vendredi 31 août 2018

31 août, naissance au Ciel de notre Père, l'abbé Henri Marie Boudon


Nous célébrons aujourd'hui la naissance au Ciel de celui que nous aimons tant et dont nous vénérons la vie et les paroles : le vénérable abbé Henri Marie Boudon.

Sa vie et ses écrits nous inspirent et nous enseignent.
Maintenant qu'il est, nous le croyons et l'espérons, dans la gloire céleste, nous nous confions à ses prières. Nous le prions plus particulièrement pour son diocèse, celui d'Evreux, pour son Évêque, ses confrères prêtres et diacres, les religieux et les vocations.

Confions-lui aussi toutes nos intentions personnelles. Soyons certains qu'il les présentera à notre Dieu et à sa sainte Mère.

Messe de Requiem, Heures d'Anne de Bretagne


Du vénérable abbé Henri Marie Boudon, Lettre 75

Je demande pardon à mon bon ange pour toutes mes infidélités et le supplie, en vue de la douloureuse Passion de mon Sauveur Jésus-Christ, de me les pardonner, et de me continuer ses soins, spécialement à ma mort.

J’invoque aussi particulièrement saint Michel, saint Joseph, saint Joachim, sainte Anne et mon glorieux Père saint François.

Et pour ce qui regarde les biens temporels, comme le Seigneur m’a fait la grâce de n’en point avoir, je n’ai rien à disposer de ce côté-là.

Enfin je supplie en toute humilité tous mes frères et sœurs de se souvenir de ma pauvre âme devant Notre Seigneur, et de lui demander miséricorde pour moi.



mercredi 29 août 2018

Fête du martyre de Saint Jean Baptiste

Icône moderne. Saint Jean Baptiste prêchant dans le désert et sa décollation

Homélie de Saint Jean Chrysostome sur la décollation de Saint Jean Baptiste

Je vous prie de considérer avec plus d’attention quelle est la demande de cette fille. «Donnez-moi, » dit-elle, « dans ce plat la tête de Jean-Baptiste. » Voyez-vous l’effronterie? Entendez-vous l’organe du diable? Elle sait bien quel est celui dont elle demande la tête, puisqu’elle l’appelle « Jean-Baptiste, » et elle la demande néanmoins.
Elle veut qu’on lui apporte dans un plat cette tête sacrée et bienheureuse, et elle en parle comme s’il ne s’agissait que d’un mets qu’on servirait sur une table. Elle ne donne aucune raison de cette demande barbare, parce qu’elle n’en a point. Elle met seulement sa gloire à se faire donner une satisfaction si cruelle et si malheureuse. Elle ne demande point qu’on fasse venir saint Jean et qu’on le tue devant tout le monde. Elle appréhendait trop sa force et sa liberté. La moindre de ses paroles l’aurait fait trembler, et la vue du glaive qui allait lui trancher la tête n’eût point empêché ce courageux prophète de parler. C’est pourquoi elle dit: « Donnez-moi ici dans ce plat la tête de Jean-Baptiste. »

Elle veut voir sa tête, mais lorsque sa bouche sera muette. Elle la veut voir toute sanglante, non seulement pour s’assurer qu’elle ne lui fera plus de reproches, mais encore pour satisfaire sa vengeance en l’insultant. Dieu voit cela, mes frères, et Il l’accepte. Il ne lance point ses foudres sur cette malheureuse. Il ne réduit point en cendres ce front insolent et cette langue homicide. Il ne commande point à la terre de s’ouvrir pour abîmer ce prince et tous ses conviés avec lui. Il retient Sa justice en cette rencontre pour préparer à Son serviteur une couronne plus illustre, et pour laisser à tous ceux qui le suivraient une plus grande consolation dans leurs maux.

Écoutons ceci, nous que la pratique de la vertu expose aux mauvais traitements des méchants. Un homme si admirable, un saint qui avait passé sa vie dans un désert, sous un habit si austère, sous un cilice; un prophète et le plus grand des prophètes, à qui le Fils de Dieu avait rendu ce témoignage qu’entre tous ceux qui étaient nés des femmes, il n’y en avait point de plus grand que lui: ce saint, dis-je, est sacrifié à la rage d’une femme impudique; sa tête est le prix de la danse d’une fille effrontée, et il est abandonné à ces furieuses, parce qu’il a soutenu avec vigueur la loi de Dieu.

La danse de Salomé et la tête du Précurseur
dans un plat à ses pieds
Pensons à ce grand exemple, et souffrons généreusement tout ce qui nous pourra arriver. Cette malheureuse femme était altérée du sang de l’innocent, et elle a le plaisir de le répandre. Elle voulait se venger de l’injure qu’elle croyait que saint Jean lui avait faite, et Dieu permet qu’elle se satisfasse comme elle l’avait désiré, et qu’elle se rassasie de sa vengeance. Qu’avait-elle à reprocher à ce saint homme? Il ne lui avait jamais fait la moindre réprimande, et il s’était toujours adressé à Hérode. Mais sa conscience criminelle lui fait sentir l’aiguillon du remords. C’est le bourreau qui la tourmente et qui la déchire. Ce qu’elle endure au dedans la rend comme furieuse au dehors. Elle remplit sa maison de confusion et d’infamie. Elle déshonore tout ensemble en elle-même sa fille et son mari mort, et découvre son adultère vivant; elle veut surpasser ses premiers excès par d’autres encore plus horribles. Il semble qu’elle dise à saint Jean: si vous ne pouvez souffrir de voir Hérode adultère, je le rendrai même homicide; et pour faire cesser vos reproches, je le forcerai à vous ôter la vie.

Je vous appelle ici, vous tous qui donnez aux femmes un si grand pouvoir sur votre esprit. Vous qui faites des serments indiscrets sur des choses douteuses et incertaines, et qui creusez ainsi la fosse où vous devez être précipités, en rendant les autres les maîtres de votre perte. Car n’est-ce pas ainsi que périt Hérode?

Il crut que dans une fête et dans un jour de joie, cette fille lui demanderait quelque chose qui fût proportionné à elle, au lieu où elle était, et au temps de cette réjouissance publique; bien loin de s’imaginer qu’elle dût demander une tête. Et cependant il fut trompé malheureusement, et sa surprise ne l’excuse point. Car si cette fille instruite par sa mère osa lui faire une demande plus digne d’une tigresse que d’une femme, c’était à lui à s’opposer à cette furieuse, et non pas à se rendre le ministre d’une cruauté si odieuse et si inouïe. Qui n’aurait été frappé d’horreur de voir au milieu d’un festin paraître dans un plat cette tête sacrée toute dégoutante de son sang? ~ C’est par cet esprit de sang et de meurtre que se conduisit alors cette femme, croyant qu’après qu’elle aurait fait mourir saint Jean, son crime serait enseveli avec lui. Mais il arriva tout le contraire, parce qu’après sa mort même, le prophète parla plus haut que jamais.

Les méchants se conduisent dans leurs desseins comme les malades, qui mourant de soif ne pensent qu’à boire pour se rafraîchir, sans considérer qu’ils se trouveront ensuite beaucoup plus mal. Si cette femme n’eût point fait mourir saint Jean, pour l’empêcher de lui reprocher son impudicité, on aurait beaucoup moins parlé contre elle. Car lorsque saint Jean fut mis en prison, ses disciples d’abord demeurèrent dans le silence. Mais lorsqu’ils le virent tué si cruellement, ils furent contraints enfin de dire qu’elle avait été la cause de sa mort. Ils voulaient d’abord épargner la réputation de cette femme adultère, en ne publiant point ce qui aurait pu la déshonorer. Mais ils furent forcés enfin de découvrir toute cette intrigue, de peur qu’on ne crût que leur maître eût été un séditieux comme Theudas et Judas, et qu’il eût été exécuté comme eux, pour avoir fait quelque entreprise contre l’État. On voit par-là, que plus on s’efforce de cacher son péché plus on le publie; et que le moyen de couvrir un crime n’est pas d’y en ajouter un autre, mais de l’expier par une sincère pénitence.



samedi 25 août 2018

Saint Louis, ayez pitié de la France. Priez pour nous.

Oraison tirée d'un missel Carolingien – Prière de Saint Louis IX de France
Sacre de Saint Louis par Charles-Amédée Van-Loo


Dieu Tout-Puissant et éternel, 
Qui avez établi l'empire des Francs pour être dans le monde 
L'instrument de vos divines volontés, 
Le glaive et le bouclier de votre sainte Église, 
Nous vous en prions, prévenez toujours et partout de votre céleste lumière, 
Les fils suppliants des Francs, 
Afin qu'ils voient ce qu'il faut faire pour réaliser votre règne en ce monde, 
Et que pour accomplir ce qu'ils ont vu, 
Ils soient remplis de charité, de force et de persévérance, 
Par Jésus-Christ Notre-Seigneur.
Amen 



Anneau de Saint Louis IX

mercredi 22 août 2018

Marie - Reine du Ciel et de la Terre

Le couronnement de Marie

De Saint Louis-Marie Grignon de Montfort, « Traité de la vraie dévotion à la très sainte Vierge Marie »

C'est par la Très Sainte Vierge Marie que Jésus-Christ est venu au monde, et c'est aussi par elle qu'il doit régner dans le monde

Marie a été très cachée dans sa vie : c'est pourquoi elle est appelée par le Saint-Esprit et l'Eglise Alma Mater : Mère cachée et secrète. Son humilité a été si profonde qu'elle n'a point eu sur la terre d'attrait plus puissant et plus continuel que de se cacher à elle-même et à toute créature, pour n'être connue que de Dieu seul.



mardi 21 août 2018

Saint Pie X, priez pour le Pape et l'Eglise

Sa Sainteté le Pape Jean Paul Ier

Homélie du Serviteur de Dieu Jean Paul Ier, pape, le jour de sa prise de possession de la Catherda Romana, en la Basilique Patriarcale Saint-Jean-de-Latran, le Samedi 23 septembre 1978

Je remercie de tout cœur le Cardinal-Vicaire pour les délicates paroles par lesquelles ~ il a voulu exprimer sa dévotion ~. Oui, vraiment, merci de tout cœur.

Le Maître des Cérémonies a choisi les trois lectures bibliques pour cette liturgie solennelle. Il a estimé qu’elles étaient bien adaptées et, moi, je cherche à vous les expliquer.

La première lecture (Is 60, 1-6) peut être mise en relation avec Rome. Chacun sait que le Pape tient son autorité sur toute l’Eglise du fait qu’il est Evêque de Rome, successeur donc, en cette ville de l’Apôtre Pierre. Et grâce spécialement à Pierre, la Jérusalem, dont parlait Isaïe, peut être comparée à une image, comme une lointaine annonce de Rome. De Rome, aussi, en tant que siège de Pierre, lieu de son martyre et centre de l’Eglise Catholique, on peut dire : "au-dessus de toi, resplendira le Seigneur et sa gloire se manifestera... les peuples marcheront à ta lumière" (Is 60, 2).
~ Ceci est un honneur pour l’Evêque de Rome et pour vous tous. Mais aussi une responsabilité. Les pèlerins trouveront-ils ici un modèle de véritable communauté chrétienne ?
Le Saint Pape Pie X, offrant la grâce à tous
les chrétiens en état de grâce de pouvoir
communier plus souvent. 
~ Rome sera une vraie communauté chrétienne si Dieu y est honoré non seulement par l’affluence des fidèles dans les églises, non seulement par la vie privée vécue moralement, mais encore par l’amour pour les pauvres. Comme le disait le diacre romain Laurent, ceux-ci sont les vrais trésors de l’Eglise ; ils doivent donc être aidés, par ceux qui le peuvent, à avoir plus et à être plus sans être humiliés ou offensés par des richesses étalées, par de l’argent gaspillé en choses futiles au lieu d’être investi, quand c’est possible, dans des entreprises d’intérêt commun.

La deuxième lecture (Hb 13, 7-8; 15-17; 20-21) s’adapte aux fidèles de Rome.
~ Prions pour que le Seigneur aide tant l’évêque que les fidèles ~. Que le Seigneur nous aide tous à constituer à Rome une communauté chrétienne vive et active. ~ Les prêtres, les religieux et les religieuses ont une position particulière, liés comme ils le sont par le vœu ou la promesse d’obéissance. Je me souviens, comme de l’un des points essentiels de mon existence, du moment où, ayant mis mes mains dans celles de l’Evêque, j’ai dit : "Je promets". Dès lors, je me suis senti engagé pour toute la vie et je n’ai jamais pensé qu’il s’était agi d’une cérémonie sans importance. J’espère que les prêtres de Rome le pensent également. A eux et aux religieux saint François de Sales rappellerait l’exemple de Saint Jean Baptiste qui vécut dans la solitude, loin du Seigneur, bien qu’il eût un si grand désir de se trouver près de lui. Pourquoi ? Par obéissance ; "il savait, écrit le Saint, que trouver le Seigneur en dehors de l’obéissance signifiait le perdre".

La troisième lecture (Mt 28, 16-20) rappelle ses devoirs à l’Evêque de Rome. Le premier est "d’enseigner", en proposant la parole du Seigneur, en toute fidélité soit à Dieu soit à ceux qui l’écoutent, avec humilité mais aussi avec une franchise sans timidité.
~ Le deuxième devoir de l’évêque, rendu par le mot "baptiser", se réfère aux sacrements et à toute la liturgie. ~ Je voudrais également que Rome donne le bon exemple en fait de liturgie célébrée pleinement et sans "créations" hors de propos. De tels abus en matière liturgique ont pu favoriser, par réaction, des attitudes qui ont entraîné des prises de position insoutenables en elles-mêmes et en contradiction avec l’Evangile. En faisant appel, avec affection et avec espoir, au sens de responsabilité de chacun devant Dieu et devant l’Eglise, je voudrais pouvoir assurer que toute irrégularité liturgique sera diligemment évitée.
Et me voici au dernier devoir épiscopal : "apprendre à observer" : c’est la diaconie, le service de guider et de gouverner. ~ Qu’il me soit permis d’ajouter encore quelque chose : c’est la loi de Dieu que nul ne peut faire du bien à autrui sans que d’abord on l’aime.

C’est pourquoi, devenant Patriarche à Venise, Saint Pie X s’était exclamé à St-Marc : "Qu’en serait-il de moi, Vénitiens, si je ne vous aimais pas ?".
Aux Romains, je dirai quelque chose de semblable ; je puis vous assurer que je vous aime, que je désire seulement entrer à votre service et mettre à votre disposition, toutes mes pauvres forces, le peu que j’ai et le peu que je suis.


samedi 18 août 2018

Sainte Hélène "Egale aux Apôtres", vous qui avez découvert la Croix glorieuse de Notre Seigneur que nos Pères avaient cachée des perses et des musulmans, aidez-nous à porter notre croix

Reliquaire de Sainte Hélène "Egale aux Apôtres", inventrice de la Sainte Croix.
Elle bâtit les basiliques de la Nativité à Bethléem, de l'Eleona (lieux de l'enseignement du Pater) sur le mont des Oliviers et du Saint Sépulcre et de l'Anastasis à Jérusalem.

Du vénérable abbé Henri Marie Boudon, « Les saintes voies de la Croix », chap. 2, Que chacun doit porter sa croix et de quelle manière il faut la porter

Après avoir parlé de tant de croix différentes, que nous reste-t-il, sinon de prendre la nôtre, celle qu’il plaît à la divine Providence de nous donner ? Mais que notre Maitre s’explique clairement sur ce sujet, lorsqu’il dit : Si quelqu’un veut venir après moi, qu’il porte sa croix ! (Matth. XVI, 24) Car il ne dit pas qu’il porte la croix, mais sa croix. C’est donc une vérité certaine, qu’il faut que chacun porte la sienne. Ô mon âme, vois-tu ce divin Roi des prédestinés, à la tête de tous ses élus, chargé de la plus lourde croix qui fut jamais, et qui renferme toutes les croix des saints ? Si tu prends bien garde à toute sa suite, tu ne verras aucun de ceux qui sont à lui, depuis le commencement du monde jusqu’à la fin des siècles, qui ne porte la sienne. Résolument, il faut donc aussi porter la nôtre : et comment faire autrement ? Serions-nous assez perdus d’esprit pour penser qu’il y aurait une exception pour nous seuls, de la vie générale de tous les prédestinés ? Non, non, il n’y a point à hésiter sur ce qui est sûr de la dernière certitude. Chacun doit porter sa croix.

La via Crucis
~ La première, de ne se les pas procurer par ses fautes ou par son imagination, se formant des états de peines, parce qu’on les a lus ou entendus, ou parce qu’on y a trop rêvé. Quand les fautes sont faites, ayez-en regret, mais ne vous inquiétez pas ; et, pour l’imagination, tâchez doucement d’y apporter du remède, la divertissant de son application, et agissant selon les avis que les personnes expérimentées vous donneront. Après cela, donnez-vous du repos, et sachez une bonne fois que les effets qui viennent de vos péchés ou de votre imagination, et qui ne sont plus volontaires en vous, sont des croix que Dieu veut que vous portiez. Ne vous abattez donc pas sous vos peines, parce que vous vous les êtes procurées : courage, consolez-vous. Dieu, qui n’a pas voulu la cause, en veut l’effet. Nous l’avons déjà dit, et peut-être le répéterons-nous encore : les peines du purgatoire ont-elles une autre cause que le péché ? Faites comme ces bonnes âmes qui y souffrent. Endurez avec paix avec douceur, et tranquillité d’âme.

La seconde chose que l’on doit éviter, est de ne pas s’amuser à désirer d’autres croix que celles que nous avons. Vous verrez de certaines personnes qui ne font que penser à ce qu’elles n’ont pas, et ne pense jamais bien à ce qu’elles ont. Elles s’occupent des peines des autres, elles s’imaginent qu’elles leur seraient plus propres ; et elles ne veulent pas, à ce qu’elles disent, ne pas porter la croix : hélas ! non, mais elles voudraient bien d’autres croix que celles dont elles sont chargées. Pour ce sujet, elles se figurent qu’elles en feraient un tout autre usage, et qu’elles ne s’y laisseraient pas aller dans les fautes où elles tombent. Tout cela n’est qu’amour-propre et présomption. Pensons-nous être plus sages que la Sagesse éternelle, et savoir mieux les croix qui nous sont propres que Dieu même ? Ô quelle folie, quelle imprudence ! Croyez-moi, nous n’y entendons rien. Si on nous laissait faire, nous ferions des croix qui nous seraient ou trop longues ou trop courtes, ou trop pesantes ou trop légères. Il n’appartient qu’à Jésus seul de nous les tailler toutes justes. Tenez pour certain que celle que vous avez, quoi qu’en disent vos sens et votre esprit, est celle qui vous est juste. Demeurez-en là ; songez à en faire un bon usage. Le démon vous donne le change, de peur qu’elle ne vous soit utile, il vous fait penser à d’autres dont il ne s’agit pas, et vous fait oublier celle que vous avez. Après tout, ne perdez-vous pas le temps ? Et de quoi cela vous sert-il ?

Icône de Sainte Hélène, crypte de la paroisse
S.Leu-S.Gilles, église capitulaire de l'Ordre Equestre
du Saint-Sépulcre de Jérusalem (Paris), qui abrite des
reliques de la sainte impératrice.
La troisième chose que l’on doit fuir, est une subtilité de l’amour-propre qui suggère qu’il est bien juste de porter sa croix ; mais qu’il serait à désirer qu’on l’eût à porter d’une autre manière. On veut bien le mal que l’on a, mais on serait bien aise de l’avoir d’une autre façon. Tout cela n’est qu’une pure tromperie. Il faut porter sa croix, et la porter en la manière que Dieu la donne. C’est la volonté de Dieu qu’il y faut envisager, et non pas précisément la croix, puisque c’est sa divine volonté que nous y devons faire, et non la nôtre. Souvenez-vous que la croix de Notre Seigneur, je veux dire celle que l’on porte chrétiennement, ne consiste pas précisément à beaucoup jeûner, à veiller et à souffrir, puisque les diables ne mangent et ne dorment jamais, et qu’ils souffrent des peines indicibles. Elle ne consiste pas précisément à se priver de son bien pour le donner aux pauvres, et vivre en pauvreté, puisque le grand Apôtre assure que cela peut se faire inutilement et sans le véritable amour de  Dieu. (I Cor. XIII, 3) Elle ne consiste pas dans la solitude ; car combien de bergers méchants, qui y passent leur vie ! Elle est donc dans la souffrance portée par l’esprit de Jésus-Christ, parce qu’il le veut de la sorte. Or cela ne se peut pas faire, si on ne souffre en la manière qu’il ordonne.

Ensuite, ménagez bien toutes vos croix. Oh ! Qu’il est bon en cette matière d’être un grand ménager ! ~ Ne perdez donc pas la moindre occasion de souffrir, ne laissez pas écouler le moindre de ces moments heureux ; devenez saintement avare en cette rencontre. Voyez-vous cet homme attaché au bien ? C’est lui arracher le cœur que de lui faire perdre une pistole. Ô quelle joie pour lui, si on lui présentait un trésor, où on lui donnât la liberté de puiser un jour entier, et de prendre à pleines mains de l’or et de l’argent ! Je vous assure qu’il n’en perdrait pas un moment ; serait bien habile, qui le divertirait à d’autres choses. Mais savez-vous que le trésor des souffrances renferme des richesses immenses pour la gloire ? Si vous aviez un morceau de la vraie croix, et qu’il vous en échappât quelques parcelles qui tombassent à terre, aussitôt vous vous jetteriez à genoux pour les recueillir ; vous regarderiez partout, de peur d’en perdre la moindre partie ; vous appelleriez vos enfants pour vous aider à les chercher. Hélas ! les croix que vous portez sont encore l’accomplissement de la croix de notre bon Sauveur. Prenez-y bien garde, n’en laissez rien échapper.

Saint Macaire de Jérusalem et Sainte Hélène
adorant la sainte Croix enfin retrouvée.
Pour tout cela, encore une fois, regardez bien la divine volonté dans vos croix. Voyez-y Dieu : ne regardez pas la tentation comme suggérée par le malin esprit, mais venant de la part de Dieu pour votre propre bien ; faites de même en tout ce qui vous arrive de la part des hommes ou des causes naturelles, soit pour les maladies, pertes, ou autres accidents. Ne faites pas comme les chiens qui courent après la pierre qu’on leur jette, sans regarder ceux dont elle vient : cet exemple est familier et ordinaire, mais il est utile ; faites-en l’application. Ô mon Dieu, verrons-nous toujours les causes secondes, sans envisager la première ?







mercredi 15 août 2018

Dormition et Assomption de la Très Sainte Vierge Marie, Reine de France et du monde, Reine des Anges et des Hommes, modèle de tous les Saints

Icône moderne de la Dormition de
Notre Dame.

La Dormition et l'Assomption de la Très Sainte Mère de Dieu, selon la tradition orientale

Lorsqu’il plut au Christ notre Dieu de rappeler à Lui Sa Mère, Il envoya un Ange, trois jours à l’avance, pour lui annoncer cette nouvelle. En s’approchant, l’Ange dit à la Pleine de Grâce : « Voici ce que déclare ton Fils : “le temps est venu de rappeler auprès de moi ma Mère.” Ne te trouble pas à cette nouvelle, mais réjouis-toi plutôt, car tu vas partir vers la vie éternelle. » Accueillant ce message avec grande joie, la Mère de Dieu, emplie du désir ardent de s’élever vers son Fils, se rendit au mont des Oliviers pour y prier dans la quiétude, ainsi qu’elle en avait coutume. Il se produisit alors un miracle étonnant : au moment où la Toute-Sainte atteignait le sommet de la colline, les arbres qui s’y trouvaient plantés inclinèrent leur ramure, se prosternant et rendant gloire à la Souveraine du monde, tels des serviteurs doués de raison.

Statue de la Dormition de Notre Dame, crypte de l'église des
bénédictins du Mont Sion, Jérusalem
Après avoir prié, la Toute-Sainte retourna chez elle, sur le mont Sion (lieu de Cénacle). Comme elle entrait dans la maison, tout se mit soudain à trembler. Rendant grâces à Dieu, elle fit éclairer la demeure, et appeler ses parents et ses voisins. Elle mit elle-même tout en ordre, arrangea son lit funèbre et ordonna de préparer ce qui était nécessaire pour les funérailles. Aux femmes qui étaient venues à son appel, elle révéla la nouvelle de son départ vers le Ciel et, en guise de preuve, elle leur remit la branche de palmier, symbole de victoire et d’incorruptibilité, que l’Ange lui avait donnée. Encore attachées par les liens de ce monde, ses compagnes reçurent cette nouvelle avec force larmes et gémissements, suppliant la Mère de Dieu de ne pas les laisser orphelines. Celle-ci les rassura : certes, elle partait vers le Ciel, mais elle n’en continuerait pas moins à les protéger, elles et le monde entier, par sa prière. À ces paroles, les femmes cessèrent leurs pleurs et s’empressèrent de faire les préparatifs. La Toute-Sainte ordonna en outre de donner les deux seules robes qu’elle possédait aux deux pauvres veuves qui étaient ses compagnes habituelles et ses amies. À peine avait-elle prononcé ces paroles, que la maison fut de nouveau ébranlée par un bruit semblable à celui du tonnerre, et elle se trouva remplie de nuées qui amenaient les Apôtres, rassemblés de toutes les extrémités du monde. C’était donc toute l’Église qui, en leurs personnes, était mystiquement présente pour célébrer les funérailles de sa Souveraine. Au chœur des Apôtres s’était joint celui des saints hiérarques, tels que saint Hiérothée, saint Denys l’Aréopagite et saint Timothée. Les yeux pleins de larmes, ils dirent à la Mère de Dieu : « Si tu demeurais dans le monde et vivais parmi nous, nous en aurions, bien sûr, une grande consolation, ô Souveraine : ce serait comme si nous voyions ton Fils et notre Maître. Mais puisque maintenant, c’est selon Sa volonté que tu vas être transportée au Ciel, nous nous lamentons et pleurons, comme tu le vois. Mais nous nous réjouissons cependant de tout ce qui a été disposé pour toi. » Elle leur répondit : « Ô Disciples et amis de mon Fils et de mon Dieu, ne transformez pas ma joie en tristesse, mais ensevelissez mon corps et gardez-le dans la position que je prendrai sur mon lit de mort. » À ces mots, arriva à son tour sur les lieux le Vase d’Élection, saint Paul. Il se jeta aux pieds de la Toute-Sainte pour la vénérer et lui adressa cette louange : « Réjouis-Toi, Mère de la Vie et objet de ma prédication. Car, quoique je n’aie point vu le Christ corporellement, en te voyant, c’est Lui-même que je crois contempler. »
 
La Dormition de Notre Dame et son Assomption, par le
bienheureux Fra Angelico, op.
Après avoir fait ses derniers adieux à tous les assistants, la Toute-Immaculée s’allongea elle-même sur son lit de mort, disposant son corps comme elle le voulait, et elle offrit d’ardentes prières à son Fils pour la conservation et la paix du monde entier. Puis, ayant donné sa bénédiction aux Apôtres et aux hiérarques, souriante, elle remit paisiblement son âme, blanche et plus resplendissante que toute lumière, entre les mains de son Fils et de son Dieu, qui était apparu en compagnie de l’Archange Michel et d’une troupe angélique. Sa mort s’accomplit en effet sans souffrances ni angoisse, de même que son enfantement avait eu lieu sans douleurs. Pierre, le Coryphée des Apôtres, entonna alors l’hymne funèbre et ses compagnons soulevèrent la litière, précédés par d’autres assistants qui portaient des flambeaux et accompagnaient le cortège de leurs chants, avec à leur tête saint Jean le Théologien tenant en main la palme de victoire, et suivis en silence par la foule des disciples. On pouvait aussi entendre les anges, qui joignaient leurs voix à celles des hommes, de sorte que le ciel et la terre étaient tout remplis de cette thrène en l’honneur de la Souveraine du monde. L’air se trouva purifié par l’ascension de son âme, la terre allait être sanctifiée par la déposition de son corps, et de nombreux malades recouvrèrent alors la santé. Ne pouvant supporter ce spectacle, les chefs des Juifs excitèrent des gens du peuple et les envoyèrent renverser la litière sur laquelle reposait le corps vivifiant. Mais la justice divine devança leur sombre dessein, et ils furent tous frappés d’aveuglement. L’un d’eux, le prêtre Jéphonias qui, plus audacieux que les autres, était parvenu à saisir la sainte couche, eut en plus les deux mains coupées à la hauteur du coude par le glaive de la colère divine, et ses bras mutilés restèrent accrochés au lit, offrant un spectacle pitoyable. Porté au repentir par ce châtiment, Jéphonias adhéra de tout son cœur à la foi ; et à la parole de Pierre, il se trouva guéri et devint pour ses compagnons un instrument de Salut et de guérison. En effet, comme on lui avait remis un rameau de la palme de la Mère de Dieu, il l’appliqua sur les yeux de ses compagnons, et les guérit tous à la fois de leur cécité corporelle et de leur aveuglement spirituel.

Dormition de Notre Dame, Reine des Anges.
Parvenus au jardin de Gethsémani, les Apôtres ensevelirent le corps très saint de la Mère de Dieu et demeurèrent là pendant trois jours, leurs prières étant sans cesse accompagnées des hymnes angéliques. Conformément à une disposition de la Providence, l’un des Apôtres (Thomas selon certains) ne se trouvait pas aux funérailles. Il n’arriva à Gethsémani que le troisième jour et ne pouvait se consoler de n’avoir pu contempler une dernière fois le corps déifié de la Toute-Sainte. Aussi, d’un commun accord, les autres Apôtres décidèrent-ils d’ouvrir le tombeau, afin qu’il puisse vénérer le saint corps. Une fois qu’on eut enlevé la pierre qui en fermait l’entrée, ils restèrent tous saisis de stupeur en constatant que le corps avait disparu et que seul le suaire qui l’enveloppait restait là, vide, mais gardant la forme du corps. C’était une preuve irréfutable du transfert au Ciel de la Mère de Dieu, c’est-à-dire de sa résurrection et de l’ascension de son corps, de nouveau réuni à son âme, au-delà des cieux, dans l’intimité de son Fils, pour être notre représentante et notre avocate auprès de Dieu. Marie, fille d’Adam, mais devenue véritablement Mère de Dieu et Mère de la Vie en enfantant Celui qui est la Vie substantielle (Jn 14, 6), est donc passée par la mort. Mais sa mort n’est en rien déshonorante, car, vaincue par le Christ, qui s’y est soumis volontairement pour notre Salut, la condamnation d’Adam est devenue « mort vivifiante » et principe d’une existence nouvelle. Et le Tombeau de Gethsémani, de même que le Saint Sépulcre, est apparu comme une « chambre nuptiale », où se sont accomplies les noces de l’incorruptibilité.

L'Assomption, Ippolito Andreasi
Il convenait en effet que, conforme en tout au Christ-Sauveur, la très sainte Vierge passe par toutes les voies que le Christ a empruntées pour répandre la sanctification en notre nature. Après l’avoir suivi dans sa Passion et avoir « vu » sa Résurrection, elle a donc fait l’expérience de la mort. Dès qu’elle se sépara de son corps, son âme très pure se trouva unie à la Lumière Divine, et son corps, étant resté peu de temps en terre, ressuscita bientôt, par la grâce du Christ ressuscité. Ce corps spirituel fut reçu au Ciel comme le tabernacle du Dieu-Homme, comme le trône de Dieu. Il est la partie la plus éminente du Corps du Christ, et il a souvent été assimilé par les saints Pères à l’Église elle-même, la demeure de Dieu parmi les hommes, prémices de notre état futur et source de notre divinisation. Des entrailles très chastes de Marie, Mère de Dieu, le Royaume des cieux nous a été ouvert, c’est pourquoi son transfert au Ciel est cause de joie pour tous les croyants qui ont ainsi acquis la garantie, qu’en sa personne, c’est toute la nature humaine, devenue porteuse du Christ, qui est appelée à habiter en Dieu.

Eglise du tombeau de Marie, à Gethsémani, Jérusalem

samedi 11 août 2018

Saint Taurin, apôtre d'Evreux et son premier Evêque, priez pour nous !

Saint Taurin d'Evreux, église du Plessis-Hebert


Tropaire à saint Taurin d’Evreux (natalice au 5ème siècle)


Venu de Rome, tu apportas la Lumière
Dans les ténèbres du paganisme à Evreux.
Par toi les âmes se tournèrent vers le Christ,
Et tu accomplis des miracles sans nombre
Avant de rejoindre le Royaume du Père.
Saint Taurin prie Dieu qu’Il ait pitié de nos âmes !

mercredi 8 août 2018

La notoriété de M. Boudon

Portrait du vénérable abbé
Henri Marie Boudon

« La Vie de M. Henri Marie Boudon, Grand Archidiacre d’Evreux », par M. ***, tome 1er

La première fut Mademoiselle de Bouillon ; c’est-à-dire une des plus sages et des plus vertueuses Princesses qui fût jamais. Dès qu’elle eut connu Boudon, et il était aisé de le connaître, elle le regarda comme un Ange qui lui avait été envoyé du Ciel pour la conduire dans les voies du salut.

Elle se mit sous sa direction, elle s’y mit comme une argile disposé à devenir un vase de gloire et d’honneur. Pour prendre et pour suivre ses avis à mesure qu’elle en avait besoin, elle l’engagea contre son inclination à loger dans son Hôtel pendant le temps qu’elle avait coutume de passera Evreux. 

Toute la ville voyait avec autant de surprise que d’édification une Princesse jeune et délicate suivre à pied, dans les rues, le Serviteur de Dieu, lui donner toujours la droite pour faire connaître, par un exemple frappant, le respect qui est dû aux Ministres de Jésus-Christ et l’accompagner humblement dans tous les lieux où la présence de l’un et l’autre pouvait contribuer à la gloire de Dieu et au salut du prochain.

samedi 4 août 2018

Saint Jean-Marie Vianney, saint Patron des prêtres, priez pour nous et tous les prêtres ! Aidez-nous à grandir dans l'amour de l'Eglise.


« Vie nouvelle de Henri-Marie Boudon », par S.Exc.R. Mgr Matthieu, Archevêque de Besançon

Telle était la soumission de Boudon envers l’Eglise : l’enfant le plus tendre n’en pourrait pas porter à sa mère une plus sincère et plus inviolable.

Au respect aveugle que lui inspiraient ses décisions, il joignait un sentiment de zèle pour tout ce qui pouvait contribuer à sa gloire et à l’affermissement de son autorité, si désintéressé et si pur que tous ceux qui y travaillaient quelles que fussent d’ailleurs les routes différentes qu’ils prissent pour arriver à ce noble but acquéraient des droits égaux à son estime. Ainsi la conformité de pensées et de sentiments qui le portait à aimer Fénelon ne l’empêcha jamais de payer à Bossuet le tribut d’admiration que méritait ce grand homme : il citait souvent sa doctrine et ses lettres prouvant qu’il eut toujours en ses lumières une confiance pleine de respect.


jeudi 2 août 2018

Que l'âme de sa servante fidèle repose en paix ! Notre Dame des Anges, priez pour elle !




En cette fête de Notre-Dame des Anges, l'Archiconfrérie du Très saint Sacrement de l'Autel et des saints Anges a la douleur de vous faire part du décès de Mlle Claire de Champchesnel, à l'âge de 93 ans. 

Entrée dans la confrérie le 16 octobre 2009 au Mont Saint-Michel, elle s'est éteinte ce midi alors que s'achevait la Messe chantée à l'autel de Notre-Dame d'Evreux, en la cathédrale d'Evreux.

Requiem aeternam dona ei Domine, et lux perpetua luceat ei.

Une Messe de Requiem sera célébrée  à Evreux  et une autre à Paris, ce soir, pour le repos de son âme.
Les obsèques devraient avoir lieu en la maison de retraite du Brémien.

Solennité de Notre Dame des Anges


Le 2 août, l'Ordre de Saint François et toute l'Eglise célèbrent la solennité de Notre Dame des Anges. 


Celle-ci apparu au pauvre d'Assise dans la chapelle de la Portioncule qu'il rebattît pour la gloire du Seigneur Jésus. Il obtint du Sauveur et de sa sainte Mère environnée des neuf chœurs des Esprits bienheureux la grâce de l'indulgence plénière pour tous ceux qui :
Chapelle de la Portioncule, à l'intérieur de la Basilique
Notre-Dame des Anges, Assise
+ prieraient en visitant une église ou une chapelle, dûment confessés, 
+ ayant assisté et communié à la Messe, 
+ ayant prié pour le Pape, l'Eglise et l'unité du genre humain dans le Cœur de Jésus.

En ce jour de sainte joie, exultons avec les Anges et les Archanges. Confions à notre Reine et notre Mère toutes nos intentions pour qu'elle les porte auprès du trône de notre divin Maître.

Sainte et joyeuse fête !

Simone Martini, Notre Dame entourée de toute la cour céleste

Du vénérable abbé Henri Marie Boudon, « Dévotion aux neuf chœurs des Anges », 11e motif

La divine Marie est la générale des armées de Dieu et les anges en sont les troupes glorieuses ; ce sont donc les soldats de celle qui seule parait terrible comme une armée tout entière rangée en bataille, et ils ont fortement combattu pour sa gloire dès la création du monde ; s’opposant à Lucifer et aux anges apostats qui n’ont pas voulu se soumettre à son empire, Dieu leur ayant révélé qu’elle devait être quelque jour leur souveraine.

Marie aux Anges, par Jan Provost
Elle est l’auguste et triomphante reine du paradis : les anges sont les fidèles et généreux sujets qui l’ont honorée comme nous venons de le dire auparavant, qu’elle fût et qui tiennent à grande gloire d’être assujettis aux lois de son royaume.

Elle est Dame des anges et souvent elle est invoquée sous cette qualité de Notre Dame des Anges ; ils sont donc ses serviteurs, mais des serviteurs si zélés qu’ils ne font qu’attendre la manifestation de ses volontés pour les exécuter au moindre signe avec une promptitude inénarrable

Elle est même leur amie, c’est pourquoi dans les Cantiques (des Cantiques) le divin époux la prie de parler et de faire entendre sa voix parce que, dit-il, les amis écoutent. Or ces amis sont les saints anges ! L’on peut dire de plus : qu’elle est leur mère, en quelque manière, et c’est le sentiment de plusieurs graves théologiens.

Tous ces titres font assez voir qu’il y va de la gloire de cette reine, de cette générale d’une si glorieuse et si puissante dame, que ses sujets, ses soldats, ses serviteurs, soient considérés. L’amour qu’elle a pour eux, les traitant comme ses fidèles amis et même comme ses enfants, demande par toutes sortes de raisons que nous aimions ce qu’elle aime, que nous ayons de profonds respects pour ceux qu’elle désire d’être honorés.

Louons donc et bénissons les saints anges parce que la très pure Vierge, l’auguste reine et dame des anges, en est louée et bénie ;
mais louons et bénissons le Seigneur qui a fait tout ce qu’il y a de grand et de louable, et en la dame des anges, et dans les saints anges, et c’est 
Dieu seul, Dieu seul, Dieu seul !

Frsque centrale de la chapelle de la Portioncule. En haut, l'apparition du Seigneur et de Notre Dame des Anges à S. François.