L'âge d'Auguste et la naissance de Jésus-Christ, par Jean-Léon Gérôme, 1855 |
Du vénérable abbé Henri Marie Boudon, « La
vie cachée avec Jésus en Dieu », partie I, chap. 4
Oh qui a jamais
entendu parler d’une si extrême pauvreté
dans une personne royale ? Il a pour palais en sa naissance une chétive étable ; pour
courtisans de vils animaux ;
pour tapisseries et ameublements les pierres des murailles ; les toiles
d’araignées pour berceau ; une
crèche, de la paille, du foin pour soulagement ; au milieu d’une nuit
froide une étable sans porte exposée aux injures du temps et aux incommodités
de la saison rigoureuse de l’hiver.
La sainte Famille entourée des Anges |
Dans la suite des
temps il mange son pain à la sueur de
son front, soutenant sa vie par le travail de ses mains, exerçant le métier de
charpentier, ou bien il vivra des aumônes que de saintes dames lui donneront,
le suivant dans ses voyages, comme il est rapporté dans l’Evangile. Enfin il
sera dans un dépouillement de toutes
choses à la mort n’ayant pas même un pauvre morceau de toile pour couvrir
la nudité de son corps exposé sur une croix, et pendant que les oiseaux ont des
nids et les renards les tanières pour se retirer, le Fils de l’homme n’aura pas
où reposer sa tête.
O aimable Jésus ! il faut bien dire que vos plus fortes et
plus tendres inclinations vous portent à vous cacher en toutes manières.
O hommes ! quelles marques de royauté
pouvez-vous découvrir par toutes vos lumières naturelles au milieu d’une
pauvreté si affreuse et si rebutante !
O mon âme !
celui que tu vois tout nu sur un gibet, est-ce le Seigneur à qui appartient tout le monde et toute la rondeur de la
terre, ô mon Seigneur, c’est la foi seule qui me découvre dans un si grand
dépouillement, que vous êtes le roi des siècles, le roi des anges et des hommes,
le maître absolu de tout l’univers.
C’est cette vue de
foi qui a touché si puissamment les cœurs de plusieurs rois et reines, de
plusieurs grands princes et princesses que, quittant volontairement leurs
royaumes et principautés, ils ont préféré l’obscurité des solitudes et des
cloîtres où ils se sont retirés à tout l’éclat de leurs couronnes et de leurs
honneurs. C’est cette vue qui a porté
tant de personnes riches à se dépouiller de leurs biens pour s’ensevelir tout
vivants dans le tombeau de la religion. Oh ! qu’il vaut bien mieux
vivre inconnu que de demeurer avec bruit et réputation dans les palais des
grands du monde !
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