CEC n.399 : L’Ecriture
montre les conséquences dramatiques de cette première désobéissance. Adam et
Eve perdent immédiatement la grâce de la sainteté originelle (cf. Rm 3,23). Ils ont peur de ce Dieu (cf. Gn 3,9-10) dont
ils ont conçu une fausse image, celle d’un Dieu jaloux de ses prérogatives.
Guido Reni, le Christ couronné d'épines |
De Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus,
ocd., Lettre 197
J.M.J.T.
17
Septembre 1896.
Jésus
+
Ma sœur chérie, je ne suis pas embarrassée
pour vous répondre...
Comment pouvez-vous me demander s’il
vous est possible d’aimer le Bon Dieu comme je l’aime ?...
Si vous aviez compris l’histoire de mon petit
oiseau, vous ne me feriez pas cette question. Mes désirs du martyre ne sont
rien, ce ne sont pas eux qui me donnent la
confiance illimitée que je sens en mon cœur. Ce sont, à vrai dire, les
richesses spirituelles qui rendent injuste, lorsqu’on s’y repose avec
complaisance et que l’on croit qu’ils sont quelque chose de grand... Ces désirs
sont une consolation, que Jésus accorde parfois aux âmes faibles comme la
mienne (et ces âmes sont nombreuses) mais lorsqu’il ne donne pas cette
consolation c’est une grâce de privilège, rappelez-vous ces paroles du Père :
"Les martyrs ont souffert avec joie et le Roi des Martyrs a souffert avec
tristesse." Oui Jésus a dit : "Mon Père, éloignez de moi ce
calice." Sr. chérie, comment pouvez-vous dire après cela que mes désirs
sont la marque de mon amour ?... Ah!
je sens bien que ce n’est pas cela du tout qui plaît au Bon Dieu dans ma petite
âme, ce qui lui plaît c’est de me voir aimer ma petitesse et ma pauvreté, c’est
l’espérance aveugle que j’ai en sa miséricorde... Voilà mon seul trésor.
Marraine chérie, pourquoi ce trésor ne
serait-il pas le vôtre ?... N’êtes-vous pas prête à souffrir tout ce que
le Bon Dieu voudra ? Je sais bien que oui, alors, si vous désirez sentir de la joie, avoir de l’attrait pour la
souffrance, c’est votre consolation que vous cherchez, puisque lorsqu’on aime
une chose, la peine disparaît. Je vous assure que si nous allions ensemble au
martyre dans les dispositions où nous sommes, vous auriez un grand mérite et
moi je n’en aurais aucun, à moins qu’il ne plaise à Jésus de changer mes
dispositions.
O ma sœur chérie, je vous en prie,
comprenez votre petite fille, comprenez que pour aimer Jésus, être sa victime d’amour, plus on est faible, sans désirs, ni vertus,
plus on est propre aux opérations de cet Amour consumant et transformant...
Le seul désir d’être victime suffit, mais il
faut consentir à rester pauvre et sans force et voilà le difficile car "Le
véritable pauvre d’esprit, où le trouver ? il faut le chercher bien loin"
a dit le psalmiste... Il ne dit pas qu’il faut le chercher parmi les grandes
âmes, mais "bien loin", c’est-à-dire dans la bassesse, dans le
néant... Ah ! restons donc bien
loin de tout ce qui brille, aimons notre petitesse, aimons à ne rien sentir,
alors nous serons pauvres d’esprit et Jésus viendra nous chercher, si loin
que nous soyons il nous transformera en flammes d’amour... Oh ! que je
voudrais pouvoir vous faire comprendre ce que je sens!... C’est la confiance et rien que la confiance qui doit nous conduire à l’Amour...
La crainte ne conduit-elle pas à la Justice ?... - Puisque nous voyons
la vie, courons ensemble. Oui, je le sens, Jésus veut nous faire les mêmes
grâces, il veut nous donner gratuitement son Ciel.
O ma petite sœur chérie, si vous ne me
comprenez pas c’est que vous êtes une trop grande âme... ou plutôt c’est que je
m’explique mal, car je suis sûre que le
Bon Dieu ne vous donnerait pas le désir d’être POSSÉDÉE de Lui, de son Amour
Miséricordieux s’il ne vous réservait cette faveur... ou plutôt il vous l’a
déjà faite, puisque vous vous êtes livrée à Lui, puisque vous désirez être
consumée par Lui et que jamais le Bon
Dieu ne donne de désirs qu’il ne puisse réaliser...
9 heures sonnent, je suis obligée de
vous quitter ; ah ! que je voudrais vous dire de choses, mais Jésus
va vous faire sentir tout ce que je ne puis écrire... Je vous aime avec toute la tendresse de mon
petit cœur d’enfant RECONNAISSANT.
Thérèse de l’Enfant Jésus
rel. carm. ind.
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