Du 5ème récit du
Pèlerin Russe
Mosaïques de l'autel du Dominus flevit, Jérusalem. Le Seigneur prend soin de nous, comme une poule ses poussins. Le voudrons-nous ? |
2. Je
n'aime pas mon prochain non plus.
Car non seulement je ne suis pas capable de sacrifier ma vie pour lui (comme le
demande l'Évangile), mais je ne renonce même pas à mon bonheur, mon bien-être
et ma paix pour le bien de mon prochain. Si je l'aimais comme moi-même, comme
l'ordonne l'Évangile, ses malheurs m'affligeraient et son bonheur me
réjouirait.
Mais au contraire, j'écoute sur mon prochain des histoires curieuses et
malheureuses, et je ne suis point affligé. Je ne m'en trouble nullement ou, ce
qui est pire, j'y prends un certain plaisir.
La mauvaise conduite de mon frère,
au lieu de la cacher avec amour, je la proclame avec malice. Son bien-être, ses
honneurs et ses joies ne me réjouissent pas comme pour moi-même, et je n'en
ressens aucun plaisir, comme s'ils m'étaient tout à fait étrangers. Qui plus
est, ils suscitent insidieusement en moi l'envie ou le dédain.
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