Messe, offertoire. |
Du vénérable abbé Henri Marie
Boudon, « L’homme de Dieu »,
partie II, chap. 15, De sa vie cachée avec Jésus-Christ en Dieu
L'élévation de la sainte Hostie. |
Sainte
Thérèse, ayant découvert quelque chose des grandeurs de Dieu par des
illustrations toutes divines qui la laissaient hors d’elle-même et d’où elle ne
pouvait qu’à peine revenir, considérant
ensuite que cette majesté infinie se trouvait véritablement dans la divine
Eucharistie sous la moindre petite parcelle de la sainte hostie, entrait en
des admirations inexplicables. Pour moi, je tiens très assuré que la vue de cet
anéantissement où un Dieu se réduit tous les jours à tous les moments et par
toute la terre, est plus que capable de jeter une âme qui serait bien éclairée
dans un abîme d’étonnement pour toute l’éternité.
Mais,
dans cet anéantissement incompréhensible, voici une particularité qui ne
trouvera jamais, ni de pensées, ni de paroles, non seulement parmi les hommes
sur la terre, mais parmi les anges dans le ciel, qui puissent l’expliquer. C’est que l’Homme-Dieu, étant réellement
sous la moindre parcelle de l’hostie consacrée, comme il s’en détache plusieurs
imperceptiblement selon l’expérience que l’on en fait tous les jours, il arrive
que dans la communion des peuples ces
parcelles souvent tombent dans la poussière et par suite le corps d’un
Dieu ! Ah ! mon Roi, ah ! mon Souverain, c’est bien ici plus que
jamais qu’il faut crier tout de nouveau.
Vraiment,
vous êtes un Dieu caché. O homme, que deviendras-tu dans cette vue s’il te
reste encore la moindre passion de paraître ? Mais que diras-tu à ce Dieu
de gloire quand tu seras en sa divine présence au jour de son redoutable
jugement ?
Autel préparé selon la divine liturgie de Saint Jean Chrysostome. |
Oui, souvent les parcelles de
l’hostie consacrée tombent dans la poussière et la suite en va à être sous les
souliers de ceux qui passent ! Certainement les vérités de
notre religion nous mènent bien loin. Après cela, presque personne n’y pense. Vous verrez des prêtres administrer la très
sacrée et vivifiante communion du corps et du sang d’un Dieu tenir le ciboire
ou la patène fort éloignés des personnes qui la reçoivent et, par suite, donner
lieu aux chutes des parcelles sacrées en terre par le grand mouvement de la
sainte hostie ; et n’y ayant rien qui puisse recevoir ce qui s’en détache.
J’avoue qu’il est bien
difficile de pouvoir entièrement empêcher ces anéantissements d’un Dieu mais,
au moins, l’on devrait faire tout le possible dans les communautés des
religieuses. On le peut faire en couvrant l’endroit de la grille où l’on communie
d’une espèce de patène d’argent doré ou, au moins, de cuivre doré, mais qui
doit être plus grande que les patènes ordinaires et de forme carrée afin qu’elle
couvre tout l’espace du lieu avertissant les religieuses de s’en approcher et
de ne se pas tenir éloignées comme elles font quelquefois ; car, de cette
manière, les sacrées parcelles sont
recueillies et l’expérience fait voir qu’il y en tombe souvent.
(…)
Je voudrais avoir une voix assez forte
pour le crier par tout le monde où il y a des prêtres, des autels, des peuples
qui communient, et je me tiendrais bienheureux si je pouvais par tout ce que je
dis, par tout ce que j’écris, empêcher une seule des irrévérences qui arrivent
à mon Dieu.
O Seigneur faites-vous
connaître. Ah ! que les hommes ne vous connaissent-ils !
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