Tout chez lui
montrait cette pieuse résolution : sa chambre était étroite et obscure,
ses meubles étaient d’emprunt et consistaient uniquement en quelques chaises de
paille, un coffre dans lequel il serrait ses vêtements et un lit aussi simple
que le reste, un tableau représentant un
cœur enflammé au bas duquel on lisait sa chère devise « Dieu seul »
ornait sa cheminée et les murs de sa chambre auraient été nus si quelques
personnes n’avaient profité de son absence pour les couvrir de nattes afin de
lui adoucir la rigueur du froid auquel sa maigreur le rendait très sensible.
Sa piété l’avait
porté à orner avec plus de soin un oratoire
qu’il s’était ménagé dans un cabinet attenant à sa chambre ; il y avait
placé une belle image en relief de la sainte Vierge et plusieurs portraits des
saints personnages dont la mémoire lui était le plus en vénération entre autres
du cardinal de Bérulle, du P. de Condren et de la mère Elisabeth de la Croix. C’étaient-là les seuls objets que Boudon
possédât en propriété. Excepté ses habits et le linge de corps d’une nécessité
indispensable, il empruntait journellement tout le reste.
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