Du saint Pape Jean XXIII, Journal de l’âme
Demain doit être un
jour de grand recueillement et de grande ferveur. Jésus est proche, il est sur
le point de sortir du sein maternel. Il a déjà fait entendre sa voix pleine d’amour :
« Voici que je viens ! »
(Ap 16, 15) Et moi, je dois me préparer avec une attention spéciale à sa venue,
car j’en espère des avantages immenses. J’ai de grandes choses à lui
communiquer, et il a, lui, de grands et innombrables bienfaits à me donner.
Demain, mon esprit et mon cœur doivent rester au calme toute la journée devant
le tabernacle, transformé ces jours-ci en étable de Bethléem. « Viens, bon Jésus, viens et ne tarde
pas ! » ~
La nuit est déjà
avancée, les étoiles scintillent dans le froid du ciel. De la ville, des voix
bruyantes et des cris parviennent à mes oreilles. Ce sont les jouisseurs de ce
monde qui fêtent dans les excès la pauvreté du Sauveur. Et moi, je veille, en
pensant au mystère de Bethléem. Viens, Seigneur Jésus, je t’attends.
Marie et Joseph,
repoussés par les habitants et sentant le moment arrivé, partent dans la
campagne à la recherche d’un abri. Moi, je ne suis qu’un pauvre berger, je n’ai
qu’une pauvre étable, une petite mangeoire et un peu de paille. Je vous offre
tout, ayez la bonté d’accepter cette pauvre cabane. Hâte-toi, Jésus, voici mon
cœur pour toi. Mon âme est pauvre et vide de vertus, la paille de mes
nombreuses imperfections te piquera... ; mais que veux-tu, Seigneur ?
C’est tout ce que je possède. Ta pauvreté m’émeut, m’attendrit, m’arrache des
larmes. Mais je ne vois rien de mieux à t’offrir. Jésus, orne mon âme de ta
présence, de tes grâces, brûle la paille et change-la en une couche sous ton
corps très saint ~
Jésus, je t’attends...
Ils te laissent geler ; viens dans mon cœur. Je ne suis qu’un petit
pauvre, je te réchaufferai de mon mieux ; au moins, je veux que tu te
réjouisses du désir que j’ai de t’aimer beaucoup.
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