mardi 21 juillet 2020

La foi de Marie Madeleine


1 – Saint Augustin compare la foi de Marie-Magdeleine et celle de Pierre.
« Le lendemain du sabbat », dit l’Evangéliste, « lorsque les ténèbres couvraient encore la terre, Marie-Magdeleine vint au tombeau, s’aperçut que la pierre avait été enlevée du sépulcre et courut raconter ces événements à Simon Pierre et à l’autre disciple que Jésus aimait » (Joan. XX, 1-2).
Voyez, mes frères, voyez avec quelle ardeur cette femme se rend au tombeau du Sauveur. Elle ne considère ni l’heure ni le temps, mais elle veut contempler le Créateur de toutes choses. Simple femme, elle court avant les hommes et les prévient.
O bienheureux Pierre, qu’est devenue la promesse que vous faisiez au Seigneur : « Dussé-je mourir avec vous, je ne vous renierai pas » (Matth. XXVI, 3) ?
Si vous ne pouviez mourir pour le Seigneur, du moins, puisque vous aviez tant présumé de vous-même, vous deviez vous rendre au tombeau avant tout autre ! Vous n’avez pu accomplir la promesse que vous aviez faite, car il a suffi d’une servante pour vous conduire à l’apostasie ; et voici que Marie-Magdeleine arrive encore avant vous au tombeau. Veuillez, bienheureux Pierre, me pardonner l’amertume de mes paroles. Quand vous croyiez d’une foi complète, vous marchiez sur les eaux ; mais aussitôt que vous avez conçu du doute, vous avez senti la mer fuir sous vos pas. En ce moment, du moins, levez-vous ! car une femme vous a déjà précédé au tombeau.

2 – Marie-Magdeleine comparée à l’Eglise.
Mes frères, en lisant attentivement les Saintes Ecritures, vous avez appris à connaître cette femme du nom de Marie-Magdeleine. Comme quelques-uns pourraient encore être dans l’ignorance sur ce point, rappelons que Magdeleine est cette femme que le Seigneur a délivrée de sept démons, et à laquelle beaucoup de péchés furent pardonnés parce qu’elle avait beaucoup aimé.
Que l’Eglise coure donc, qu’elle coure à la Pierre : « Or, la Pierre était le Christ » (1 Cor. X, 4). Ne craignez pas de comparer à l’Eglise Marie-Magdeleine, qui, délivrée des esprits immondes, doit s’empresser la première d’accourir au tombeau du Seigneur.

3 – La foi des apôtres comparée à celle de Marie-Magdeleine.
« Elle s’adressa donc à Pierre et à l’autre disciple que Jésus aimait, et leur raconta les faits en ces termes : Ils ont enlevé le Seigneur du tombeau, et nous ne savons où ils L’ont placé. Les Apôtres accoururent et, étant entrés dans le tombeau, ils virent les linceuls qui y avaient été laissés ».
Mais ils ne purent voir les anges, parce que les ténèbres de la crainte refoulaient encore dans ces Apôtres la lumière de la foi. Ils regardèrent et retournèrent à Jérusalem ; quant à Magdeleine, elle ne retourna pas, mais elle se tenait en pleurant à l’entrée du sépulcre, et parce que Dieu ne refuse jamais rien à ceux qui Le cherchent, « elle s’inclina en pleurant vers le tombeau, et elle vit deux anges vêtus de blanc et assis l’un à la tête et l’autre au pied du sépulcre dans lequel Jésus avait été déposé. Les anges lui disent : Femme, pourquoi pleurez-vous ? ou qui cherchez-vous ? » (Joan. XX, 11-13).
Madeleine répondit : Je cherche mon Maître, mon Sauveur ; Il m’a beaucoup gratifiée, car Il m’a délivrée de sept esprits impurs. Malheureuse esclave, j’étais conduite où je ne voulais pas, mais à l’arrivée du Sauveur les chaînes de mes péchés furent rompues et je méritai de suivre Celui que je ne méritais pas. Maintenant ils ont enlevé mon Seigneur, et je ne sais où ils L’ont placé.
O femme, les Apôtres n’ont pu voir les anges, parce qu’ils ont douté ; vous les avez vus parce que vous avez cru. Mais à votre tour vous avez commencé à douter. Et qui donc pouvait enlever le Seigneur, s’Il n’avait voulu ressusciter le troisième jour, comme il l’avait promis ?

4 – La foi de Marie-Madeleine récompensée.
« S’étant retournée, elle vit le Seigneur debout » (Joan. XX, 14). Voilà, mes frères, ce que peuvent l’amour de Dieu et la foi.
Dieu se laisse vaincre par les larmes et par l’humilité : si Magdeleine ne s’était pas inclinée en pleurant, elle n’aurait pas vu les anges ; si elle ne s’était pas retournée, elle n’aurait pas mérité de voir le Seigneur.
« Jésus lui dit : Marie, pourquoi pleurez-vous ? qui cherchez-vous ? » (Joan. XX, 15).
Madeleine, ouvrant les yeux, Le reconnut et s’écria : Seigneur, vous êtes mon Roi et mon Dieu.
Abstenez-vous de me toucher, lui dit Jésus, car Je ne suis pas encore monté à mon Père.
Madeleine reprit : Mon Seigneur et mon Dieu. Vous vous montrez à moi, que me reste-il à désirer ?

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