que vous seul, perte totale, anéantissement entier de tout ce qui n’est pas vous, vos seuls intérêts, votre seul amour, votre seul amour.




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