jeudi 29 juillet 2021

Pauvre, doux et humble de cœur


« La Vie de M. Henri Marie Boudon, Grand Archidiacre d’Evreux », par M.***, tome 1er

Pour ne se pas borner à une simple oblation, notre grand Archidiacre y joignit toutes les œuvres de piété et de pénitence que les Saints pratiquent pour engager, pour forcer le Ciel à bénir leurs travaux : communions ferventes, pieux et pénibles pèlerinages, mortifications excessives, tout était mis en usage.

Dans tous les temps de l’année, il jeûnait trois fois par semaine ; mais dans le temps de ses visites qu’il fit toujours à deux ou trois reprises, il jeûnait tous les jours sans y manquer, jamais quelques fatigues qu’il eût essuyées ou quelque instance qu’on pût lui faire. Il aurait voulu, si les mœurs du temps l’eussent souffert, n’avoir d’autre monture que celle dont se servit le Fils de Dieu au jour de son entrée à Jérusalem ; il y suppléa en se servant d’un cheval qui valait encore moins. C’est dans cet équipage qui faisait pitié que, suivi non d’un valet, car il n’en eut jamais, mais d’un homme presque aussi pauvre qu’il l’était lui-même, il parcourait et les villages et les villes du Diocèse.


lundi 26 juillet 2021

Sainte Anne et saint Joachim

Sainte Anne et Notre Dame


Radio-message du vénérable Pape Pie XII aux fidèles de Bretagne réunis au sanctuaire Sainte-Anne d’Auray, samedi 17 juillet 1954


Chers fils et filles de Bretagne, pèlerins de Sainte-Anne d'Auray ;


Au moment où le très vénéré et très digne Cardinal Archevêque de Rennes se dispose à lire la consécration qui renouvellera le don de vous-mêmes, de vos familles, de vos malades, de vos écoles, de vos paroisses, au Cœur Immaculé de Marie, le Père de tous les fidèles se rend attentif à cette grande action, il vient vous encourager et vous bénir. S'il Nous est permis de reprendre à Notre Saint Prédécesseur Pie X les paroles qu'il adressait en 1906 au Cardinal Labouré, Nous voudrions vous dire, en cette circonstance solennelle, qu'« au milieu des haines dont la foi catholique est l'objet », c'est particulièrement de vous que « Nous attendons... la meilleur part de Notre joie ».


La Bretagne, Nous le savons, a toujours été une Terre de Marie, et elle veut le demeurer. Les signes de votre dévotion à la Très Sainte Vierge sont innombrables : dans vos diocèses, combien d'églises lui sont dédiées ; dans les sanctuaires de vos pays, combien de Vierges couronnées reçoivent chaque jour l'hommage de vos prières ; dans vos familles, combien ont reçu au saint baptême le nom de Marie ! Oh ! portez-le tous dans le cœur ce nom béni de la Mère de Dieu ! Honorez-le par votre piété, honorez-le plus encore par votre vie !


Que la consécration solennelle d'aujourd'hui soit pour vous un rempart contre les tentations, un motif de confiance dans la prière, un stimulant dans la lutte de tous les jours au service de Dieu. Quiconque s'est consacré à Marie lui appartient de façon spéciale. Il est devenu comme un sanctuaire de la Très Sainte Vierge ; l'image de Marie l'aide à écarter avec énergie toute pensée mauvaise ; l'amour de Marie lui donne le courage d'entreprendre de grandes choses, de vaincre le respect humain, de secouer l'égoïsme, de servir et d'obéir patiemment. Le regard fixé intérieurement sur elle, il s'affectionne à la pureté, à l'humilité, à la charité, dont l'âme de la Vierge était rayonnante; il prend en haine le péché, il le combat en lui-même et lui fait la guerre de toutes ses forces. Quand il voit l'Immaculée fouler aux pieds le serpent infernal, quand il contemple la Mère de Dieu qui élève entre ses bras son divin Fils, sa volonté ne peut plus avoir aucune complaisance pour le mal ; au contraire, il est fier d'appartenir à Jésus et à Marie, il sait aussi que Marie le presse de faire tout ce que Jésus commande ou désire.


Mettez-vous donc avec confiance sous le manteau qu'elle ouvre de ses deux bras maternels pour accueillir tous ses enfants ; que tous les fils de Bretagne se retrouvent unis sous son patronage ; qu'ils lui fassent une cour et une garde d'honneur et se montrent partout et toujours de dignes fils d'une telle Mère.


Saint Joachim

Les exemples ne manquent pas, dans votre histoire, d'extraordinaire et très féconde dévotion à Marie. Nous n'en citerons qu'un seul, le plus remarquable sans doute, celui de saint Louis-Marie Grignion de Montfort, que Nous avons eu le bonheur d'élever aux honneurs suprêmes de l'Église le 20 juillet 1947. Recevant le lendemain les nombreux pèlerins bretons, vendéens et poitevins venus à Rome en cette occasion, Nous déclarions : « Tous les saints, assurément, ont été grands serviteurs de Marie, et tous lui ont conduit les âmes ; il (saint Louis-Marie) est incontestablement un de ceux qui ont travaillé le plus ardemment et le plus efficacement à la faire aimer et servir ». Aujourd'hui, Nous adressant à tous ceux qui entendent faire de leur consécration au Cœur Immaculé de Marie un acte important et définitif, Nous leur disons : à l'imitation de saint Louis-Marie Grignion de Montfort et de tous les saints bretons, faites aimer et servir Marie.

Cela suppose avant tout que vous pratiquerez vous-mêmes les vertus de Marie : la délicatesse de son Cœur Immaculé ; le recueillement et l'esprit de prière, dont parle l'Évangile, quand il rappelle par deux fois (Lc 2, 19 ; 2, 51) qu'elle conservait dans son cœur le souvenir des grâces de Dieu et des actions de l'Enfant Jésus ; l'amour de Dieu, humble, ardent et joyeux, qui éclate dans le Magnificat; l'amour des autres également, de tous les autres, de ses parents, de ses amis, de tous les hommes, cette charité incomparable qui la fait voler au service de sa cousine Élisabeth, dès qu'elle apprend sa prochaine maternité, qui la rend attentive à la gêne des époux, quand le vin vient à manquer aux noces de Cana, qui l'unit enfin de façon si douloureuse et si profonde aux souffrances de son divin Fils pour le salut du genre humain. Oui, la Très Sainte Vierge, dont la condition fut si humble, dont l'Évangile ne rapporte que si peu de choses, dont le silence remplit presque toute la vie, la Sainte Vierge a vu Dieu accomplir en elle les plus grandes choses sans perdre cette étonnante modestie qui remplit d'admiration. Et c'est pourquoi elle reste le modèle de tous les chrétiens. Avec le Sauveur lui-même elle est demeurée cachée à Nazareth, unie à Lui dans la douceur et l'humilité, dans l'accomplissement du devoir quotidien et des travaux domestiques, dans la patience et la prière. On ne connaît d'elle aucun miracle, aucune action extraordinaire, mais elle a aimé Dieu de tout son cœur, de toute son âme, de tout son esprit, et de toute sa force. C'est là le premier commandement. Et elle a aimé le prochain comme soi-même. « De plus grand que ceux-là il n'est aucun autre commandement » (Mc 12, 30-31).


Toutefois, les fidèles qui ressentent pour la Très Sainte Vierge une dévotion spéciale, veulent souvent mettre toute leur vie à son service et s'unir à d'autres pour propager son culte. Il existe depuis des siècles dans l'Église des associations placées sous le patronage de Marie, qui ont joué dans la sanctification personnelle de nombreux chrétiens et dans l'exercice du zèle apostolique un rôle providentiel maintes fois loué par Nos Prédécesseurs et par Nous-même. Nous voulons parler, entre autres, de ces congrégations mariales, que Nous avons appelées l'Action catholique dans l'esprit de la Très Sainte Vierge, et dont la Constitution apostolique Bis saeculari du 27 septembre 1948 a défini la nature et l'esprit. Nous avons appris avec joie qu'elles ont de fervents promoteurs en Bretagne, et Nous souhaitons qu'elles trouvent dans ce pays de la Vierge un terrain fécond, d'où sortiront des légions d'âmes ferventes et apostoliques. Ce qu'elles accomplissent dans les nations les plus diverses et les plus éloignées, de la chrétienté, pourquoi ne le feraient-elles pas dans cette chère Bretagne, dont la foi ancestrale connut de si brillantes époques, de si ardents renouveaux ?


Vous seriez étonnés, chers fils et filles de Bretagne, si aujourd'hui, en cette fête de sainte Anne, et ici, à Auray, où elle est vénérée d'une manière si émouvante, Nous n'avions un souvenir pour celle que vous appelez à si juste titre la Bonne Mère. Aimez-la bien, cette bonne sainte Anne. Continuez à placer vos foyers sous sa protection. En mettant Marie au monde, elle a donné à l'humanité la plus merveilleuse des créatures, la plus sainte des femmes, le chef d'œuvre de Dieu. N'est-ce pas assez pour que vous l'aimiez et l'honoriez d'une manière unique ?


Implorant donc l'intercession de sainte Anne et de la Très Sainte Vierge, Nous appelons sur vous tous, sur vos foyers, vos écoles, vos paroisses, vos diocèses, sur toute la Bretagne, l'effusion la plus abondante des grâces de Dieu, et du fond du cœur Nous vous en accordons pour gage Notre paternelle Bénédiction apostolique.

 

[en breton]

Revo mélet Kalon Glan Mari !

Revo mélet Santez Anna Patronez vad er Vretoned !




jeudi 22 juillet 2021

Sainte Marie-Madeleine

 

À la précieuse myrrhe

la Courtisane mêlait ses larmes

et la versait sur tes pieds immaculés

qu’elle couvrait de baisers.

Toi, aussitôt tu l’as justifiée.

Accorde-nous, aussi, le pardon,

Toi qui as souffert pour nous, et sauve-nous.

 

Lorsque la pécheresse t’offrait la myrrhe

le disciple s’entendait avec les iniques.

L’une se réjouissait de verser 1a précieuse myrrhe,

l’autre se hâtait de vendre l’Inestimable.

Elle reconnaissait son Maître,

lui se séparait de son Maître.

Elle était libérée,

et Judas était devenu esclave de l’ennemi.

Réalité terrible que la négligence !

Réalité immense que la repentance !

Accorde-la moi aussi, ô Sauveur,

Toi qui as souffert pour nous, et sauve-nous.

 

Ô quelle misère, celle de Judas !

Il voyait la courtisane baiser Ses pieds

et méditait perfidement le baiser de la trahison !

Elle dénouait sa chevelure,

et lui, s’enchaînait dans sa colère,

portant, au lieu de myrrhe, sa méchanceté fétide.

C’est que la jalousie ne sait préférer l’utile.

Ô quelle misère, celle de Judas !

Préserves-en nos âmes, ô notre Dieu.

dimanche 18 juillet 2021

Le combat spirituel


Du vénérable abbé Henri Marie Boudon, « Les saintes voies de la Croix », chap. VI, Des peines causées par le démon

Il y a des tentations ordinaires et extraordinaires des démons. Leurs tentations ordinaires sont quand ils tentent par le monde, ou les sensualités de la chair. Ces esprits malheureux se servent des biens de fortune, de nature, comme des richesses, honneurs, charges, beauté du corps, du bel esprit, de la belle humeur, pour donner de l'attache aux créatures, et porter au péché ; et les hommes, par une ingratitude qui surpasse toute pensée, au lieu de se servir des dons de Dieu pour l'en bénir et le louer, en abusent misérablement ; de sorte que plus ils sont gratifiés, plus ils en sont ingrats. Par exemple, si une personne est douée d'une beauté extraordinaire, souvent elle en sera plus attachée à elle-même, et servira d'un plus grand obstacle aux autres dans les voies du salut. De plus, les malins esprits tentent par les biens de la grâce, soit en glissant de la corruption dans l'intention de ceux qui les ont, soit en y mêlant de la superbe et de l'orgueil. Orgueil, vice plus commun que l'on ne pense, et d'autant plus dangereux qu'il est caché, qu'il a fait tomber les colonnes de la vie spirituelle, et ruiné dans un moment des trésors immenses des dons du ciel.

 

Les démons tentent extraordinairement quand ils demandent à Dieu permission d'attaquer l'âme avec des assauts extraordinaires ; permission que Dieu tout bon ne leur accorde point, sans donner en même temps des grâces particulières pour résister. Car, enfin, c'est une vérité de foi, toute pleine de consolation, que Dieu est fidèle, et qu'il ne permet pas que nous soyons tentés au-dessus de nos forces ; c’est pourquoi c'est toujours notre faute si nous succombons. Un démon disait un jour à saint Pacôme que si Dieu leur permettait de tenter les personnes d'une vertu commune, comme celles qui sont dans la pratique héroïque, elles ne pourraient résister à leurs efforts ; mais c'est ce que l'infinie miséricorde de Dieu ne leur accorde pas.

 

S'ils livrent aux saints des combats qui sont terribles, la force divine dont ils sont revêtus est admirable. Il est vrai que c'est à ces âmes éminentes qu'ils en veulent, que c'est contre elles qu'ils déchargent leur rage d'une manière effroyable. La raison est qu'ils y voient moins de nature et plus de grâces ; ils y voient plus de Dieu et c'est ce qui les désespère. Ils se mettent peu en peine du reste ; de là vient qu'ils craignent peu les directeurs, les prédicateurs, quoique gens de bien, quand ils tiennent encore à la nature par l’estime de l'esprit, des biens, des honneurs de l'éclat, de la réputation, et ils ne leur font pas de grandes persécutions : mais quand un homme, par l'amour du mépris, de la pauvreté, de la douceur, et par un entier détachement, n'est plus rempli que de Dieu, tout l'enfer tremble. Oh ! qu'une personne où il n'y a que Dieu seul est redoutable aux troupes infernales, quand bien même elle serait dans un désert sans s'employer à aucune fonction extérieure ! Voilà le sujet de tous ces combats de l'enfer contre les anciens solitaires, qui, à la vérité, ont été étranges et terribles, et presque continuels. Voilà le sujet des oppositions qu'ils apportent aux âmes d'oraison, parce que c'est l'un des plus assurés et des plus efficaces moyens de se remplir de Dieu seul.


vendredi 16 juillet 2021

Notre Dame du Mont Carmel


Saint Ambroise, Sur les vierges, II, 2

Contemplez, comme une image dessinée devant vous, la virginité et la vie de la bienheureuse Marie. Comme en un miroir, y resplendit, éclatant, un exemple de chasteté, un modèle de vertu.

Vous trouverez là les normes de votre conduite et, comme tracés d’avance pour vous, de clairs enseignements de vie irréprochable qui vous diront ce qu’il faut corriger, éviter, observer. Le meilleur stimulant pour apprendre, c’est l’excellence du maître. Or, qui est plus excellent que la Mère de Dieu ? Qui est plus splendide qu’elle ? La splendeur elle-même l’a choisie. Qui est plus chaste qu’elle ? Son corps a enfanté sans commerce charnel. Et que dire de ses autres vertus ? Vierge, elle l’était, non seulement dans son corps, mais aussi dans son âme, où nul fourbe calcul n’a jamais corrompu la pure vigueur de l’amour.


mercredi 14 juillet 2021

France, fille aînée de l'Eglise, reviens à ton Dieu par les prières de Marie, ta Reine


De Sa Sainteté le Pape Pie XI,
extrait de la Lettre apostolique proclamant Notre-Dame de l'Assomption patronne principale de la France, Rome, 2 mars 1922

Les pontifes romains nos prédécesseurs ont toujours, au cours des siècles, comblé des marques particulières de leur paternelle affection la France, justement appelée la fille aînée de l'Eglise. […]

Il est certain, selon un ancien adage, que le Royaume de France a été appelé le Royaume de Marie, et cela à juste titre.

Car depuis les premiers siècles de l'Eglise jusqu'à notre temps, Irénée et Eucher de Lyon, Hilaire de Poitiers, Anselme, qui de France passa en Angleterre comme archevêque, Bernard de Clairvaux, François de Sales, et nombre d'autres saints docteurs, ont célébré Marie et ont contribué à promouvoir et amplifier à travers la France le culte de la Vierge Marie de Dieu. A Paris, dans la très célèbre université de Sorbonne, il est historiquement prouvé que dès le XIII° siècle, la Vierge a été proclamée conçue sans péché.

[…] La Vierge-Mère en personne, trésorière de toutes grâces de Dieu, a semblé, par des apparitions répétées, approuver et confirmer la dévotion du peuple français.

Bien plus, les principaux et les chefs de la nation se sont fait gloire longtemps d'affirmer et de défendre cette dévotion envers la Vierge. Converti à la vraie foi du Christ, Clovis s'empresse, sur les ruines d'un temple druidique, de poser les fondements de l'église Notre-Dame, qu'acheva son fils Childebert. Plusieurs temples sont dédiés à Marie par Charlemagne. Les ducs de Normandie proclament Marie reine de la nation. Le roi saint Louis récite dévotement chaque jour l'office de la Vierge. Louis XI, pour l'accomplissement d'un vœu, édifie à Cléry un temple à Notre-Dame. Enfin, Louis XIII consacre le royaume de France à Marie et ordonne que chaque année, en la fête de l'Assomption de la Vierge, on célèbre dans tous les diocèses de France de solennelles fonctions : et ces pompes solennelles, nous n'ignorons pas qu'elles continuent de se dérouler chaque année. […]

C'est pourquoi, […] nous déclarons et confirmons que la Vierge Marie, mère de Dieu, sous le titre de son Assomption dans le ciel, a été régulièrement choisie comme principale patronne de toute la France auprès de Dieu, avec tous les privilèges et les honneurs que comportent ce noble titre et cette dignité.



mardi 13 juillet 2021

Fête de Saint Henri II, Patron du vénérable Henri-Marie Boudon

Saint Henri II, empereur du Saint-Empire et saint Patron du vénérable abbé Boudon

Du vénérable abbé Henri Marie Boudon, Lettre 268

Je salue votre bon ange, tous les bons anges et saints patrons de la ville et du diocèse de Rouen et des personnes qui y sont.

J’espère que la divine Providence me fera retourner à Evreux dans l’octave de la glorieuse Assomption de Notre Dame au ciel en corps et en âme pour y faire mes visites sous la protection ordinaire de l’immaculée Vierge Mère de Dieu, de saint Joseph, des bons anges et saints patrons du diocèse d’Evreux, le mois de septembre avec toutes mes infirmités corporelles.


Saint Henri II et son épouse, Sainte Cunégonde


dimanche 11 juillet 2021

Dieu sait tout et nous donne le meilleur. Faisons-Lui confiance

Quelques conseils de Saint Léonid d’Optina

Un disciple demanda un jour à saint Léonid d'Optina pourquoi, après tant d'années de lutte, il s'est trouvé pire que meilleur, c'est-à-dire plus inconsidéré, plus froid au cœur, etc. La réponse de Saint Léonid est très éclairante :

« Très peu se sont envolés en peu de temps sur les ailes de la Foi et de la vertu vers le Ciel spirituel, ou ont senti en eux-mêmes le gage éternel de l'espérance et les fiançailles de la gloire future… Il y en a d'autres qui ne le sentiront jamais de toute leur vie sur terre ; ils ne le sentiront pas selon la providence de notre Protecteur céleste, Dieu, qui fournit toujours ce qui est le mieux pour nous. Car nous, enfants en bas âge, dans notre compréhension des jugements de Celui qui dirige le monde, nous Lui demandons souvent ces outils qui, de par leur destination et leur puissance, sont pour notre Salut, mais nous les utiliserions contre nous à cause de notre inexpérience.

Par conséquent, l'aimant Père des lumières cache à certaines personnes pieuses les dons qui sont pour le Salut des uns, mais qui apportent la perdition aux autres.

Que se passerait-il si Dieu, Qui sait toutes choses, réalisait complètement tous nos désirs ? Je pense, mais je ne dis pas avec certitude, que tout le monde périrait.

Bien qu'Il ne rejette pas les prières de Ses élus, Dieu n'accomplit pas toujours leurs désirs. Et ceci uniquement pour mieux tout arranger, en accord avec Son intention divine...

Ce n'est pas parce que vous vous voyez ne faire aucun progrès que vous ne faites aucun progrès du tout. De tels sentiments peuvent implanter une humilité sincère dans votre cœur. Et quand vous aurez la conscience authentique que vous êtes privés de fruits spirituels, alors faites un plus grand effort pour forcer votre recherche de Dieu... Quand nous n'avons pas eu de succès dans les vertus, il n'y a pas de moyen de Salut plus proche de nous que l'humilité d'esprit. La méchanceté, même lorsqu'elle est liée aux vertus, est offensante pour Dieu ; mais une pensée douce ne sera pas oubliée devant Dieu. »



vendredi 9 juillet 2021

Être chrétien ou être mondain ?

De Saint Philarète de Moscou

Un poisson vivant nage à contre-courant.

Celui qui est mort flotte et descend au fil de l'eau.

Un chrétien véritable va à contre-courant de cette époque pécheresse.

Un faux chrétien est emporté par la rapidité du courant.




mercredi 7 juillet 2021

Notre Seigneur Jésus-Christ

Du vénérable abbé Henri Marie Boudon, Lettre 146

Il faut entrer dans les sentiments de Jésus-Christ ~ voilà qui va bien loin.

Il était Evêque, Pasteur, Souverain Pontife, Roi & il était Dieu & avec toutes ces qualités il s’est anéanti lui-même & cela par la pauvreté les mépris & la douleur. La lumière & le raisonnement de l’homme ne pénètrent pas de pareilles conduites.



dimanche 4 juillet 2021

Acathiste pour ceux qui souffrent de la solitude

L'hymne acathiste en l'honneur de la très sainte Vierge Marie est bien connue.

Cette prière normalement récitée debout se décline de bien des manières. Elle est toute inspirée de la Parole de Dieu. Elle peut être tout à la fois louange, émerveillement, supplication, intercession. C'est un style de prière peu connu des catholiques latins qui est, au contraire, très prisé des catholiques de rites orientaux et de nos frères Orthodoxes.

En ce temps de grandes vacances qui commence, certains d'entre nous éprouveront peut-être cette épreuve de la solitude. Tournons-nous donc résolument vers notre Seigneur, sa Mère et toute la cour céleste. Nous ne sommes jamais seuls mais bien aimés, entourés d'une nuée de témoins qui prie et combat avec nous.

Sursum corda ! Elevons nos cœurs vers la Trinité Sainte !

Ô Toi qui as donné Ta vie pour nous, aie pitié de nous, Jésus !

Hymne Acathiste pour ceux qui sont seuls - car la solitude non-voulue peut être un enfer sur terre

Kondakion 1 : O Jésus-Christ, chef vainqueur dans la guerre contre Satan, ressuscité hors du tombeau, viens Toi-même au secours de ceux qui T'invoquent avec larmes, courbés sous le joug de la solitude, et qui pourtant ne cessent de Te chanter: Alléluia

Ikos 1 : Toi qui diriges la cohorte des anges, pour les envoyer au service des hommes, pour en faire les messagers de la paix et de la joie ; Toi qui, du sein du ciel, suis le déroulement de toutes choses, souviens-Toi de ceux que le sort a placés dans la solitude et qui, dans la nuit qu'est leur vie, T'appellent avec leur âme Jésus, bannière de ceux qui espèrent, cuirasse de ceux qui croient ; Jésus, abri de ceux qui fuient Jésus ; bouclier de ceux qui craignent, aie pitié, Jésus, pour les solitaires.

Toi qui nous tires de toute détresse

Kondakion 2 : Agar autrefois chassée par le patriarche, pleurait avec son fils, ne trouvant point de puits. Tu envoyas ton ange et lui donnas à boire, et elle Te chantait : Alléluia.

lkos 2 : La raison est près de sombrer quand elle veut comprendre pourquoi il faut subir certaines destinées. Voici d'abord l'enfant privé de père. Toi qui as dit : je ne vous laisserai point orphelins, Jésus, n'oublie pas celui qui sentira toute sa longue vie le vide dans son cœur. C'est ainsi qu'il s'adresse à Toi : Jésus, remède des malades ; Jésus, force des faibles ; Jésus, pacificateur des tempêtes ; Jésus, défenseur des esclaves ; aie pitié, Jésus, pour les solitaires.

Kondakion 3 : Job, le puissant et riche seigneur, est dévasté par le souffle du diable. Cependant il demeure ferme et dit à l'Eternel malgré tout : Alléluia.

lkos 3 : Le plus triste spectacle que nous offre le monde, c'est la mère assistant à la mort de son fils. Consumé par la maladie ou frappé par la guerre, fusillé par l'ennemi ou écrasé sous la machine, lapidé pour sa foi comme Etienne, auréolé comme lui d'amour pour celui que nous supplions : Jésus, myrrhe dans la souffrance Jésus, baume des plaies ; Jésus, coussin où reposer sa tête ; Jésus, manteau où réchauffer son être aie pitié, Jésus, pour les solitaires.

Kondakion 4 : Jérémie le prophète, mélancoliquement médite sur la ruine de son pays natal. Il vit seul, entouré de railleurs, et pourtant clame : Alléluia.

Ikos 4 : Lourde est la vie pour la veuve ou le veuf. Pour eux, le jour n'a plus qu'une demi-lumière et les soirs sont difficiles, quand il faut, une fois de plus, coucher avec une ombre. Aussi, entends leurs voix, qui Te disent : Jésus, confident des incompris ; Jésus, raison de ceux qui manquent de conseil ; Jésus, gardien de ceux qui sont tentés ; Jésus, phare de ceux qui se noient ; aie pitié, Jésus, pour les solitaires.

Toi qui veilles sur nos malades
et tous les souffrants
Kondakion 5 : Jésus abandonné sur la croix, qu'est-ce ceci ? Jésus mourant, puis mort, puis mis dans un linceul, Jésus enseveli ! Oh ! crions, nous, fidèles, crions avec les saintes femmes : Alléluia.

Ikos 5 : Solitaire est l'apatride. En perdant sa patrie, il a perdu comme un nid tiède. Il doit, tel l'oiseau migrateur, toujours refaire ses bagages, toujours partir, toujours essayer de durer, mais l'existence est pour lui provisoire. Il n'attend plus rien que le Christ qu'il prie doucement ainsi : Jésus, bâton de route qui donne du courage ; Jésus, avocat des causes perdues ; Jésus, repas de l'affamé ; Jésus, boisson apaisant le mal du pays ; aie pitié, Jésus, pour les solitaires.

Kondakion 6 : Le Christ a connu l'amitié, mais aussi la trahison ; Il a connu l'amour spirituel, mais n'a jamais connu l'amour charnel. Il a connu la solitude humaine, mais Il n'était pas seul, car le Père était avec lui : Alléluia.

Ikos 6 : Elle est là ; c'est sa seule tâche. Elle file et songe ; elle tisse et aime ; elle coud et pleure. Son travail est vain. Ce qu'elle fait n'est pour personne. Son amour reste sans réponse ; sa capacité de donner déborde, certes, mais de misère et non de plénitude. Et parmi ses semblables la plus pauvre est cette femme qui vend son corps pour le plaisir parce que nul n'a voulu de son âme. Jésus, Toi qui as pardonné à la prostituée ; Jésus, Toi qui as conversé avec Marie ; Jésus, Toi qui as souri à ta mère ; Jésus, Toi qui as aimé Jean ; aie pitié, Jésus, pour les solitaires.

Toi qui nourris les affamés
Kondakion 7 : Le Christ a guéri le paralytique, Il a ouvert les yeux des aveugles, Il a fait entendre les sourds, Il a purifié les lépreux. Nous chantons avec eux : Alléluia.

lkos 7 : Isolés par le mal incurable, le paralysé et l'infirme sont relégués loin de la société. Le temps pour eux s'écoule goutte à goutte. Dans le sanatorium, le tuberculeux tousse et tousse encore et meurt. Et le vieillard à l'hôpital espère en vain une visite. Ils T'implorent aveuglément : Jésus, à la voix si agréable à entendre ; Jésus, au visage si beau à voir ; Jésus, à la main au toucher si tendre Jésus, au nom si simple à prononcer; aie pitié, Jésus, pour les solitaires.

Kondakion 8 : Jean le Précurseur habita dans le désert, prêcha la repentance, fut conduit en prison, et à la fin fut décapité. Mais en voyant l'agneau porteur de nos Péchés, il s'écria : Alléluia.

lkos 8 : Le prisonnier dans sa cellule regarde avec angoisse vers le petit coin de ciel bleu qui lui reste. Tourmenté par les remords et banni de l'humanité, heureux s'il peut, du fond du désespoir, s'écrier vers le Seigneur : Jésus, Toi qui es venu sauver les pécheurs ; Jésus, Toi qui as ouvert au brigand l'accès du Paradis ; Jésus, Toi qui as brisé les verrous de l'enfer ; Jésus, Toi qui intercèdes pour tous auprès de Dieu aie pitié, Jésus, pour les solitaires.

Kondakion 9 : Remplis de l'Esprit, les apôtres parcourent la terre ; ils répandent l'Evangile et réunissent l'Eglise, chantant : Alléluia.

lkos 9 : Mais Tu les connais, Jésus, les vies de Tes serviteurs ! Que de luttes cachées ! En eux-mêmes, combien d'âpres discussions entre Ta volonté et leur volonté propre ! Que d'efforts pour surmonter tout désir de vengeance quand l'hostilité les entoure ! Quels travaux inouïs quand ils sont les premiers à porter Ton message dans un pays nouveau ! Pionniers poussés par l'Esprit, ils souffrent des douleurs indicibles de l'Esprit. Aussi souviens-Toi d'eux et de leurs prières ; Jésus, sagesse des fous pour Toi ; Jésus, pardon à ceux qui outragent ; Jésus, science des ignorants ; Jésus, joie de sauver des âmes ; aie pitié, Jésus, pour les solitaires.

Toi qui pleures sur nos défunts
et prends soin d'eux

Kondakion 10 : Jean à Patmos est retiré dans la caverne, et là, contemplant les mystères, apprend de Toi les dernières révélations ; émerveillés avec lui, chantons : Alléluia.
Ikos 10 : L'âme vierge fuit le monde, se cache dans la solitude, théologise et prie, dans un tête-à-tête avec Dieu. Le silence est son frère, et la paix s'établit dans le cœur qui loue avec attendrissement. Jésus, désiré de mon âme ; Jésus, aimé de mon esprit ; Jésus, trésor de ma vie ; Jésus, pourpre de mon être ; aie pitié, Jésus, pour les solitaires.

Kondakion 11 : Le Christ au tombeau repose. Trois jours et trois nuits, il dort, confiant en la délivrance de Pâques, où éclatera sa gloire : Alléluia.

Ikos 11 : Celui qui va mourir sent s'approfondir l'espace. Il entrevoit l'infinité des mondes. Le temps commence à s'effacer, et l'éternité à s'éclairer. Quittant la terre, l'âme s'envoie, éprouvant, à l'instant de la mort, une solitude totale ; délaissant en effet les siens et n'ayant pas touché encore l'héritage céleste. Destinés comme elle à mourir, disons de toute notre âme, disons : Jésus, sérénité de l'abandon entre Tes mains ; Jésus, consolation des endeuillés ; Jésus, certitude de la Résurrection ; aie pitié, Jésus, pour les solitaires.

Kondakion 12 : Il y aura, dans la suite des temps, un grand concours de tous les peuples, à Sion, la ville du grand Roi. Et l'Eglise servant le Christ avec les anges chantera : Alléluia.

Ikos 12 : Donne, Seigneur, aux solitaires, à ceux que leurs nations vomissent, à ceux que leurs douleurs éloignent des satisfaits, donne à tous ceux dont les souffrances sont doublées par la solitude, donne le repos dès ce monde, donne ta paix plus forte que le monde. Leur faisant découvrir en Toi le plus solitaire des hommes, donne-leur ta compagnie au long de leur chemin terrible. S'ils sont en croix, accorde-leur de se savoir crucifiés avec Toi ; et de même que le Père demeurait par amour avec Toi, parce que Tu lui obéissais, donne à Tes serviteurs mutilés dans leur âme de connaître eux aussi la solitude avec le Père, dans l'obéissance à leur Croix. Jésus sauveur, sauve-moi Jésus Roi, règne sur moi ; Jésus Maître, instruis-moi ; Jésus, Fils de l'Homme, sois un frère pour moi aie pitié, Jésus, pour les solitaires.

Kondakion 13 (répéter 3x) : Jésus, Fils de Dieu descendu dans le monde pour chercher la brebis perdue, pour la mettre sur Tes épaules et la ramener au bercail, entends et exauce notre plainte, à nous qui souffrons à mourir; délivrés de la souffrance, nous Te chanterons, unanimes, un exultant : Alléluia.

Ikos 1 : Toi qui diriges la cohorte des anges, pour les envoyer au service des hommes, pour en faire les messagers de la paix et de la joie ; Toi qui, du sein du ciel, suis le déroulement de toutes choses, souviens-Toi de ceux que le sort a placés dans la solitude et qui, dans la nuit qu'est leur vie, T'appellent avec leur âme Jésus, bannière de ceux qui espèrent, cuirasse de ceux qui croient ; Jésus, abri de ceux qui fuient Jésus ; bouclier de ceux qui craignent, aie pitié, Jésus, pour les solitaires.

Toi qui accueilles les petits et ceux qui leur ressemble

Kondakion 1 : O Jésus-Christ, chef vainqueur dans la guerre contre Satan, ressuscité hors du tombeau, viens Toi-même au secours de ceux qui T'invoquent avec larmes, courbés sous le joug de la solitude, et qui pourtant ne cessent de Te chanter: Alléluia

PRIÈRE. Seigneur Dieu, Toi Qui es la relation par excellence, l'Amour pur, et Qui nous a créés pour être relationnels. Toi Qui a dit qu'il n'était pas bon que l'homme reste seul. Toi Qui a créé ce merveilleux univers pour que nous puissions y vivre, l'admirer et le partager, et apprendre à Te connaître. Toi Qui a dit qu'il n'y avait pas de vraie joie que dans le partage. Vois donc, Seigneur, le poids de la croix de solitude que doit supporter Ton indigne serviteur. Toutes ces merveilles et cette vie sans pouvoir les partager, cela lui est une vraie souffrance. Tu sais à quel point Ton serviteur aspire à enfin pouvoir (re)partager cela avec quelqu'un qui serait conforme à Ta volonté. Une relation qui, comme le recommande Ton saint hiérarque Jean Chrysostome, serait ancrée dans l'amour et dans la foi, et pas motivée par des buts charnels ou matériels. N'abandonne pas dans cet abîme d'isolement et de froid Ton serviteur qui T'adresse cette humble prière, mais prends-le en pitié. Et permets-lui de rencontrer la personne avec qui (re)fonder cette "petite église domestique" dont Ton saint Apôtre Paul parlait comme cellule de base pour Ta grande Église. Par l'intercession de tous les saints couples dont Tu as gratifié la vie de Ta sainte Église, daigne, Ô Seigneur, exaucer cette modeste prière, afin que le cœur débordant d'une joie retrouvée, Ton serviteur puisse à nouveau se joindre au chœur des Anges qui chantent Tes louanges, Père, Fils et Saint Esprit, maintenant et pour les siècles des siècles. Amen.

Ô ma bien-aimée Reine, mon espérance, Ô Mère de Dieu, protectrice des orphelins et de ceux qui sont blessés, sauvegarde de ceux qui périssent, et consolation de tous les affligés : Tu vois ma détresse, tu vois mon affliction et ma solitude. Aide-moi, qui suis incapable d'en sortir. Donne-moi la force. Tu vois à quel point j'en souffre, tu connais tout mon grief. Étends vers moi ta main, car en qui d'autre pourrais-je espérer, toi ma protectrice, celle qui intercède pour moi devant Dieu ? J'ai péché devant Dieu et devant toi et devant toute l'assemblée des fidèles. Toi qui es ma Mère, ma consolatrice et mon aide, protège-moi et sauve-moi. Éloigne de moi cette peine, disperse ma ténèbre et mon acédie. Aide-moi, Ô Mère de Dieu ! Amen !