De l'Office des lectures au jour de la fête de Saint Thomas d’Aquin
pour l’office du Corps
du Christ
S. Thomas d'Aquin en conversation avec le Pape Innocent III |
Le Fils unique de Dieu,
voulant nous faire participer à sa divinité, a pris notre nature afin de
diviniser les hommes, lui qui s’est fait homme.
En
outre, ce qu’il a pris de nous, il nous l’a entièrement donné pour notre salut.
En effet, sur l’autel de la croix il a
offert son corps en sacrifice à Dieu le Père afin de nous réconcilier avec lui
; et il a répandu son sang pour qu’il soit en même temps notre rançon et notre
baptême : rachetés d’un lamentable esclavage, nous serions purifiés de tous
nos péchés.
Et
pour que nous gardions toujours la mémoire d’un si grand bienfait, il a laissé
aux fidèles son corps à manger et son sang à boire, sous les dehors du pain et
du vin.
Banquet précieux et
stupéfiant, qui apporte le salut et qui est rempli de douceur ! Peut-il y avoir rien de
plus précieux que ce banquet où l’on ne nous propose plus, comme dans
l’ancienne Loi, de manger la chair des veaux et des boucs, mais le Christ qui
est vraiment Dieu ? Y a-t-il rien de plus admirable que ce sacrement ? ~
Aucun
sacrement ne produit des effets plus salutaires que celui-ci : il efface les péchés, accroît les vertus et
comble l’âme surabondamment de tous les dons spirituels !
Il est offert dans
l’Église pour les vivants et pour les morts afin de profiter à tous, étant
institué pour le salut de tous. Enfin, personne n’est capable d’exprimer les
délices de ce sacrement, puisqu’on y goûte la douceur spirituelle à sa source
et on y célèbre la mémoire de cet amour insurpassable, que le Christ a montré
dans sa passion.
Il voulait que l’immensité
de cet amour se grave plus profondément dans le cœur des fidèles. C’est pourquoi à la
dernière Cène, après avoir célébré la Pâque avec ses disciples, lorsqu’il
allait passer de ce monde à son Père, il institua ce sacrement comme le
mémorial perpétuel de sa passion, l’accomplissement des anciennes préfigurations,
le plus grand de tous ses miracles ; et à ceux que son absence remplirait de
tristesse, il laissa ce sacrement comme
réconfort incomparable.
Tombeau de Saint Thomas d'Aquin, à Toulouse. |
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