dimanche 11 juin 2017

Gloire au Père et au Fils et au Saint-Esprit, Trinité Sainte, un seul Dieu

Du vénérable abbé Henri Marie Boudon, « La dévotion à la sainte Trinité »

Glorieuse Trinité, vous êtes un abîme infini dans lequel il faut que tout esprit du ciel et de la terre se perde, car il n’y a point d’esprit, soit humain, soit angélique, qui puisse pénétrer entièrement ce que vous êtes et ce que vous faites.
L’hymne du silence vous est dû, même dans la sainte Sion dans laquelle les séraphins se voilent la face pour marquer qu’ils sont dans l’impuissance de comprendre et d’expliquer parfaitement vos grandeurs et vos bienfaits incompréhensibles. L’obscurité et les nuages vous environnent comme nous le déclare votre divine parole, car comment pourrions-nous découvrir entièrement vos éternelles bontés ? Ici mon âme, ô très sainte Trinité, se trouve tout abîmée en votre suradorable présence.

Que vous rendrai-je pour tous les bienfaits que j’ai reçus de votre aimable Providence ? Vous m’avez donné tout ce que je suis ; je tiens mon être et toutes les opérations de mon être de votre divine main. Vous avez pensé à moi de toute éternité, vous y pensez incessamment avec autant d’affection que si j’étais seul au monde. Vous n’êtes pas un seul instant sans me regarder et vous me considérez avec bonté quand je ne pense pas à vous, et lors même que je suis dans l’impuissance d’y penser.

Retable de la Très Sainte Trinité, d'après l'icône de la philoxénie d'Abraham
de Saint André Roublev.
Vous voyez toutes mes actions, tous mes gestes, tous mes mouvements avec une patience et une douceur incroyables. Il n y a pas une seule de mes pensées qui ne demeure à toute éternité dans votre connaissance. Mais le bienfait immense de la rédemption, les effets précieux et immuables qui en arrivent, la vocation au Christianisme, tant de grâces singulières dont vous m’avez prévenu si miséricordieusement, la longue patience que vous avez exercée en me souffrant dans mes énormes ingratitudes, les soins si assidus et extraordinaires que votre Providence adorable a pris de tout ce qui regarde mon corps et mon âme, le temporel et le spirituel, devraient me consumer d’amour sans aucune réserve.

Mais hélas ! bien loin d’avoir fait un bon usage de tant de dons et de tant de faveurs, je ne remarque que des ingratitudes qui n’ont jamais rien eu de semblable et je suis obligé d’avouer en votre présence et celle de vos saints anges et de toute la cour céleste et de tous les hommes, s’il m’était possible, que je suis la créature la plus ingrate qui fut jamais, et que je mérite d’être au plus profond des enfers, au-dessous de tous les damnés.

C’est un aveu sincère que je vous fais de tout mon cœur, ne pouvant assez expliquer ni la grandeur, ni la multitude de mes ingratitudes. Qui me donnera des torrents de larmes pour pleurer jour et nuit inconsolablement mes épouvantables infidélités ? Mais qui me donnera une voix assez forte pour publier vos miséricordes, pour raconter vos bienfaits ? Je vois bien que c’est ce que je ne puis jamais faire dignement !

La Trinité sainte entourée d'Anges et adorée par la cour céleste.
Adorable Jésus qui êtes notre tout en toutes choses, venez à mon secours Trinité sainte, prenez-en lui toute la reconnaissance qui vous est due, prenez en lui toutes les satisfactions que demande votre justice ! Qu’il soit mon oraison pour obtenir la continuation et l’augmentation de vos miséricordes. Et comme c’est lui seul qui peut vous satisfaire, qui peut vous remercier autant que vous le méritez, je vous le présente, je vous l’offre en autant de lieux qu’il y a d'autels où il s’immole tous les jours à votre suprême grandeur.

C’est par le culte qu’il vous rend par la gloire que vous eut, recevez ce que vous en avez reçue et que vous en recevrez éternellement, que je désire vous honorer et vous glorifier. C’est par ses mains sacrées que je vous offre ce petit ouvrage que vous m’avez fait la grâce d’écrire à votre honneur et que votre divine Providence, sans laquelle rien n’arrive, me fait vous présenter dans le jour que toute l’Église célèbre votre fête. Bénissez-le au nom de cet aimable Sauveur pour votre plus grande gloire ! C’est en qualité de l’un de ses membres, car vous m’avez comblé de cette grâce inestimable que je vous demande en toute humilité et par tous ses mérites, celle de vous glorifier incessamment, souverainement et uniquement dans tous les moments qui me restent de vie, dans le moment de ma mort, pour ne cesser jamais de vous glorifier après ma mort.

Ah ! Dieu seul ! Dieu seul en trois personnes ! toujours Dieu seul dans l’union de notre bon Sauveur, Jésus-Christ, pour le temps et pour l’éternité ! Ainsi soit-il !




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