Lépante, le miracle de Notre Dame du Rosaire, Véronèse |
Cette bataille navale impressionnante permit l'arrêt de l'expansion de l'Islam en Europe. Ce n'est pas d'abord par les armes ou le génie tactique que les navires chrétiens arrêtèrent cette invasion, c'est par la puissance du Rosaire. En effet, le Saint Père, voulant amadouer les chrétiens et leur donner la victoire, leur donna la grâce de l'indulgence plénière. Beaucoup se confessèrent et récitèrent quotidiennement, pieusement, le chapelet et demeurèrent en état de grâce. Comment le Seigneur n'aurait-Il pas écouté la prière de tant d'âmes pures unies à Sa très sainte Mère ?
Aujourd'hui, nous pouvons recevoir les mêmes grâces avec les mêmes moyens : nous unir au Christ par la sainte Communion, recevoir son pardon dans le Sacrement de Pénitence, dire le chapelet, en l'égrainant tout simplement, comme les Saints, pour nous imprégner de l’Évangile du Seigneur.
Dom Juan d'Autriche, vainqueur de Lépante |
Aujourd’hui, comme chacun des mois
d’octobre
que nous avons vécus ensemble, les circonstances me pressent à vous parler du
Rosaire où, tandis que nous rappelons les mystères du salut, la Sainte Vierge
les grave mystérieusement dans nos âmes. Comme mes ambitions pour vous seraient
portées à leur comble si cette humble
prière du chapelet prenait en chacune de vos vies une place capitale !
D’aucuns, je le sais bien,
jouets de cette subtile alchimie où
Satan mêle l’orgueil et la paresse aux grands sentiments, se refusent à ce
pieux exercice sous prétexte qu’il n’est
qu’une récitation machinale pendant que glisse entre leurs doigts un
collier de perles ou de boules de bois ; ils
préférerait sans doute une prière plus personnelle et plus pensée qui, faute de
temps ou d’imagination, est tant remise à plus tard qu’on ne la fait que
rarement, sinon jamais.
Or, si la prière est une
élévation de l’âme vers Dieu, il s’agit bien d’une âme unie substantiellement à
un corps situé dans le temps présent ; aussi,
ces récitations répétées que je n’imagine pas faites par des gens qui ne se
voudraient pas s’élever vers Dieu, est, à tout le moins, l’hommage du corps qui
s’unit, par les paroles de la bouche, les gestes des mains, l’application de la
volonté et le travail de la mémoire, et, en écrivant ces lignes, j’entends
saint Thomas d’Aquin enseigner que nous confessons par là que Dieu est
l’auteur de notre âme et de notre corps, lui offrant nos hommages spirituels et
corporels.
Et la Vierge Marie foulait du pied le Croissant, comme dans la vision de l'Apocalypse de saint Jean. |
Parfois, pour se dispenser de la récitation du chapelet, certains se plaignent
de ne pas savoir le méditer, mais je crains, en leur accordant toutes sortes de
circonstances atténuantes, qu’ils se fassent une bien haute idée de la
méditation.
Il s’agit d’inviter les
facultés de l’âme, dans la seule mesure de ses aptitudes, à considérer la scène de l’Evangile
évoquée par le mystère pour y cueillir
les fruits de la sanctification. Chacun peut se représenter les scènes du
Rosaire, mais, à votre avis, par quoi le Seigneur communique-t-il les fruits de
la sanctification ? Par l’intelligence du fidèle ou par le ministère de la
Vierge Marie ?
La récitation du chapelet est le bréviaire
des humbles,
en ce sens que, appliqué à des exercices simples, l’on s’y laisse instruire
mystérieusement par Marie, et vous remarquerez que les orgueilleux s’en éloignent et s’en dégoûtent, s’en moquent ou s’en
scandalisent parce qu’ils leur semblent qu’il n’y mettent pas assez
d’eux-mêmes, ils veulent briller quand il ne s’agit que de laisser la Sainte
Vierge instruire doucement les cœurs.
Tous ceux qui ont l’habitude du chapelet affirment qu’il
alimente leur foi et développe en eux les vertus chrétiennes.
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