Plus de 1900 ans ont passé depuis que Toi, le Verbe
éternel de Dieu, es entré dans le temps et T’es fait chair – Tu t’es fait
homme. Tu n’as pas abandonné Ta nature
humaine comme un vêtement après l’avoir assumée pendant une brève période. Non,
jusqu’à Ta mort sur la croix Tu l’as assumée, Tu l’as traversée et Tu l’as
soufferte et Tu restes, après être ressuscité, à jamais un homme. Dans la
parabole, Tu t’es comparé au grain de blé qui tombe dans la terre et meurt, qui
toutefois ne reste pas isolé, mais émerge à nouveau et porte constamment du
fruit. Dans la sainte Eucharistie, Tu es
toujours présent parmi nous, Tu te confies dans nos mains et dans nos cœurs
pour qu’une nouvelle humanité puisse naître. Et donc, que Tu te sois fait homme
n’est pas pour nous une expérience lointaine, mais elle nous touche tous, elle
nous appelle tous. Aide-nous à le comprendre de plus en plus. Aide-nous à
vivre et à mourir dans le secret du grain de blé et à contribuer à la naissance
d’une humanité nouvelle.
Avant de quitter ce monde et de retourner au Père, puis de revenir parmi nous, Tu as confié à de jeunes hommes
la tâche d’aller dans le monde entier et de baptiser les gens au nom du Père,
du Fils et du Saint Esprit. Et être baptisé fait de nous une
nouvelle communauté, Ton Église. Comme Tu l’as annoncé, Ton nouveau corps – qui s’étend dans le monde entier – se distingue par
Ta proximité, qui anime le corps lui-même. Mais il se distingue aussi par notre
fragilité, qu’on ne surmonte que lentement.
En ce moment de notre histoire, nous Te
remercions pour la grâce de nous avoir appelés à faire partie de Ton Église.
Nous Te remercions pour les belles et grandes réalités qui sont rendues
visibles dans le monde à travers Elle. Nous Te demandons aussi de nous aider à
faire face à l’obscurité qui, de temps en temps, est toujours menaçante et
active en Elle.
~ En ce moment, pensons d’abord aux commencements de
la foi au sein de notre patrie, à l’époque où Tu nous as envoyé la grande
figure de saint Martin, évêque de Tours.
Martin naquit dans notre terre – ce qui était à l’époque la province romaine de
Pannonie – et ses origines font qu’il nous appartient pour toujours d’une
manière spéciale. Suivant la volonté de son père, il devint soldat romain et
arriva en Gaule, à l’autre extrémité du continent. Il T’a rencontré, Seigneur
Jésus-Christ, dans la figure d’un mendiant, et, partageant avec lui son manteau
– sa maison, pourrait-on dire – il T’a reconnu dans son cœur. Tu lui as fait don d’un grand maître,
Hilaire de Poitiers, qui a illuminé son intelligence et l’a de cette façon
protégé des pièges de l’arianisme. Ainsi, il a été préservé de cette fausse
forme de foi chrétienne, qui transmettait aux peuples nouvellement convertis une
image diminuée de Notre Seigneur et ainsi empêchait l’accès à la grandeur de la
vraie foi. Suivant les traces de saint Hilaire, saint Martin retourna une
fois encore dans sa terre, pour ensuite se rendre à nouveau en Gaule, où il
réalisa le grand ministère de sa vie.
Aujourd’hui encore, notre foi est menacée par des changements réducteurs
auxquels les modes mondaines voudraient la soumettre pour lui soustraire sa
grandeur.
Seigneur, en ces temps que nous vivons, aide-nous à être et à rester de vrais
catholiques, à vivre et à mourir dans la grandeur de Ta vérité et dans Ta
divinité.
Donne-nous toujours des
évêques courageux qui nous conduisent à l’unité avec la foi et avec les saints
de tous les temps, et qui nous montrent comment agir de manière adéquate au
service de la réconciliation, à laquelle notre épiscopat est appelé d’une
manière spéciale.
Seigneur Jésus Christ,
aie pitié de nous !
Benoît XVI, pp.
Cité du Vatican, monastère Mater Ecclesiæ, le 8 juin
2019
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