De Jean Ousset
Ce que firent Véronique et le Cyrénéen au passage du maître couvert de sang, de poussière, de crachats, de vomissures avinées (c’est l’Ecriture qui le dit. Elle n’a pas peur des mots). La couronne d’épines ceignant ses cheveux d’une glue rouge ; le visage tuméfié ; titubant sous la croix ; rudoyé par la soldatesque ; conspué par le peuple ; condamné par les docteurs, prêtres et théologiens du temps.
Donc le devoir est clair.
D’abord ne pas avoir peur ! Nous moquer des sarcasmes ! Ne pas déserter ! Fendre les rangs de la foule. Avancer résolument vers Jésus. Rester fermes dans la foi.
Depuis vingt siècles que le mystère
s’en renouvelle, comment serions-nous excusables d’en paraître surpris
seulement aujourd’hui ?
Qu’en gestes doux et pieux nous
sachions rendre au cher visage son essentielle pureté.
Essuyer la sainte face, comme Véronique. Mais en prenant soin, comme telle, de ne pas ajouter à sa douleur. Sans l’écorcher un peu plus du fait de nos colères ou de nos impatiences. Sans ouvrir ses blessures. Encore qu’elle ait dû, pour y parvenir, se frayer un passage, bousculer quelques badauds, passer outre à quelque interdiction légale, forcer la cordon des légionnaires.
Aider à porter la Croix, comme Simon. Efficacement certes. Mais sans rudesses nouvelles, sans maladresses, sans sursauts douloureux.
Gardons-nous, surtout, de détourner les
yeux devant l’ignominie du spectacle. Sachons reconnaître Celui… et donc Celle
(l’Eglise) qui semblent vaciller devant nous. Malgré tant de souillures, tant
d’ecchymoses, empêchons qu’on oublie leur pureté, leur sainteté fondamentales.
Heureux serons-nous si, ayant tout suivi, tout vu, tout entendu, comme le centurion du Calvaire, nous en repartons professant plus haut et plus clair que cet homme est vraiment le fils de Dieu…, que l’Eglise est réellement et toujours l’épouse immaculée du Christ.
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