« Le
lendemain du sabbat », dit l’Evangéliste, « lorsque les ténèbres couvraient
encore la terre, Marie-Magdeleine vint au tombeau, s’aperçut que la pierre
avait été enlevée du sépulcre et courut raconter ces événements à Simon Pierre
et à l’autre disciple que Jésus aimait » (Joan. XX, 1-2).
Voyez, mes frères, voyez avec quelle ardeur cette femme se rend au tombeau du Sauveur. Elle ne considère ni l’heure ni le temps, mais elle veut contempler le Créateur de toutes choses. Simple femme, elle court avant les hommes et les prévient.
Voyez, mes frères, voyez avec quelle ardeur cette femme se rend au tombeau du Sauveur. Elle ne considère ni l’heure ni le temps, mais elle veut contempler le Créateur de toutes choses. Simple femme, elle court avant les hommes et les prévient.
O
bienheureux Pierre, qu’est devenue la promesse que vous faisiez au Seigneur : « Dussé-je mourir avec vous,
je ne vous renierai pas » (Matth. XXVI, 3) ?
Si vous
ne pouviez mourir pour le Seigneur, du moins, puisque vous aviez tant présumé
de vous-même, vous deviez vous rendre au tombeau avant tout autre ! Vous
n’avez pu accomplir la promesse que vous aviez faite, car il a suffi d’une
servante pour vous conduire à l’apostasie ; et voici que Marie-Magdeleine
arrive encore avant vous au tombeau. Veuillez,
bienheureux Pierre, me pardonner l’amertume de mes paroles. Quand vous croyiez
d’une foi complète, vous marchiez sur les eaux ; mais aussitôt que vous avez
conçu du doute, vous avez senti la mer fuir sous vos pas. En ce moment, du
moins, levez-vous ! car une femme vous a déjà précédé au tombeau.
2 – Marie-Magdeleine comparée à l’Eglise.
Mes frères,
en lisant attentivement les Saintes Ecritures, vous avez appris à connaître
cette femme du nom de Marie-Magdeleine. Comme quelques-uns pourraient encore
être dans l’ignorance sur ce point, rappelons que Magdeleine est cette femme
que le Seigneur a délivrée de sept démons, et à laquelle beaucoup de péchés
furent pardonnés parce qu’elle avait beaucoup aimé.
Que
l’Eglise coure donc, qu’elle coure à la Pierre : « Or, la Pierre était le Christ » (1
Cor. X, 4). Ne craignez pas de comparer à l’Eglise Marie-Magdeleine,
qui, délivrée des esprits immondes, doit s’empresser la première d’accourir au
tombeau du Seigneur.
3 – La foi des apôtres comparée à celle
de Marie-Magdeleine.
« Elle
s’adressa donc à Pierre et à l’autre disciple que Jésus aimait, et leur raconta
les faits en ces termes : Ils ont enlevé le Seigneur du tombeau, et nous ne
savons où ils L’ont placé. Les Apôtres accoururent et, étant entrés dans le
tombeau, ils virent les linceuls qui y avaient été laissés ».
Mais ils
ne purent voir les anges, parce que les ténèbres de la crainte refoulaient
encore dans ces Apôtres la lumière de la foi. Ils regardèrent et retournèrent à
Jérusalem ; quant à Magdeleine, elle ne retourna pas, mais elle se tenait en
pleurant à l’entrée du sépulcre, et parce que Dieu ne refuse jamais rien à ceux
qui Le cherchent, « elle s’inclina en pleurant vers le
tombeau, et elle vit deux anges vêtus de blanc et assis l’un à la tête et
l’autre au pied du sépulcre dans lequel Jésus avait été déposé. Les anges lui
disent : Femme, pourquoi pleurez-vous ? ou qui cherchez-vous ? » (Joan. XX, 11-13).
Madeleine répondit : Je cherche mon Maître, mon Sauveur ; Il m’a beaucoup gratifiée, car Il m’a délivrée de sept esprits impurs. Malheureuse esclave, j’étais conduite où je ne voulais pas, mais à l’arrivée du Sauveur les chaînes de mes péchés furent rompues et je méritai de suivre Celui que je ne méritais pas. Maintenant ils ont enlevé mon Seigneur, et je ne sais où ils L’ont placé.
Madeleine répondit : Je cherche mon Maître, mon Sauveur ; Il m’a beaucoup gratifiée, car Il m’a délivrée de sept esprits impurs. Malheureuse esclave, j’étais conduite où je ne voulais pas, mais à l’arrivée du Sauveur les chaînes de mes péchés furent rompues et je méritai de suivre Celui que je ne méritais pas. Maintenant ils ont enlevé mon Seigneur, et je ne sais où ils L’ont placé.
O femme,
les Apôtres n’ont pu voir les anges, parce qu’ils ont douté ; vous les avez vus
parce que vous avez cru. Mais à votre tour vous avez commencé à douter. Et qui
donc pouvait enlever le Seigneur, s’Il n’avait voulu ressusciter le troisième
jour, comme il l’avait promis ?
4 – La foi de Marie-Madeleine récompensée.
« S’étant
retournée, elle vit le Seigneur debout » (Joan. XX, 14). Voilà, mes frères, ce que peuvent l’amour
de Dieu et la foi.
Dieu se
laisse vaincre par les larmes et par l’humilité : si Magdeleine ne s’était
pas inclinée en pleurant, elle n’aurait pas vu les anges ; si elle ne s’était
pas retournée, elle n’aurait pas mérité de voir le Seigneur.
Madeleine,
ouvrant les yeux, Le reconnut et s’écria : Seigneur, vous êtes mon Roi et mon
Dieu.
Abstenez-vous
de me toucher, lui dit Jésus, car Je ne suis pas encore monté à mon Père.
Madeleine
reprit : Mon Seigneur et mon Dieu. Vous vous montrez à moi, que me reste-il à
désirer ?
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