Gisant de Saint Gaud, à Saint-Pair-sur-mer |
Vie de Saint Gaud, évêque d'Evreux (400-491)
Le 31 janvier l'Église orthodoxe vénère la mémoire de saint Gaud, qui
fut de 440 à 480 le 3e évêque d’Évreux, successeur de saint Taurin et de saint
Mauxe.
Élu en 440 au
siège épiscopal de ce diocèse, alors que la Gaule était dévastée par les
invasions, il y rétablira l'Église; À l’époque des invasions franques en Gaule,
en effet, de courageux apôtres pénétraient peu à peu les campagnes, mais
l’idolâtrie reprenait souvent le dessus, et dans la jeunesse de Gaud, on ne
rencontrait plus que quelques chrétiens dispersés. Cependant monastères et
abbayes vont s’implanter, défricher la forêt, cultiver la terre, venir en aide
aux populations.
C’est dans ce
contexte, au Ve siècle, que Gaud naquit à Évreux. Confié pour son éducation et
sa formation religieuse à un fidèle serviteur de Dieu, nommé Léonce, cet enfant
intelligent souffre de voir les églises profanées et les chrétiens persécutés.
Il conçoit alors le désir profond de consacrer sa vie à relever la foi
chrétienne dans la région. Avec Léonce, il vient souvent prier au tombeau de
saint Taurin qui, le premier, avait apporté l’évangile à Evreux.
Saint Evêque, vitrail de la Cathédrale Notre-Dame d'Evreux |
Aussi, lorsque
l’agitation causée par la guerre commença à s’apaiser, et que le comte Egidius
eut ramené quelque tranquillité dans les Gaules par la défaite des Goths, le
jeune Gaudus (ou Waldus) parcourt les campagnes, regroupe les chrétiens et les
persuade de revenir en ville autour des quelques prêtres restés à Évreux. Malheureusement,
il n’y a pas d’évêque pour exhorter ce petit peuple chrétien.
Après une assez
longue interruption dans le service divin, à Évreux, vers 440, avec quelques
compagnons, Gaud se rend à Rouen pour obtenir du Métropolitain qu’il leur
envoie un évêque. Saint Germain, qui a entendu parler du jeune Gaud, les reçoit
avec sympathie et se montre touché par l’éloquence, la foi, le zèle et l’air de
sainteté de Gaud. L’archevêque convoqua une réunion d’évêques à Évreux, où
après une mûre délibération, il nomma, avec le commun suffrage du peuple et du
clergé, Gaud lui-même comme évêque, comme successeur de saint Taurin. L’ayant
sacré solennellement avec le concours d’Ereptiole, évêque de Coutances et de
Sigisbode, évêque de Sées, il le fit asseoir sur le trône épiscopal, aux
acclamations de la foule.
Alors Gaud se
met à l’œuvre : "il renverse les temples des faux
dieux ; et sur leurs ruines, il bâtit des églises au Dieu vivant" ;
il soutient et forme le clergé ; il éclaire le peuple par sa prédication.
Il travaille ainsi pendant 40 ans, jusqu’au jour où, trop fatigué, il pense
devoir laisser sa charge épiscopale à un successeur plus jeune, Maurisson.
Quant à lui, il
désire terminer sa vie dans la prière et la solitude. Il se retire alors
quelque temps dans un ermitage à plusieurs milles d’Évreux. C’est là que se
trouve l’antique chapelle de Notre-Dame-du-Gaud.
Armoiries modernes de Saint-Pair-sur-mer avec les 5 auréoles des saints |
On peut encore voir les
vestiges de cette chapelle, appelée maintenant chapelle Saint Gaud, au sud de
la forêt d’Évreux, près du village des Baux-Sainte-Croix. Les fidèles d’Évreux
viennent nombreux le saluer et reconnaître ses vertus ; très vite il
décide de s’éloigner vers l’ouest, et se retire au diocèse de Coutances, près
de la mer, à Scissy, où la forêt recouvre une partie de la baie actuelle. Cette
solitude était alors habitée par plusieurs ermites : tels que saint Pair
(482-565), appelé aussi Paterne, venu de Poitiers en compagnie de saint
Subilion fonder l’abbaye de Scissy, dont il fut le premier abbé avant de
devenir évêque d’Avranches ; saint Senier, qui devint évêque d’Avranches à
la suite de saint Pair, saint Aroaste et saint Scubilion. Ces 5 saints se
trouvent maintenant réunis par leurs tombeaux et sarcophages dans l’église
paroissiale du bourg de Scissy devenue depuis Saint-Pair-sur-Mer. Les armoiries
de la paroisse de Saint-Pair-sur-Mer reflètent cette histoire : elles
représentent cinq auréoles flottant au-dessus des eaux, le blason étant décoré
de la mitre et la crosse des abbés.
Saint Gaud construit la cathédrale d'Evreux, vitrail de l'église de Saint-Pair-sur-mer |
Auprès du
cimetière, Gaud se bâtit une cellule où il célèbre la messe ; il prend la
robe de bure des ermites et mène une vie cachée, dans la pénitence et la
prière. Il ne sort que par nécessité, mais tous ceux qui le rencontrent sont
frappés par son rayonnement et sa sainteté. À sa mort, il fut enterré dans un
sarcophage de pierre, en l’église de Scissy.
Sources : Petits Bollandistes sur le site paroissial de Verneuil-sur-Avre
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