mardi 23 mars 2021

Contre les tentations


Du vénérable abbé Henri Marie Boudon, « Le triomphe de la Croix », partie I, chap. 9

Elle eut donc recours à ces armes spirituelles : l’oraison, aux pénitences, à la fréquentation des saints sacrements et à l’asile commun et ordinaire de tous les Chrétiens : la très pure et très sainte Vierge qui a brisé la tête du serpent infernal et qui, tous les jours, réduit à rien toutes ses embûches et tous ses efforts.

Elle versait des torrents de larmes pour éteindre les feux qui l’embrasaient.

Elle passait une grande partie des jours et des nuits en oraison et même, elle était résolue si elle l’eût pu faire, non seulement de passer presque tout le jour dans l’une de ses chapelles dans l’exercice de la prière, mais encore d’y coucher. L’on a écrit qu’elle était un parfait modèle des personnes les plus pénitentes, elle qui avait toujours vécu dans l’innocence et, de vrai, elle châtiait son corps par des austérités incroyables.

Elle s’humiliait étrangement, elle disait qu’elle était bien étonnée de ce qu’elle osait regarder le ciel après tant de honteuses pensées qui lui passaient par l’esprit et qu’elle devait se cacher au centre de la terre.

Elle se confessait et communiait tous les jours.

Elle s’adressait avec confiance aux saints pour en implorer les secours mais spécialement à saint François.

Mais comme nous venons de le dire, sa grande confiance était aux puissantes intercessions de la glorieuse Mère de Dieu, sachant bien et c’est une vérité bien douce et bien consolante que jamais personne n’a eu recours à sa miséricordieuse bonté qui en ait été délaissée.

O puissante, ô douce, ô miséricordieuse Mère des Chrétiens et très digne Mère de Dieu, qu’il fait bon vivre sous votre protection maternelle et qu’il fait bon d’y mourir. C’est à vos pieds, ô ma bonne Dame, ô ma chère Maîtresse, ô ma fidèle Avocate, ô ma douce et très fidèle Mère, que je veux avec le secours de la grâce de votre bien-aimé, passer le reste de ma vie ; c’est à vos pieds que je désire la finir pour ne cesser jamais de vous aimer et de publier vos louanges et vos miséricordes durant toute l’éternité.

La très puissante Vierge était donc le refuge d’Elisabeth ; parmi tous ses combats elle renouvelait en sa présence son vœu de chasteté, elle protestait de ne vouloir avoir de l’amour que pour l’adorable Jésus, elle désavouait toutes ses tentations, elle protestait qu’elle aimait mieux être en horreur à tout le monde que de commettre un seul péché et être possédée jusqu’au jour du jugement de tous les malins esprits dans le corps que d’offenser Dieu une seule fois ; elle le désirait beaucoup, elle demandait instamment cette grâce à Dieu et elle s écriait : N’importe qu’il m’arrive ce qu’il pourra pourvu que je ne me rende point désagréable à Dieu !

C’est de cette manière qu’elle a triomphé glorieusement de tout l’enfer et de ses suppôts.

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