Nous célébrons aujourd'hui le grand saint Joseph, époux de la divine Marie, Mère de Dieu et de l'Eglise, père adoptif de Notre divin Seigneur. Nous devons au bienheureux Pape Jean XXIII d'avoir la mention au Canon romain du plus grand saint après Notre Dame, et au Pontife actuel, Sa Sainteté le Pape François Ier dans les autres prières eucharistiques.
Dans les litanies en son honneur, il porte le titre de "Terreur des démons".
Par sa pureté, sa chasteté, son désintéressement de lui-même, sa douceur et son obéissance amoureuse aux commandements de Dieu, il est l'antithèse de Satan. Prions-le souvent en ces temps d'épreuves où tout semble aller vers plus de folie, de misère, de perversion et de péché.
Grand Saint Joseph, saint époux de Marie,
père sur la terre de Notre Seigneur Jésus-Christ,
doux et humble de cœur, Terreur des démons, modèle des saints :
Priez pour nous !
Le mariage de Marie et de Joseph, vitrail. |
« D’où lui vient cette
sagesse ? » : la question porte sur l’origine de la parole
que Jésus prononce, particulièrement sans doute les paraboles du bon grain et
de l’ivraie, du grain de sénevé et du levain dans la pâte, qu’il vient de
proposer à son auditoire.
La question même prouve que ceux qui parlent ainsi n’ont pas compris le
sens de ces paraboles, qui mettent l’accent sur l’efficacité de la semence,
quelle que soit sa taille de départ, ou de la levure, dont le rendement est
assuré. Dès que la Parole — qui est
Jésus — prend contact avec la terre du monde, elle ne peut pas ne pas en faire
germer et grandir le nouveau peuple de Dieu. L’ivraie — les forces du mal — ont
beau faire, elles n’empêcheront pas l’œuvre de Dieu de s’accomplir en son temps :
« De même que la pluie et la neige descendent des cieux et n’y retournent pas sans avoir arrosé la terre, sans l’avoir fécondée et l’avoir fait germer pour fournir la semence au semeur et le pain à manger, ainsi en est-il de la parole qui sort de ma bouche, elle ne revient pas vers moi sans effet, sans avoir accompli ce que j’ai voulu et réalisé l’objet de sa mission » (Is 55,10-11).
La sagesse dont témoigne Jésus lui vient d’en-haut, d’auprès du
Père ; bien plus, il est cette Sagesse incréée, cachée depuis toujours en
Dieu, et qui nous est révélée à la plénitude des temps où nous sommes.
Il est le grain de blé tombé en terre, qui donne du fruit en abondance. Car
pour se révéler à nous, il fallait que le Verbe-Sagesse prenne chair de notre
chair, qu’il s’incarne, plante sa tente parmi nous, afin de s’adresser à nous
dans un langage que nous puissions comprendre. Jésus est la Sagesse divine qui ensemence notre terre ; le germe
qui rend féconde la création devenue stérile par le péché. Et ce germe divin
est tombé dans la bonne terre du sein de la Vierge Marie. C’est là qu’a pu
pousser l’Arbre de vie afin qu’il donne son fruit en temps voulu.
Or ce jardin
clos, cette terre d’Éden préservé du péché des origines, était confié à Saint
Joseph par Dieu lui-même :
« Joseph, fils de David, ne crains pas de prendre chez toi Marie, ta femme : car ce qui a été engendré en elle vient de l’Esprit Saint ; elle enfantera un fils, et tu l’appelleras du nom de Jésus : car c’est lui qui sauvera son peuple de ses péchés. » (Mt 1,20) De même que le premier Adam est placé dans le Jardin : « Dieu prit l’homme et l’établit dans le jardin d’Éden pour le cultiver et le garder. » (Gn 2,15)
La sainte Famille de Nazareth. |
De même que tout ce qui pousse dans un verger appartient à son
propriétaire, de même, en raison de ce
saint mariage, Marie appartient bien réellement à Joseph de même que l’Enfant
qu’elle porte en elle. Les habitants de Nazareth ne se trompent donc pas en
affirmant que Jésus est le « fils du charpentier », même si celui-ci
n’en est pas le géniteur.
Comme le dit Saint Bernardin de Sienne :
« c’est une loi générale dans la communication des grâces particulières à une créature raisonnable : lorsque la bonté divine choisit quelqu’un pour une grâce singulière ou pour un état sublime, elle lui donne tous les charismes nécessaires à sa personne ainsi qu’à sa fonction, et qui augmentent fortement sa beauté spirituelle. »
Il est donc
clair que Joseph a été gratifié de tous les dons dont il avait besoin pour
s’acquitter de son ministère aux côtés de Marie et de Jésus. Or Marie
disait à Sainte Faustine :
« Je désire que tu t’exerces dans la pratique des trois vertus qui me sont les plus chères : la première c’est l’humilité, l’humilité et encore l’humilité ; la seconde c’est la pureté ; et la troisième, c’est l’amour de Dieu. »
Nul doute que
Saint Joseph a parfaitement vécu ces trois vertus qui sont les plus chères à la
Vierge Marie son Épouse.
1. L’humilité de
Saint Joseph est sans doute sa plus grande gloire.
L’Évangile nous dit qu’il était « juste » devant Dieu, c’est-à-dire ajusté à Dieu, se tenant
devant lui comme une créature devant son Créateur, comme un fils devant son
Père. Comment aurait-il pu exercer le ministère de paternité envers le Fils de
Dieu, s’il n’avait pas été lui-même fils de ce Père des cieux ?
Le songe de Joseph. |
« Lève-toi, prends avec toi l’enfant et sa mère, et fuis en Égypte et restes-y jusqu’à ce que je te dise. Car Hérode va rechercher l’enfant pour le faire périr. Il se leva, prit avec lui l’enfant et sa mère, de nuit, et se retira en Égypte » ; « Lève-toi, prends avec toi l’enfant et sa mère, et mets-toi en route pour la terre d’Israël ; car ils sont morts, ceux qui en voulaient à la vie de l’enfant. Il se leva, prit avec lui l’enfant et sa mère, et rentra dans la terre d’Israël. »
2. La seconde
vertu si chère à Marie est la pureté : qui mieux que Saint Joseph, l’époux
virginal de Marie, a vécu la vertu de chasteté ? Le mariage de Marie et de
Joseph était un vrai mariage, c’est-à-dire que chacun des époux disposait du
corps de son conjoint. Mais chacun des époux a renoncé par obéissance au
dessein de Dieu, à exercer ce droit de disposer du corps de l’autre.
La chasteté de ce mariage ne signifie donc pas une réserve dans le don
réciproque, mais est l’expression de l’obéissance à Dieu et du respect mutuel
de la vocation particulière de l’autre ; autrement dit, il ne s’agit pas
d’une limitation dans l’expression de l’amour, mais au contraire l’expression
d’un plus grand amour. De même que nous proposions de rapprocher la foi et
l’humilité de Saint Joseph, nous pouvons
parler d’une espérance chaste ou d’une chasteté au service de l’espérance.
C’est en effet pour hâter la venue du Royaume espéré que Marie et Joseph
renonce à procréer selon la nature, afin de demeurer disponible pour l’action
de l’Esprit au cœur de notre humanité. Leur réserve n’est pas un refus d’agir,
mais l’accueil de l’action d’un plus Grand, du Tout-Puissant, qui engendre dans
le sein de la Vierge, le premier né du monde nouveau.
3. Quant à la
troisième vertu si chère à la Vierge Marie, l’amour de Dieu, comment douter que
Joseph en fut comblé, lui dont toute la vie n’est qu’une constante réponse
d’amour à ce Dieu à qui, avec Marie, il s’est totalement consacré.
Cet amour de Dieu n’est d’ailleurs qu’une autre parole pour dire la
charité, vertu théologale, qui brûlait au cœur de Joseph, bien sûr comme une
grâce découlant anticipativement de la croix de son Fils, mais dont il devait
être gratifié en vue de ce ministère de paternité.
C’est parce
qu’il aimait parfaitement le Père des cieux, que son cœur était en communion
intime avec le sien, au point de ne pas faire obstacle à l’amour divin pour le
Fils unique. Sans rien enlever à la typologie paulinienne qui présente Jésus comme
le nouvel Adam, auquel nous sommes unis par la grâce comme nous étions unis au
premier Adam par le péché, il est légitime
de comparer Marie et Joseph comme le nouveau couple primordial de la nouvelle
humanité, enfantée à la croix.
La mort de saint Joseph, entre les bras de son épouse, Marie, immaculée, et de son Fils bien-aimé, le Christ Sauveur. |
L’humble demeure de la Sainte Famille demeure jusqu’à la fin des temps,
l’école ou l’on apprend à devenir fils et filles de Dieu à l’image de Jésus,
qui voulut y passer la plus grande partie de sa vie terrestre. La spiritualité
de Nazareth semble d’ailleurs particulièrement réservée pour notre temps, si
l’on en croit le message de deux des saintes les plus populaires de notre
époque : Sainte Thérèse de Lisieux et Sainte Faustine, qui toutes deux
passèrent leur vie religieuse à l’ombre de la Sainte Famille. Sans oublier le
Père Charles de Foucault, cet autre grand prophète de notre temps.
Que Saint
Joseph nous aide à entrer dans une foi humble et confiante, qui
s’incarne dans une obéissance à la Parole de Dieu telle qu’elle nous parvient
par les Écritures, l’Église et les événements de notre vie, dans la certitude
que tous les cheveux de notre tête sont comptés, et que rien ne nous arrive
dont Dieu ne peut tirer un plus grand bien.
Qu’il nous
aide à entrer dans une chaste espérance, vivant dans la pureté du cœur et du
corps selon notre état de vie respectif, dans le souci de hâter la venue
du Royaume en nous conformant en toutes choses à la volonté de Dieu pour ne pas
faire obstacle à son dessein de salut.
Et qu’il nous fasse grandir dans une charité de plus en plus ardente, pour Dieu et pour nos frères, afin que nous puissions lui plaire en toutes choses et consoler son Cœur si meurtris par l’indifférence de ses enfants.
Et qu’il nous fasse grandir dans une charité de plus en plus ardente, pour Dieu et pour nos frères, afin que nous puissions lui plaire en toutes choses et consoler son Cœur si meurtris par l’indifférence de ses enfants.
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