vendredi 31 juillet 2020

Le miel des saintes Ecritures


Origène, homélie 2 sur Isaïe

Va voir l’abeille, dit-il, et considère son travail (Pr 6,6). Les abeilles, voit-on, ce sont les prophètes. Ils modèlent la cire, ils produisent le miel, et si je dois le dire, moi qui les entends, les Écritures qu’ils ont laissées sont leurs rayons. Et je suis allé de moi-même auprès des Écritures et j’ai trouvé leur miel. Mange le miel. Et dans les Proverbes encore, on lit : "Mange du miel, mon fils, car il est bon, un rayon de miel est doux à ton palais" (Pr 24,13). Pensez-vous que l’Esprit saint vous dise : mange du miel ordinaire, car il est bon ? Je me garderai bien de prétendre que le Saint-Esprit parle du miel terrestre, lorsqu’il me presse : Mange du miel !
 
Or si je n’en ai point ou si je suis ainsi fait que je ne puisse en manger, pour quelle raison me dit-il : mange du miel et abstiens-toi de la viande, mais mange du miel, mon fils, car il est bon ?

Si vous voyez les prophètes dans les abeilles, et leurs livres en ce miel et ces rayons, alors vous découvrirez à ces mots un sens digne du Saint-Esprit : mange du miel, mon fils, car il est bon. Méditez-vous les paroles divines ? Vous nourrissez-vous de l’Écriture ? Vous accomplissez le précepte de Dieu qui vous disait : mange du miel, mon fils, et obéissant à ce conseil, vous comprenez les mots qui suivent : car il est bon. Oui, il est bon, ce miel, que l’on découvre dans l’Écriture.


mercredi 29 juillet 2020

Sainte Marie, sainte Marthe et saint Lazare : la sainteté dans l'amitié et le service

Vermeer, Le Christ à la maison avec Marthe et Marie

De Saint Porphyrios

C'est un grand art de réussir à avoir votre âme sanctifiée. L'on peut devenir saint partout. On peut devenir saint en vivant sur la place Omonia, si l'on veut. A votre travail, quel qu'il soit, vous pouvez devenir un saint par la douceur, la patience et l'amour. Faites de chaque jour un nouveau départ, avec une nouvelle résolution, dans l'enthousiasme et l'amour, la prière et le silence - et non pas avec l'anxiété qui vous broie la poitrine.

dimanche 26 juillet 2020

Saints Anne et Joachim, parents de la Vierge Marie


Saints Anne et Joachim, baiser à la porte dorée.

Anne appartenait à ce peuple choisi qui, dans les desseins de Dieu, devait donner naissance au Sauveur des hommes ; elle était de la tribu de Juda et de la race de David. Ses parents, recommandables par leur origine, devinrent surtout illustres entre tous leurs concitoyens par l'éclat d'une vie pleine de bonnes œuvres et de vertus. Dieu, qui avait prédestiné cette enfant à devenir l'aïeule du Sauveur, la combla des grâces les plus admirables.
Après Marie, aucune femme plus que sainte Anne ne fut bénie et privilégiée entre toutes les autres. Mais si elle reçut tant de grâces, comme elle sut y répondre par la sainteté de sa vie ! Toute jeune enfant, elle était douce, humble, modeste, obéissante et ornée des naïves vertus de son âge. Plus tard, comme elle sut bien garder intact le lis de sa virginité ! Comme elle dépassait toutes les filles, ses compagnes, par sa piété, par la réserve de sa tenue, son recueillement et la sainteté de toute sa conduite !
Puis, quand il plut à Dieu d'unir son sort à celui de Joachim, combien Anne fut une épouse prévenante, respectueuse, laborieuse, charitable et scrupuleusement fidèle à tous les devoirs de son état, vaquant à propos au travail et à la prière. Dieu lui refusa longtemps de devenir mère ; elle se soumit humblement à cette épreuve et l'utilisa pour sa sanctification. Mais à l'épreuve succéda une grande joie, car de Joachim et d'Anne, déjà vieux, naquit miraculeusement celle qui devait être la Mère du Sauveur et, dans l'ordre de la grâce, la Mère du genre humain. C'est sans doute un grand honneur pour sainte Anne, que d'avoir donné naissance à la Mère de Dieu ; mais il lui revient beaucoup plus de gloire d'avoir formé le cœur de Marie à la vertu et à l'innocence !
L'Église célébrera dans tous les âges la piété maternelle de sainte Anne, et la gloire de sa Fille rejaillira sur elle de génération en génération. Le culte de sainte Anne a subi diverses alternatives. Son corps fut transporté dans les Gaules, au premier siècle de l'ère chrétienne, et enfoui dans un souterrain de l'église d'Apt, en Provence, à l'époque des persécutions. À la fin du VIIIe siècle, il fut miraculeusement découvert et devint l'objet d'un pèlerinage. Mais c'est surtout au XVIIe siècle que le culte de sainte Anne acquit la popularité dont il jouit.
Présentation de Marie au Temple
De tous les sanctuaires de sainte Anne, le plus célèbre est celui d'Auray, en Bretagne ; son origine est due à la miraculeuse découverte d'une vieille statue de la grande Sainte, accompagnée des circonstances les plus extraordinaires et suivies de prodiges sans nombre. Sainte-Anne d'Auray est encore aujourd'hui l'objet d'un pèlerinage national.

Joachim, de la tribu de Juda et de l'antique famille de David, était pasteur de brebis à Nazareth. Stolan, père de sainte Anne, lui donna sa pieuse fille en mariage. Les deux époux vécurent dans la crainte du Seigneur et dans la pratique des bonnes œuvres. Ils firent trois parts de leurs biens : l'une était destinée au temple et aux ministres de la religion ; ils répandaient la seconde dans le sein des pauvres ; la dernière servait aux besoins de la famille.
Cependant le bonheur n'était pas dans ce ménage : l'épouse de Joachim était stérile. Depuis vingt ans ils priaient Dieu de les délivrer d'un tel opprobre, lorsqu'ils se rendirent, suivant leur coutume, à la ville sainte pour la fête des Tabernacles. Les enfants d'Israël y venaient offrir des sacrifices au Seigneur, et le grand-prêtre Ruben immolait leurs victimes. Joachim se présenta à son tour. Il portait un agneau ; Anne le suivait, la tête voilée, le cœur plein de soupirs et de larmes. Le grand-prêtre, en les apercevant monter les degrés du temple, n'eut pour eux que des paroles de mépris et de reproche : « Vous est-il permis, leur dit-il, de présenter votre offrande au Seigneur, vous qu'Il n'a pas jugés dignes d'avoir une postérité ? Ne savez-vous pas qu'en Israël l'époux qui n'a pas la gloire d'être père est maudit de Dieu ? » Et en présence du peuple il repoussa leur offrande.
Joachim ne voulut point revenir à Nazareth avec les témoins de son opprobre. Leur présence eût augmenté sa douleur. Anne retourna seule dans sa demeure. Pour lui, il se retira dans une campagne voisine de Jérusalem, où des bergers gardaient ses troupeaux. Le calme silencieux de la vie pastorale, le spectacle touchant de la nature, apportèrent quelque soulagement à la blessure de son cœur. Qui n'a jamais senti que la solitude le rapproche de Dieu ?
Buste reliquaire de Sainte Anne
Un jour qu'il se trouvait seul dans les champs, l'Ange Gabriel se tint debout devant lui. Joachim se prosterna, tremblant de peur : « Ne crains pas, dit le messager céleste, je suis l'Ange du Seigneur, et c'est Dieu Lui-même qui m'envoie. Il a prêté l'oreille à ta prière, tes aumônes sont montées en Sa présence. Anne, ton épouse, mettra au monde une fille ; vous la nommerez Marie et vous la consacrerez à Dieu dans le temps ; le Saint-Esprit habitera dans son âme dès le sein de sa mère et Il opérera en elle de grandes choses. » Après ces mots, l'Ange disparut.
Joachim vit bientôt se réaliser la prédiction de l'Archange. De son côté, il fut fidèle aux ordres du Seigneur : sa fille reçut le nom de Marie, et, à trois ans, il la confia aux pieuses femmes qui élevaient dans le temple de Jérusalem les jeunes filles consacrées au Seigneur. Elle y vivait depuis huit ans sous le regard de Dieu lorsque Joachim mourut chargé de mérites et de vertus. Anne, son épouse, le fit ensevelir dans la vallée de Josaphat, non loin du jardin de Gethsémani, où elle devait le rejoindre un an plus tard.


jeudi 23 juillet 2020


D’un prêtre orthodoxe :

La tradition des juifs et des chrétiens (et aussi plus tard des musulmans) est que Dieu est le créateur du monde matériel et du monde spirituel. Les anges aussi bien que les humains font partie du même ordre créé. Les traditions de ces trois grandes religions expliquent comment Satan est né : il était un ange qui s'est rebellé contre Dieu et a ensuite dirigé une rébellion d'autres anges. Satan n'est pas un créateur et ne peut pas créer de démons. ~ Satan n'est pas un dieu diabolique ni un opposé et un égal de Dieu. Satan est une créature appartenant à l'ordre créé et soumise à la grâce et au pouvoir de Dieu.


La théologie de l'Écriture, du moins pour les chrétiens, dit que Dieu avait un désir pour ses créatures humaines, qui l'avaient également échoué et se sont rebellées contre Dieu. Dieu voulait que le monde matériel et le monde spirituel soient unis et ainsi Dieu devint humain afin que les humains puissent participer à la vie divine. La place centrale du plan de Dieu pour l'humanité réside dans le Coran et d'autres traditions connexes, qui sont la cause même de la rébellion de Satan et des autres démons. Ils ne peuvent pas accepter que Dieu classe les humains au-dessus des anges. Fr. John Behr décrit la compréhension par Saint Irénée de Lyon du plan de Dieu et de l'amour pour les humains : 
«Un autre point d’intérêt est que l’homme, bien qu’il ait été fait pour être le seigneur de la terre, a été, selon Irénée, mais il vient d’être créé et apparaît donc comme un enfant dans un monde spécialement préparé à sa nourriture et à sa croissance. Les anges ont également été désignés pour être les serviteurs de l'homme. »

Les anges ne sont pas le centre de la création, mais les humains le sont. Les anges sont créés pour servir Dieu et pour servir les humains. Ce fait, selon certaines traditions expliquant l'existence de Satan, est précisément ce que ces anges rebelles ne pourraient pas supporter. Ces anges rebelles refusent de servir ou se prosterner devant de simples humains. De plus, comme le souligne Irénée, les premiers humains ont été créés comme des enfants, alors que les anges ont été créés comme pleinement développés. C'est une des raisons pour lesquelles Satan a tellement regretté d'être invité à servir un être immature :
S. Michel, enluminure, Wurzbourg
«Mais comme ils [les anges] sont éternels et ne sont donc pas sujets au changement ou à la croissance dans le développement temporel de la création sensible, ils étaient déjà pleinement développés. Le nourrisson fut donc «secrètement» établi comme son seigneur. Ni en protologie ni en eschatologie, Irénée ne caractérise ni n'assimile jamais l'homme ou la vie humaine à l'angélique : c'est l'homme et le devenir pleinement humain en communion avec Dieu en Christ, qui est le centre de l'économie divine et de la théologie d'Irénée. » (John Behr, Ascétisme et anthropologie chez Irénée et Clément, p. 43)

Le but de la vie humaine n'est pas de devenir des anges - les anges ont été créés pour nous servir. Le but de la vie spirituelle des chrétiens orthodoxes est de devenir pleinement humain - de devenir des êtres matériels pleinement réalisés. Il n’y a pas de dualisme dans la pensée chrétienne opposant le matériel au physique, ou décrivant le spirituel comme bon et le monde matériel comme mauvais. En fait, Satan et les démons appartiennent totalement au monde spirituel, pas au monde physique. Être totalement un être spirituel ne fait pas automatiquement un bien ! Notre objectif n'est pas de devenir «angélique», mais bien d'être en pleine communion avec le Christ notre Dieu.
S. Jean Cassien, l'échelle sainte

Comme nos Écritures l'enseignent :
« Car à quel ange Dieu a-t-il jamais dit: 'Tu es mon Fils, aujourd'hui je t'ai engendré'? Ou encore: "Je serai pour lui un père et il sera pour moi un fils"? Et encore une fois, quand il amène le premier-né dans le monde, il dit: 'Que tous les anges de Dieu l'adorent.' Parmi les anges, il dit: "Qui fait que ses anges soient ventés et ses serviteurs en flammes". Mais il dit du Fils: 'Ton trône, ô Dieu, est pour toujours et à jamais, le sceptre juste est le sceptre de ton royaume. Vous avez aimé la justice et détesté l'iniquité; c'est pourquoi Dieu, ton Dieu, t'a oint d'une huile de joie au-delà de tes camarades. ' Et, 'Seigneur, tu as trouvé la terre au commencement, et les cieux sont l'œuvre de tes mains; ils périront, mais vous resterez; ils vieilliront tous comme un vêtement, comme un manteau que vous les roulerez, et ils seront changés. Mais vous êtes pareil, et vos années ne finiront jamais. Mais à quel ange a-t-il jamais dit: "Assieds-toi à ma droite, jusqu'à ce que je fasse de tes ennemis un tabouret pour tes pieds"? Ne sont-ils pas tous des esprits au service qui ont été envoyés pour servir, dans l'intérêt de ceux qui doivent obtenir le salut ? » (Hébreux 1: 5-14)



mardi 21 juillet 2020

La foi de Marie Madeleine


1 – Saint Augustin compare la foi de Marie-Magdeleine et celle de Pierre.
« Le lendemain du sabbat », dit l’Evangéliste, « lorsque les ténèbres couvraient encore la terre, Marie-Magdeleine vint au tombeau, s’aperçut que la pierre avait été enlevée du sépulcre et courut raconter ces événements à Simon Pierre et à l’autre disciple que Jésus aimait » (Joan. XX, 1-2).
Voyez, mes frères, voyez avec quelle ardeur cette femme se rend au tombeau du Sauveur. Elle ne considère ni l’heure ni le temps, mais elle veut contempler le Créateur de toutes choses. Simple femme, elle court avant les hommes et les prévient.
O bienheureux Pierre, qu’est devenue la promesse que vous faisiez au Seigneur : « Dussé-je mourir avec vous, je ne vous renierai pas » (Matth. XXVI, 3) ?
Si vous ne pouviez mourir pour le Seigneur, du moins, puisque vous aviez tant présumé de vous-même, vous deviez vous rendre au tombeau avant tout autre ! Vous n’avez pu accomplir la promesse que vous aviez faite, car il a suffi d’une servante pour vous conduire à l’apostasie ; et voici que Marie-Magdeleine arrive encore avant vous au tombeau. Veuillez, bienheureux Pierre, me pardonner l’amertume de mes paroles. Quand vous croyiez d’une foi complète, vous marchiez sur les eaux ; mais aussitôt que vous avez conçu du doute, vous avez senti la mer fuir sous vos pas. En ce moment, du moins, levez-vous ! car une femme vous a déjà précédé au tombeau.

2 – Marie-Magdeleine comparée à l’Eglise.
Mes frères, en lisant attentivement les Saintes Ecritures, vous avez appris à connaître cette femme du nom de Marie-Magdeleine. Comme quelques-uns pourraient encore être dans l’ignorance sur ce point, rappelons que Magdeleine est cette femme que le Seigneur a délivrée de sept démons, et à laquelle beaucoup de péchés furent pardonnés parce qu’elle avait beaucoup aimé.
Que l’Eglise coure donc, qu’elle coure à la Pierre : « Or, la Pierre était le Christ » (1 Cor. X, 4). Ne craignez pas de comparer à l’Eglise Marie-Magdeleine, qui, délivrée des esprits immondes, doit s’empresser la première d’accourir au tombeau du Seigneur.

3 – La foi des apôtres comparée à celle de Marie-Magdeleine.
« Elle s’adressa donc à Pierre et à l’autre disciple que Jésus aimait, et leur raconta les faits en ces termes : Ils ont enlevé le Seigneur du tombeau, et nous ne savons où ils L’ont placé. Les Apôtres accoururent et, étant entrés dans le tombeau, ils virent les linceuls qui y avaient été laissés ».
Mais ils ne purent voir les anges, parce que les ténèbres de la crainte refoulaient encore dans ces Apôtres la lumière de la foi. Ils regardèrent et retournèrent à Jérusalem ; quant à Magdeleine, elle ne retourna pas, mais elle se tenait en pleurant à l’entrée du sépulcre, et parce que Dieu ne refuse jamais rien à ceux qui Le cherchent, « elle s’inclina en pleurant vers le tombeau, et elle vit deux anges vêtus de blanc et assis l’un à la tête et l’autre au pied du sépulcre dans lequel Jésus avait été déposé. Les anges lui disent : Femme, pourquoi pleurez-vous ? ou qui cherchez-vous ? » (Joan. XX, 11-13).
Madeleine répondit : Je cherche mon Maître, mon Sauveur ; Il m’a beaucoup gratifiée, car Il m’a délivrée de sept esprits impurs. Malheureuse esclave, j’étais conduite où je ne voulais pas, mais à l’arrivée du Sauveur les chaînes de mes péchés furent rompues et je méritai de suivre Celui que je ne méritais pas. Maintenant ils ont enlevé mon Seigneur, et je ne sais où ils L’ont placé.
O femme, les Apôtres n’ont pu voir les anges, parce qu’ils ont douté ; vous les avez vus parce que vous avez cru. Mais à votre tour vous avez commencé à douter. Et qui donc pouvait enlever le Seigneur, s’Il n’avait voulu ressusciter le troisième jour, comme il l’avait promis ?

4 – La foi de Marie-Madeleine récompensée.
« S’étant retournée, elle vit le Seigneur debout » (Joan. XX, 14). Voilà, mes frères, ce que peuvent l’amour de Dieu et la foi.
Dieu se laisse vaincre par les larmes et par l’humilité : si Magdeleine ne s’était pas inclinée en pleurant, elle n’aurait pas vu les anges ; si elle ne s’était pas retournée, elle n’aurait pas mérité de voir le Seigneur.
« Jésus lui dit : Marie, pourquoi pleurez-vous ? qui cherchez-vous ? » (Joan. XX, 15).
Madeleine, ouvrant les yeux, Le reconnut et s’écria : Seigneur, vous êtes mon Roi et mon Dieu.
Abstenez-vous de me toucher, lui dit Jésus, car Je ne suis pas encore monté à mon Père.
Madeleine reprit : Mon Seigneur et mon Dieu. Vous vous montrez à moi, que me reste-il à désirer ?

samedi 18 juillet 2020


Prière de « l’Adieu à l’Autel » dite par le prêtre après la sainte liturgie en rite Syro-Maronite

Sois en paix, Autel de Dieu.
Puisse l'oblation que je t'ai prise
servir à la rémission des dettes et au pardon des péchés.
Qu'elle m'obtienne
de me tenir devant le tribunal du Christ
sans damnation et sans confusion.
Je ne sais pas s'il me sera donné
de revenir offrir sur toi un autre Sacrifice.
Protège-moi, Seigneur,
et garde ton Église,
qui est chemin de vérité et de salut.


jeudi 16 juillet 2020

Notre Dame du Mont Carmel


Du vénérable abbé Henri Marie Boudon, Lettre 333,



DIEU SEUL
Monsieur ;


Dieu seul, Dieu seul en trois personnes, et toujours Dieu seul etc

Oui Monsieur, toujours tout dans la divine union. J’ai attendu à vous écrire, l’ayant fait en même temps que j’ai reçu votre dernière, mais ma lettre était déjà envoyée.
Je vous écris aujourd’hui le 6 de mai, fête du bienheureux Simon Stock, à qui la très glorieuse Vierge a donné particulièrement le scapulaire avec ses privilèges, c’est à dire par son ordre, quoique les Carmes portassent déjà le scapulaire en leur habit, en la manière des anciens moines, pour les privilèges du scapulaire à l’égard des séculiers.
Ça été à un Pape que la très miséricordieuse Vierge les a révélés. Mais j’ai une sainte joie en notre bon Sauveur, et je n’en connais point d’autre de vous écrire le jour de la fête de ce saint qui a tant aimé notre bonne maîtresse et qui en a été tant aimé.
 
Bénissons la divine Providence de ce que Dieu tout bon veut se glorifier en tant de manières par sa bienheureuse Mère et de la gloire qui en revient à notre grande reine et aux serviteurs qui lui ont été appliqués spécialement !



mardi 14 juillet 2020

Prions pour la France

Voeur de Louis XIII, Notre-Dame de Fourvières, Lyon


Le vénérable Marcel Van est né en 1928 près de Hanoï (Vietnam) ; souhaitant devenir prêtre il entre dans une congrégation française, en 1945 il est arrêté par les communistes, il meurt en prison le 10 juillet 1959. Cette prière lui a été donnée par le Christ lors d’une apparition...



Prière dictée par Jésus à Marcel Van

Seigneur Jésus :
"Petit enfant de mon Amour, écoute, je vais te dicter une prière, et cette prière, je veux que les Français me la récitent."

Seigneur Jésus, aie compassion de la France, daigne l'étreindre dans ton Amour et lui en montrer toute la tendresse.
Fais que, remplie d'Amour pour toi, elle contribue à te faire aimer de toutes les nations de la terre.
Ô Amour de Jésus, nous prenons ici l'engagement de te rester fidèles et de travailler d'un cœur ardent à répandre ton Règne dans tout l'univers. Amen.




lundi 13 juillet 2020

Saint empereur Henri, saint Patron de M. Boudon

Couronnement de S. Henri II

Du vénérable abbé Henri Marie Boudon, « Dieu inconnu », chap. III



C’est ce qui nous presse de nous écrier ici avec l’Apôtre :
« Ne savez-vous pas que nous tous qui avons été baptisés en Jésus-Christ avons été baptisés dans sa mort ?
Parce que nous avons été ensevelis avec lui par le baptême pour mourir avec lui afin que, comme Jésus-Christ est ressuscité par la gloire et par la puissance de son Père, de même aussi nous marchions dans une nouvelle vie, étant certains que si nous sommes entés en lui par la ressemblance que nous avons eue à sa mort nous le serons aussi à sa Résurrection. »

L’Apôtre donc, et Dieu par l’Apôtre, ne veut pas que personne d’entre les fidèles ignore les mystères et la nature du baptême

Nous devons donc tous savoir que, par le baptême, nous sommes entés en Jésus-Christ et que nous devenons un seul corps et un seul homme avec lui, comme la branche devient un avec l’arbre avec lequel elle est entée ; c’est ce qui fait dire à notre Apôtre que, dans Jésus-Christ, il n’y a ni Gentil ni Juif, ni circoncis ni incirconcis, ni barbare ni scythe, ni esclave ni libre, mais que Jésus-Christ est tout en tous, c’est à dire qu’il n y a plus de diversité causée par le péché mais un seul Jésus-Christ qui remplit par l’étendue de sa grâce, la dévotion et les devoirs de tout, de qui il exclut toute autre chose que lui-même.

Reliquaire de S. Henri II de Germanie

samedi 11 juillet 2020

11 juillet - Saint Benoît de Nursie, saint Patron de l'Europe


 Saint Grégoire le Grand, « Dialogues »

 1. Une autre fois encore, Servandus était venu selon son habitude rencontrer Benoît : il était diacre et abbé de ce monastère qui avait été construit dans la région de Campanie par un certain patricien appelé Libère. En effet, il fréquentait le monastère, car cet homme, lui aussi, répandait comme une source les paroles de la grâce céleste de sorte que, comme par une sorte de courant allant de l’un à l’autre, ils s’imprégnaient mutuellement des douces paroles de la vie, et, cette suave nourriture de la patrie céleste dont ils ne pouvaient jouir encore parfaitement, ils la goûtaient du moins en soupirant après elle.

2. Mais l’heure du repos l’exigeant, le vénérable Benoît se retira dans la partie supérieure de cette tour où il logeait et il installa le diacre Servandus dans la partie inférieure de cette même tour et là, cela va de soi, on pouvait monter facilement et communiquer entre le bas et le haut. Devant cette tour, d’autre part, il y avait un vaste logis dans lequel les disciples de l’un et de l’autre prenaient leur repos. Or l’homme du Seigneur Benoît, alors que les frères reposaient encore et que l’heure des vigiles approchait, avait devancé le moment de la prière nocturne : debout à la fenêtre, il priait instamment le Dieu Tout-puissant et subitement, alors qu’il regardait dans la nuit encore profonde, il vit une lumière répandue d’en-haut chasser toutes les ténèbres de la nuit et briller d’une telle splendeur qu’elle surpassait la lumière du jour elle-même, alors qu’en fait, elle rayonnait au sein des ténèbres.

3. Or dans cette contemplation, une chose tout à fait admirable s’ensuivit car, en effet, comme lui-même l’a raconté ensuite, le monde entier, comme rassemblé sous un seul rayon de soleil, fut offert à ses yeux. Comme ce Vénérable Père fixait les yeux avec intensité sur la splendeur de cette lumière éclatante, il vit l’âme de l’évêque de Capoue, Germain, transportée par les anges au ciel dans une sphère de feu.

4. Alors, voulant que quelqu’un soit avec lui le témoin d’un tel miracle, il appela le diacre Servandus par son nom à deux et trois reprises en poussant une forte clameur. Et comme celui-ci était troublé par cette clameur inhabituelle chez un tel homme, il monta, regarda et vit un petit reste de lumière : il était stupéfait d’un tel miracle ; alors l’homme de Dieu lui raconta point par point ce qui s’était produit et aussitôt il demanda à Théoprobe, homme religieux du bourg fortifié de Cassin de se rendre la nuit même à la ville de Capoue pour savoir ce qui était arrivé à l’évêque Germain : l’envoyé le trouva déjà mort, et poursuivant sa recherche avec soin, il découvrit que son trépas s’était produit au moment même où l’homme de Dieu avait eu connaissance de son ascension.

5. Pierre : Chose tout à fait admirable et terriblement étonnante ! Bien plus : qu’on puisse dire que le monde entier fut offert à ses yeux, rassemblé pour ainsi dire, dans un seul rayon de soleil, cela je ne l’ai jamais expérimenté ! Et par conséquent, je ne saurais même pas me le représenter. Car suivant quel ordre de choses peut-il bien se faire que le monde entier soit vu par un seul homme ?

6. Grégoire : Retiens bien, Pierre, ce que je te dis : Pour l’âme qui voit le Créateur, toute créature paraît bien exiguë. En effet bien que cette âme n’ait contemplé qu’un faible rayonnement de la lumière du Créateur, tout le créé se réduit pour elle à de petites proportions, car par la lumière elle-même de cette vision intime, le sein de son esprit s’élargit et son cœur grandit tellement en Dieu qu’il se tient élevé au-dessus du monde. Qui plus est, l’âme du voyant quant à elle, se trouve au-dessus d’elle-même. Et lorsque, dans la lumière de Dieu elle est ainsi ravie au-dessous d’elle-même, elle s’amplifie intérieurement ; alors elle jette un regard au-dessus d’elle et elle comprend, dans cet état d’élévation, combien tout le créé est petit, alors que, dans son abaissement, elle n’arrivait même pas à le saisir. Ainsi donc, l’homme qui contemplait ce globe de feu et qui voyait les anges en train de remonter au ciel, ne pouvait voir ces choses, sans aucun doute, que dans la lumière de Dieu. Qu’y a-t-il d’étonnant, dès lors à ce qu’il vît le monde rassemblé devant ses yeux, alors que, élevé dans la lumière de l’esprit, il se situait déjà hors du monde ?

7. Par ailleurs, quand je dis que le monde était rassemblé devant ses yeux, ce n’est pas que la terre et le ciel se fussent contractés, mais que l’âme du Voyant s’était dilatée, elle qui, ravie en Dieu, put voir, sans difficulté, tout ce qui était au-dessous de Dieu. Ainsi donc, en union avec cette lumière qui jaillissait devant ses yeux, à l’extérieur de lui-même, il y avait, dans son esprit une lumière intérieure qui, parce qu’elle ravissait l’âme du Voyant vers les hauteurs, lui montrait combien étaient exiguës toutes les réalités d’en-bas.

8. Pierre : Il me semble qu’il m’a été utile de n’avoir pas compris tout de suite ce que tu m’avais dit puisque ma lenteur a permis, de ta part, un exposé aussi développé. Mais maintenant que mon intelligence a été abreuvée des explications tellement limpides que tu as infusées en elle, je te prie de reprendre la suite de ton récit.


mercredi 8 juillet 2020

Réhabilitation de M. Boudon

Croisée des transepts, Notre-Dame d'Evreux


« Vie nouvelle de Henri Marie Boudon », par S.Exc.R. Mgr Matthieu, Archevêque de Besançon



Elles nous auraient sans doute fait connaître comment le prélat s’y prit pour réparer autant qu’il était possible le tort qu’il avait fait à son pieux archidiacre.

Il avait depuis huit ans contracté sous ce rapport envers lui bien des dettes mais nous devons à la justice de dire que son âme était assez grande pour les acquitter toutes : Mgr. de Maupas pouvait être trompé, et quel est le cœur sans défiance, l’âme droite qui n’en coure pas les risques. Mais il avait assez de vertu pour convenir de son erreur et assez de courage pour la réparer. Il s’efforça donc de donner autant d’éclat à cette réparation qu’il en avait donné aux disgrâces dont il avait accablé Boudon.

Chaire "angélique" de Notre-Dame d'Evreux
Il s’avoua ambiance coupable de crédulité et de faiblesse, il publia avec une humilité et une bonne foi également admirables que la conduite et la piété de son archidiacre méritaient plus de louanges qu’il n’avait eu le malheur d’en dire et d’en penser de mal.

Et, afin que ses dispositions fussent assez connues pour ne laisser aucun doute dans les esprits, après l’avoir rétabli dans tous ses pouvoirs, il voulut qu’il prêchât devant lui dans la cathédrale depuis le premier jour de l’année 1674 jusqu’à la septuagésime ; enfin, il insista surtout pour qu’il reprît l’habitude de n’avoir point d’autre table que la sienne.


dimanche 5 juillet 2020

Je suis zélé d'un grand zèle pour le Seigneur


De Saint Séraphin de Sarov

Tout ce qui concerne l'église est comme une flamme intérieure : veiller sur elle, est la plus belle des tâches. La plus humble des tâches dans l'église, ne serait-ce que nettoyer le sol, est un labeur plus noble que tout autre
Faites tout avec amour et respect dans la Maison de Dieu ~
Où y a-t-il plus de joie que là où demeure le Seigneur, entouré des chérubins, des séraphins et de tous les hôtes célestes ?


vendredi 3 juillet 2020

Prions pour les vocations et ne les empêchons pas


« Vie nouvelle de Henri-Marie Boudon », par Mgr. Matthieu, Archevêque de Besançon

Quelque édifiant que fût alors le monastère de Pont-Audemer, Boudon sentait bien que pour le faire parvenir au degré de régularité qu’il désirait il fallait qu’il veillât surtout à la réception des sujets.

Autant il trouvait injuste qu’on arrachât à son attrait une âme que Dieu s’était choisie, autant il était indigné contre l’avarice de certains parents qui, par un calcul odieux, cachaient dans le fond des cloîtres ceux de leurs enfants qui pouvaient nuire à l’établissement et à la fortune des autres, et les sacrifiaient ainsi à leurs vues ambitieuses, sans profit pour leur âme et sans avantage pour la religion.

Aussi voulait-il qu’on mît tous ses soins à prévenir d’aussi déplorables abus, en avertissant les parents de la responsabilité terrible qui pèsera un jour sur eux pour avoir voulu agir contre les ordres de Dieu, en précipitant leurs enfants dans un état auquel il ne les appelait pas.


mercredi 1 juillet 2020

Fête du précieux Sang du Sauveur


Commentaire de Saint Grégoire le Grand sur le livre de Job

« Vous avez été rachetés par un sang précieux ».

Le bienheureux Job, préfigurant l'Église, parle tantôt au nom du corps, tantôt au nom de la tête.

En effet, il a souffert sans qu’il y ait eu aucun crime dans ses mains, celui qui n'a jamais commis de péché ni proféré de mensonge ; pourtant, il a subi le supplice de la croix pour nous racheter. Contrairement à tous, lui seul a présenté des prières pures, puisque, jusque dans le supplice de la passion, il faisait cette prière pour ses persécuteurs : Père, pardonne-leur ; ils ne savent pas ce qu'ils font

Que peut-on dire, que peut-on penser de plus pur, dans la prière, que d'intercéder avec miséricorde pour ceux qui vous font souffrir ? C'est pourquoi le sang de notre Rédempteur, que ses persécuteurs furieux avaient répandu, les croyants l'ont bu par la suite et ont proclamé que Jésus est le Fils de Dieu. Au sujet de ce sang, il est dit ensuite avec à-propos : Terre, ne couvre point mon sang, et n'arrête pas mon cri. L'homme, après son péché, avait entendu cette sentence : Tu es terre, et tu retourneras à la terre.

Or, cette terre n'a pas caché le sang de notre Rédempteur, parce que tout homme pécheur, buvant le sang qui a payé sa rédemption, la proclame, en rend grâce et la fait connaître à tous ceux qu'il approche. Et la terre n'a pas recouvert son sang, parce que la sainte Église a proclamé déjà maintenant le mystère de sa rédemption dans toutes les parties du monde.

Remarquez ce qui suit : N'arrête pas mon cri. En effet, ce sang de notre rédemption, qui nous est donné à boire, est le cri de notre Rédempteur. Ce qui fait dire à saint Paul : Son sang répandu parle plus fort que celui d'Abel. Du sang d'Abel il avait été dit : Le sang de ton frère, de la terre crie vers moi. Mais le sang de Jésus parle plus fort que celui d'Abel, parce que le sang d'Abel a demandé la mort du meurtrier de son frère, tandis que le sang du Seigneur a obtenu la vie pour ses persécuteurs.

Afin que le sacrement de la passion du Seigneur ne soit pas inefficace en nous, nous devons imiter ce qui nous est donné à boire et proclamer aux autres ce que nous vénérons. En effet, son cri est arrêté en nous, si la langue tient caché ce que l'âme a cru. Mais, pour que son cri ne soit pas arrêté en nous, il reste que chacun, selon sa capacité, fasse connaître à ceux qu'il approche le mystère qui le fait vivre.