Basilique Saint-Martin de Tours |
XXII.
— Le démon, usant de mille artifices
pour tromper le saint homme, se présentait fréquemment à lui sous les formes
les plus variées, quelquefois sous celle de Jupiter, la plupart du temps
sous celle de Mercure, et même souvent de Vénus ou de Minerve.
Martin luttait intrépidement contre lui,
soutenu par le signe de la croix et la prière. On entendait très souvent dans
sa cellule une troupe de démons l’insulter grossièrement ; mais, sachant que
tout cela n’était qu’illusion et mensonge, il ne s’en inquiétait nullement.
Saint Martin, Speculum historiale, XVe s. |
Quelques-uns des frères attestent qu’ils
ont entendu le démon reprocher à Martin, d’une manière injurieuse, d’avoir introduit
dans le monastère des frères qui avaient perdu la grâce du baptême en tombant
dans diverses erreurs, de les avoir reçus après leur conversion ; et en même
temps le malin esprit énumérait leurs crimes.
Martin, lui résistant toujours, répondait que les anciennes fautes sont
effacées par une vie meilleure, et que, comptant
sur la miséricorde du Seigneur, l’Église doit absoudre ceux qui renoncent à
leurs péchés. Le démon osa le contredire, prétendit que les pécheurs ne
peuvent obtenir leur pardon, et que le Seigneur n’a aucune indulgence, pour
ceux qui une fois sont tombés.
Sceau en ivoire, XIIe siècle |
Alors
Martin s’écria : « Si toi-même,
misérable que tu es, tu cessais de tenter les hommes et si tu faisais pénitence
de tes crimes, même en ce moment que le jour du jugement est proche, me
confiant dans le Seigneur Jésus, je te promettrais miséricorde. »
Oh !
quelle sainte présomption de la
miséricorde du Seigneur ! Si ces
paroles de Martin ne peuvent faire autorité en cela ; elles montrent du moins
la bonté de son cœur.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire