Montegna, la rencontre du Verbe incarné et du plus grand des enfants des hommes |
Saint
Augustin d’Hippone, Sermon pour la
naissance de Jean Baptiste
« Que
sera donc cet enfant ? »
Quelle merveille ! Le messager naît avant
celui qui le fait venir au monde. Jean est bien la voix, et Jésus le Verbe,
la Parole de Dieu (Mt 3,3 ; Jn 1,1) ~ La parole naît d’abord dans l’esprit,
puis elle suscite la voix qui l’énonce ; la voix s’exprime par les lèvres et
fait connaître la parole à ceux qui l’écoutent. Ainsi le Christ est resté en
son Père, par qui Jean a été créé comme toute chose, mais Jean est sorti d’une
mère et a donné à tous les hommes de connaître le Christ. Celui-ci était le Verbe, dès le commencement, avant que le monde
existe ; Jean a été, à la fin, la voix
qui a précédé la venue du Verbe. La parole naît de la pensée ; la voix sort du
silence.
Ainsi
en enfantant le Christ, Marie croit, tandis qu’avant d’engendrer Jean, Zacharie
est frappé de mutisme. L’un sort d’une jeunesse en fleur, l’autre naît d’une
vieille femme affaiblie. La Parole habite le cœur de celui qui pense ; la voix
expire dans l’oreille de celui qui écoute. Peut-être même est-ce le sens de ce
mot de Jean : « Il faut qu’il grandisse et que moi je diminue » (Jn 3,30).
Car
les prédictions de la Loi et des
prophètes, parues avant le Christ comme une voix avant le Verbe, ont continué
jusqu’à Jean, en qui cessent les dernières préfigurations. Ensuite, la
grâce de l’Évangile et l’annonce du Royaume des cieux qui ne connaîtra pas de
fin portent du fruit et croissent sur la terre entière.
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