mercredi 18 avril 2012

Le Bulletin printanier des saints Anges est arrivé !

En ce jour où notre belle France se souvient de la béatification de sa libératrice, sainte Jehanne d'Arc, il y a exactement 103 ans, permettez moi de vous rappeler que la saison des réinscriptions au "Bulletin des saints Anges" est ouverte.

Vous pouvez envoyer votre offrande de 10€ ou plus à l'ordre de la Société Henri-Marie Boudon afin de continuer à recevoir le Bulletin. N'hésitez pas à abonner vos proches et à faire connaître le Bulletin comme le Blog qui sont complémentaires.

Société Henri-Marie Boudon
Maravillas
27240 Damville

Petite vie de M. Boudon, Grand-Archidiacre d’Évreux

L’abbé Henri-Marie Boudon ( 1624-1702) est l’une des figures les plus attachantes du XVIIe, Siècle des Saints. Maître et ami du bienheureux François de Montmorency-Laval auquel il succéda comme grand-archidiacre d’Évreux, il releva spirituellement son diocèse malgré l’opposition janséniste.
Persécuté près de 10 années, jusque par de saints hommes, il écrivit alors, approuvé par Bossuet, plus de 30 ouvrages sur tous les sujets intéressant l’Eglise (Dieu, le Très Saint Sacrement, la Très sainte Vierge Marie, le Culte, le respect dû aux églises, le Sacerdoce, le Catéchisme ... sans oublier « La Dévotion aux 9 chœurs des Anges », continuellement réédité depuis 300 ans. Il sera un des auteurs les plus lus du XVIIe siècle.
Réhabilité, il poursuivit ses prédications dans tout le Royaume, aux Pays-Bas espagnols et jusqu’en Bavière.

Auteur préféré de S. Louis-Marie Grignion de Montfort, qui puisa chez lui le sens de la Croix et l’esclavage à la Sainte Vierge, il fut un amant passionné de Jésus-Hostie.
Enfin, il eut une dévotion toute spéciale envers saint Michel et les Esprits bienheureux puisqu’il choisit le sanctuaire de Saint-Michel-des-Vignes pour instaurer la messe du premier mardi du mois dans la ville d’Évreux, précédée d’un pèlerinage entre la Cathédrale et ce sanctuaire, et pour y établir son Association des Saints-Anges (1667).

Le corps de M. Boudon repose dans la Cathédrale d’Évreux, dans la chapelle des Saints Anges Gardiens qui ne tarda pas à devenir le siège de l’Archiconfrérie des Saints Anges.

lundi 16 avril 2012

85e anniversaire de Notre Saint Père le Pape Benoît XVI

Né Joseph Alois Ratzinger le 16 avril 1927 à Marktl
dans l'État libre de Bavière 

Dieu choisit celui qu'Il veut et qui sera un homme providentiel pour son peuple bien-aimé et le monde. A l'écrasante charge, Dieu donne une grâce proportionnée pour accomplir la mission librement acceptée. C'est la main du Christ mort et ressuscité qui conduit celle de celui qui Le représente. C'est l'Esprit de Force et d'Amour, de Sagesse et de Conseil qui guide l'humble serviteur. 
Mais si c'est Dieu qui guide et soutient, nos prières doivent accompagner le Serviteur des Serviteurs de Dieu, le Vicaire de Jésus-Christ sur la terre, le doux Jésus en terre comme l'appelait sainte Catherine de Sienne. Rappelons-nous les paroles du Saint Père au soir de son élection : 

Le jeune abbé Joseph Ratzinger
après sa première Messe
Chers frères et soeurs, après le grand Pape Jean Paul II, les Seigneurs Cardinaux m'ont élu moi, un simple et humble travailleur dans la vigne du SeigneurLe fait que le Seigneur sache travailler et agir également avec des instruments insuffisants me console et surtout, je me remets à vos prières, dans la joie du Christ ressuscité, confiant en Son aide constante. Nous allons de l'avant, le Seigneur nous aidera et Marie, Sa Très Sainte Mère, est de notre côté. Merci.

(Bénédiction apostolique Urbi et Orbi du 19 avril 2005, jour de l'élection de Notre Saint Père Benoît XVI au souverain pontificat).


En ce jour anniversaire de naissance de Notre Saint Père le Pape, offrons à Dieu un bouquet spirituel de saintes prières pour soutenir celui qu'Il s'est choisi pour succéder à saint Pierre dans la mission d'enseigner, de sanctifier et de gouverner l'Eglise.

Prière universelle du Vendredi Saint

Le 27 juin 1977, SS. Paul VI crée Cardinal de la Sainte Eglise Romaine
S.Exc.R. Joseph Ratzinger, alors Evêque de Munich - Freising
Dieu qui as choisi ton serviteur Benoît XVI pour succéder à l'apôtre Pierre à la tête de ton peuple et représenter le Christ en notre temps, aide-le à soutenir tous ses frères : qu'il assure l'unité, l'amour et la paix, que toute l'Église soit en communion avec lui, et tous pourront trouver auprès de Toi, notre Père, la vérité et la vie. Par Jésus le Christ Notre-Seigneur. Amen.

Prions.
Saint Pierre, premier Pape, apprenez-nous à savoir obéir au Pape que Dieu nous donne comme chef de son Eglise ; faites que nous comprenions que quand le Pape nous demande de faire telle ou telle chose ou prend telle ou telle décision, c'est la Volonté de Dieu qu'il nous transmet
Que par l'intercession de tous les Papes qui ont vécu depuis le début de l'histoire de l'Eglise et par le Pape actuel, nous acceptions et comprenions, pour en vivre, ce que Dieu nous demande de faire. Par ce même Jésus-Christ, Notre Seigneur. Amen.

O Jésus, Roi suprême de l'Eglise, je renouvelle en ta présence, mon adhésion inconditionnelle à ton Vicaire sur la terre, le Pape. En lui, tu as voulu nous montrer le chemin sûr que nous devons suivre au milieu du désarroi, de l'inquiétude et du découragement. Je crois fermement que, par son intermédiaire, tu nous gouvernes, nous enseignes et nous sanctifies, et qu'ainsi derrière lui, nous formons la véritable Eglise : une, sainte, catholique et apostolique. 
Accorde-moi la grâce d'aimer, de vivre et de propager ses enseignements, comme un enfant fidèle
Veille sur sa vie, illumine son intelligence, fortifie son esprit et défend-le de la calomnie et de la malveillance. Calme les vents destructeurs de l'infidélité et de la désobéissance et accorde-nous qu'auprès de lui, ton Eglise reste unie et ferme dans sa foi et ses oeuvres, et qu'elle soit ainsi l'instrument de ta rédemption. Amen.

Tu es Pierre et sur cette pierre, je bâtirai mon Eglise 
et les portes de l'Enfer ne prévaudront jamais sur elle.


dimanche 15 avril 2012

Dimanche "in albis deposito" et de la Miséricorde divine

Ce Dimanche porte plusieurs noms. 
Tout d'abord, celui de "Pâques closes" car c'est le dernier jour de l'Octave de Pâques. 
C'est aussi le Dimanche "in albis deposito" parce que nos frères néophytes qui ont été baptisés durant la Vigile des vigiles vont déposer leur vêtement blanc pour prendre place au milieu de nous comme tous les fidèles de Notre Seigneur. 
Enfin, c'est le Dimanche de la Miséricorde. C'est le bienheureux Pape Jean Paul II qui a voulu le nommer ainsi le 30 avril 2000 à l'occasion de la canonisation de sainte Faustine. 
Au cours de l'homélie prononcée par le Pape Jean Paul II, dans la Chapelle papale, le Saint Père disait (n.4) :

        Il est alors important que nous recevions entièrement le message qui provient de la Parole de Dieu en ce deuxième Dimanche de Pâques, qui dorénavant, dans toute l'Eglise, prendra le nom de "Dimanche de la Miséricorde divine". Dans les diverses lectures, la liturgie semble désigner le chemin de la miséricorde qui, tandis qu'elle reconstruit le rapport de chacun avec Dieu, suscite également parmi les hommes de nouveaux rapports de solidarité fraternelle. Le Christ nous a enseigné que "l'homme non seulement reçoit et expérimente la miséricorde de Dieu, mais aussi qu'il est appelé à "faire miséricorde" aux autres : "Bienheureux les miséricordieux, car ils obtiendront miséricorde" (Mt 5, 7)" (Dives in misericordia, n. 14). Il nous a ensuite indiqué les multiples voies de la miséricorde, qui ne pardonne pas seulement les péchés, mais répond également à toutes les nécessités de l'homme. Jésus s'incline sur toute forme de pauvreté humaine, matérielle et spirituelle.
Son message de miséricorde continue de nous atteindre à travers le geste de ses mains tendues vers l'homme qui souffre. C'est ainsi que l'a vu et l'a annoncé aux hommes de tous les continents Soeur Faustyna, qui, cachée dans son couvent de Lagiewniki, à Cracovie, a fait de son existence un chant à la miséricorde : Misericordias Domini in aeternum cantabo.

Vénérable Henri Marie Boudon, "Dieu partout présent" ; Chap. VII, Dieu qui est présent partout demande de l’amour 

            Dieu selon le témoignage de l’Apôtre est un feu consumant, et le Disciple bien-aimé nous assure qu’il est l’amour même. Si donc Dieu est un feu et l’amour même, et que Dieu étant partout soit en nous, partout nous sommes donc dans le feu et dans l’amour. Quel moyen donc de ne pas brûler, et de ne pas aimer ? Être au milieu des feux, et des flammes sans brûler, être tout plonger dans l’amour sans aimer, c’est ce qui ne peut se comprendre. Sera-t-il dit, que le fer ne pourra pas être longtemps dans une fournaise ardente sans prendre les qualités du feu, et que nous aurons un feu infini dans nos poitrines, et ce cependant nos cœurs seront toujours glacés ? Il me prendrait ici l’envie d’aller crier partout au feu, au feu, non pas pour l’éteindre, mais pour l’allumer là où il ne brûlerait pas ; et pour appeler au secours tous ceux qui aiment véritablement, afin que tous ensemble nous le fissions brûler toujours d’avantage. Si nous considérions bien dans un profond recueillement ces paroles de notre grand Maître : Je suis venu apporter un feu en la terre ; et que veux-je sinon qu’il y brûle. Entrant dans les desseins de ce Dieu de l’amour, nous ne penserions plus à autre chose. C’est tout ce que nous demanderions.
Notre Seigneur Jésus-Christ par Previtali. 

            J’ai connu une personne qui dès son bas-âge, prévenue des bénédictions de la douceur de la divine Providence, était pressée de demander fortement, et instamment, le divin amour. C’est vôtre amour que je cherche, c’est vôtre amour que je veux, c’est vôtre amour que je demande. Je ne désire que cet amour ; et Dieu qui est riche en miséricorde sur tous ceux qui l’invoquent, lui en a fait porter des effets très singuliers dans la suite de ses années, et l’a conduite toujours par les voies du pur amour de Dieu seul.

            J’ai joie de pouvoir, par ce petit écrit, crier à l’amour, au pur amour de ce Dieu seul en trois Personnes, à tous ceux qui le liront, et de leur dire : Aimons Dieu généralement dans toutes nos actions, dans toutes nos souffrances, dans tout ce que nous sommes. Aimons Dieu incessamment dans tous les moments de notre vie, dans l’instant de notre mort pour ne jamais cesser de l’aimer après la mort. Aimons Dieu uniquement toujours Dieu seul quoi qu’il arrive, quoi qu’il nous en coûte, ne soyons pas assez malheureux pour partager nos cœurs, et nos affections. Que tout l’être crie, en sorte, que Dieu seul les remplisse sans aucune exception, et il nous doit grandement suffire.


lundi 9 avril 2012

Lundi de Pâques - Lundi de l'Ange

détail, Ludivico Cigoli

Allocution lors du Regina caeli, Castel Gandolfo, le 31 mars 1997

Très chers frères et sœurs !

Intérieur de la chapelle de l'Anastasis (Résurrection, en grec)
dans la Basilique du Saint Sépulcre, à Jérusalem.
L'Anastasis est composée de deux chapelles,
l'entrée s'appelle "La chapelle de l'Ange" car elle
contient un morceau de la pierre roulée sur laquelle
l'Ange s'est assis. La seconde, en photo, à celle
où reposait le Corps du Sauveur, Notre Seigneur
Jésus-Christ.
C’est aujourd’hui le lundi de Pâques, traditionnellement appelé lundi de l’Ange, car, dans l’événement extraordinaire de la Résurrection, les anges apparaissent, auprès des femmes et des Apôtres, comme des protagonistes importants. C’est bien un ange qui, du tombeau vide, adresse le premier message aux femmes accourues pour achever la préparation du corps de Jésus. Il leur dit : Ne vous effrayez pas !. Et il ajoute : C’est Jésus le Nazarénien que vous cherchez, le Crucifié : il est ressuscité, il n’est pas ici(Marc XVI, 6)

En dehors de la Résurrection, les anges assument une présence discrète dans tous les moments les plus importants de la vie de Jésus. Ils annoncent sa naissance, ils guident sa fuite en Égypte et son retour en patrie, ils le réconfortent au terme des tentations dans le désert et à l’heure de la Passion ; à la fin des temps, ils seront aux côtés du Rédempteur au moment du jugement de l’histoire et du monde. Les anges sont donc au service du dessein de Dieu dans les moments fondamentaux de l’histoire du salut. En tant qu’envoyés de Dieu, ils font fonction de messagers de sa volonté rédemptrice.

Leur présence est considérée par l’écriture et par la foi permanente de l’Eglise comme un signe de l’intervention spéciale de la Providence et comme l’annonce de réalités nouvelles, qui apportent avec elles la rédemption et le salut.

La fête d’aujourd’hui prolonge donc la joie intense de la Pâque. La liturgie répète : C’est aujourd’hui le jour fait par le Seigneur : réjouissons-nous et exultons ! L’annonce pascale, que le messager divin a adressée aux hommes, est répétée à chacun de nous par notre ange gardien : N’aie pas peur ! Ouvre ton cœur au Christ ressuscité.

En plaçant son ange près de nous, le Seigneur veut nous accompagner à chaque instant de notre existence de son amour et de sa protection, afin que nous puisions mener le bon combat de la foi et témoigner sans peur et sans hésitation de notre adhésion à Lui, mort et ressuscité pour notre rédemption.

Invoquons la Reine des anges et des saints, afin qu’elle obtienne que, secourus par nos anges, nous sachions être chaque jour d’authentiques témoins de la Pâque du Seigneur.

Bx. Jean-Paul II, pp.

L'apparition à Marie Madeleine, Giotto, Basilique inférieure d'Assise

Le Lundi de l’Ange 2002, il y 10 ans exactement, naissait à la Cathédrale d’Évreux sur la tombe du vénérable Henri-Marie Boudon, 
la Société de ses Amis qui vous offre ce bulletin éléctronique.


dimanche 8 avril 2012

Dimanche de Pâques

XB
Le Christ aux enfers, vainqueur de la mort, Sauveur du genre humain. Icône contemporaine.
Solennité de la Résurrection de 

Notre Sauveur et Seigneur Jésus-Christ


Très chers frères et sœurs ;

            Mais que s’est-il passé ? Tout, ces derniers jours, est allé si vite. Nous sommes passés de la joie à l’horreur innommable, aux acclamations des Rameaux aux cris de haine. Et maintenant, après 40 jours de deuil, nous chantons « Alléluia ».
Que s’est-il passé ? Vendredi, tous étaient dans les préparatifs de la Pâque à s’affairer. Nous avons trouvé le plus bel agneau, l’Agneau de Dieu, et nous L’avons préparé, passionnément. Apprêté, crucifié, mêlé aux herbes amères de nos péchés et de nos souffrances, le Sang sauveur du Fils unique et Bien-Aimé a été versé et Il a lavé, mystérieusement mais bien réellement, le monde et cette terre de tous ses crimes.

Le corps sans vie du Seigneur, le plus beau des enfants des hommes, est lacéré et défiguré, couvert des baisers de sa sainte Mère comme de ceux de Judas et des crachats de la foule arrogante et vociférante. Nicodème, non plus de nuit, mais au grand jour, avec Joseph d’Arimathie, L’ont réclamé. Et les saintes femmes, dernière fidèles, l’ont embaumé très rapidement, trop rapidement. On L’a déposé dans ce sépulcre, ce Saint Sépulcre, tout neuf, comme un ultime témoignage de respect des derniers disciples dont le cœur était, jusque-là, partagé.

Tous hurlaient, et la voici maintenant, cette foule, ce peuple élu, en train de fêter le grand passage, la première Pâque, le passage de la servitude de l’Egypte à la Terre promise. Et cela, sous le joug romain et la menace des armées de César qui détruiront le Temple dont, première préfiguration, le voile cachant la Présence du Saint des Saints, s’est déchiré en deux au moment où un homme, l’Homme parfait, nouvel Adam, poussait un grand cri et expirait doucement.

            Que se passe-t-il ?
L’âme du Christ-Dieu est descendue, doucement, paisiblement, dans les enfers, dans ces ténèbres où le Prince de ce monde, le menteur et l’homicide originel, entreposait, comme un butin volé, les saintes âmes d’Adam et Eve et de leurs enfants. Voici leur fils et souverain, l’Alpha et l’Oméga, qui vient à eux. Quelle stupeur chez les justes, chez les saints de tous les âges et de tous les temps ! Leur Créateur descend, vaincu par la mort, enchaîné et brisé.
Comme Satan et ses anges déchus ont dû exulté et crié de joie, de cette joie malsaine et criminelle qui animait les foules !

            Mais que se passe-t-il vraiment ?
En cette âme qui descend aux tréfonds des enfers, c’est Dieu qui visite son peuple. Comme nous l’entendions la nuit de Noël : Le peuple qui marchait dans les ténèbres a vu se lever une grande lumière ; sur ceux qui habitaient le pays de l'ombre, une lumière a resplendi (Is IX,1).
C’est la Lumière incréée, divine, née de la Lumière qui dissipe ces ténèbres. La Vie est venue détruire la mort. La Grâce résorbe les blessures pour leur porter le pardon véritable et l’amour visibles sur la sainte Face du divin Crucifié. Le Pardon, en Personne, fait face aux enfants prodigues pour les enlacer de sa miséricorde et de sa tendresse infinies. C’est l’Amour qui dissipe les haines. C’est le Chemin qui vient montrer à ses enfants le retour vers la véritable Terre Promise, le Paradis. C’est la Vérité qui détruit le père du mensonge. C'est la Vie qui vient visiter les morts et leur rendre force et courage.  

            Chers frères et sœurs, aujourd’hui, nous célébrons la victoire du Christ Seigneur sur le péché et la mort, la haine et tout ce qui nous séparait de Dieu. Les verrous et les portes des enfers, jalousement gardés par ces hordes sataniques, sont brisés et les âmes des saints entrent dans le Paradis qui leur était interdit.
Aujourd’hui, la Vie est manifestée et l’Enfer est vaincu. Il est brisé et est aussi dérisoire qu’une coquille d’œuf vide et brisée. La Vie a éclos pour ne plus jamais s’éteindre et le tombeau est vide. C’est la victoire de la Vie, c’est notre victoire que nous chantons et que nous célébrons.
Le triple Alléluia pascal a retenti et ne cessera de retentir pendant 40 jours car il nous faudra bien cela pour comprendre ce qui paraît incroyable.

            Et pourtant, les femmes viennent achever ce qu’elles avaient fait trop rapidement, comme un dernier hommage à leur Maître et Seigneur qui a tant fait pour nous, les pauvres et les malades que nous étions. Mais qui nous roulera la pierre, se demandent-elles ? Même les Apôtres ne sont pas venus pour les aider, et c’est à leur honte, eux qui tremblent de peur alors qu’ils sont appelés et choisis pour témoigner.
Donc, voici ces femmes. Mais la pierre est déjà roulée ! Comme dans la nuit très sainte de Bethléem, il y a 33 ans, des Anges parés de lumière, joyeux, exultant, chantant, annoncent la seule véritable Bonne Nouvelle : Pourquoi chercher parmi les morts Celui qui est vivant : Il est ressuscité !

Mais “Dis-nous, Marie Madeleine, qu’as-tu vu en chemin ?”. “J’ai vu le Sépulcre du Christ vivant, j’ai vu la gloire du Ressuscité. J’ai vu les anges ses témoins, le suaire et les vêtements. Le Christ, mon espérance, est ressuscité ! Il vous précédera en Galilée.” 
Très chers frères et sœurs, de tout cela, nous aussi, nous sommes témoins. Forts du témoignage de celles qui ont vus, de ceux qui ont vus et qui ne croyaient pas jusqu’au moment où ils ont pu toucher les mains et le côté transpercés du divin Crucifié – Ressuscité, Il nous a chargés d'annoncer au peuple et de témoigner que Dieu L'a choisi comme Juge des vivants et des morts. C'est à Lui que tous les prophètes rendent ce témoignage : Tout homme qui croit en Lui reçoit, par Lui, le pardon de ses péchés.

Cette Bonne nouvelle, croyons-y de tout notre cœur, de toute notre âme, et répandons-la. Que cette joie divine, que cette paix infinie transforment nos cœurs, qu’elles renouvellent notre espérance et nous rendent débordants de charité. Que nos vies soient transformées par le Sauveur et que rien en nous n’échappe à sa Lumière bienheureuse et béatifiante. Qu’elle nous renouvelle et nous recrée, nous apaise, nous réconforte et nous fasse porter la paix à la multitude.

Ce Carême, ce beau temps de la pénitence, nous avait préparé à cette joie. Et bien quittons-le maintenant. Ils sont terminés les jours de la Passion : le jeûne, la cendre du deuil et nos larmes se changent en joie. La joie du Seigneur est notre rempart, dit saint Paul.

Aujourd’hui, le Christ est ressuscité ! Il est vraiment ressuscité ! Amen. Alléluia. 

abbé Nicolas Van der Maelen
Saint-François, Paris

Bénédiction apostolique Urbi et Orbi, à la Ville et au monde

            Sancti Apostoli Petrus et Paulus, de quorum auctoritate et potestate confidimus, ipsi intercedant pro nobis ad Dominum. R./ Amen.

            Precibus et meritis beatæ Mariæ semper Virginis, beati Michaelis Archangeli, beati Ioannis Baptistæ et sanctorum Apostolorum Petri et Pauli et omnium Sanctorum misereatur vestri omnipotens Deus et dimissis omnibus peccatis vestris, perducat vos Iesus Christus ad vitam æternam. R./ Amen.

            Indulgentiam, absolutionem et remissionem omnium peccatorum vestrorum, spatium verae et fructuosae pænitentiæ, cor semper pænitens et emendationem vitæ, gratiam et consultationem sancti Spiritus et finalem perseverantiam in bonis operibus, tribuat vobis omnipotens et misericors Dominus. R./ Amen.

            Et benedictio Dei omnipotentis : Patris † et Filii † et Spiritus Sancti † descendat super vos et maneat semper. R./ Amen.
             Que les saints Apôtres Pierre et Paul, dont la puissance et l'autorité nous a été confiée, intercèdent personnellement pour nous auprès du Seigneur ! R./ Amen.

            Que par les prières et les mérites de la bienheureuse Marie toujours Vierge, de Saint Michel archange, de Saint Jean Baptiste et des Saints apôtres Pierre et Paul, et de tous les Saints, le Dieu tout-puissant, ait pitié de vous, et qu'ayant remis tous vos péchés, Jésus Christ vous conduise à la vie éternelle ! R./ Amen.

            L'indulgence, l'absolution et le pardon de tous vos péchés, un espace d'une pénitence authentique et fructueuse, un cœur toujours pénitent et une correction de votre vie, la grâce et le conseil de l'Esprit Saint et la persévérance jusqu'à la fin dans les bonnes œuvres : que vous l'accorde le Seigneur tout-puissant et miséricordieux ! 
R./ Amen.

            Et que la bénédiction du Dieu tout-puissant, le Père †, le Fils † et le Saint-Esprit descende sur vous et y demeure à jamais. R./ Amen. 

(indulgence plénière aux conditions habituelles)




Très saintes fêtes de Pâques à tous. 
Le Christ est ressuscité ; Il est vraiment ressuscité. 
Par sa mort, Il a vaincu la mort. 
Alléluia. Alléluia. Alléluia. 




Pourquoi offre-t-on des  œufs à Pâques ? 


Christ ressuscité entouré des saints Anges
par Lorenzo Lotto
   Tout d'abord, parce que pendant le jeûne du Carême on ne mangeait pas d'œufs (encore aujourd'hui dans les Eglises de rites orientaux). Voilà pourquoi on s'offre des  œufs. Dans le monde orthodoxe, on les colore en rouge, signe du Sang sauveur versé sur la Croix et de la Passion rédemptrice du Christ. 


   Les  œufs sont un symbole de vie. Cachés dans les jardins, ils nous rappellent que le tombeau du Seigneur se trouvait dans un jardin, proche du Golgotha. 


   Leur forme rappelle la pierre ronde qui fermait l'entrée du saint Sépulcre. Et, comme le poussin enclos dans cet espace trop étroit, le Christ - Seigneur qui est la VIE ne pouvait demeurer enclos dans les ténèbres et la mort. 



samedi 7 avril 2012

Samedi Saint

Giotto, détail, Notre Dame des douleurs

Vénérable Henri Marie Boudon, « Dieu partout présent », Acte à la très sainte Vierge

            O Vierge toujours Vierge, immaculée en votre sainte Conception, vraie Mère de Dieu, s’il était en mon pouvoir je voudrais vous honorer par tous les honneurs, et par toute la gloire qui vous ont été rendus, que l’on vous rend, et que l’on vous rendra éternellement. Mais je m’unis particulièrement aux Saints qui ont excellé en la dévotion de votre immaculée Conception, de votre perpétuelle Virginité, et de votre divine Maternité. Obtenez-moi quelque part à leur amour, à leur dévotion, et à leur zèle pour ces privilèges. Je vous offre de plus toute la gloire de la suradorable Trinité. Ainsi soit-il.


vendredi 6 avril 2012

Vendredi Saint : Passion et Mort du Sauveur

Roger Van der Weyden, Crucifixion
Du marché conclu par Judas avec les Juifs pour vendre le Fils de Dieu

Considérez l’injure faîte à Notre-Seigneur d’être mis en vente comme une chose commune. Il est Dieu, par conséquent inappréciable, et d’une valeur infinie ; néanmoins on parle de le vendre à prix taxé. C’est ainsi que l’on traite un Dieu et Il le souffre !
Et vous vous irritez de ce qu’on ne vous apprécie pas assez ! Combien donc pensez-vous valoir ?
Considérez que Judas, ce mauvais marchand, s’en rapporte aux acheteurs pour ce qui est du prix de ce qu’il veut vendre. Il leur dit : «  Que voulez-vous me donner ? » estimant si peu son maître, qu’il l’eût vendu pour si peu qu’on lui eût offert.
Quand, pour un petit divertissement, vous quittez les choses de Dieu, pour une futilité vous laissez la sainte communion, vous imitez Judas : pour la moindre bagatelle, vous abandonnez ce qui n’a pas de prix. Quel échange !
Considérez que ce marché est tout au désavantage de celui qui est vendu : car on n’achète le divin Jésus que pour le faire mourir ; en sorte que l’action de Judas fut la cause prochaine de la Passion du Fils de Dieu.
Quoique ce malheureux soit bien détestable, tournez toute votre indignation contre vous-même : car ç’a été au nom de tous les pécheurs que Judas a conclu son infâme marché. Ainsi soit-il. 

R. P. Joseph de Dreux
capucin du XVIIe s.
Mort du Sauveur et mise au tombeau
Vénérable Henri Marie Boudon, « Dieu partout présent », prière

            O Père éternel qui êtes ici très présent avec votre Fils adorable, et le Saint Esprit, je déteste tous mes péchés plus que tous les maux ensemble, et j’en ai regret du plus intime de mon cœur, dans la seule vue que les intérêts de votre divine Majesté en sont blessés, sans considérer les miens ni du côté de la peine, ou de la récompense, ni de la part du temps, ni de l’éternité, ni en la vue du Paradis, ou de l’Enfer, ha ! je m’unis à toute la douleur que l’adorable Jésus votre Fils bien-aimé en a eue. 
Je vous offre pour y satisfaire toute la Passion douloureuse, et la précieuse Mort. Ainsi soit-il. 


jeudi 5 avril 2012

Jeudi Saint : Institution de la divine Eucharistie et du saint Sacerdoce

Joos van Gent, Institution de l'Eucharistie et communion des Apôtres


Vénérable Henri Marie Boudon, « L’amour de Jésus au Très Saint Sacrement de l’Autel », Oraison pour adorer le Très Saint Sacrement

            Mon Dieu et mon Sauveur, Jésus vrai Dieu et vrai homme, digne victime du Très-Haut, pain vivant, et source de la vie éternelle, je vous adore de tout mon cœur dans votre divin Sacrement, avec dessein de réparer toutes les irrévérences, les profanations et les impiétés qui ont été commises contre vous dans ce redoutable mystère.

            Je me prosterne devant votre sainte majesté, pour vous y adorer présentement au nom de tous ceux qui ne vous y ont jamais rendu aucuns devoirs, et qui peut-être seront si malheureux que de ne vous y en rendre jamais, comme les hérétiques, les athées, les blasphémateurs, les magiciens, les Juifs, les idolâtres et tous les infidèles.

            Je souhaiterais, mon Dieu, vous pouvoir autant donner de gloire qu'ils vous en donneraient tous ensemble, s'ils vous y rendaient fidèlement leur respect et leur reconnaissance ; et je voudrais pouvoir recueillir dans ma foi, dans mon amour, et dans le sacrifice de mon cœur, tous ce qu'ils auraient été capables de vous rendre d'honneur, d'amour et de gloire dans l'étendue de tous les siècles.

            Je désire même de toute l'ardeur de mon âme vous donner autant de bénédictions et de louanges, que les damnés vomiront d'injures contre vous dans toute la durée de leurs supplices ; et pour sanctifier cette adoration, et vous la rendre plus agréable, je l'unis, ô mon Sauveur, à toutes celles de votre Eglise universelle du Ciel et de la terre. Regardez les sentiments de mon cœur plutôt que les paroles de ma bouche : j'ai dessein de vous dire tout ce que votre Esprit inspire pour vous honorer, à votre sainte Mère, à vos saints, et tout ce que vous direz vous-même à Dieu votre Père, dans ce glorieux et auguste Sacrement où vous êtes son holocauste perpétuel, et dans le bienheureux sein où il vous engendre à toute éternité, où vous le louez infiniment par la divine essence.

Loué soit et adoré le Très Saint Sacrement !


dimanche 1 avril 2012

Dimanche des Rameaux et de la Passion du Sauveur : N'aimer que Dieu seul


Dimanche des Rameaux : L'entrée de Jésus à Jérusalem, par Giotto

Vénérable Henri Marie Boudon, « Dieu partout présent », Chap. IV, Dieu qui est partout, demande que l’on se souvienne de sa divine présence
                                                
            C’est le propre des grandes choses, de celles qui sont extraordinairement belles et rares, d’attirer les yeux, et d’occuper l’esprit. Ainsi vous verrez des gens qui y sont attachés avec plaisir, et qui ont de la peine à en retirer les yeux. Ah si cela est, comment ne point en avoir d’application à la présence de Dieu, devant qui toutes les beautés les plus charmantes ne sont que de vilaines laideurs, devant qui tout ce qu’il y a de plus rare parmi les choses créées soit dans la terre, soit dans le Ciel même, ne mérite pas qu’on s’applique un moment à le regarder ? Est-il possible que ce Dieu qui sera toute l’occupation du Paradis, et dont l’occupation en sera la félicité, qui est un bonheur infini, sera ainsi dans l’oubli en ce monde ; et qu’étant partout, partout on ne le verra point ?

            Mais, dira-t-on, c’est qu’il est caché à nos yeux corporels. Réponse bien indigne qui n’a pas seulement un corps qui a des yeux, ce qui lui est commun avec les bêtes, mais une âme spirituelle douée d’intelligence, qui lui fait discerner ce que les sens n’aperçoivent pas. Nous avons dit que plusieurs Philosophes par la seule lumière naturelle avaient connu la présence de la Divinité en toutes choses. Mais réponse intolérable dans le Chrétien, qui a reçu le don de la foi, qui est un œil spirituel qui lui découvre certainement la présence de Dieu qui est partout, et avec plus d’assurance que les choses plus présentes à ses sens. Est-ce donc que ce bel œil qui est même éclairé par la lumière divine, lui sera inutile, et qu’il n’en fera point d’usage ?

            (…) Cependant on regarde, on s’applique à tout ce qui tombe sous les sens, en sorte, dit sont Augustin, qu’il semble que l’homme soit devenu tout chair ; car il ne pense qu’à ce que ses yeux de chair lui découvrent. Etrange et malheureuse corruption ! Infâme extase bestiale, par la domination de la partie animale !
Ainsi l’homme dépravé est tout occupé des choses sensibles, soit qu’il soit seul, soit qu’il soit en compagnie. Que l’on fasse réflexion sur l’occupation des hommes, leur pauvre esprit n’est rempli que de créatures, de terre, et des choses de la terre, de maisons, de jardins, de bois, de rivières, d’ameublement, de chevaux, d’équipages, d’habits, d’honneurs, de plaisirs, et de biens temporels. C’est à quoi ils pensent, c’est ce qu’ils aiment. Voilà le sujet de leurs entretiens, la matière de leurs conversations, pendant, hélas ! que l’on passe sa vie dans la désoccupation du Créateur !
           
détail, Jésus couronné d'épines, par Corregio
            (…Les personnes qui n’aiment que les bagatelles)  passent leur vie à s’entretenir avec d’autres créatures leurs semblables, et une demi heure que dure le Très Saint Sacrifice de la Messe leur paraît bien longue. On crie si un Prédicateur parle plus d’une heure des plus grandes vertus de la religion. On dit qu’on a de la peine à s’entretenir avec Dieu l’espace d’une demi-heure, ou d’une heure. Et cependant, où trouve-t-on ces créatures du monde parfaitement contentes, même de celles qui jouissent d’avantage de ceux que l’on y recherche le plus. Leurs jeux, leur bonne chaire, leurs récréations, leurs plaisirs, leurs plus belles conversations donnent-ils à leur cœur un repos entier ? C’est ce qu’ils ne peuvent faire, parce qu’ils n’ont rien de véritablement solide, ils ne sont que pure vanité.