La descente aux enfers. La Lumière brille au coeur des ténèbres et dépouille la mort et le démon des âmes saintes et bénies |
Dans
les Églises des Gaules et des autres contrées occidentales, on chanta
longtemps, à la Procession qui précédait la Messe, d’admirables strophes de
saint Venance Fortunat, évêque de Poitiers.
Salve
Festa Dies
R/.
Salut, jour solennel, vénérable dans tous les âges ! Jour où un Dieu
triomphe du tombeau, et prend possession des cieux.
La
terre, qui reprend son éclat et sa beauté, _ annonce que toute créature renaît
aujourd’hui avec son auteur.
R/.
Salut, jour solennel...
Pour
applaudir au triomphe du Christ sortant du tombeau, les forêts se couvrent de
feuillage, les plantes étalent leur floraison. R/.
La
lumière, les cieux, les campagnes, les mers, célèbrent de concert le Dieu qui
s’élève au-dessus des astres, vainqueur de la loi du trépas. R/
Le
Dieu crucifié naguère règne maintenant sur l’univers ; la création
entière adresse d’humbles vœux à son auteur. R/
Eglise Saint-Sulpice de Fougère, la Résurrection du Seigneur |
O
Christ, Sauveur de l’univers, créateur plein de bonté, rédempteur de ton œuvre,
Fils unique d’un Père qui est Dieu. R/
Toi
qui, voyant le triste naufrage du genre humain, daignas te faire homme pour
délivrer l’homme. R/
Toi
qui, non content de naître dans un corps, voulus dévouer à la mort cette chair
en laquelle tu pris une humble naissance. R/
Auteur
de la vie artisan du monde, tu t’es abaissé jusqu’au sépulcre ; pour nous
assurer le salut, tu t’es engagé dans la voie du tombeau. R/
Mais
voici que les chaînes lugubres des régions souterraines se sont
rompues ; l’abîme épouvanté a senti dans son sein pénétrer une
lumière puissante. R/
A la
présence du Christ rayonnant, les ténèbres s’effacent ; les ombres
épaisses de l’éternelle nuit ont disparu. R/
Ce
n’est pas tout encore, ô puissant Roi ! Il est temps de dégager ta
promesse ; le troisième jour est venu ; lève-toi, mon Dieu
enseveli ! R/
Tes
membres sacrés ne doivent pas plus longtemps reposer sous une vile
pierre ; la roche grossière ne doit plus retenir la rançon du monde.
R/
Écoute
ma prière, secoue ces linceuls, laisse ce suaire au fond du
sépulcre ; n’es-tu pas notre bien unique, celui sans lequel tout est
néant ? R/
Délie
ces générations captives dans leurs prisons souterraines ; ramène
dans les hauteurs tout ce qui avait croulé dans les abîmes. R/
Rends-nous
ton visage béni, afin que le monde revoie la lumière ; rends-nous le jour
qui s’est éclipsé, au moment où tu expirais. R/
Sebastiano Ricco, la résurrection du Christ |
Mais
tu as été fidèle, ô vainqueur plein de bonté ! le monde t’a vu
reparaître ; la mort est écrasée sous tes pieds ; ils sont
abrogés, les droits dont elle osait se prévaloir. R/
Monstre
au gosier béant et insatiable, elle engloutissait notre race ; la
voilà maintenant devenue ta proie, ô Dieu ! R/
Elle
revomit avec terreur ces générations qu’elle avait englouties dans sa
férocité ; et c’est l’Agneau qui arrache les brebis de la gueule
loup. R/
En
ce jour, ô divin Roi, le triomphe que tu remportas alors renouvelle une partie
de sa splendeur ; aujourd’hui que le lavoir sacré comble la félicité
des âmes qu’il a rendues pures. R/
Une
blanche armée s’élance du sein des eaux limpides, et les âmes ont lavé la
tache du péché dans les flots renouvelés par la bénédiction. R/
Un
vêtement sans souillure exprime l’éclat dont elles brillent ; et le
pasteur se réjouit à la vue de son troupeau plus blanc que la neige. R/
Salut,
jour solennel, vénérable dans tous les âges ! Jour où un Dieu
triomphe du tombeau, et prend possession des cieux. R/
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