mercredi 29 septembre 2021

Solennité de Saint Michel et des neufs Chœurs des Esprits bienheureux

 

Hymne Acathiste au Saint Archange Michel 

Kondakion 7 Le Maître de tous désirant nous montrer* Que le sort des enfants des hommes n’est pas accidentel* Mais qu’il est toujours dans Sa dextre* Te donna à nous comme aide et protecteur du royaume de la terre* Afin que tu puisses préparer les tribus et les nations pour l’éternel Royaume de Dieu* C’est pourquoi conscients de ton grand ministère pour le salut de l’homme* Nous nous exclamons avec reconnaissance vers Dieu : Alléluia !

Ikos 7 Le Maître et Créateur de toutes merveilles* Nous montra par toi un nouveau miracle sur terre* O suprême archistratège quand tu sauvas le temple à toi dédié* De l’inondation par les eaux du fleuve* Ordonnant aux flots du torrent de s’engouffrer dans la terre* Voyant cela le bienheureux Archippe et ses fils spirituels s’exclamèrent avec gratitude vers toi :

Réjouis-toi, Enceinte imprenable des saints temples de Dieu

Réjouis-toi, Barrière infranchissable pour les ennemis de la foi chrétienne

Réjouis-toi, Par qui les éléments de soumettent

Réjouis-toi, Par qui échouent tous les complots du Malin

Réjouis-toi, Qui apportas la joie aux fidèles depuis le Trône du Maître de tous

Réjouis-toi, Qui conduis les incroyants sur le sentier de la rectitude et de la vérité

Réjouis-toi avec les armées célestes, grand Archistratège Michel !

Kondakion 8 Habacuc eut l’expérience d’un étrange miracle de ta puissance* Quand sur un signe de Dieu* Tu le transportas vivement de Judée à Babylone* Afin qu’il puisse nourrir Daniel qui était emprisonné dans la fosse aux lions* C’est pourquoi nous émerveillant devant la manifestation de ta puissance* Il s’écria avec foi : Alléluia !

Ikos 8 Bien que tu te tiennes toujours en Haut devant le Trône du Roi de gloire ô saint Michel* Tu n’es pourtant pas éloigné de ceux qui sont ici bas* Combattant toujours contre les ennemis du salut de l’homme* C’est pourquoi tous ceux qui veulent atteindre la patrie céleste ardemment souhaitée* S’écrient ensemble vers toi :

Réjouis-toi, Chef du chant angélique trois fois saint

Réjouis-toi, Intercesseur et protecteur toujours prompt de ceux qui sont nés sur terre

Réjouis-toi, Bouclier des pieux fidèles dans les attaques du Malin

Réjouis-toi, Qui terrassas d’étrange manière le très orgueilleux Pharaon et les Egyptiens incrédules

Réjouis-toi, Qui guidas très glorieusement les Juifs fidèles dans le désert

Réjouis-toi, Par qui s’éteignirent les flammes de la fournaise de Babylone

Réjouis-toi avec les armées célestes, grand Archistratège Michel !

Kondakion 9 Tous les moines de la Sainte Montagne de l’Athos furent saisis d’un tremblement joyeux* Voyant que tu sauvais le jeune homme craignant Dieu* Qui avait été précipité dans les profondeurs de la mer* Une pierre attachée au col par les hommes impies et avaricieux* C’est pourquoi le monastère orné de ton nom qui le reçut* S’écrie avec reconnaissance vers Dieu : Alléluia !

Ikos 9 Les paroles des rhéteurs et les pensées des philosophes* Ne suffisent à conter ta puissance ô saint Michel* Et à dire comment en une nuit tu abattis cent quatre-vingt cinq mille guerriers de Sennacherib, roi de Syrie* Pour qu’il apprenne dorénavant à ne plus blasphémer le Nom du Seigneur* Et nous honorant ton zèle saint pour la gloire du vrai Dieu* Avec Joie nous nous écrions vers toi :

Réjouis-toi, Invincible archistratège des armées orthodoxes

Réjouis-toi, Crainte et ruine des forces des impies

Réjouis-toi, Qui plantes la foi juste et la révérence de Dieu

Réjouis-toi, Qui déracines les hérésies et les schismes nuisibles à l’âme

Réjouis-toi, Qui raffermis maintes fois les pieux Macchabée sur le champ de bataille

Réjouis-toi, Qui abattis dans le Temple même l’impie Héliodore, chef d’Antioche

Réjouis-toi avec les armées célestes, grand Archistratège Michel !

Kondakion 10 Sois une aide ferme pour nous qui voulons être sauvés* O suprême archistratège de Dieu* Nous délivrant et nous préservant des épreuves et des tentations* Et plus encore de nos malignes habitudes et de nos péchés malsains* Afin que grandissant en foi, espérance et amour de Dieu* Nous puissions nous écrier vers le Maître des Anges et des hommes : Alléluia !

Ikos 10 Tu es un rempart pour les croyants* Et une colonne de force dans nos batailles contre l’ennemi visible et invisible* O suprême archistratège de Dieu* C’est pourquoi délivrés par toi des rets des démons* Nous nous exclamons vers toi avec un cœur et des lèvres reconnaissantes :

Réjouis-toi, Adversaire invaincu des ennemis de la foi et des adversaires de la Sainte Eglise

Réjouis-toi, Infatigable compagnon des humbles prédicateurs de l’Evangile

Réjouis-toi, Qui illumines de la lumière de la foi du Christ ceux qui étaient assis dans les ténèbres de l’impiété

Réjouis-toi, Qui guides ceux qui sont devenus fous de la fausse sagesse au chemin de vérité et de repentir

Réjouis-toi, Justicier redoutable de ceux qui jurent en vain par le Nom de Dieu

Réjouis-toi, Qui punis comme l’éclair ceux qui follement se gaussent des mystères de la Sainte Foi

Réjouis-toi avec les armées célestes, grand Archistratège Michel !

Kondakion 11 Toute hymne est impuissante à rendre compte de la multitude de tes miracles* Que tu accomplis non seulement au ciel et sur terre* Mais même dans les ombres noires du monde inférieur* Où tu lias le Serpent de l’abîme* Avec les liens de la puissance du Seigneur* O suprême Archistratège de Dieu* Afin que ceux qui sont délivrés de sa malice* Puissent bénir le Maître du Ciel et de la terre en disant à pleine voix : Alléluia !

Ikos 11 O suprême Archistratège tu te montras vraiment* Comme le servant Porteur de lumière* De la Vérité et de la pureté de la révérence pour Dieu* Quand prévoyant les ruses de l’esprit des ténèbres* Tu lui interdis au Nom de Dieu* De révéler le corps caché de Moïse le chef défunt d’Israël* Afin qu’il ne fût pas adoré par les enfants sensuels d’Israël* C’est pourquoi honorant à présent ton assemblée radieuse nous nous écrions avec reconnaissance vers toi :

Réjouis-toi, Qui aux jours de l’Ancienne Alliance préservas la pureté de la Connaissance Divine parmi les Juifs

Réjouis-toi, Qui souventes fois déracinas l’ivraie de l’erreur dans les jours nouveaux de la Grâce

Réjouis-toi, Destructeur des oracles et des idoles des païens

Réjouis-toi, Qui affermis les ascètes chrétiens et ceux qui souffrent la passion

Réjouis-toi, Qui emplis les pusillanimes de la puissance de la Grâce de Dieu

Réjouis-toi, Qui revêts ceux qui sont faibles dans la chair de l’armure de la foi

Réjouis-toi avec les armées célestes, grand Archistratège Michel !

Kondakion 12 Demande pour nous à Dieu la grâce du Ciel* Nous qui chantons la gloire de ton nom très honoré ô saint Michel* Afin qu’abrités sous ton aide* Nous puissions vivre en toute piété et pureté* Jusques au temps où délivrés des liens de la chair par la mort* Nous puissions nous voir accorder de nous tenir* Devant le trône flamboyant du Roi de Gloire* Et de nous exclamer avec les chœurs angéliques : Alléluia !

Ikos 12 Chantant en hymnes les multiples miracles accomplis pour notre salut ô saint Michel* Nous supplions le Seigneur et Maître de tous* Que l’esprit de zèle pour la gloire de Dieu qui est tien* Ne tiédissse pas en nous qui crions vers toi :

Réjouis-toi, Qui en temps opportun places merveilleusement les fidèles serviteurs de Dieu au sommet du pouvoir

Réjouis-toi, Qui mets à bas les arrogants et ceux qui sont indignes des hauteurs de la puissance et de la gloire

Réjouis-toi, Qui au Jour Ultime rassembleras les élus des quatre coins de la terre

Réjouis-toi, Par qui sur un ordre de Dieu les pécheurs seront livrés comme l’ivraie au feu éternel

Réjouis-toi, Par qui Satan et ses anges seront jetés pour l’éternité dans le lac de Feu

Réjouis-toi, Avec qui les justes cohabiteront glorieusement dans les demeures du Père Céleste 

Réjouis-toi avec les armées célestes, grand Archistratège Michel !

Kondakion 13 O très prodigieux Prince des Archanges et des Anges* Pour ton merveilleux service dans le salut de l’humaine génération* Accepte la voix de la louange et de la reconnaissance que nous t’offrons à présent* Toi qui es empli de la puissance de Dieu* Protège-nous avec tes ailes immatérielles de tous les ennemis visibles et invisibles* Afin que nous puissions toujours clamer vers le Seigneur* Qui est glorifié en toi et Qui t’a glorifié : Alléluia ! Alléluia ! Alléluia !  (Ce kondakion est lu trois fois)

Ikos 1 Il conviendrait de te louer avec la langue des anges* O saint Michel toi le premier parmi les chœurs enflammés des anges* Mais jusques au temps où par toi* Nous apprendrons à discourir comme les incorporels* Ecoute de nos lèvres humaines mais néanmoins reconnaissantes ces louanges :

Réjouis-toi, Etoile du Monde première créée

Réjouis-toi, Lampe de vérité et de droiture qui brille comme l’or

Réjouis-toi, Premier parmi les chœurs angéliques à recevoir les rayons de la lumière incréée

Réjouis-toi, Prince des Anges et des Archanges

Réjouis-toi, en qui la gloire de la dextre du Créateur rayonne le plus 

Réjouis-toi, Ornement des assemblées de tous les incorporels

Réjouis-toi avec les armées célestes, grand Archistratège Michel !

Kondakion 1 Invincible chef d’élite des armées célestes et secours de l’humaine génération* Nous qui sommes délivrés par toi des épreuves* Nous t’offrons cette hymne de reconnaissance* Puisque tu te tiens devant le trône du Roi de Gloire* Libère-nous de toutes calamités* Afin que te louant nous puissions t’acclamer avec foi et amour en te disant :

Réjouis-toi avec les armées célestes, grand Archistratège Michel !




mardi 28 septembre 2021

Triduum en l'honneur de Saint Michel archange et des neuf Chœurs des Esprits bienheureux


Empressée soit la louange ; que notre chœur, du fond de l’âme, chante en présence des citoyens des cieux :

Agréée sera-t-elle et convenable, cette louange, si la pureté des âmes qui chantent est à l’unisson de la mélodie.

Que Michel soit célébré par tous ; que nul ne s’excommunie de la joie de ce jour :

Fortuné jour, où des saints Anges est rappelée la solennelle victoire !

L’ancien dragon est chassé, et son odieuse légion mise en fuite avec lui ;

Le troubleur est troublé à son tour, l’accusateur est précipité du sommet du ciel.

Sous l’égide de Michel, paix sur la terre, paix dans les cieux, allégresse et louange ;

Puissant et fort, il s’est levé pour le salut de tous, il sort triomphant du combat.

Banni des éternelles collines, le conseiller du crime parcours les airs, dressant ses pièges, dardant ses poisons ;

Mais les Anges qui nous gardent réduisent à néant ses embûches.

Leurs trois distinctes hiérarchies sans cesse contemplent Dieu et sans cesse le célèbrent en leurs chants ;

Ni cette contemplation, ni cette perpétuelle harmonie ne font tort à leur incessant ministère.

O combien admirable est dans la céleste cité la charité des neufs chœurs !

Ils nous aiment et ils nous défendent, comme destinés à remplir leurs vides.

Entre les hommes, diverse est la grâce ici-bas ; entre les justes, divers seront les ordres dans la

gloire au jour de la récompense.

Autre est la beauté du soleil, autre celle de la lune ; et les étoiles diffèrent en leur clarté : ainsi sera la résurrection.

Que le vieil homme se renouvelle, que terrestre il s’adapte à la pureté des habitants des cieux :

Il doit leur être égal un jour ; bien que non pleinement pur encore, qu’il envisage ce qui l’attend.

Pour mériter le secours de ces glorieux esprits, vénérons-les dévotement, multipliant envers eux nos hommages ;

Un culte sincère rend Dieu favorable et associe aux Anges.

Taisons-nous des secrets du ciel, en haut cependant élevons et nos mains et nos âmes purifiées :

Ainsi daigne l’auguste sénat voir en nous ses cohéritiers ; ainsi puisse la divine grâce être célébrée par le concert de l’angélique et de l’humaine nature.

Au Chef soit la gloire, aux membres l’harmonie ! Amen.


lundi 27 septembre 2021

Triduum en l'honneur de Saint Michel archange et des neuf Chœurs des Esprits bienheureux


Prière de Saint Sophrone de Jérusalem

Ô Saint Michel, Prince trois fois Saint de la milice sacrée, chargé par Dieu d'organiser et conduire les phalanges angéliques, très digne de tout culte, de toute louange et de tout éloge : éclairez mes sens intérieurs, fortifiez mon pauvre cœur agité par les tempêtes de cette vie, élevez vers les hauteurs de la céleste Sagesse mon esprit, incliné vers les choses de la terre ; affermissez mes pas chancelants et ne permettez pas que j'abandonne le sentier qui conduit aux Cieux ; guérissez les plaies de mon âme ; faites disparaître la trace de toutes les souffrances qu'engendrent en moi mes misères et mes malheurs. Ainsi soit-il.





mercredi 22 septembre 2021

22, 24, 25 septembre, célébrons les Quatre-Temps d'automne

 


Normes universelles de l’année liturgique et le calendrier :

Aux Rogations et aux Quatre-temps, l’Église a coutume de prier le Seigneur pour les divers besoins des hommes, en particulier pour les fruits de la terre et les travaux des hommes, et de lui rendre grâce publiquement.

Afin que les Rogations et les Quatre-temps puissent être adaptés aux divers besoins des lieux et des fidèles, il incombe aux Conférences des Évêques de régler leur ordonnance pour ce qui concerne le temps et la manière de les célébrer.

 

Malheureusement, aujourd’hui, les Quatre-temps n’apparaissent plus officiellement dans le calendrier liturgique en forme ordinaire. Les prêtres peuvent cependant dire une messe pour des « intentions et circonstances diverses » : le missel romain comprend des messes spécifiques pour « le temps des semailles », « le travail des hommes », « après les récoltes » et « pour demander le beau temps ».  Et rien n'empêche les fidèles de faire pénitence, de bénir Dieu seul pour tout et de chanter ses louanges.



Saint Gélase Ier (+496), conseiller du Pape Felix III qui lui succède de 492 à 496 comme 49ème Pape sur le trône de Saint Pierre écrivit les Deprecatio Gelasi (elle disparait de la liturgie au VIe s. ne laissant que les Kyrie eleison) :


Disons tous : « exaucez-nous, Seigneur ; Seigneur, ayez pitié ! » Du fond de nos âmes que consume la foi, voici que nous Vous invoquons Dieu le Père, Dieu le Fils, Dieu le Saint-Esprit ; voici que nous Vous disons : « pitié, Seigneur, ayez pitié ! »

Pour l’Eglise Immaculée du Dieu vivant, nous supplions ici la Miséricorde infinie du Père céleste : Seigneur, ayez pitié ! Pour tous les Prêtres, pour tous les ministres de l’Eglise, pour tous les peuples adorateurs du vrai Dieu, c’est le Seigneur Jésus, c’est le Fils que nous voulons prier : pitié, Seigneur, encore une fois pitié ! Pour tous ceux qui prêchent dignement dans le monde la Parole de la Vérité, c’est le Saint-Esprit, c’est la Sagesse aux sept Dons que nous invoquons plus particulièrement : pitié, Seigneur, encore une fois pitié !

Pour ceux qui, en vue du Royaume céleste, s’imposent la chasteté du corps ou la chasteté de l’âme, pour tous ceux qui répandent leur sueur sous le poids des labeurs spirituels, nous nous adressons encore à l’Esprit-Saint, à l’éternel Donneur de tous les Dons spirituels : pitié, Seigneur, encore une fois pitié !

Pour les princes chrétiens, pour tous ceux qui aiment la Justice et sont armés afin de la défendre, nous implorons la Toute Puissance de notre Dieu : pitié, Seigneur, encore une fois pitié !

Pour obtenir une heureuse et douce température, le soleil ou la pluie en temps opportun, tout ce que l’on peut demander de joies légitimes durant les quelques heures de notre vie, pour obtenir enfin le cours prospère des affaires humaines, nous invoquons la Providence du Dieu qui gouverne le monde : pitié, Seigneur, encore une fois pitié !

Pour ceux dont l’âme est toute voisine d’une conversion à la Foi Chrétienne, pour ceux que la Grâce céleste consume déjà de ce désir, nous supplions la Bonté du Père Tout Puissant : pitié, Seigneur, encore une fois pitié !

Pour ceux qui sont tombés sur la route de la vie à cause de l’humaine fragilité, ou de la haine des démons jaloux, ou de quelque vaine frayeur comme on en a si souvent dans le siècle, pour tous ces malheureux nous invoquons la Tendresse du Dieu Rédempteur : pitié, Seigneur, encore une fois pitié !

Pour tous les voyageurs qui souffrent en chemin, pour tous ceux qui sont victimes d’injustes violences et de la haine de leurs ennemis, nous implorons le Dieu Libérateur : pitié, Seigneur, encore une fois pitié !

Pour tous ceux qui se sont laissés décevoir par la fausseté du judaïsme ou par la perversité de l’hérésie, pour tous ceux qui sont la proie de la superstition des gentils, nous supplions la Vérité suprême : pitié, Seigneur, encore une fois pitié !

Pour tous ces travailleurs qui ont sans cesse la main aux œuvres de miséricorde ; pour tous ceux qui fraternellement viennent en aide à toutes les douleurs, nous invoquons le Père des Miséricordes : pitié, Seigneur, encore une fois pitié !

Pour tous ceux qui, d’un cœur pieux et avec une dévotion suppliante, fréquentent les saints parvis de nos églises, nous implorons le Dieu de la Gloire : pitié, seigneur, encore une fois pitié !

Pour la purification de nos âmes et de nos corps, pour le pardon de nos péchés, nous poussons un cri vers le Dieu Très Clément : pitié, Seigneur, encore une fois pitié !

Pour le rafraichissement dans le Ciel de toutes les âmes des fidèles, pour le repos des Prêtres qui ont gouverné jusqu’à ce jour la sainte Église Catholique, nous implorons le Dieu de tous les esprits, le Juge de toutes choses : pitié, Seigneur, encore une fois pitié ! Et accordez-nous, Seigneur, oh ! accordez-nous : une chair qui soit morte au vice ; une âme qui vive, et qui vive de foi ; une chaste crainte, un véritable amour ; une vie heureuse et une douce mort, avec l’Ange de la paix à notre chevet, avec les consolations des Saints.

Enfin nous nous recommandons nous-mêmes, nous et tout ce qui est nôtre, tout ce que nous avons entrepris pour Dieu, tout ce que nous voulons continuer sous Sa protection, nous Vous le recommandons, nous le remettons entre les Mains de votre Providence, qui est aussi Miséricordieuse que toute Puissante. Disons tous : « exaucez-nous, Seigneur ; Seigneur, ayez pitié ! »



samedi 18 septembre 2021

De la vertu d'humilité


« Vie de Boudon », par Collet

Ces idées si humiliantes, Boudon ne se contentait pas de les nourrir dans son cœur ; il s’efforçait de les inspirer à ceux qui le connaissaient et à ceux qui ne le connaissaient pas. Il aurait voulu que tout l’univers portât sur lui le jugement qu’il en portait lui-même. Ses écrits qui ont couru toute l’Europe sont remplis des sentiments qu’il avait de sa prétendue indignité :

« Je ne suis, y dit-il, je ne suis qu’un misérable aveugle, qu’un très grand pécheur et le dernier de tous les pécheurs.

Je le reconnais en votre présence, ô mon charitable gardien, je le veux dire devant tous les hommes. Je veux que toute la terre sache que je me vois mériter, non seulement la dernière place du monde, mais encore la dernière place de l’enfer. Je me vois au-dessous de tous les démons. »


 N.B. : M. Boudon se voyait mériter l'Enfer éternel. Etait-il janséniste ? Non, ses œuvres en témoignent. Ne croyait-il pas en la miséricorde divine ? Il en était un ardent défenseur. Il croyait de tout son cœur à la tendresse et à la bonté divines et il combattra ceux de son temps qui ne voulaient pas y croire. Alors pourquoi se dit-il mériter la dernière place dans l'Enfer éternel. Et bien parce que, sans la miséricorde divine, voilà ce que vaut le péché des hommes. 
Si Dieu est la Vie et que le péché nous détourne de Dieu, alors nous ne pouvons mériter que la mort et la mort éternelle.
Sainte Thérèse d'Avila disait que la plus grande grâce que Dieu lui aie faite était de lui avoir montrer la place en Enfer que ses péchés lui méritaient. Et Saint Ignace de Loyola, dans ses Exercices spirituels, fait méditer le retraitant sur les conséquences du péché originel et des péchés personnels. Mais parce que Dieu est miséricorde, qu'Il appelle les pécheurs à la conversion (c'est-à-dire à se détourner du mal et du Malin pour se tourner vers Dieu), alors nous pouvons être sauvés. Ce n'est pas pour rien que le Christ notre Dieu ne cesse de dire aux hommes : "Convertissez-vous et croyez à l'Evangile !" Sans cet effort, nous mourrons et nous périrons.
Humblement, M. Boudon se reconnaissait pauvre et misérable pécheur, et digne de l'Enfer. L'humilité est le premier pas pour briser le chemin d'orgueil qui mène à la mort. Et de l'humilité naît la conversion qui mène à la Vie. Imitons-le !


Détail de la statue de Notre-Dame de La Salette

mercredi 15 septembre 2021

Les sept douleurs de Notre Dame



Des Apophtegmes des Pères du désert


Abba Isaac se rendit chez abba Poemen et, tandis qu’ils étaient assis, il le vit en extase. Et il le supplia, en disant: «Où était ta pensée, abba?» Le vieillard dit: «Là où était sainte Marie à pleurer près de la croix du Sauveur. Et moi, je voudrais toujours pleurer.»

mardi 14 septembre 2021

Ave Crux sancta, spes unica


Chères communautés des Sœurs de Sion et du Chemin Neuf,

Chers frères et Sœurs,

1. Nous voici réunis au début du Carême, deux jours après le mercredi des Cendres comme il est de tradition à Jérusalem, dans la Basilique du couvent de l’Ecce Homo. Nous commémorons le couronnement d’épines de Jésus-Christ. Nous commençons cette période du Carême qui, en quarante jours, va nous conduire à Pâques. Dans un élan d’amour que nous ne saisirons jamais parfaitement, Jésus, le Fils de Dieu, a livré sa vie pour la gloire de Dieu et le salut du monde. Aujourd’hui, nous pouvons partir de l’évangile pour contempler, méditer, rentrer à l’intérieur du troisième mystère douloureux, avec le treizième mystère du rosaire : le couronnement d’épines.

2. Jésus a été couronné d’épines, Jésus a été injurié, humilié, soumis à la dérision, à la moquerie générale, aux rires et à toutes les formes possibles d’humiliation publique et d’humiliation intime : voilà ce qui est stigmatisé dans ce troisième mystère. Jésus a souffert dans son corps, dans son cœur. C’est à Gethsémani d’ailleurs que le « trouble » pénètrera le plus son âme sainte.

Avec la couronne d’épines, avec ce qui la précède, et ce qui la suit, avec tout ce qui arrache au Christ des larmes et des cris, Dieu le Père souffre avec son fils. Ce sacrifice nous révèle l’amour du Père qui est prêt à donner jusqu’à la vie de son fils, pour sauver la vie de chacun de nous, qui sommes ce que nous sommes. A travers les souffrances de Jésus, il nous dit « Je vous aime ».  L’amour de Jésus-Christ est plus fort que la souffrance que lui inflige l’humanité. Cet amour lui confère sa vraie Royauté. Ces épines entourent le front du Rédempteur d’une couronne de gloire, parce que cette couronne, celle-là, et nulle autre, Jésus l’a acceptée par amour. Jésus a voulu la royauté de l’amour. Et elle n’est pas de ce monde.

3. En tant que chrétiens, nous sommes appelés à porter nous aussi notre couronne d’épines, c’est-à-dire accepter de souffrir à cause du Christ et de communier à ses souffrances (1 Pierre 1, 21). Jésus a dit que celui qui veut le suivre doit porter sa croix (Luc 9, 23). Devenir disciple de Jésus, non seulement en le suivant, mais en portant aussi dans sa chair « ce qui manque encore aux souffrances du Christ » (Col 1, 24).

Ici, en Terre Sainte et dans le Proche-Orient en général, nous sommes nous aussi étouffés par les épines de la guerre, des violences, de l’extrémisme, de l’instabilité, de l’émigration, de l’injustice. Ici en Terre Sainte, Jésus continue de souffrir lorsque les croyants sont divisés, lorsque l’injustice règne, lorsque les migrants sont maltraités et les réfugiés toujours plus nombreux.

Nous portons une couronne de barbelés, une tunique de béton et de graffitis. Et nous chrétiens, formons encore une Église du Calvaire dont la Via Crucis  ne s’est pas encore achevée.

Pour nous, essayer de vivre en disciples du Christ sur la Terre du Salut, c’est accepter de prendre sur nous, tel Simon de Cyrène, une part de la croix de Jésus. C’est accepter de prendre sur nous, descendants indignes de Véronique, une part des crachats qui salissaient la face du Seigneur. En chacun de nous vit encore un Simon de Cyrène et une belle Véronique qui osent encore tendre la main au prochain. Je suis fier de notre Eglise en Jordanie en constatant les miracles que  fait la Caritas-Jordanie, en faveur des centaines des milliers des réfugiés Syriens.

4.  Il ne nous est pas permis de perdre pas la foi et l’espérance. Notre vocation est entre le calvaire et l’espérance. Et « l’espérance ne déçoit jamais » (Romains 5, 5). Nous devons porter fièrement cette couronne qui est l’identité de notre vocation, et qui nous associe à la passion du  Christ. Elle implique la vocation de la conversion personnelle des cœurs, pour que le vieil homme meure. Elle implique de la souffrance qui purifie le cœur et les sentiments ; plus l’amour s’élargit, plus il accepte la douleur comme compagne. Mais le regard sur le crucifié donne la force, la patience, l’obéissance parfois jusqu’à l’humiliation, au mépris de la dignité humaine, ou jusqu’à la mort. N’oublions pas que le Maître est aussi passé par là et il a pardonné. Il a vaincu.

5. Nous savons que seul Jésus, étant passé par les tribulations et la mort pour ressusciter, peut apporter le salut et la paix à tous les habitants de cette région du monde (cf. Ac 2, 23-24. 32-33). C’est lui seul, le Christ, le Fils de Dieu, que nous proclamons! Repentons-nous donc et convertissons-nous «afin que les péchés soient effacés et quainsi le Seigneur fasse venir le temps du répit» (Ac 3, 19-20a).

6. Nous portons cette couronne, dans l’espoir d’avoir un jour la joie de vivre dans le Royaume des Cieux. La couronne d’épines se changera en couronne de gloire.

N’oublions pas que nous sommes co-héritiers avec Jésus et qu’il va partager sa gloire avec nous par l’entremise du Saint Esprit qui nous couronne de la grâce de Dieu, une couronne glorieuse offerte par un Dieu bon et miséricordieux, une couronne incorruptible qui durera éternellement (1Pi 5, 4 et Ja 1,12).

Dans ce carême, apprenons à nous unir en prière, en amour à la personne du Christ et à tous les êtres humains qui souffrent ; apprenons à méditer les signes de la Passion qu’il a subie pour nous. Marie qui a accompagné Jésus dans ce couronnement de la passion nous indique que le chapelet est aussi une couronne : une couronne de prières.

Chers Frères et Sœurs, que Marie nous guide et nous garde tout au long de ce Carême, jusqu’au saint Jour de Pâques.

Amen.


+ Fouad Twal, Patriarche (15 février 2013, couvent ND de Sion, Ecce Homo)

 


lundi 13 septembre 2021

Saint Jean Chrysostome : le levain de l'évangélisation


De Saint Jean Chrysostome, 3e homélie sur les démons

2. ~ Dieu a voulu que les hommes restassent mêlés ensemble, les bons avec les méchants, afin que les premiers amenassent peu à peu les autres à leur propre vertu. — Ecoutez comment le Christ s'en explique avec ses disciples : Le royaume des Cieux ressemble à une femme qui prend un peu de levain et le cache dans trois mesures de farine. (Matth. XIII, 33.) Les justes possèdent donc l'efficacité du levain pour changer les méchants et les amener à leur propre état. Les justes sont en petit nombre, comme le levain est en petite quantité son action sur la masse ne laisse pas pour cela de s'exercer; il lui communique ses propres qualités et la change tout entière; ainsi les justes ne tirent pas de leur nombre leur influence, ils puisent toute leur force dans la grâce de l'Esprit-Saint.

Les apôtres n'étaient que douze : quelle petite quantité de levain ! L'univers tout entier était plongé dans l'impiété : quelle masse immense ! et pourtant ces douze ont converti à eux seuls la terre entière. Le levain et la masse de pâte ont la même nature, mais non pas les mêmes qualités : Dieu a laissé les méchants parmi les justes afin que les premiers, ayant la même nature que les autres, prissent aussi les mêmes dispositions.



dimanche 12 septembre 2021

Et le nom de la Vierge était MARIE

Je suis l'Immaculée Conception

De même que quelques jours après Noël on célèbre le Saint Nom de Jésus, ainsi après la fête de la Nativité de Marie, on glorifie son Saint Nom.

Huit jours après la naissance de la Vierge comme cela se pratiquait chez les Juifs, ses saints Parents, inspirés de Dieu, disent saint Jérôme et saint Antonin, l’appelèrent Marie.

Aussi, au cours de l’Octave de la Nativité, la liturgie a-t-elle une fête qui nous fait honorer ce saint Nom.

L’Espagne, avec l’approbation que lui donna Rome, en 1513, fut la première à la célébrer, et en 1683, elle fut étendue par le Bienheureux Innocent XI à toute l’Église pour remercier Marie de la victoire que Jean Sobieski, roi de Pologne, venait de remporter contre les Turcs qui assiégeaient Vienne et menaçaient l’Occident.

« Le nom de la Vierge, dit l’Évangile, était Marie ».

« Le nom hébreu de Marie en latin Domina, signifie Dame ou Souveraine ; en effet l’autorité de son Fils Dominateur du monde la constitue Souveraine de fait et de nom dès sa naissance ».

Aussi, comme nous appelons Jésus Notre-Seigneur, nous disons de Marie qu’elle est Notre-Dame.

Prononcer son Nom, c’est affirmer sa toute-puissance.

Offrons le saint Sacrifice à Dieu pour honorer le très saint Nom de Marie et obtenir par sa prière d’éprouver en tous lieux sa protection sur nous.

Et les boulangers de Vienne, pour célébrer la victoire contre les musulmans,
inventèrent le croissant à dévorer à pleine dents.