La Pâque célébrée par les Juifs symbolisait le salut de leurs premiers-nés. Mais celle que nous célébrons est la cause du salut de tous les hommes,
en commençant par le premier homme créé qui est sauvé et vivifié en eux tous.
Les
réalités partielles et provisoires, images et figures des réalités parfaites et
éternelles, préludaient, ainsi que des esquisses, à la Vérité qui s'est
maintenant levée à l'horizon; mais quand
la Vérité est présente, la figure est périmée: c'est ainsi qu'après
l'arrivée d'un roi, personne ne juge convenable de délaisser le roi vivant pour
se prosterner devant son image.
Il
est donc bien évident que la figure est
inférieure à la Vérité, quand la figure fête la vie éphémère des premiers-nés
des Juifs, tandis que la Vérité fête la vie permanente de tous les hommes.
Car ce n'est pas grand-chose d'échapper à la mort pour un temps bref quand on
mourra peu après, mais c'est une grande chose que d'échapper totalement à la
mort ; c'est ce qui nous arrive, puisque le Christ, notre Agneau
pascal, a été immolé.
En
conséquence, tout homme qui connaît l'Agneau pascal immolé pour son salut doit
considérer que pour lui le commencement de la vie, c'est le moment à partir
duquel le Christ est immolé pour lui. Or
le Christ est immolé pour lui lorsque lui-même reconnaît la grâce et comprend
la vie procurée par cette immolation. Sachant cela, qu'il aspire à prendre le
commencement de cette vie nouvelle et ne retourne plus vers l'ancienne, dont il
atteint le terme. Car il est écrit : Nous qui sommes morts au péché,
comment continuerions-nous de vivre en lui ?
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