Présentation de l'Enfant Jésus au Temple. |
Homélie sur la Présentation de l'Enfant Jésus au Temple, de
Saint Sophrone, Évêque de Jérusalem.
Courons tous au-devant du Christ,
nous qui honorons et vénérons avec tant de piété son mystère, allons tous de tout notre cœur !
Présentation de l'Enfant Dieu au Temple, détail d'une chasuble |
Qu'on ne voie personne
étranger à la joie de cette célébration, que nul ne soit écarté de la
participation aux mystères, que nul ne
soit privé de la joie porteuse de lumière !
Que nul ne soit plus nonchalant devant la course si
rapide du vieillard Siméon, que nul ne se montre plus lent que la marche
d'Anne, la vieille femme !
Que personne donc ne soit
absent de la course, que personne ne
soit exclu de la procession de la lumière ! Réunissons l'éclat de nos
cierges, alors nous manifesterons la splendeur divine de Celui qui vient ;
c'est de Lui que toutes choses tirent leur clarté et sont illuminées après que
les ténèbres du mal aient été repoussées.
Plus encore nous
manifesterons la splendeur de l'âme, avec laquelle nous devons courir à la rencontre du Christ. En effet, comme la
Mère de Dieu, la Vierge très chaste, tient dans ses bras la véritable lumière
et la porte à ceux qui gisent dans les ténèbres, de même, éclairés nous-mêmes par ses rayons et tenant en nos mains une lumière
visible, hâtons-nous d'aller à la rencontre de Celui qui est la véritable
lumière.
Assurément « la lumière est
venue dans le monde » et l'a
illuminé alors qu'il était environné de ténèbres, et « le Soleil Levant
nous a visités d'en-haut » et a lui sur ceux qui étaient assis dans les
ténèbres ; voilà le mystère que
nous célébrons.
C'est pourquoi,
avançons-nous en tenant des lampes, accourons en portant des flambeaux. Nous
manifestons ainsi la lumière qui a brillé sur nous, nous représentons l'éclat qui doit venir de Lui vers nous. Oui, courons
tous ensemble, accourons tous vers Dieu ! Elle vient, cette lumière véritable « qui illumine
tout homme venant en ce monde ».
Procession des lumières. |
Tous donc, mes frères, soyons illuminés, tous soyons
resplendissants. Que nul d'entre nous ne demeure à l'écart de cette clarté,
comme un étranger ; que nul, alors qu'il en est inondé, ne s'obstine à rester dans la nuit !
Mais avançons-nous, éclatants de lumière, éclairés allons tous ensemble à sa
rencontre ! Recevons avec le
vieillard Siméon cette lumière resplendissante et éternelle ; l'âme
exultant de joie avec lui, chantons dans l'action de grâces une hymne à Dieu,
le Père de lumière qui a envoyé la lumière véritable pour chasser les ténèbres,
et nous rendre resplendissants !
Nous aussi, à travers
Siméon, nous avons vu le Salut de Dieu,
qu'Il a préparé à la face de tous les peuples et manifesté pour notre gloire, nous le nouvel Israël ; et à l'instant
où Siméon a vu le Christ nous avons été déliés de l'antique et ténébreux péché
comme des liens de cette vie présente. Nous aussi en embrassant dans la foi le
Christ venu vers nous depuis Bethléem, nous
sommes devenus de toutes les nations le peuple de Dieu (car c'est Lui le
Salut de Dieu le Père), de nos yeux nous avons vu Dieu fait chair, par la
présence de Dieu contemplée et reçue sur les bras de l'âme, nous avons été désignés comme le nouvel
Israël, et nous la célébrons en des fêtes anniversaires afin de ne jamais
l'oublier. Ainsi soit-il.
La chandeleur ou mardi gras, 1562, par Pieter Aertsen, Rotterdam |
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