Nativité de Notre Dame, Murillo. La Vierge Marie, petit enfant nouveau-né dans les bras de sainte Anne. |
Sainte Anne présente la Vierge Marie au Temple de Jérusalem |
Vénérable abbé Henri-Marie Boudon, Lettre 347, à Monsieur Thomas
Hier, j’offris le très-divin sacrifice en
l’honneur de la sainte famille de Notre Seigneur Jésus-Christ, c’est-à-dire de son immaculée Mère, des saints Joseph,
Joachim, Anne, Jean l’Evangéliste, Jean Baptiste, Zacharie, Elisabeth, les
Maries et les Apôtres, enfants des Maries, car tout ceux-là sont de la parenté selon la chair, pour
demander à Dieu tout bon la protection de sa divine providence sur votre
famille.
Armoiries de S.Exc.R. Mgr Marc Aillet |
Editorial de S.
Excellence Mgr Marc Aillet - Notre Église n°39 - Juillet 2013
Comment cet été pourrait-il être calme et serein, après le vaste mouvement d’opposition pacifique à la
loi Taubira qui n’a cessé de s’amplifier et qui se heurte à une répression
policière et judiciaire des plus inquiétantes pour la démocratie, devant le
chaos économique et social dans lequel la France s’enfonce doucement sans
propositions de solutions sérieuses et crédibles à même de rassurer les
français, et face aux menaces qui pèsent
lourdement sur la vie humaine – avec le projet de loi sur les embryons – et sur
l’éducation des enfants dans nos écoles – avec l’enseignement du gender, dès
l’âge de six ans ?
S’il n’est pas dans le rôle de l’Église de se lancer dans la bataille politique, c’est sa
mission de prendre toujours la défense des plus faibles et des plus petits. De
ceux qui sont laissés pour compte sur le bord de la route par la crise
économique et sociale, de ceux qui sont entretenus dans une précarité morale et
spirituelle par une société politico-médiatique qui a rejeté Dieu :
« Combien de pauvretés morales et matérielles viennent aujourd’hui du refus
de Dieu et du fait de mettre à sa place tant d’idoles » (pape
François).
Plus encore, de ceux qui sont sans défense et sans voix : je pense aux embryons humains dont les papes Benoît XVI et François ont demandé la protection juridique, en soutenant officiellement l’Initiative Citoyenne Européenne « Un de nous ». Je pense au sort réservé aux enfants par la loi Taubira, qui enregistre un grave déni de filiation – un enfant qui naît toujours d’un homme et d’une femme a besoin pour se construire, non seulement de l’affection des personnes qui l’élèvent, mais de pouvoir se référer le mieux possible à son père et à sa mère – porte ouverte sur la Procréation médicalement assistée (PMA) pour tous, voire la gestation pour autrui (GPA), qui priveraient ainsi légalement un enfant de son père ou de sa mère.
Plus encore, de ceux qui sont sans défense et sans voix : je pense aux embryons humains dont les papes Benoît XVI et François ont demandé la protection juridique, en soutenant officiellement l’Initiative Citoyenne Européenne « Un de nous ». Je pense au sort réservé aux enfants par la loi Taubira, qui enregistre un grave déni de filiation – un enfant qui naît toujours d’un homme et d’une femme a besoin pour se construire, non seulement de l’affection des personnes qui l’élèvent, mais de pouvoir se référer le mieux possible à son père et à sa mère – porte ouverte sur la Procréation médicalement assistée (PMA) pour tous, voire la gestation pour autrui (GPA), qui priveraient ainsi légalement un enfant de son père ou de sa mère.
Comment pourrions-nous rester les bras croisés devant de
telles injustices ? Sans doute,
notre première attitude sera celle de la cohérence. « Nous ne donnons à personne aucun sujet de scandale, pour que le
ministère ne soit pas décrié », dit saint Paul aux Corinthiens, en
donnant son comportement en exemple : « par une grande constance dans les tribulations, dans les détresses,
dans les angoisses, sous les coups, dans les prisons, dans les désordres, dans
les fatigues, dans les veilles, dans les jeûnes ; par la pureté, par la
science, par la patience, par la bonté, par un esprit saint, par une charité
sans feinte, par la parole de vérité, par la puissance de Dieu ; par les
armes offensives et défensives de la justice » (2 Co 6, 3-7).
« Une charité sans feinte » dit saint Paul, qui nécessite l’accompagnement concret des personnes, la prise en compte de leurs souffrances, quelles qu’elles soient, la proposition d’un vrai chemin de croissance, à l’instar du bon Samaritain qui prend en charge jusqu’au bout l’homme laissé à demi-mort sur le bord du chemin, malgré la distance culturelle, religieuse, voire ethnique, qui le sépare de lui ; et qui comporte encore la condamnation de toute forme de rejet des personnes, d’agression verbale ou physique envers quiconque.
« Une charité sans feinte » dit saint Paul, qui nécessite l’accompagnement concret des personnes, la prise en compte de leurs souffrances, quelles qu’elles soient, la proposition d’un vrai chemin de croissance, à l’instar du bon Samaritain qui prend en charge jusqu’au bout l’homme laissé à demi-mort sur le bord du chemin, malgré la distance culturelle, religieuse, voire ethnique, qui le sépare de lui ; et qui comporte encore la condamnation de toute forme de rejet des personnes, d’agression verbale ou physique envers quiconque.
Mais aussi la parole de vérité : « Ne
diminuer en rien la salutaire doctrine du Christ est une forme éminente de
charité envers les âmes. Mais cela doit toujours être accompagné de la patience
et de la bonté dont le Seigneur lui-même a donné l’exemple en traitant avec les
hommes » (Paul VI). Pourvu que l’on fasse preuve d’une charité sans
feinte envers les personnes, la mission prophétique de l’Église est hautement
souhaitable pour éclairer, voire réveiller
les consciences anesthésiées dans une société marquée par l’individualisme et
le relativisme. Si le dialogue est toujours nécessaire au sein de nos groupes,
de nos communautés humaines et chrétiennes, nous ne saurions faire l’économie
de la Vérité sur l’homme que le Christ nous a révélée et qui ne peut jamais
« faire l’objet d’une sorte de
négociation dialogique » (Bienheureux Jean-Paul II). Nous ne
pouvons poursuivre le dialogue sur les questions sociétales qui agitent la
société française aujourd’hui qu’à partir d’une conscience claire de notre
identité de chrétien, attachée à une Vérité qui n’est pas purement
confessionnelle, mais appartient à l’humanité tout entière. Force est de
constater que les malentendus entretenus dans nos communautés proviennent d’un déficit d’adhésion à la Vérité révélée
et transmise par l’Église depuis deux mille ans. Sans compter que dialoguer
avec des lobbies, voire des Institutions, qui démontrent depuis des mois leur refus du dialogue, en diabolisant
systématiquement leurs opposants et en usant même de manière arbitraire de la
force, policière ou judiciaire, pour tuer dans l’œuf toute forme d’expression
populaire contraire, est une véritable gageure.
Si pour défendre le droit à l’objection de conscience face à des lois injustes, ou faire entendre sa voix
sur la place publique au nom de la liberté d’expression, de réunion et de
manifestation garantie par la Constitution pour promouvoir la dignité de la vie
humaine, du mariage et de la famille, on devait risquer l’interpellation sans
sommations, la condamnation, voire l’incarcération immédiate, ce qui n’est plus
une fiction, alors cela ne rendrait ce combat que plus noble et plus
nécessaire. Comme Jésus l’annonçait à ses disciples : « Méfiez-vous des hommes : ils vous
livreront aux sanhédrins et vous flagelleront dans leurs synagogues ; vous
serez traduits devant des gouverneurs et des rois, à cause de moi, pour rendre
témoignage en face d’eux et des païens » (Mt 10, 17-18). La proclamation de la Vérité, pourvu que ce
soit sans violence et dans une charité sans feinte, est un devoir dont aucun
chrétien ne saurait s’exonérer. Comme le Christ, nous sommes appelés à être
« un signe en bute à la
contradiction …afin que se révèlent les pensées intimes de bien des cœurs »
(Lc 2, 35). Autrement dit : chacun
est appelé à se positionner pour ou contre la Vérité ! Nous ne pouvons
faire l’économie de cette division apparente à laquelle nous répugnons
tant : il en va de « la
connaissance de la Vérité » (1 Tm 2, 3) qui seule « nous rendra libres » (Jn 8, 32). Oui au dialogue, pour une meilleure
compréhension réciproque, mais sans ambiguïtés et en vue de se rapprocher de la
Vérité.
N’ayez pas peur ! Ce
fut le mot d’ordre du pontificat du bienheureux Jean- Paul II. Comme on l’a
dit : « Les peureux disent aux
courageux : vous êtes téméraires ». Soyons de ceux qui ne
transigent pas sur la Vérité et qui appliquent l’exhortation de l’apôtre
Pierre : « Soyez toujours prêts à la défense contre
quiconque vous demande raison de l’espérance qui est en vous. Mais que ce soit
avec douceur et respect, en possession d’une bonne conscience » (1
P 3, 15-16).
+ Mgr Marc AILLET,
Évêque de Bayonne, Lescar et Oloron
Évêque de Bayonne, Lescar et Oloron
Mgr Marc Aillet, prêchant à la grotte de Lourdes |
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