Marie immaculée, par Placido Costanzi, XVIIIe s. |
Saint Simon Stock, Général des Carmes (Aylesford, v. 1165 -
Bordeaux, 16 mai 1265)
Simon Stock, anglais d'origine, naît d'une très
illustre famille du Kent dont son père était gouverneur. Lorsqu'elle le
portait, sa mère le consacra à la Sainte Vierge. On le voyait souvent
tressaillir entre les bras de sa mère lorsqu'elle prononçait le doux nom de
Marie. Pour apaiser ses cris et ses pleurs, il suffisait de lui présenter une
image de la Vierge Marie. Il n'avait pas encore un an qu'on l'entendit plusieurs
fois articuler distinctement la salutation angélique. Cette dévotion précoce ne
peut provenir que d'un mouvement extraordinaire de l'Esprit-Saint.
Saint Simon Stock et Saint Dominique recevant la saint Chapelet et le saint Scapulaire |
À douze ans, Simon se retira au désert dans le creux
d'un arbre, d'où lui vint le surnom de Stock qui signifie « tronc »,
en langue anglaise. Sa nourriture consistait en herbes crues, quelques racines
et pommes sauvages, un peu d'eau claire lui servait de breuvage. Bien que le
tronc d'arbre où il avait élu domicile ne lui offrît pas la liberté de s'étendre
pour dormir, il prenait son bref repos dans ce gîte précaire. Au sein de cette
retraite sauvage, ses prières montaient sans interruption vers le ciel.
Simon Stock passa vingt ans dans la plus entière
solitude, nourrissant son âme des célestes délices de la contemplation. S'étant
privé volontairement de la conversation des hommes, il jouissait de celle de la
Vierge Marie et des anges qui l'exhortaient à persévérer dans sa vie de
renoncement et d'amour. La Reine du Ciel l'avertit qu'il verrait bientôt
débarquer en Angleterre des ermites de la Palestine. Elle ajouta qu'il devait
s'associer à ces hommes qu'elle considérait comme ses serviteurs. En effet,
Jean lord Vesoy et Richard lord Gray de Codnor revinrent de Terre Sainte,
ramenant en effet avec eux quelques ermites du Mont-Carmel.
Docile aux directives de la Mère de Dieu, saint Simon
Stock se joignit à ces pères, en 1212. Élu vicaire général de l'ordre des
Carmes en 1215, le Saint travailla de toutes ses forces à obtenir de Rome la
confirmation de son ordre pour l'Occident. Il ne manquait pas d'adversaires
pour en empêcher l'extension en Europe. Mais Simon Stock supplia la Vierge
Marie par d'instantes prières et beaucoup de larmes de défendre elle-même cet
ordre qui lui était consacré. Apparaissant en songe au pape Honorius III, la
Mère de Dieu lui fit connaître ses volontés, et en 1226, ce pape confirma la
règle des Carmes.
La vierge apparut un jour à son serviteur, toute
éclatante de lumière et accompagnée d'un grand nombre d'esprits bienheureux,
Elle lui remit un scapulaire en disant :
« Reçois mon fils ce scapulaire, comme le signe d'une étroite alliance avec moi. Je te le donne pour habit de ton ordre ; ce sera pour toi et pour tous les Carmes un excellent privilège et celui qui le portera ne souffrira jamais l'embrasement éternel. C'est la marque du salut dans les dangers et de l'heureuse possession de la vie qui n'aura jamais de fin. »
La dévotion au scapulaire de Notre-Dame du Mont-Carmel
se répandit non seulement parmi le peuple, mais aussi parmi les rois et les
princes qui se trouvèrent fort honorés de porter cette marque des serviteurs de
la Vierge.
Simon Stock, présent au concile général de Lyon tenu
sous le règne du pape Innocent IV, y prononça un éloquent discours contre les
divisions qui agitaient alors l'Église. Il mourut dans la vingtième année de
son généralat et la centième de son âge, après avoir laissé d'admirables
exemples de vertu. La mort le cueillit dans la ville de Bordeaux, alors qu'il
visitait ses monastères.
L'Église ajouta ses dernières paroles à la salutation
angélique :
« Sainte Marie, Mère de Dieu, priez pour nous pécheurs, maintenant et à l'heure de notre mort. »
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