dimanche 28 février 2016

3e Dimanche de Carême : de l'importance vitale de la prière et de la révérence due à Dieu seul

Du vénérable abbé Henri Marie Boudon, « Dieu inconnu », chap. 4, Dieu inconnu en ce qu’il nous a manifesté des voies qui conduisent à sa bienheureuse possession


Nous apprenons encore de l’Evangile que l’oraison est l’un des moyens les plus efficaces pour arriver à la bienheureuse possession de Dieu.

C’est par l’oraison que nous obtenons les grâces qui nous sont nécessaires ; c’est ce que Notre Seigneur nous insinue par ces paroles : Demandez et l’on vous donnera, cherchez et vous trouverez.

Oh ! si les rois de la terre faisaient de telles promesses, quelle foule de peuples et quelle nombreuse multitude de personnes n’auraient-ils pas qui leur présenteraient des requêtes ! Avec toute la peine que l’on a d’en approcher et d’en avoir des audiences, leur cour ne se laisserait pas d’être pleine et de gens de la première condition qui s’estimeraient bienheureux si ces monarques souffraient qu’ils leur parlent.

Ah ! voici Celui devant qui tous les grands du monde ne sont que des riens à qui nous parlons quand nous voulons et aussi longtemps que nous voulons, et l’on est insensible à cet honneur ! On le prie peu, et souvent dans le peu de temps qu’on le prie on le prie mal !

Pierre marchant sur les eaux, par François Boucher
Voici des vérités inconcevables. Lorsqu’on lui adresse ses prières, c’est pour des affaires d’une conséquence infinie, c’est pour des couronnes éternelles, c’est pour être délivré d’un malheur qui n’a point de fin, c’est pour sa bienheureuse possession ; et néanmoins le fait-on avec une attention qui approche de celle que l’on donnerait à un chétif procès, pour quelque chose de temporel…

Quel soin ont les pères et les mères, les maîtres et les maîtresses de leurs enfants, de leurs domestiques, pour les faire prier une Majesté infinie, et avec le respect qui lui est dû ?

On ne leur donnera pas même des heures ou un chapelet pour les occuper dans le temps de la prière, et l’on se met peu en peine de la manière qu’ils se comportent dans les églises en sa présence suradorable !

Entendons-nous bien la prière que notre divin Maître nous a enseignée, par laquelle nous demandons à notre Père qui est dans les cieux, que son nom soit sanctifié, que son règne arrive, que sa volonté soit faite en la terre comme au ciel ; c’est-à-dire, que l’honneur qui lui est dû lui soit rendu, que sa religion et son service s’étendent partout, que l’idolâtrie, les hérésies, l’impiété et le péché cessent, que toutes les créatures soient assujetties à ses ordres, et toutes les volontés soumises à toutes ses conduites.




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