Nous célébrons aujourd'hui l'anniversaire de la Dédicace de la Basilique du Mont Saint-Michel. Le saint Archange est co-patron de la France et de la Normandie, protecteur des rois de France et de notre pays.
Ceci explique pourquoi nombre de ses statues furent abattes en priorité par les révolutionnaires impies au XVIIIe siècle.
Ceci explique pourquoi nombre de ses statues furent abattes en priorité par les révolutionnaires impies au XVIIIe siècle.
Nous célébrons aussi un plus triste anniversaire, celui de la décollation de la Reine Marie-Antoinette de France.
Puisse le peuple français se passionner pour son Histoire, tant méprisée, tant salie parfois pour de basses raisons de partis et de toute sorte d'instrumentalisations que ne font honneur à personne, surtout pas à Jésus-Christ, Roi de France, à sa sainte Mère, et à cette foule innombrable de saints qui ont vécus, priés et oeuvrés dans notre pays.
Prions tous les défunts de France pour notre pays. Ceux qui sont heureusement dans la gloire de la Jérusalem céleste, pour qu'ils nous inspirent de nobles pensées, paroles et actes qui nous feront relever la foi de notre pays. Ceux qui sont en Purgatoire, pour qu'ils deviennent au plus tôt de puissants intercesseurs qui nous encouragerons nous-aussi à devenir des saints, artisans de paix et du bien commun.
Prions tous les défunts de France pour notre pays. Ceux qui sont heureusement dans la gloire de la Jérusalem céleste, pour qu'ils nous inspirent de nobles pensées, paroles et actes qui nous feront relever la foi de notre pays. Ceux qui sont en Purgatoire, pour qu'ils deviennent au plus tôt de puissants intercesseurs qui nous encouragerons nous-aussi à devenir des saints, artisans de paix et du bien commun.
Saint Michel Archange, défendez-nous dans le combat ! |
Du vénérable abbé Henri-Marie Boudon, 2nd traité, 7e
pratique, Prendre de certains
jours tous les mois et toutes les semaines, pour honorer plus spécialement
les saints anges, et célébrer
les fêtes avec tous les respects possibles.
Ce
lieu est très célèbre par le concours d'un grand nombre de personnes qui y
viennent de toutes parts, pour y rendre leurs respects à cet aimable prince du
ciel ; et les grands miracles que la toute-puissance de Dieu y a opérés,
sont des motifs bien puissants pour exciter de plus en plus la dévotion des
fidèles à rendre ses hommages sur cette sainte montagne, à ce Dieu de toute
miséricorde, et implorer les secours de ce premier prince de la cour céleste. L'on peut aller en pèlerinage en ce saint
lieu, pour toutes sortes de besoins ; mais particulièrement pour être
délivré des tentations et des attaques des malins esprits, pour y obtenir la
pureté du corps et de l'esprit, et une force invincible dans les voies du salut.
Ceux qui aiment les intérêts de Notre-Seigneur Jésus-Christ et de sa
très-sainte Mère doivent s'adresser à ce glorieux archange, qui les a si bien
soutenus dès le commencement du monde : il serait seulement à désirer que
les pèlerins fissent ce voyage avec plus de dévotion qu'on ne le fait pour
l'ordinaire, s'entretenant de Dieu le long du chemin, élevant son cœur souvent
à Notre-Seigneur et à sa très digne Mère, implorant
les assistances de saint Michel, saint Gabriel, saint Raphaël, et de tous les
neuf chœurs des anges ; se donnant de garde de toute sorte, de
péché ; et enfin, étant arrivés sur le lieu, ne manquer pas de s'y
confesser et communier. Une voix du ciel
a appris que ce lieu était grandement agréable à Dieu, et qu'il était fréquenté
des saints anges. En vérité, cet oracle rend bien douces toutes les peines
que l'on peut avoir pour visiter cette sainte montagne, et il est plus doux que l'on ne peut dire, et même que l'on ne peut
penser, de se trouver en un lieu si chéri de Dieu, et si fréquenté des princes
de sa cour.
Le Mont Saint-Michel, vu du ciel |
La
divine Providence a même ordonné que ce ne fût pas un homme de la terre, pour
saint qu'il pût être, mais un pur esprit du ciel, et le premier de tous les
bienheureux esprits qui fit la consécration de l'église ; car saint Aubert, évêque d'Avranches, s'étant
mis en devoir de la consacrer, saint Michel l'en empêche, après lui avoir
appris qu'il l'avait lui-même consacrée. C'est ce saint évêque à qui l'archange
se fit voir, il y a plus de neuf cents ans, lui apparaissant par trois diverses
fois, pour lui marquer que le Mont de Tombe était sous sa protection, et celle
de tous les autres anges, et que Dieu voulait qu'on bâtit une église en leur
honneur : à la troisième fois, le saint archange toucha la tête du bon
évêque, et y laissa une marque qui s'y voit encore aujourd'hui. C'est une
chose admirable, qu'un rocher empêchant qu'on ne pût bâtit facilement la
chapelle de l'église, l'archange voulut que l'on apportât un enfant qui était
encore au berceau, qui ayant touché de son pied ledit rocher, en même temps il
tomba et laissa la place qui était nécessaire pour la susdite chapelle. Oh ! Que bienheureux sont les chastes
et innocents, les purs et nets de cœur, puisqu'ils sont si chéris de Dieu et de
ses anges !
Saint
Michel, ne se contentant pas de toutes ces merveilles, et voulant de plus en
plus donner des marques visibles de sa faveur pour la sainte montagne de Tombe,
commanda à saint Aubert d'envoyer au
mont Gargan demander de sa part une partie du drap vermeil qu'il y avait
apporté, et une partie du marbre sur lequel il s'était assis, y paraissant
en forme humaine ; ce qui ayant été accordé aux députés du bon évêque,
douze aveugles en différents lieux reçurent la vue par l'attouchement de ces
choses saintes, et proche du mont de Tombe, la vue fut donnée à une femme
aveugle, dont tout le peuple fut tellement touché qu'en mémoire d'un si grand
miracle, le village qui s'appelait Asteriat, fut nommé Beauvoir, et c'est
de la sorte qu'on l'appelle encore aujourd'hui.
Le Mont Saint-Michel, entre Ciel et terre, image de la Jérusalem céleste |
J'ai eu l'honneur et la bénédiction de
voir cette année 1667, le jour de la fête de l'Apparition du glorieux saint
Michel en ce lieu sacré, ces précieux gages de l'amour incomparable de ce grand
pince du paradis envers les hommes,
comme aussi l'écu et l'épée que l'on y garde dans le trésor, qui sont de
nouvelles preuves de ses incroyables bontés, et cet écu est garni de petites
croix et de matière d'airain aussi bien que l'épée : ce sont encore des
présents de l'archange, qu'il ordonna d'y être apportés de la Grande-Bretagne,
en suite d'une merveille qui y fut faite par sa force invincible.
L'histoire rapporte qu'il y avait un
dragon d'une grandeur effroyable, qui, empoisonnant les eaux de son venin,
infectant l'air de son haleine, et faisant mourir tous ceux qu'il rencontrait,
avait rendu le pays où il était inhabitable. Ce mal obligea l'évêque du lieu
d'avoir recours à Dieu ;
et après avoir ordonné un jeûne de trois jours et fait quantité d'aumônes, tous
les habitants prirent les armes, étant accompagnés du clergé qui marchait
processionnellement, implorant le secours du ciel pour donner force au peuple
de mettre à mort le dragon ; mais ils furent bien étonnés lorsque, étant
arrivés près du lieu où il se retirait, ils le trouvèrent mort, ayant auprès de
lui l'écu et l'épée dont il a été parlé ; et comme ils ne pouvaient
s'imaginer qui était la personne qui avait pu tuer ce monstre avec des armes si
faibles, saint Michel parut à l'évêque
et lui dit que c'était lui qui avait fait mourir le dragon ; et quoiqu'il
n'eût pas besoin de ces faibles armes pour cet effet, cependant il s'en était
voulu servir pour laisser des marques visibles de ce secours ; ensuite il
commanda que ces armes fussent apportées en l'église du mont de Tombe, où elles
sont encore gardées à présent avec une singulière vénération.
Du Révérend Père Jean Charles-Roux in « Louis XVII – La Mère et l’Enfant martyrs »,
ed. du Cerf, 2007. pp. 345-347
« La Couronne de France, en son incarnation,
quittant, après treize siècles d’éclat, la scène de ce monde, avec toute la
majesté crépusculaire du soleil, lors de ses couchers du début de l’automne. »
Statue de la Reine Marie-Antoinette de France, basilique Cathédrale de Saint-Denis |
Extraordinaire et unique en les annales,
non pas seulement de la France, mais de toute la Chrétienté, a été ce trajet de
la Reine du cachot au couperet. Car, au lieu d’être, comme l’avaient voulu ses
auteurs, humiliant et infamant à l’extrême, il avait été, comme celui de Jésus
du prétoire au Calvaire, une apothéose, en le ton le plus contenu et le plus
prenant de l’héroïsme.
La Reine y avait démontré que, par cette « possession de son âme »
qu’avait remarqué en elle Louis XVI, il lui avait été possible de s’imposer un
comportement qui avait élevé sa présence physique au-dessus de son plus piteux
état corporel et de ces conditions pires que misérables en lesquelles elle
s’était actuellement trouvée. Ainsi s’était-il fait que, lorsqu’en cette date,
si accablante pour la conscience française, du 16 octobre, après une attente
qui, pour certains, en ces foules immenses, avait duré depuis les cinq heures
du matin, un commandement militaire un peu avant onze heures avait retenti ; et
que toutes les troupes, massées autour de la Conciergerie, avaient mis l’arme en
main et fait face au palais ; et que là la grande porte se soit ouverte, pour
laisser paraître et s’avancer « la victime », elle avait été « pâle, mais
toujours Reine », comme l’a écrit Charles Desfossez, garde national en l’un des
détachements stationnés dans la cour.
« Pâle », avait-elle été, en effet, et très évidemment une condamnée, conduite à son supplice avec « ses mains liées par une grosse ficelle, tirant ses coudes en arrière », très pauvrement vêtue « d’un jupon blanc dessus, un noir dessous, d’une camisole de nuit blanche, d’un ruban de faveur aux poignets, et d’un fiche de mousseline blanc » ; coiffée d’un « bonnet avec un bout de ruban noir, et les cheveux tout blancs – quoiqu’elle n’ait eu que trente-sept ans – cou au ras du bonnet, avec les pommettes un peu rouges, les yeux injectés de sang – (son dernier écrit n’avait-il été en ce 16 octobre à quatre heures et demi du matin : « Mon Dieu, ayez pitié de moi ! Je n’ai plus de larmes pour pleurer pour vous, mes pauvres enfants. Adieu ! Adieu ! ») et néanmoins, selon un observateur à avoir été à quelques pas d’elle : « toujours Reine ! »
La Reine montant vers le supplice, par François Flameng |
Souveraine avait-elle même été au point que ses bourreaux et ses gardes, qui, en son cachot l’avaient traitée brutalement, lui coupant les cheveux au sabre, et lui replaçant son bonnet sur la tête en manière de celui d’un pitre, en étaient venus à adopter à son égard, inconsciemment, le comportement d’une escorte de Cour. Ainsi, lorsque arrivée devant l’escabeau permettant de monter en la charrette, dont un garde national à en avoir touché les roues a écrit qu’elle avait été « sale et crottée », le bourreau à la tenir par la corde dont elle avait été liée, et qui avait eu à lui indiquer où poser le pied, puis où s’asseoir sur la planche, y avait mis les formes d’un maître de cérémonie, s’inclinant à la mode de Versailles, devant la majesté de la Reine de France. Par la suite, lui et son second s’étaient placés sur le véhicule, derrière la Reine, debout, au garde-à-vous, le tricorne à la main. Rien n’avait-il fallu de plus pour que le tombereau de l’infamie en ait été transformé en un trône roulant, d’où la reine avait jeté ses regards tranquilles et attentifs sur une multitude atterrée, massée le long des rues, entre le double rang des troupes et le pied des maisons, dont toutes les fenêtres avaient été scellées par la police. De cette foule, en outre, un bon nombre s’étaient détachés de ceux pressés sur les bords des trottoirs, pour suivre, de par derrière, la progression de la charrette, et parfois la devancer jusqu’en des points d’où elle pouvait être mieux aperçue, formant de la sorte, de part et d’autre de la Reine, comme deux immenses ailes humaines de fidèles sujets, s’ouvrant et se repliant sur elle, en manière de celles des chérubins. Tout cela « sans cris, sans murmures, sans insultes », mais avec de la prière, comme celle du Père de Clorivière de la Compagnie de Jésus, et de tant d’autres. Tandis que sur l’ensemble de la capitale avait pesé une ambiance d’apocalypse, chacun ayant eu « le sentiment de vivre une de ces heures graves et solennelles, dont nul ne peut dire ce qui en découlera ».
L’équipage avait donc pu être sordide, l’aspect de la suppliciée celui d’une créature en l’extrémité de la misère, l’impression faite sur la masse des Parisiens, y compris les Jacobins, avait été d’avoir vu la Couronne de France, en son incarnation, quittant, après treize siècles d’éclat, la scène de ce monde, avec toute la majesté crépusculaire du soleil, lors de ses couchers du début de l’automne.
(Le
blogue du Maître-Chat Lully ; http://leblogdumesnil.unblog.fr)
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