Vue de la Cathédrale Notre-Dame d'Evreux dont M. Boudon était chanoine
« Vie nouvelle de
Henri-Marie Boudon », par Mgr. Matthieu, Archevêque de BesançonChanoine en aumusse
Depuis cette époque jusqu’aux temps désastreux qui semblaient avoir anéanti dans les cœurs jusqu’aux traces de toute pensée édifiante et de tout pieux souvenir, on continua de révérer à Evreux la mémoire de Boudon et ses livres y furent recherchés avec empressement parmi les personnes d’une piété tendre et solide.
Les tristes jours de la révolution firent déserter sa tombe en même temps qu’ils souillèrent les autels près desquels il reposait mais ses restes ne furent point profanés et son cœur était resté dans la muraille de l’ancienne chapelle du séminaire, convertie depuis en tribunal criminel, sans que personne songeât à ce vénérable dépôt.
Ce fut alors que Mgr. Bourlier, que la Providence avait appelé à l’évêché d’Evreux pour y réparer les maux de l’Eglise désolée, résolut de le faire enlever d’un endroit où il ne pouvait convenablement rester pour être replacé, suivant l’honneur et le respect qui lui étaient dus. En conséquence il donna commission à M. de Narbonne, grand vicaire et archidiacre de la cathédrale d’Evreux, et à deux autres chanoines de la même église, d’aller reconnaître si le cœur de Boudon existait toujours au lieu où il avait été placé d’abord. Ces MM. ayant attesté que l’épitaphe qui le recouvrait n’avait subi aucune altération ni dérangement pendant la révolution, et que l’urne de plomb qu’ils avaient trouvée derrière renfermait sans aucun doute le cœur du serviteur de Dieu, Mgr l’évêque d’Evreux ordonna, le 6 juillet 1812, que la boîte et l’inscription qui la recouvrait seraient placées convenablement et le plus près que faire se pourrait de la chapelle où reposait le corps de Boudon.
Chapelle Notre-Dame des Anges, Cathédrale d'Evreux, où repose le corps de notre vénérable ami céleste |
Mgr du Chatelier, maintenant évêque d’Evreux, jaloux d’encourager tout ce qui peut soutenir la piété dans sa ville épiscopale, accorde aux associés de la confrérie des saints Anges qui est fort nombreuse la même protection que lui avait accordée Mgr Bourlier.
Les mardis et vendredis de chaque semaine, on dit dans la chapelle où repose le corps de Boudon, près du pilier où est placé son cœur, une messe en l’honneur des saints Anges et pour le repos de l’âme des associés défunts. La fête et l’octave des saints Anges s’y célèbre avec beaucoup de solennité ; le Saint-Sacrement y réside toute l’année ; un grand nombre de personnes pieuses y reçoivent fréquemment les sacrements et s’y rendent journellement pour prier.
On
doit croire qu’elles n’y oublient pas le serviteur de Dieu ; nous en connaissons plusieurs qui ne l’ont
point invoqué en vain dans leurs incertitudes et dans leurs peines. Mais du
moins son âme sainte doit être réjouie
de voir du séjour de la gloire que sa pieuse institution s’est soutenue au
milieu des tristes agitations qui ont bouleversé tant d’autres œuvres et qu’elle attire encore à Dieu dans ce
sanctuaire, ainsi qu’aux anges qui entourent son trône, de fervents et
respectueux hommages.
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