Du vénérable abbé Henri Marie Boudon, « Dieu inconnu », chap. 4, Dieu
inconnu en ce qu’il nous a manifesté des voies qui conduisent à sa bienheureuse
possession
Nous apprenons encore de l’Evangile que l’oraison est l’un des moyens les plus
efficaces pour arriver à la bienheureuse possession de Dieu.
C’est par l’oraison que nous obtenons les grâces qui nous sont nécessaires ; c’est ce
que Notre Seigneur nous insinue par ces paroles : Demandez et l’on vous donnera, cherchez et vous trouverez.
Oh ! si les rois de la terre faisaient de
telles promesses, quelle foule de peuples et quelle nombreuse multitude de
personnes n’auraient-ils pas qui leur présenteraient des requêtes ! Avec toute la peine que l’on a d’en
approcher et d’en avoir des audiences, leur cour ne se laisserait pas d’être
pleine et de gens de la première condition qui s’estimeraient bienheureux si
ces monarques souffraient qu’ils leur parlent.
Ah ! voici Celui devant qui tous les grands
du monde ne sont que des riens à qui nous parlons quand nous voulons et aussi
longtemps que nous voulons, et l’on est
insensible à cet honneur ! On le prie peu, et souvent dans le peu de temps
qu’on le prie on le prie mal !
Pierre marchant sur les eaux, par François Boucher |
Voici des
vérités inconcevables. Lorsqu’on lui adresse ses prières, c’est pour
des affaires d’une conséquence infinie, c’est pour des couronnes éternelles,
c’est pour être délivré d’un malheur qui n’a point de fin, c’est pour sa
bienheureuse possession ; et néanmoins le fait-on avec une attention qui
approche de celle que l’on donnerait à un chétif procès, pour quelque chose de
temporel…
Quel soin ont les pères et les mères, les maîtres
et les maîtresses de leurs enfants, de leurs domestiques, pour les faire prier
une Majesté infinie, et avec le respect
qui lui est dû ?
On ne leur donnera pas même des heures ou un
chapelet pour les occuper dans le temps de la prière, et l’on se met peu en peine de la manière qu’ils se comportent dans les églises
en sa présence suradorable !
Entendons-nous bien la prière que notre divin
Maître nous a enseignée, par laquelle nous
demandons à notre Père qui est dans les
cieux, que son nom soit sanctifié, que son règne arrive, que sa volonté soit
faite en la terre comme au ciel ; c’est-à-dire, que l’honneur qui
lui est dû lui soit rendu, que sa
religion et son service s’étendent partout, que l’idolâtrie, les hérésies,
l’impiété et le péché cessent, que toutes les créatures soient assujetties à
ses ordres, et toutes les volontés soumises à toutes ses conduites.
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