dimanche 29 juillet 2018

A Jésus par Marie


« Vie de Boudon », par Collet

A ces sentiments d’admiration se joignaient ceux du plus tendre et du plus respectueux dévouement :
« O mon âme ! disait le saint homme, quand serons-nous tout à Marie pour être, par elle, tout à Jésus Christ.
Vierge pure ! je veux vous aimer autant que Dieu le désire.
O sainte Mère de Dieu ! montrez que vous êtes ma mère !
O mon cœur ! souvenons-nous bien que nous ne sommes plus à nous, qu’appartenant à la reine du ciel nous ne pouvons plus disposer de nos affections.
O mon âme ! tout est à Marie pour la gloire de Jésus et si cela est, il n’y a donc plus rien en nous pour aucune créature. »


jeudi 26 juillet 2018

Sainte Anne et saint Joachim, priez pour nous !

Statue actuelle de Sainte Anne et de la Vierge Marie.
Dans le socle, on aperçoit les restes de l'antique statue
retrouvée par le vénérable Yvon Nicolazic
détruite par les révolutionnaires.

La découverte de la statue de sainte Anne à Auray

Dans la nuit du 7 au 8, vers onze heures, ses domestiques veillaient encore dans la pièce voisine, Nicolazic récitait comme d’habitude son chapelet en attendant le sommeil.

Soudain sa chambre se trouve toute éclairée comme elle l’avait été si souvent ; sur la table apparaît un cierge dont la flamme brillait d’un éclat très vif ; et la Sainte se montrant aussitôt, arrête sur son messager un regard plein de douceur : l’heure attendue était arrivée. Sainte Anne dit d’une voix agréable et engageante : « Yves Nicolazic, appelez vos voisins, comme on vous l’a conseillé ; menez-les avec vous au lieu où ce flambeau vous conduira, vous trouverez l’image qui vous mettra à couvert du monde, lequel connaîtra enfin la vérité de ce que je vous ai promis. »

Après ces paroles, sainte Anne disparaît, mais la lumière reste. Nicolazic, l’âme toute à la joie, se lève et s’habille à la lueur du flambeau qui semble l’attendre.

Quand il se dispose à sortir, le flambeau marche devant lui ; quand il arrive dehors, le flambeau lui-même l’a précédé. Il était déjà en route vers le Bocenno, quand tout à coup, se ravisant, le paysan se rappelle qu’on lui a dit de prendre des témoins. Il retourne donc sur ses pas, rentre chez lui, appelle son beau-frère Louis Le Roux qui veillait encore, et lui commande de se munir d’une tranche. Puis tous deux, ils se mettent en mesure d’aller chercher des voisins : Jacques Lucas, François Le Bléavec, Jean Tanguy et Julien Lézulit.

Tous s’empressèrent de répondre à cet appel. Cependant le flambeau brillait toujours, à la même place, et les deux beaux-frères ne tardèrent pas à le rejoindre. Les autres arrivaient aussi par derrière, pressés de voir eux-mêmes le cierge mystérieux.
Où donc est-il ? demandèrent les quatre paysans. Nicolazic le montra du doigt : deux d’entre eux l’aperçurent aussitôt ; les deux autres ne le virent point. Plus tard on sut pourquoi, et ce sont eux-mêmes qui en ont avoué la cause : ils n’étaient pas en état de grâce !
Allons, mes amis, dit Nicolazic, « extasié de joie », allons où Dieu et Madame sainte Anne nous conduiront.

Le flambeau se mit alors en mouvement. Il allait en avant, à la distance de quinze pas environ, et à trois pieds d’élévation au-dessus du sol. Le chemin qu’il prit était la voie charretière qui conduisait du village à la fontaine ; et les paysans suivaient, heureux et pleins d’espoir comme jadis les Mages guidés par l’étoile.

Arrivé en face du Bocenno, le flambeau sort du chemin, pénètre dans le champ, et se dirige, par-dessus le blé en herbe, jusqu’à l’endroit de l’ancienne chapelle. Là, il s’arrête.
Les paysans, qui ont toujours les yeux sur lui, le voient alors s’élever et redescendre par trois fois, comme pour attirer leur attention sur cet emplacement, puis disparaître dans le sol.

Nicolazic, qui observait tous ces mouvements, se précipita le premier jusqu’à l’endroit où s’était évanouie la lumière, et, mettant le pied dessus, il dit à son beau-frère de creuser là. Jean Le Roux, qui portait la tranche, n’eut pas plus tôt donné cinq ou six coups dans la terre meuble des sillons, qu’on entendit sous le choc de l’instrument résonner une pièce de bois qui s’y trouvait enfouie. Tous eurent immédiatement l’intuition que c’était l’image qu’ils cherchaient.

Comme ils se trouvaient dans l’obscurité, Nicolazic commanda à l’un d’eux d’aller vite chercher de la lumière : « Prenez, lui dit-il, le cierge bénit de la Chandeleur, avec un tison pour l’allumer. »
Ce qui fut fait. Alors tous se mirent à l’œuvre, et ils ne tardèrent pas à retirer du sol la vieille statue toute défigurée, qui gisait là depuis 900 ans.

Après l’avoir considérée pendant quelques instants, ils l’adossèrent avec respect contre le talus voisin et se retirèrent, surpris et heureux à la fois, en se promettant bien de revenir la voir plus à loisir quand il ferait jour.
Nicolazic enfin au comble de ses vœux, croyait-il, ne se possédait pas de joie.

Au lever du jour, il revint de très bonne heure au Bocenno, accompagné de son ami Lézulit, qu’il était allé chercher lui-même.
Tous deux examinèrent assez longuement l’objet qu’ils avaient déterré : c’était bien une statue, très endommagée par ce long séjour en terre humide et rongée aux extrémités, mais néanmoins conservant quelques traits assez frustes et des ombres de couleur.


dimanche 22 juillet 2018

Sainte Marie-Madeleine, ''Apostola Apostolorum''


Sainte Marie Madeleine, détail,
Maino Pentecote, musée du Prado

O Marie, douce mère,
ton nom veut dire Etoile de la mer ;
tes œuvres ont mérité un tel nom.

Tu partages l’honneur de ce nom
avec la Mère du Christ ;
mais tes honneurs s’effacent devant les siens.

L’une est l’impératrice du monde ;
l’autre, l’heureuse pécheresse :
toutes deux furent le principe
de la joie dans l’Église.

La première est la Porte
par laquelle le salut est venu ;
la seconde a rempli le monde d’allégresse
en proclamant la Résurrection.



 


jeudi 19 juillet 2018

Le vénérable abbé Boudon et le Carmel

Sainte Thérèse d'Avila entourée de ses sœurs

« Vie de Boudon », par Collet

Le plus fameux pèlerinage qu’il ait fait en ce temps-là fut celui de Beaune.
Il n’y avait pas longtemps que la vénérable sœur Marguerite du Saint-Sacrement, religieuse carmélite, y était décédée en odeur de sainteté. Ce fut le tombeau de cette admirable fille qui perpétuait par ses miracles la réputation qu’elle s’était faite par ses vertus que Boudon voulut visiter.

Son dessein était de participer aux grâces qui coulaient nuit et jour dans ce respectable sanctuaire et surtout d’y puiser cet amour de Jésus-Christ enfant qui avait été le caractère propre de cette humble et parfaite servante du Seigneur. Ses espérances ne furent point trompées. La rosée du ciel tomba sur lui en abondance et il en reçut assez pour en répandre sur les autres.

Vue des cellules du monastère carmélitain de Bethléem. Celui-ci fut construit
sur les instructions de sainte Maryam de Jésus Crucifié, ocd., à la demande
du Seigneur et de la Vierge Marie.
Les Carmélites, formées par les ouvrages de leur sainte fondatrice au plus sublime langage de la charité, furent extrêmement édifiées de la beauté et de l’élévation de ses sentiments, et il rapporta de chez elles avec un redoublement de tendresse pour les sacrés Cœurs de Jésus et de Marie, une dévotion incomparable pour l’époux vierge de la plus pure Vierge qui ait jamais été, dévotion qu’il a depuis étendue autant qu’il a pu comme nous le dirons dans la suite.


lundi 16 juillet 2018

Notre Dame du Mont Carmel

Détails d'une icône moderne en l'honneur de Notre Dame de Palestine,
patronne principale du Patriarcat latin de Jérusalem

Du vénérable abbé Henri Marie Boudon, « Le triomphe de la Croix », partie II

La haine qu’en marquaient ces esprits malins faisait assez connaître combien cette dévotion est agréable à Notre Seigneur et à son immaculée Mère.
L’une de leurs plus ordinaires insolences à l’égard de ceux qui venaient aux exorcismes était de rompre les chapelets et, quoique ensuite ils fussent contraints de réparer leur impiété, ils ne pouvaient contenir leur rage. Je suis témoin oculaire de la même chose arrivée en ma présence.

Ceux qui blâment les instruments de piété comme le chapelet, le scapulaire de Notre Dame du mont Carmel et les autres choses qui servent à la dévotion peuvent voir ce qu’ils font (NB les démons). Nous avons écrit des privilèges du scapulaire de Notre Dame dans le traité que nous donnons au public intitulé « Avis catholiques touchant la véritable dévotion de la sacrée Vierge » où nous apportons les raisons qui en montrent la vérité, qui en éclaircissent les difficultés, les approbations authentiques des prélats et les bulles des Souverains Pontifes.


samedi 14 juillet 2018

Prier seul ou à l'église ?

Quand vous priez, dites : "Notre Père...", enluminure

De Saint Jean Chrysostome

Ils disent : "Nous pouvons prier à la maison."
Tu te trompes toi-même ô homme ! Bien sûr, on peut prier à la maison. Mais il est impossible d'y prier comme à l'église, où une telle multitude de cœurs est élevée vers Dieu, fusionnant en un seul cri unanime.

Tu ne seras pas aussi vite entendu en priant le maître par toi-même, comme en le faisant ensemble avec tes frères, car ici dans l'église il y a quelque chose de supérieur à ta chambre : un accord, une unanimité, un lien d'amour, et, enfin, ici sont les  prières des prêtres.

Prier en communion avec les apprentis saints de la
terre et tous les saints du Ciel.
Les prêtres se tiennent alors devant nous, de sorte que les prières du peuple, qui sont faibles, soient unies à leurs prières plus puissantes et avec elles montent au ciel. L'apôtre Pierre a été libéré de prison, grâce aux prières communes  offertes pour lui .... Si la prière de l'Église a été si bénéfique pour l'Apôtre Pierre et a délivré  de la prison un tel pilier de la foi, pourquoi, dis-moi, dédaignes-tu son pouvoir et quel genre de justification peux-tu avoir pour cela ?

Dieu Lui-même exauce, Lui qui a dit qu'une multitude des gens qui le prient avec ferveur le poussent à la miséricorde. Il  a dit au Prophète Jonas: "N'aurai-je pas pitié de Ninive, la grande ville, où habitent plus de 120 000 personnes ?"
Il n'a pas dit cela simplement pour mentionner la multitude de personnes, mais pour que tu reconnaisses que la prière ensemble a une grande puissance.


vendredi 13 juillet 2018

Saint Henri, saint Patron terrestre du vénérable abbé Henri Marie Boudon

Couronne de Saint Henri II

Bonne fête Monsieur Boudon !

Sur la terre, votre grand saint Patron a veillé sur vous et vous a guidé, ainsi que votre bon Ange gardien.

Maintenant dans la gloire du Ciel avec lui, ne nous oubliez pas.
Intercédez pour nous.
Priez pour les diacres, les Prêtres, l'Evêque de votre diocèse de la terre.
Priez et intercédez pour le peuple de Dieu du diocèse d'Evreux.

Que tous soient des Saints qui rendent gloire à Dieu et témoignent de la bonté infinie de notre Dieu.

Saint Henri II, Empereur d'Allemagne (972-1024)

Saint Henri, surnommé le Pieux, appartenait à la famille impériale des Othons d'Allemagne, qui joua un si grand rôle au moyen âge. Touché d'une grâce spéciale de Dieu, il fit, jeune encore, un acte de hardiesse que lui eût dissuadé la prudence humaine, en promettant à Dieu de ne s'attacher qu'à Lui et en Lui vouant la continence perpétuelle. Héritier du royaume de Bavière par la mort de son père, il se vit obligé de prendre une épouse, pour ne pas s'exposer à la révolte de son royaume; le choix du peuple et le sien se porta sur la noble Cunégonde, digne en tous points de cet honneur. Elle avait fait, dès son adolescence, le même vœu que son mari.

Saint Henri et sainte Cunégonde
Henri, devenu plus tard empereur d'Allemagne, justifia la haute idée qu'on avait conçue de lui par la sagesse de son gouvernement ainsi que par la pratique de toutes les vertus qui font les grands rois, les héros et les Saints. Il s'appliquait à bien connaître toute l'étendue de ses devoirs, pour les remplir fidèlement, il priait, méditait la loi divine, remédiait aux abus et aux désordres, prévenait les injustices et protégeait le peuple contre les excès de pouvoirs et ne passait dans aucun lieu sans assister les pauvres par d'abondantes aumônes. Il regardait comme ses meilleurs amis ceux qui le reprenaient librement de ses fautes, et s'empressait de réparer les torts qu'il croyait avoir causés.

Cependant son âme si élevée gémissait sous le poids du fardeau de la dignité royale. Un jour, comme il visitait le cloître de Vannes, il s'écria: "C'est ici le lieu de mon repos; voilà la demeure que j'ai choisie!" Et il demanda à l'abbé de le recevoir sur-le-champ. Le religieux lui répondit qu'il était plus utile sur le trône que dans un couvent; mais, sur les instances du prince, l'abbé se servit d'un moyen terme:

"Voulez-vous, lui dit-il, pratiquer l'obéissance jusqu'à la mort?
– Je le veux, répondit Henri.

– Et moi, dit l'abbé, je vous reçois au nombre de mes religieux; j'accepte la responsabilité de votre salut, si vous voulez m'obéir.
Je vous obéirai.

– Eh bien! Je vous commande, au nom de l'obéissance, de reprendre le gouvernement de votre empire et de travailler plus que jamais à la gloire de Dieu et au salut de vos sujets." Henri se soumit en gémissant.

Sa carrière devait être, du reste, bientôt achevée. Près de mourir, prenant la main de Cunégonde, il dit à sa famille présente :
"Vous m'aviez confié cette vierge, je la rends vierge au Seigneur et à vous."

Abbé L. Jaud, Vie des Saints pour tous les jours de l'année, Tours, Mame, 1950.




mercredi 11 juillet 2018

Ce qui est valable pour un moine est valable pour tout hommes. Prions sans cesse !

Prions sans cesse. Dans ce cœur à cœur avec le Seigneur, l'Amour infini de notre Dieu se donne à nous.
De l’Archimandrite Basile d’Iviron, "Le coup de foudre du Feu éternel"

Sainte Mère Térésa de Calcutta en prière
Il y a un temps où le moine est aux offices ecclésiaux, et il y a un temps où il est dans sa propre cellule, où il dit sa prière personnelle - la Prière de Jésus - et il étudie.

Et il y a un temps pour son travail physique, pour le service - que ça soit de l’artisanat ou n’importe quel autre service qu’il offre au monastère. 

Lorsqu’il acquiert de la maturité spirituelle, alors il reconnaît sa propre faiblesse et l’ineffable amour de Dieu, il en devient apaisé, et tout va de soi. Tout devient prière. Et dès lors, il ne prie plus seulement lorsqu’il est à l’église, mais sa vie toute entière devient une prière.


lundi 9 juillet 2018

Les vacances, un temps de repos et de recréation


« Vie de Boudon », livre III

Il y est donc avec une Providence qui accable de ses bienfaits les faibles créatures ;
qui étend ses ailes sur elles comme un aigle sur ses petits ;
qui les charge sur ses épaules ;
qui les porte dans son sein comme une tendre mère ;
qui tient leur nom écrit dans ses mains et qui proteste qu’elle ne les oubliera jamais ;
qu’elle veille à leur garde avec des soins admirables et que, chez elle, le dernier de leurs cheveux est en ligne de compte.

Quel moyen après cela de ne pas mettre toutes ses espérances dans un Dieu si puissant, si bon, si libéral, et de ne s’y pas reposer avec un parfaite tranquillité ?



vendredi 6 juillet 2018

Sainte Maria Goretti, vierge et martyre de la pureté


Extraits du message du pape saint Jean-Paul II à l’évêque d’Albano à l’occasion du centenaire de la mort de Sainte Maria Goretti

A mon Vénéré frère Mgr Agostino VALLINI, Evêque d’Albano

Il y a cent ans, le 6 juillet 1902, à l’hôpital de Nettuno, mourait Maria Goretti, sauvagement poignardée le jour précédent dans le petit village de Le Ferriere, dans l’Agro Pontino. En raison de son histoire spirituelle, de la force de sa foi, de sa capacité à pardonner son bourreau, elle figure parmi les saintes les plus aimées du XXème siècle. […]

Sainte Maria Goretti fut une jeune fille à laquelle l’Esprit de Dieu accorda le courage de rester fidèle à la vocation chrétienne, jusqu’au sacrifice suprême de la vie. Son jeune âge, le manque d’instruction scolaire et la pauvreté du milieu dans lequel elle vivait n’empêchèrent pas à la grâce de manifester ses prodiges en elle. […]

Maria Goretti, née à Corinaldo, dans les Marches, le 16 octobre 1890, dut très tôt prendre la route de l’émigration avec sa famille, arrivant, après plusieurs étapes, à Le Ferriere di Conca, dans l’Agro Pontino. Malgré les problèmes liés à la pauvreté, qui ne lui permirent pas d’aller à l’école, la petite Marie vivait dans un milieu familial serein et uni, animé par la foi chrétienne, où les enfants se sentaient accueillis comme un don et étaient éduqués par  leurs  parents  au respect d’eux-mêmes et des autres, ainsi qu’au sens du devoir accompli par amour de Dieu. Cela permit à la petite fille de grandir de façon sereine en nourrissant en elle une foi simple, mais profonde. L’Eglise a toujours reconnu à la famille le rôle primordial et fondamental de lieu de sanctification pour ceux qui en font partie, à commencer par les enfants.

Dans l’homélie pour sa canonisation, le Pape Pie XII, de vénérée mémoire, indiqua Maria Goretti comme "la petite et douce martyre de la pureté" (cf. Discours et radio-messages, XII [1950-1951], 121), car malgré la menace de mort, elle ne manqua pas au commandement de Dieu.

Quel exemple lumineux pour la jeunesse! La mentalité privée d’engagements, qui envahit une grande partie de la société et de la culture de notre temps, a parfois du mal à comprendre la beauté et la valeur de la chasteté. Il ressort du comportement de cette jeune sainte une perception élevée et noble de sa propre dignité et de celle d’autrui, qui se reflétait dans les choix quotidiens, en leur conférant pleinement leur sens humain. N’y a-t-il pas en tout cela une leçon d’une grande actualité? Face à une culture qui accorde trop d’importance à l’aspect physique de la relation entre homme et femme, l’Eglise continue à défendre et à promouvoir la valeur de la sexualité comme un élément qui touche chaque aspect de la personne et qui doit donc être vécu selon une attitude intérieure de liberté et de respect réciproque, à la lumière du dessein originel de Dieu. Dans cette perspective, la personne se découvre être à la fois la destinataire d’un don et appelée à devenir, à son tour, un don pour l’autre. […]

Il est indéniable que l’unité et la stabilité de la famille humaine doivent aujourd’hui faire face à de nombreuses menaces. Mais, heureusement, à côté de celles-ci, on constate une conscience renouvelée des droits des enfants à être élevés dans l’amour, protégés de tous les types de dangers et formés de façon à pouvoir, à leur tour, affronter la vie avec force et confiance.

La sainte Famille, modèle de toutes les familles chrétiennes
Dans le témoignage héroïque de la sainte de Le Ferriere, le pardon offert à l’assassin et le désir de pouvoir le retrouver, un jour, au paradis est également digne d’une attention particulière. Il s’agit d’un message spirituel et social d’une importance extraordinaire pour notre temps.

[…] Puisse l’humanité avancer de façon décidée sur la voie de la miséricorde et du pardon! L’assassin de Maria Goretti reconnut la faute commise, il demanda pardon à Dieu et à la famille de la martyre, il expia avec conviction son crime et garda pendant toute sa vie cette disposition d’esprit. La mère de la sainte, pour sa part, lui offrit sans réticence le pardon de la famille, dans la salle du tribunal où se tint le procès. Nous ne savons pas si ce fut la mère qui enseigna le pardon à sa fille ou le pardon offert par la martyre sur son lit de mort qui détermina le comportement de sa mère. Il est toutefois certain que l’esprit de pardon animait les relations au sein de toute la famille Goretti, et c’est pourquoi il put s’exprimer avec tant de spontanéité chez la martyre et sa mère.

Ceux qui connaissaient la petite Maria, dirent le jour de ses funérailles:  "Une sainte est morte!". Son culte s’est diffusé sur tous les continents, suscitant partout l’admiration et la soif de Dieu. […]

Je montre l’exemple de cette sainte en particulier aux jeunes, qui sont l’espérance de l’Eglise et de l’humanité. A la veille, désormais, de la XVIIème Journée mondiale de la Jeunesse, je désire leur rappeler ce que j’ai écrit dans le Message qui leur était adressé en préparation à cet événement ecclésial tant attendu:  « Au plus fort de la nuit, on peut se sentir apeuré et peu sûr, et l’on attend alors avec impatience l’arrivée de la lumière de l’aurore. Chers jeunes, il vous appartient d’être les sentinelles du matin (cf. Is 21, 11-12) qui annoncent l’arrivée du soleil qui est le Christ ressuscité!" (n. 3). » […]

Du Vatican, le 6 juillet 2002


mercredi 4 juillet 2018

"Mais priez, mes enfants ! Mon Fils se laisse toucher." (Notre Dame, à Pontmain)

Saint Josémaria Escriva et le bienheureux Alvaro del Portillo, fondateurs de l'Opus Dei

De Saint Josémaria Escriva, Amis de Dieu, nn. 253-255

Dans ta prière, je te conseille d’intervenir dans les scènes de l'Evangile, comme un personnage de plus.

Représente-toi d'abord la scène ou le mystère qui te servira à te recueillir et à méditer. Ensuite mets à contribution ton intelligence pour contempler un trait de la vie du Maître : son Cœur attendri, son humilité, sa pureté, son accomplissement de la Volonté du Père. Puis raconte-Lui ce qui t'arrive d'ordinaire dans ce domaine, ce qui se passe chez toi, en ce moment. Demeure attentif. Il voudra peut-être t'indiquer quelque chose : et c'est alors que viendront les motions intérieures, les découvertes, les reproches.

Il y a mille façons de prier. Les enfants de Dieu n'ont pas besoin d'une méthode, toute faite et conventionnelle, pour s'adresser à leur Père. L'amour est inventif, ingénieux ; si nous aimons, nous saurons découvrir des chemins personnels, intimes, qui nous mènent au dialogue continuel avec le Seigneur. (…)

Et si nous faiblissons, recourons à l'amour de Sainte Marie, Maîtresse de prière et à saint Joseph, notre Père et Seigneur que nous vénérons tant, car il est celui qui, en ce monde, a été le plus proche de la Mère de Dieu et — après Sainte Marie — de son Divin Fils. Tous les deux présenteront à Jésus notre faiblesse, pour qu'Il la transforme en force.

Sillon, n.453

Un catholique sans prière ?... C'est comme un soldat sans armes.



dimanche 1 juillet 2018

Solennité du Précieux Sang du Sauveur


Du Pape Saint Clément de Rome, Lettre aux Corinthiens, nn. 7-9

Ecce Homo, par Jan Provoost
Fixons nos regards sur le sang du Christ, et comprenons combien il a de valeur pour son Père, puisque, répandu pour notre salut, il a procuré au monde entier la grâce de la conversion. Parcourons toutes les générations et nous apprendrons que, de génération en génération, le Maître « a offert la possibilité de se convertir » (Si 17,24) à tous ceux qui voulaient se retourner vers lui. Noé a prêché la conversion, et ceux qui l’ont écouté ont été sauvés. Jonas a annoncé aux Ninivites la destruction qui les menaçait : ils se sont repentis de leurs péchés, ils ont apaisé Dieu par leurs supplications et ils ont obtenu le salut, bien qu’étrangers à Dieu.

Les ministres de la grâce de Dieu, sous l’inspiration de l’Esprit Saint, ont parlé de la conversion. Le Maître de l’univers lui-même en a parlé avec serment : « Aussi vrai que je suis vivant, parole du Seigneur, je ne veux pas la mort du pécheur, mais sa conversion » (Ez 18,23). Et il ajoute cette sentence pleine de bonté : « Convertissez-vous, maison d’Israël, de votre iniquité. Dis aux fils de mon peuple : Vos péchés monteraient-ils de la terre jusqu’au ciel, seraient-ils plus rouges que l’écarlate et plus noirs qu’un vêtement de deuil, si vous vous retournez vers moi de tout votre cœur et me dites : ‘Père !’ je vous écouterai comme un peuple saint » (cf Is 1,16-20; Ne 9,1)~

Voilà ce qu’il a fixé par sa volonté toute-puissante, parce qu’il veut faire participer tous ceux qu’il aime à la conversion. C’est pourquoi nous devons obéir à sa magnifique et glorieuse volonté. Implorons humblement sa miséricorde et sa bonté, prosternons-nous, tournons-nous vers sa compassion en abandonnant les préoccupations frivoles, la discorde et la jalousie qui conduisent à la mort.

La mise au tombeau