Le Révérend Père Jean-Charles Nault, osb.,
né en 1970, est entré à l’abbaye Saint-Wandrille en 1988. Ordonné prêtre en
1997, il est Père Abbé du monastère depuis 2009.
Le Christ
est ressuscité !
Les saintes femmes acueillies par les Anges au tombeau, Rubens |
Durant cinquante jours, nous allons
célébrer le grand mystère, le fondement
de la foi et de l’espérance chrétiennes : Jésus de Nazareth, le Crucifié, est
ressuscité d’entre les morts le troisième jour, conformément aux Écritures.
L’une des questions les plus angoissantes de l’existence humaine est précisément
celle-ci : qu’y-a-t-il après la mort ? À cette énigme, la foi en la
Résurrection du Christ nous permet de répondre que la mort n’a pas le dernier
mot, parce que, à la fin, c’est la Vie
qui triomphe. Et cette certitude, qui est la nôtre, ne s’appuie pas sur de
simples raisonnements humains, mais bien sur un fait historique de foi : Jésus Christ, crucifié et enseveli, est
ressuscité avec son corps glorieux.
Mais Jésus est ressuscité pour que nous aussi, en croyant en lui,
nous puissions avoir la vie éternelle. En effet, depuis le matin de Pâques,
un nouveau printemps d’espérance envahit le monde ; depuis ce jour, notre
résurrection est déjà commencée, parce que Pâques n’indique pas simplement un
moment de l’histoire, mais le début d’une condition nouvelle : Jésus est
ressuscité non pas simplement pour que sa mémoire reste vivante dans le cœur de
ses disciples, mais bien pour que lui-même vive
en nous et qu’en lui nous puissions déjà goûter la joie de la vie éternelle.
« La résurrection n’est ni un mythe, ni un
rêve ; ce n’est ni une vision, ni une utopie ; ce n’est pas une fable. C’est un
événement unique et définitif : Jésus de Nazareth, fils de Marie, lui qui,
au soir du Vendredi Saint, a été descendu de la Croix et a été enseveli, Jésus
est sorti victorieux du tombeau » (Pape Benoît XVI, message de Pâques 2009).
Telle est notre foi !
Saint Pierre et Saint Jean constatant la véracité des dires de Sainte Marie Madeleine : les linges sont à leur place, le corps du Christ n'y est plus. |
Cette annonce lumineuse de la résurrection
du Seigneur vient éclairer toutes les zones d’ombre de notre vie. Nous sommes
souvent confrontés, personnellement ou à l’échelle de notre pays, à des
épreuves apparemment absurdes, à des situations apparemment sans issue, à des
problèmes apparemment sans solution. Mais l’annonce
de la Résurrection du Christ vient précisément nous apporter la réponse à nos
doutes et à nos interrogations. Elle nous affirme que Dieu vient donner sens à
ce qui n’en avait pas, que de l’échec peut jaillir la fécondité, que de la
Croix jaillit la vie. Car, comme le proclame la liturgie, « la
mort et la vie s’affrontèrent en un duel prodigieux ; le prince de la vie
mourut. Mais, vivant, il règne ».
Voilà la nouveauté, qui change l’existence
de celui qui l’accueille. Car nous aussi, nous sommes appelés à une
extraordinaire nouveauté : celle du choix
de la vie, quelle soit la situation dans laquelle nous nous trouvons. Jésus
s’est relevé d’entre les morts et il nous appelle, nous aussi, à nous relever, à nous mettre debout, à
choisir de vivre, c’est-à-dire d’aimer, de nous donner, de nous oublier. Tel est le secret du vrai bonheur. Tel est
le secret de la vraie joie.
Que
l’annonce de Pâques se répande dans notre pays, la France, à travers le chant
joyeux de l’alléluia !
Chantons-le
avec les lèvres, chantons-le surtout avec le cœur et par toute notre vie, par
un style de vie radicalement nouveau, c’est-à-dire par une vie simple, humble,
donnée et féconde en bonnes actions.
Oui,
aujourd’hui est un jour nouveau.
Ouvrons
au Christ les portes de notre cœur.
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