lundi 30 mars 2020

“Mais priez mes enfants, Dieu vous exaucera en peu de temps. Mon Fils se laisse toucher”

Détail d'une mosaïque au plafond de Gethsémani
Dimanche prochain, nous entrerons dans la grande Semaine Sainte.

Chaque jour, nous nous avancerons avec le Christ jusqu'au Golgotha, jusqu'à la Croix.
Avec Lui, nous descendrons dans les enfers.
Avec Lui, nous serons mis au Sépulcre.
Roche de la basilique de Gethsémani. Le Vendredi Saint et le 1er juillet,
fête du Précieux Sang, des pétales de roses y sont répandus en souvenir
de la sueur de Sang du Sauveur.
Avec Lui, nous ressusciterons pour la vie éternelle, renouvelant les promesses de notre Baptême, rejetant les ténèbres, accueillant la Lumière du Ressuscité.

Cette année, nous participerons autrement aux célébrations de l'Eglise. Munis de nos chapelets, de notre Bréviaire et de notre Missel, comme les chrétiens persécutés, comme nos frères qui n'ont plus de prêtre pour célébrer la sainte Messe, nous nous unirons mystérieusement mais bien réellement à toute l'Eglise, au Roi des rois et Seigneur des seigneurs.

Le site Hozana.org propose de s'inscrire pour vivre cette Semaine Sainte avec les frères franciscains de Terre Sainte. C'est aussi l'occasion de découvrir cette Terre bénie entre toutes, choisie par le Verbe éternel pour se faire chair et nous sauver. 

Voici l'adresse à laquelle vous pourrez vous inscrire : cliquez sur ce lien

Oliviers du jardin de Gethsémani, vallée du Cédron, Jérusalem

dimanche 29 mars 2020

5e dimanche de Carême - 1er dimanche de la Passion


Saint Alphonse-Marie de Liguori, Considérations sur la Passion de Jésus-Christ, Chap. 9, IV, Confiance et Amour envers Jésus-Christ

Âmes dévotes, aimons Jésus-Christ, aimons ce divin Rédempteur qui mérite tant d'être aimé, et qui nous a tant aimés, et qui a tant fait pour gagner notre amour qu'il semble ne pouvoir rien faire de plus. C'est assez de savoir que, pour notre amour, il a voulu mourir consumé de douleurs sur une croix. Et non content de ce grand sacrifice, il s'est donné lui-même à nous dans le sacrement de l'Eucharistie, où il nous présente à manger ce même corps qu'il a immolé pour nous sur la croix, et à boire ce même sang qu'il a répandu pour nous dans sa passion. Nous sommes donc coupables d'une extrême ingratitude envers un tel Bienfaiteur, non seulement quand nous l'offensons, mais encore quand nous l'aimons peu, quand nous ne lui consacrons pas tout notre amour.

Ô mon Jésus! que ne puis-je me consumer tout entier pour vous, comme vous vous êtes consumé tout entier pour moi!

Ah! puisque vous m'avez tant aimé, et que vous m'avez tant obligé à vous aimer, faites maintenant que je ne sois pas ingrat envers vous! Et je serais bien ingrat, si j'aimais autre chose que vous! Vous m'avez aimé sans réserve, je veux vous aimer aussi sans réserve. Je laisse tout, je renonce à tout, pour me donner tout à vous, et pour n'avoir dans mon cœur aucun autre amour que le vôtre.

De grâce, mon Amour, acceptez-moi, sans vous souvenir de tous les déplaisirs que je vous ai donnés par le passé; ne voyez en moi qu'une de ces brebis pour lesquelles vous avez répandu votre sang! Mon cher Sauveur, oubliez toutes les offenses que je vous ai faites! Punissez-moi selon votre volonté, pourvu que vous m'épargniez le malheur de ne plus pouvoir vous aimer; disposez de moi comme il vous plaît. Privez-moi de tout, mais mon Jésus, ne me privez pas de vous, qui êtes mon unique bien! Faites-moi connaître ce que vous demandez de moi; je veux tout accomplir, moyennant votre grâce. Faites que j'oublie tout, pour ne me souvenir que de vous et de toutes les peines que vous avez endurées pour moi. Faites que je ne pense plus qu'à vous plaire et à vous aimer.

Ah! regardez-moi avec cet amour avec lequel vous m'avez regardé du haut du Calvaire en agonisant pour moi sur la croix, et exaucez-moi! Je remets en vous toutes mes espérances, ô mon Jésus, mon Dieu, mon Tout!

Ô vierge Sainte, ma Mère et mon Espérance, tendre Marie, recommandez-moi à votre divin Fils, et obtenez-moi la fidélité à l'aimer jusqu'à la mort!

Dômes de la basilique du Saint-Sépulcre et de l'Anastasis, Jérusalem

vendredi 27 mars 2020

"J'ai soif de toi !"


Testament spirituel de Sainte Mère Teresa

J'ai soif de toi !
« Voici que je me tiens à la porte et que je frappe. »
C'est vrai ! Je me tiens à la porte de ton cœur, jour et nuit.
Même quand tu ne m'écoutes pas, même quand tu doutes que ce puisse
être moi, c'est moi qui suis là.
J'attends le moindre petit signe de réponse de ta part, le plus léger
murmure d'invitation, qui me permettra d'entrer en toi.
Je veux que tu saches que chaque fois que tu m'inviteras,
je vais réellement venir.
Je serai toujours là, sans faute.
Silencieux et invisible, je viens, mais avec l'infini pouvoir de mon amour.

Je viens, apportant tous les dons de l'Esprit-Saint.
Je viens avec ma miséricorde, avec mon désir de te pardonner, de te guérir,
avec tout l'amour que j'ai pour toi ;
Un amour au-delà de toute compréhension,
un amour où chaque battement du cœur est celui que j'ai reçu du Père même.
Comme le Père m'a aimé, moi aussi je vous ai aimés.

Je viens, assoiffé de te consoler, de te donner ma force, de te relever,
de t'unir à moi, dans toutes mes blessures. Je vais t'apporter ma lumière.
Je viens écarter les ténèbres et tous les doutes de ton cœur.
Je viens avec mon pouvoir capable de te porter toi-même et de porter tous tes fardeaux.

Je viens avec ma grâce pour toucher ton cœur et transformer ta vie.
Je viens avec ma paix, qui va apporter le calme et la sérénité à ton âme.

Je te connais de part en part.
Je connais tout de toi. Même les cheveux de ta tête, je les ai tous comptés.
Rien de ta vie n'est sans importance à mes yeux.
Je t'ai suivi à travers toutes ces années et je t'ai toujours aimé,
même lorsque tu étais sur des chemins de traverse.

Je connais chacun de tes problèmes. Je connais tes besoins et tes soucis.
Oui, je connais - je connais tous tes péchés, mais je te le redis une fois encore:
je t'aime, non pas pour ce que tu as fait, non pas pour ce que tu n'as pas fait.

Je t'aime pour toi-même, pour la beauté et la dignité que mon Père
t'a données en te créant à son image et à sa ressemblance.
C'est une dignité que tu as peut-être souvent oubliée, une beauté que
tu as souvent ternie par le péché, mais je t'aime tel que tu es.
J'ai versé mon sang pour te ramener à Dieu.
Si seulement, tu me demandais avec foi, ma grâce viendrait te toucher
et combler tous tes besoins. Je vais te donner la force pour te libérer
toi-même du péché et de tous les pouvoirs destructeurs de ta vie.

Je connais ce qu'il y a dans ton cœur.
Je connais ta solitude.
Je connais les blessures de ton cœur, les rejets que tu as dû subir,
les jugements et les humiliations. Tout cela, je l'ai porté avant toi.
J'ai tout porté pour toi, afin de pouvoir te partager ma force et ma victoire.
Je connais tout spécialement ton besoin d'être aimé.
Je connais combien tu as soif d'être aimé et d'être chéri
et combien tu as cherché en vain d'assouvir cette soif,
dans un amour égoïste, accourant pour remplir le vide de ton cœur
dans des plaisirs qui passent - avec un vide encore plus grand;
celui du péché.

Est-ce que tu as soif ?
Venez à moi, vous tous qui avez soif, je vais vous combler.
Est-ce que tu as soif d'être aimé ?
Je t'aimerai plus que tout ce que tu peux t'imaginer.
Je t'ai aimé jusqu'à ce point de mourir sur la croix pour toi
J'ai soif de toi. Moi aussi, j'ai soif de toi.
C'est la seule manière avec laquelle je pourrai décrire mon amour
pour toi.

J'ai soif de toi. J'ai soif de ton amour.
J'ai soif d'être aimé par toi.
Cela te dit combien tu es précieux à mes yeux.
J'ai soif de toi.

Viens à moi.
Je vais remplir ton cœur.
Je vais soigner les blessures.
Je vais faire de toi une nouvelle créature.
Je vais te donner la paix, au cœur même de toutes tes épreuves.
Mais j'ai soif de toi.

Ne doute jamais de ma miséricorde, du fait que je t'accepte sans cesse,
de mon désir de te pardonner, de ma soif ardente de te bénir,
de vivre en toi ma propre vie.
J'ai soif de toi !

Si tu te crois sans importance aux yeux du monde, cela ne m'importe pas
du tout. Pour moi, il n'y a qu'une chose qui importe; il n'y a rien de plus
important dans le monde entier que toi.
J'ai soif de toi !

Ouvre-toi à moi. Viens à moi et aie soif de moiDonne-moi ta vie
et je vais te prouver combien tu es important à mon Cœur.
J'ai soif de toi !

Peu importe tes errements. Peu importe combien tu m'as oublié.
Peu importe toutes les croix que tu as dû porter toute ta vie.
II n'y a qu'une seule chose dont je veux que tu te souviennes tout le temps,
une seule chose qui ne changera jamais:
J'ai soif de toi, tel que tu es.

Tu n'as pas besoin de changer pour croire en mon amour, parce que
c'est de croire en mon amour qui va te changer.
Tu m'as oublié, et maintenant je te cherche à chaque instant de ta vie,
me tenant debout, à la porte de ton cœur et frappant.
Tu penses que c'est dur à croire ?
Alors, regarde vers la Croix, regarde vers mon Cœur transpercé pour toi.
Regarde vers mon Eucharistie.
Tu n'as pas compris ma Croix ?
Alors, écoute encore une fois ce que j'ai dit sur la Croix:
J'ai soif ! Oui, j'ai soif de toi. J'ai soif de toi.
J'ai cherché quelqu'un pour combler mon amour
et je n'ai trouvé personne.
Sois celui-ci.

J'ai soif de toi, de ton amour.


mercredi 25 mars 2020

Annonciation du Seigneur


Extrait de l'hymne acathiste
en l'honneur de l'Annonciation, ikos 1


Le prince des anges fut envoyé du ciel dire à la Mère de Dieu : « Salut ». Te voyant, Seigneur, assumer un corps à sa parole incorporelle, il resta interdit et se mit à lui crier ainsi :

Salut, vous par qui la joie se lève ;

Salut, vous par qui la malédiction se dissipe.
Salut, renouvellement de la vocation d’Adam déchu.
Salut, délivrance d’Ève de ses larmes.
Salut, hauteur inaccessible aux pensées humaines.
Salut, abîme insondable même aux yeux des anges.
Salut, car vous êtes le trône du Roi.
Salut, car vous portez Celui qui porte toutes les créatures.
Salut, astre qui fait paraître le soleil.
Salut, sein de la divine incarnation.
Salut, renouveau de la création.
Salut, vous par qui le Créateur se fait enfant.
Salut, ô épouse sans époux !




mardi 24 mars 2020

Saint Gabriel Archange, priez et veillez sur nous

Notre Dame du Perpétuel secours



Versets d’un poème grec qui étaient placés en bas d’une image à Rome de Notre-Dame du Perpétuel Secours :


Gabriel, qui fut le premier à proclamer :

« Salut, pleine de Grâce »,

Revient maintenant, en portant la croix et les clous du Calvaire.

Dieu du Ciel, un enfant mortel, a son premier contact avec la mort

Et son cœur humain est assailli d’une peur frissonnante. 

Et pour cet enfant, Ô Vierge, les yeux se font suppliants

Pendant qu’ils nous regardent et nous implorent : 

« Pécheurs, épargnez mon Fils !

Ne crucifiez pas à nouveau votre Sauveur. »




lundi 23 mars 2020

Homélie du Père Elie du monastère orthodoxe de Terrasson (Dordogne)


Dans le monde, en ce moment, un seul sujet alimente toutes les conversations : le coronavirus. Il retient l’attention au point de faire oublier d’autres fléaux aussi dramatiques et d’en occulter d’autres, tels que la nouvelle crise économique dans laquelle nous sombrons, ou l’invasion des émigrés que le président Turc veut lancer à l’assaut de l’Europe.

N’ayez pas peur, je ne vais pas aboyer moi aussi avec les loups, et vous refaire le couplet des recommandations, ni vous prêcher l’angélisme. Je voudrais au contraire que nous sortions de ce cercle infernal.

Venez à moi, vous tous qui peinez et ployez sous
le poids du fardeau. Et moi, je vous soulagerai
Je dis bien infernal, ou plus exactement satanique ! Il est déjà loin dans nos esprits, le temps où brûlait Notre-Dame de Paris. Nous avions remarqué alors, à la manière spectaculaire dont se propageait l’incendie, que l’on percevait le doigt du diable qui intelligemment poussait le feu où il voulait, même contre les éléments naturels.

Si j’évoque la destruction de Notre-Dame, c’est parce que je vois à l’œuvre le même doigt diabolique dans le phénomène de la pandémie qui nous atteint, conjointement à la crise économique dans laquelle nous plongeons ainsi que des drames humanitaires dont l’un des buts et de créer la victoire d’Allah sur notre Dieu Père-Fils et Esprit-Saint. Un combat titanesque se déroule sous nos yeux ! Les temps sont durs, certes, mais spirituellement parlant ils sont passionnants : l’Apocalypse, la Grande Révélation, se déroule sous nos yeux. Je ne peux ici relire pour vous tout le chapitre 13 du Livre de l’Apocalypse selon saint Jean où l’on voit le dragon se déchaîner contre la femme qui avait enfanté (La Mère de Dieu, l’Église) et le combat que lui livre l’Archange Michel. La bête immonde s’acharne désespérément sur le monde, elle rode cherchant qui et comment dévorer : persécutions, guerres, génocides, infanticides de masse, destruction des temples, emprisonnement et réduction au silence des « dissidents », encouragement à l’apostasie, tout y est : Mt 24,15+ «Quand vous verrez l’abomination de la désolation établie dans le lieu saint… Malheur… il y aura grande tribulation telle qu’il n’y en a point eu depuis le commencement du monde jusqu’à présent… Si ces jours n’étaient abrégés, nulle chair ne serait sauvée ; mais à cause des élus, ces jours seront abrégés…» et « Dans le monde vous aurez à souffrir, mais ayez confiance, j’ai vaincu le monde » (Jn 16,33). L’Apocalypse de Jean nous montre aussi la victoire finale du Christ sur la Bête et sur les faux prophètes au chapitre 19, et le Diable, le Satan enchaîné et définitivement vaincu. Donc ne perdons pas courage, ce sont les derniers temps du règne du Mauvais !

Le voici le Pain des Anges
Regardez le résultat de la manœuvre diabolique : elle révèle l’absence de foi non seulement des États – mais ce n’est pas le rôle des Républiques démocratiques de promouvoir ou d’entretenir la foi en un Dieu vivant, bon, miséricordieux, proche des hommes et s’intéressant à eux ! Si nous avions la foi en Lui, nous nous dépêcherions de l’invoquer, nous courrions pour Le rencontrer avec la certitude d’être sauvés, et guéris. Loin de cela, les républiques athées et plus encore anti-chrétiennes, profitent (ou suscitent ?) de la psychose générale pour séparer les croyants de leurs Églises et de leurs saints. Des autorités ecclésiastiques elles-mêmes leur emboîtent le pas servilement. C’est une trahison, c’est une apostasie ! On croirait revivre l’épisode des «sans-culottes» qui adoraient la prostituée qui trônait pour tenir lieu d’icône de la Déesse Raison et devant laquelle officiait le «diable boiteux» qui lui rendait un culte blasphématoire, comme du temps de Néron ou de Caligula ! Les Chrétiens se laissaient alors égorger, brûler, écarteler, crucifier pour ne pas participer à ce culte impie !

Ben quoi, ce sont les États qui transfigurent le monde ou bien c’est l’Esprit-Saint dans l’Église qui illumine les habitants des États ? C’est la paille qui allume le feu ou la flamme qui illumine la paille ? C’est la lumière qui engendre la réaction chlorophyllienne ou la chlorophylle qui crée la lumière ? Le monde est à l’envers aujourd’hui ! «L’ange des ténèbres se déguise en ange de lumière (2 Cor 11,14)». On entend, on lit, «N’allez pas à l’église c’est dangereux». «Attention à la communion ; il y a des risques importants». «Regardez la messe ou la Liturgie à la télévision… mais n’allez pas dans les paroisses pour la messe dominicale (on tolère encore les monastères, mais pour combien de temps, mais conjointement, on déconseille, voire on interdit aux fidèles de s’y rendre !). D’accord, pour la télévision, mais alors que l’on serve en guise de nourriture à la table de ces prêcheurs de bonnes solutions humaines des images de mets succulents comme la presse nous en sert en permanence, au lieu des repas consistants auxquels notre monde occidental s’est habitué et repus, oubliant d’ailleurs que ce n’est pas le cas de la grande majorité des populations de continents entiers. Vous croyez que les images de hamburgers, de rôtis et de sorbets vont nourrir la population ? Non bien sûr ! Alors qui pourrait nous faire accroire que le spectacle télévisé d’une Liturgie ou d’une messe va nous unir au Christ, nous manifester Sa gloire et celle de Son Père et réaliser l’unité de charité entre tous les membres du Corps pour nous conduire dans le Royaume que le Seigneur nous a promis ? Il faudrait être tombé bien bas dans l’athéisme pragmatique pour le prétendre !!! Bien sûr, ce sont les discours officiels que la «bien-pensance» et le ralliement au siècle forcent de prononcer ; heureusement il y a des voix discordantes, surtout chez les hommes de foi simple, droite et libre, les «pauvres selon Dieu». Nous avons pourtant foi que Dieu sauve le monde, même au-delà de la mort !
Vous tous qui avez soif ; venez et buvez
l'eau jaillie du Cœur de mon Fils bien-aimé !

Pourtant combien de fois Dieu n’a-t-Il pas protégé les hommes à travers la foi qu’ils manifestaient ? Car, nous le savons par les Évangiles, avant d’intervenir pour guérir des hommes, Jésus demande toujours un acte de foi «Crois tu que je puisse te guérir ?» … «Va, ta foi t’a sauvé», etc. Regardez par exemple : depuis les apparitions de la Vierge à Lourdes, chaque demi-journée, dans l’eau des piscines qui recueillent l’eau miraculeuse de la source jaillie sur les ordres de l’Apparition de centaines de malades atteints de toutes sortes d’affections parfois contagieuses sont plongés sans changer l’eau, certains même en boivent (il fut un temps, c’était même généralisé) et personne n’a jamais été contaminé. C’était un miracle permanent. Aujourd’hui, par mesure de précaution on ferme les piscines sur ordre de la hiérarchie ecclésiastique. Et même les sanctuaires !

De nombreux prêtres pourraient témoigner avoir donné la sainte communion par le moyen de la «Petite cuiller» liturgique à des malades graves, atteints du sida ou de l’hépatite B pourtant mortelle et n’ont pas été contaminés. La communion donne la Vie, pas la mort si elle est reçue avec humilité et foi !

Pourtant, Jésus a donné aux hommes de foi des moyens de subvenir aux détresses et aux maladies qui les accablent. Mais il faut au moins avoir la foi et Le rencontrer là où Il se manifeste. Nous avons le Sacrement de l’Huile Sainte, appelé aussi sacrement des malades. Beaucoup ont guéri de leurs maladies, beaucoup sont revenus à la vie grâce à Dieu par son intermédiaire. Nous venons de chanter il y a quelques minutes pendant la Divine Liturgie : «Déposons tout souci de cette vie pour recevoir le Roi de la gloire». N’est-ce pas le moment de faire taire nos peurs rationnelles et scientifiques pour nous confier en Dieu ? La vraie partie de notre vie, le vrai niveau de notre existence ne se situe pas sur terre, mais «au ciel», dès maintenant, en même temps que notre enveloppe charnelle, elle, est sur terre. «Déposons tout souci de cette vie», avons-nous chanté, «pour recevoir le Roi de la Gloire» ici et maintenant pourrions-nous ajouter. Nous sommes bien censés croire que Dieu veut notre bien et qu’Il peut nous l’accorder. Évidemment, si on ne le croit pas, c’est qu’on ne croit pas en Dieu et alors, effectivement autant rester chez soi… où d’ailleurs toutes sortes de virus sauront quand même bien nous trouver.

Que ma prière s'élève devant
Toi comme un encens !
Voyez combien le Seigneur est bon et nous propose le bien, même lorsque nous sommes tentés de ne plus y croire. Il ne nous abandonne jamais lors des épreuves que nous affrontons. Je vais vous raconter une histoire toute récente. Elle se passe ces jours-ci en Grèce, pays terriblement éprouvé aussi par l’athéisme, par une gouvernance «Bruxellienne», par une invasion d’immigrés, par une économie désastreuse depuis des années, et par la maladie actuelle. Donc en 1890 un certain Tzanakakis est né à côté de Chania, en Crête et devint coiffeur. Mais il contracta la terrible maladie de Hansen, autrement dit la lèpre. Les lépreux à cette époque fêtaient isolés dans l’île de Spinalonga par crainte de contagion. (Ça vous évoque peut-être d’autres situations analogues ?) Pour échapper au confinement, il partit pour Alexandrie où il reprit sa profession. Là, la maladie s’amplifiant, un prêtre orthodoxe l’aida à gagner l’île de Chios où il y avait une léproserie. Il avait 24 ans lorsqu’il y parvint. Là, dans une chapelle, il y avait une icône de la Mère-de-Dieu appelée «L’obéissante» qu’il affectionnait particulièrement. Il devint moine sous le nom de Nicéphore. Il vivait dans l’obéissance absolue à son père spirituel et la maladie ne cessait de se répandre dans tout son corps. Il avait pour obédience le jardin, mais priait beaucoup la nuit, avec force métanies. Il était aussi premier chantre dans la chapelle, et, la maladie l’ayant presque rendu aveugle, il chantait par cœur les offices.

En 1957 il arriva dans une clinique d’Athènes, parce que l’établissement de Chios venait de fermer. Jamais il ne se plaignait, alors qu’il était couvert de plaies et qu’il souffrait beaucoup ; il consolait même et rendait joyeux les autres malades qui souffraient, charisme dont Dieu le dota en réponse à sa patience et à sa foi. Il répétait toujours «Que le saint nom de Seigneur soit béni». À 74 ans, le 4 janvier 1964, il remit son âme à Dieu. Depuis, il a accompli de nombreux miracles. Il a été canonisé le 3 décembre 2012 et on garde sa mémoire sous le nom de saint Nicéphore-le-lépreux.

Et voilà maintenant où je veux en venir en vous racontant brièvement son histoire : il y a quelques jours, saint Nicéphore le Lépreux est apparu à quelqu’un en Grèce et lui a dit : «Tous ceux qui, atteints du coronavirus, s’adresseront à moi avec foi, je les guérirai» ! Alors, craindrons – nous ? Dieu ne nous montre-t-Il pas qu’Il ne nous abandonne pas ?

Nous avons aussi exposé à votre vénération l’icône du saint chirurgien et évêque Luc de Simféropol en Crimée. Saint Luc, qui vécut sous le joug bolchevique qui le persécuta tout au long de sa vie, est mort en 1961, c’est un contemporain de notre saint Nicéphore. Il opère encore aujourd’hui des croyants qui lui demandent son intercession lorsque les chirurgiens ne peuvent plus rien. Nous en avons le témoignage direct par un ami du monastère qui a bénéficié de l’intervention du saint. Alors, faut-il fuir la présence de Dieu, le «Donateur de Vie» va-t-il nous communiquer la maladie et la mort si nous nous approchons de Lui par la communion et par notre «assemblée» (je rappelle que le mot grec «Ekklesia» qui a donné «Eglise» signifie «Assemblée» et qu’elle est le signe visible du Corps du Christ, et le lieu de la manifestation de Ses charismes !

Au contraire de ce qui se fait, nous devrions affluer en masse dans les églises par millions, et implorer notre Créateur et Seigneur de nous épargner et de nous aider à surmonter les épreuves qui nous attendent. Il le ferait !

Ces choses dites, je voudrais encore apporter quelques précisions :
D’une part : Dieu «sait» ce qu’Il fait ou ce qu’Il permet ou tolère ; rien ne Lui échappe et rien ne Lui est étranger. Aussi, TOUT ce qui advient, nous le savons et nous le croyons, sert à Dieu pour le salut des hommes, pour  l’avènement de Son Royaume», qui, nous devons le rappeler, «n’est pas de ce monde». C’est Lui qui l’a dit ! La situation d’aujourd’hui ne fait pas exception. Dieu n’envoie pas le mal ni la souffrance, mais le Malin veut détruire les hommes en les séparant de Dieu pour leur mort. La résistance au mal et à la souffrance passe par la résistance au Malin, dont nous demandons à être délivrés dans la prière du Seigneur, le «Notre Père…» Donc la délivrance du mal est conditionnée par notre repentir, notre détermination à nous déclarer pour Dieu, à suivre l’ordre de la création telle qu’Il l’a organisée pour notre déification. Comment un monde qui exclut Dieu, où le meurtre de millions d’innocents, de victimes de guerres, d’esclavages de tous ordres sont montrés en idéaux, comment un tel monde pourrait-il apporter harmonie et bonheur ? Nous appelons par là le fléau sur nos têtes, non comme une punition divine, mais comme la conséquence de nos actes, le résultat de notre autodéification, notre recherche de satisfaction uniquement dans les «choses de ce monde», en faisant fi du bonheur de l’autre ! Notre crise actuelle, fut-elle provoquée par l’activité humaine, est peut-être une ultime chance qui nous est donnée de revenir vers le Père, après nous être nourris stérilement des caroubes réservées aux porcs dans notre dramatique exil où ne dilapidons notre héritage !

La sollicitation de l’intercession de saint Nicéphore ou de saint Luc, le recours aux Liturgies au cours desquelles nous sommes témoins du resplendissement sur terre, sur nous et en nous de la Gloire de Dieu, et non confrontés à la maladie, à la souffrance et à la mort, l’arme de la prière et du jeune en église, la requête du pardon divin par notre intime conversion et notre confession d’une foi vraie conjointement à celle de notre péché, sont le remède à nos maux physiques, psychiques et économiques. N’ayons pas peur, mais courons vers le Seigneur ! Et anathème à ceux qui pensent trouver leur refuge dans les moyens de ce monde ou dans le seul progrès scientifique !

Voici ce Cœur qui a tant aimé le monde
De toute façon, notre salut est dans l’accession à l’Autre niveau d’existence, l’entrée dans le Royaume des Cieux dans lequel nous introduit la seconde naissance de la mort. Alors, somme toute, s’il n’est pas question de hâter la venue de notre dernier jour dans notre enveloppe corporelle, le moment de la quitter ne sera pas une catastrophe, mais bien une libération. Ce jour-là nous connaîtrons une joie indicible, celle que nous promet l’Évangile. Alors, si ce moment est provoqué par le «karcher à septuagénaires» que le Covid 19 semble être aux dires de certains, ce n’est pas un cataclysme. C’est peut-être le moment providentiel de remettre la mort à sa juste place dans notre vie, et de reconsidérer notre manière d’assumer cette dernière !

D’autre part, autant Dieu met à notre disposition le recours à l’intercession des saints par notre prière, par la vénération de leurs saintes icônes, par les cierges que l’on allume devant elles, car la lumière est l’image de la «Lumière du monde» qui est le Christ, il ne faut cependant pas utiliser les saints et leurs icônes ou leurs Reliques comme des amulettes. Ce ne sont pas des fétiches, des gris-gris ou des porte-bonheurs qui agiraient magiquement. La vénération des saints et des icônes n’a rien à voir avec la superstition ! Il doit y avoir une part de foi à la mesure de chacun, mais réelle. Voilà pourquoi saint Nicéphore ajoute «ceux qui s’adresseront à moi avec foi», c’est un rapport de cœur à cœur, une communion vivante et une communication vitale, même si elle est psychiquement peu consciente.

Lave-moi de ma faute, purifie-moi de mon péché !
Enfin : des évêques orthodoxes en Tchéquie, en Slovaquie et en Crête refusent courageusement, et avec foi, d’obtempérer aux ordres athées d’interdire la participation des fidèles aux Liturgies et de communier selon le mode normal chez les Orthodoxes. (Suivant ces ordres, certains vont jusqu’à conseiller que chacun amène sa cuiller jetable à usage unique ; et où la jette-t-on après avoir communié ? J’ai vu à Paris vider l’eau théoriquement sanctifiée d’un bénitier, dans l’égout le plus proche sur la chaussée publique ! On peut se demander ce que croit celui qui fait cela du caractère sacramentel de cette eau dite «bénite» !). Nous sommes solidaires avec ces hiérarques dissidents et nous espérons que beaucoup suivront leur exemple, jusqu’aux plus hautes sphères hiérarchiques de nos Églises. Ils sont menacés de prison, mais ils sont déterminés à en assumer le risque. Ils sont courageux ; ils se déterminent «pour le Christ.» On peut aussi se poser la question de l’enjeu réel de cette crise au point que l’on doive menacer de prison les contrevenants !!! L’unanimité des autorités et leur détermination laissent à penser à des desseins cachés. L’avenir nous répondra vite – et trop tard !

Je dois encore conclure que, par juste précaution autant que par obéissance, on doit aussi prendre les mesures d’hygiène recommandées par les autorités, sur lesquelles je n’ai pas besoin de m’étendre, car toutes les radios, tous les journaux, tous les magazines, toutes les «autorités» civiles et religieuses, tous les hommes et toutes les femmes politiques de quelque bord que ce soit en font état, «en boucle», à chaque heure qui passe. Puissent-ils être entendus, mais puisse aussi la voix des saints et de Dieu-Le Verbe être écoutée !

Car à Lui reviennent l’adoration et la gloire, dans les siècles des siècles !

N.B. Dans cette homélie, je ne remets pas en cause la réalité de la pandémie à laquelle nous faisons face, ni ne m’oppose aux mesures de protections hygiéniques recommandées, et, bien entendu, tout ce que je vous ai dit ne juge en aucun cas les personnes qui, en conscience, ne peuvent se rendre à l’église parce que leur santé, leur âge ou leurs infirmités ne le leur permettent pas. Je m’insurge seulement contre le manque de foi de ceux qui ne nous laissent pas la liberté de conscience de trouver réconfort et salut dans les Saints Mystères, et la célébration commune du Jour du Seigneur Lequel est donateur de vie, même à ceux qui l’ignorent. Si le virus n’est pas éradiqué d’ici Pâques, que fera-t-on pour fêter la Résurrection, sans laquelle «notre foi est vaine» ??? On parle d’un confinement de 40 jours, Pâques est dans cinq semaines : 35 jours !

Archimandrite Elie
Dimanche 15 mars 2020