vendredi 2 mars 2012

Vendredi de la 1ère semaine de Carême : les saints Trophées du Seigneur

Collecte
         O Dieu, dont le Fils unique, ensanglanté par les épines et attaché à la Croix par les clous, nous a laissé les sacrés Trophées de sa Passion, donne nous la force de Le suivre et de porter notre Croix, afin de mériter la couronne de l’éternelle gloire. 
Les anges couronnant leur Seigneur
des instruments de la Passion
Par J-C.NS. Amen. 

Evangile de Jésus-Christ selon saint Jean 
(XIX,1-5)
         En ce temps là, Pilate ordonna d'emmener Jésus pour le flageller.
Les soldats tressèrent une couronne avec des épines, et la lui mirent sur la tête ; puis ils le revêtirent d'un manteau de pourpre. Ils s'avançaient vers lui et ils disaient : «Honneur à toi, roi des Juifs !» Et ils le giflaient. 
Pilate sortit de nouveau pour dire aux Juifs : «Voyez, je vous l'amène dehors pour que vous sachiez que je ne trouve en lui aucun motif de condamnation.»
Alors Jésus sortit, portant la couronne d'épines et le manteau de pourpre. Et Pilate leur dit : «Voici l'homme.»



L'ostension de la sainte Couronne d'épines
 à Notre-Dame de Paris
Dans le rit de 1962, dit aussi, forme extraordinaire, l'Archidiocèse de Paris célèbre ses plus précieux trésors, les saints Trophées du Seigneur

Pour les préserver de la profanation , les Croisés emmenèrent avec eux, pour les mettre à l'abri, de grandes et saintes reliques. C'est ainsi qu'à la Cathédrale Notre-Dame de Paris se trouvent, entre autres insignes reliques, un clou de la crucifixion, un morceau de la vraie Croix échappé aux attentats sacrilèges de la révolution, et surtout la Sainte Couronne d'épines, acquise par Louis IX, plus connu sous le nom de saint Louis. 

Ces trois reliques sont exposées et vénérées solennellement chaque 1er vendredi du mois et tous les vendredis de Carême, à 15h, et le Vendredi Saint, toute la journée. 

"Le pressoir mystique",
vitrail de l'église Saint-Taurin, Evreux
Elles nous renvoient à la réalité du Sacrifice du Sauveur, réalité que nous célébrons chaque jour dans le mémorial non sanglant de l'unique Sacrifice de la Croix, la Sainte Messe

Nous en faisons aussi une pieuse mémoire à chaque fois que nous prions le Chemin de Croix ou que nous relisons le saint Evangile en demandant à Dieu de nous aider à prendre notre croix, comme le Seigneur le commandât à ceux qui désireraient être ses disciples. 

Le Bx. Pape Jean XXIII, en plus du Chemin de Croix, avait une vénération particulière pour les saintes plaies du Seigneur. Comme l'enseigne le prophète Isaïe (chap.53, v.5), "c'est par ses blessures que nous sommes guéris". Ainsi, le bienheureux Pape, en l'honneur des 5 plaies du Sauveur disait 5 Notre Père
C'est d'ailleurs l'un des sens de la Croix de Jérusalem. 


jeudi 1 mars 2012

Quelques nouveaux venus sur le blogue

Ange, détail de la Nativité de Giotto
Remercions saint Joseph, la sainte Mère de Dieu - Reine des Anges, et M. Boudon de nous donner de nouveaux amis qui viennent consulter le blogue. 
Cette fois, l'Océanie est représentée. 
Qu'ils soient bien assurés de nos prières fraternelles pour eux, leurs pays, leurs Evêques, leurs paroisses et communautés. 

Nouvelle – Calédonie
Portugal
Serbie
Ile de la Réunion
Bénin
Algérie
Autriche
Slovénie
Iles des Seychelles
Philippines
Togo

Vénérable Henri Marie Boudon, " La dévotion aux neufs choeurs des Anges ", Première pratique, Avoir une dévotion singulière aux anges, archanges et principautés

            Souvenez-vous bien aussi des anges gardiens de toutes les personnes qui  vous obligent ou qui vous ont obligés ; ces anges ont plus de part que vous ne croyez aux bienfaits que vous en avez reçus. Honorez les anges de vos ennemis, de ceux qui vous sont opposés en quelque manière que ce soit, c'est le vrai moyen de leur adoucir le cœur ; ou, s'il est plus de la gloire de Dieu que vous en souffriez, ces glorieux esprits vous obtiendront des grâces spéciales pour faire un bon usage de vos souffrances, et pour aimer cordialement ceux qui vous haïssent, ou qui vous font de la peine. 

            N'oubliez pas de rendre vos respects aux princes du ciel, qui gouvernent le Souverain Pontife, les évêques et autres personnes qui veillent sur l'Église, les rois, princes, gouverneurs et autres administrateurs des choses temporelles.

            Les archanges des royaumes et des provinces doivent encore faire le sujet de vos dévotions ; comme aussi ceux des villes et villages où vous demeurez, et par où vous passez. C'était la dévotion du saint homme, le P. Le Fèvre, premier compagnon de saint Ignace ; et saint François de Sales en fait une honorable mention, en son livre de l'Introduction à la vie dévoteSaint François Xavier, allant aux Indes, fit ses dévotions au saint archange de ces pays ; et étant encore à Rome, il fut visité et exhorté puissamment de passer en ces terres étrangères par un ange habillé en Indien. Ce Macédonien, qui parut à saint Paul, et qui le pressait d'aller en Macédoine, pour y prêcher l'Évangile était sans doute l'archange de ce pays-là !

            (...) Nos églises ont des anges qui les gardent, et les autels mêmes ; et ils se rendent à grandes troupes auprès des tabernacles, où repose le très-saint sacrement de l'autel, pour y faire la cour à leur souverain. Plusieurs saints les ont vus rendre leurs adorations à leur grand Roi et au nôtre. Un saint ermite apprit de la bouche même d'un ange, qu'il gardait un autel, et qu'il n'en était point parti depuis sa consécration. C'est à ces anges que nous devons souvent avoir recours, afin qu'ils suppléent à nos négligences, à nos tiédeurs, et à notre peu de respect devant le Dieu d'infinie majesté, au très saint sacrement, afin qu'ils apaisent sa colère justement irritée, pour tant d'irrévérences qui se commettent en nos églises, afin qu'ils ouvrent les yeux à la plupart des Chrétiens qui font si peu d'attention à la vénération qui est due à nos temples. Il est bon de s'unir à ces esprits célestes, à leurs respects, à leurs amours ; et, à l'imitation du Psalmiste, chanter les louanges de Dieu en leur présence.


Ouverture du mois de saint Joseph

Mois de Saint Joseph

Songe de saint Joseph
Saint Matthieu, chap.I, 20-24 : 
Il avait formé ce projet, lorsque l'ange du Seigneur lui apparut en songe et lui dit : « Joseph, fils de David, ne crains pas de prendre chez toi Marie, ton épouse : l'enfant qui est engendré en elle vient de l'Esprit Saint ; elle mettra au monde un fils, auquel tu donneras le nom de Jésus (c'est-à-dire : Le-Seigneur-sauve), car c'est lui qui sauvera son peuple de ses péchés. » 
Tout cela arriva pour que s'accomplît la parole du Seigneur prononcée par le prophète : Voici que la Vierge concevra et elle mettra au monde un fils, auquel on donnera le nom d'Emmanuel, qui se traduit : « Dieu-avec-nous »
Quand Joseph se réveilla, il fit ce que l'ange du Seigneur lui avait prescrit : il prit chez lui son épouse.

Saint Joseph est le premier protecteur de la sainte Famille et de l'Eglise. Et nous devons au Bienheureux Pape Jean XXIII l'ajout de son nom, après celui de sa très sainte épouse, au Canon romain. Prions le avec beaucoup d'amour et de foi, comme sa divine épouse car, comme dit l'Ecriture : "Que ce que Dieu a unit, l'homme ne le sépare pas."

Vénérable Henri Marie Boudon, Œuvres complètes, Exhortation sur Saint Joseph et la Vie cachée

            Et pourtant voilà ce grand saint et le plus grand de tous les saints après sa sainte et chère épouse ;  voilà le plus grand ami de Dieu qui fut jamais.

            Mais comment cela ? car il n’a converti des mondes comme les apôtres, n’est point mort d’une mort violente pour nom de Jésus comme les martyrs, il n’a point fait toutes ces choses qui ravissent tout le monde ; il a été seulement solitaire, toute sa vie a été cachée avec Jésus en Dieu. Je m étonne ici de l’aveuglement qui  tient la plupart des Chrétiens et comme il y en peu qui agissent par foi. On n’est pas seulement sensuel pour les choses extérieures mais même pour les choses spirituelles ; voyez comme l’on agit.
           
            Qu’un homme fasse quelques œuvres qui paraissent beaucoup, qu’il ait le don des miracles, tout le monde court après quoique ces choses puissent compatir avec une âme ennemie Dieu !

            Qu’un autre ne respire que Dieu et qu’il soit tout anéanti avec Jésus, s’il n’a pas ces choses qui éclatent on n’en fait état du tout et il ne sera estimé que par des personnes qui lui ressemblent et qui sont dans le véritable état du christianisme. Chose étrange de voir ce procédé des Chrétiens ; il est si faux que par là il faudrait conclure que les apôtres étaient plus que Jésus leur maître, Notre Seigneur ayant été presque toujours caché et n’ayant converti que fort peu de personnes pendant sa vie. Vere aliquid magni in sotiludine lalet quamdoquidem tantopere Jésus et Maria dilexerrunt : Vraiment il faut bien dire, s’écrie dévot A Kernpis, que quelque chose de grand est caché dans la solitude puisque Jésus et Marie l’ont tant aimée.
Elle contient des trésors inénarrables. C’est un ciel, un paradis, c’est une vie angélique qui divinise les âmes et qui les consume dans les belles flammes du pur amour. Nous pouvons en juger quelque chose par la haute et très éminente sainteté de saint Joseph que cette solitude lui a donnée ; j’entends parler de la solitude parfaite extérieure et intérieure. Sa solitude extérieure est connue par la vie retirée qu’il a menée ; mais pour la solitude intérieure, il n’y a point de langue quelque éloquente qu’elle soit qui la puisse exprimer ; l’Evangile en a seulement dit un mot : Erant pater Jesus et Mater mirantes. Le père Putatif de Jésus, dit la sainte Parole, avec sa très sainte Mère admiraient (Luc II,33).

            Voilà la vie de saint Joseph, dit un serviteur de Dieu, rapportée en un mot ; vie, non de paroles mais d’oraison et d’admiration. Et il n’est point fait mention en tout l Evangile d’une seule parole que Joseph ait proférée, parce qu’il était toujours adorant et admirant sans cesse les richesses inestimables de Jésus, et la dispensation des sacrements cachés en tous les siècles en Dieu ; c’est ainsi que l’apôtre appelle Dieu Incarné.


mardi 28 février 2012

Convertissons-nous car Dieu est proche ; Tout faire et vivre en Dieu seul

Vénérable abbé Henri-Marie Boudon, « Dieu présent partout », Chapitre VI, Dieu qui est partout demande le respect extérieur 

            Que votre modestie soit connue de tous les hommes, s’écrie le grand Apôtre, parce que le Seigneur est proche : et il est bien proche puisqu’il est plus où nous, hommes, que nous y sommes nous-mêmes. Nous agissons, nous touchons, nous marchons dans son essence divine. Ha ! si les personnes considérables donnent du respect, si des gens qui jouent, et qui s’arrêtent aussitôt, et règlent leur extérieur à la vue d’une personne qualifiée qui arrive, y a-t-il lieu dans la terre, y a-t-il occasion où notre extérieur même ne doive pas être réglé ; puisque partout nous sommes en la présence de Dieu, et dedans Dieu. Le Très illustre Prélat de Bellay rapporte qu’ayant eu la curiosité d’épier saint François de Sales, pour voir en quel état, et en quelle posture il était lorsqu’il se trouvait seul, il l’avait toujours vu dans une modestie admirable. C’est que ce saint Evêque agissait en la présence de Dieu.

Le Christ au désert par Moretto da Brescia.
Si les Anges et les animaux Le servaient,
que ne devrions-nous pas faire pour notre Seigneur ?
            Mais n’est-ce pas ce que tout les Chrétiens devraient faire ? 
Ces enfants de la lumière, et qui sont encore appelés par l’Apôtre la lumière même en Jésus Christ, ne doivent pas vivre comme ceux dont l’esprit est obscurci de ténèbres, qui part leur ignorance née de l’aveuglement de leur cœur, sont éloignés de la vie de Dieu ; mais ils doivent se renouveler dans l’esprit de leur raison selon l’expression de l’Ecriture ; c’est-à-dire, se servir de leur raison, comme éclairée et conduite par l’esprit de Dieu, comme soumise à lui, comme régénérée, comme celle qui est la lumière du nouvel homme qui est créé selon Dieu dans la justice, et dans la sainteté de la vérité. C’est-à-dire, dans la séparation des choses présentes, et dans la consécration, et application à Dieu, non selon le mensonge du monde ; mais selon la vérité, et la pureté de Dieu le Père, et de Jésus Christ son Fils, qui a demandé : Sanctifiez les en vérité.

            Ils doivent vivre, dit encore l’Apôtre, comme des enfants de lumière, et n’avoir nulle part aux œuvres infructueuses des ténèbres ; mais au contraire les reprendre. Ces œuvres procèdent de l’ignorance de Dieu, et du défaut d’attention à sa divine présence. Ceux qui font mal, en détournant leurs yeux de peur de bien faire, et ils se laissent aller à toutes sortes d’immodesties, parce que Dieu ne leur ai pas présent, mais ceux qui les regardent, marchent prudemment et non pas comme ces insensés. Ils ne sont pas imprudents parce qu’ils considèrent que Dieu les voient.

            Dans la vue de la présence de sa Majesté infinie, ils ne font rien qu’ils ne voudraient faire devant les premières personnes de la terre, non seulement ils ne font aucune action mauvaise ; mais ils ne les nomment pas, comme il est bien séant parmi ceux qui sont les membres de Jésus Christ. On ne les entend pas même parler ni de folie, ni de railleries, ne de choses impertinentes, et inutiles. S’ils parlent, c’est comme des gens écoutés de Dieu. En toutes choses ils n’en perdent pas la vue, et dans les actions même les plus basses, comme celles du boire, du manger, du dormir. Ainsi ils y gardent la modération chrétienne, et en évitent les excès. Ils se récréent en sa présence suradorable, comme des enfants devant un bon Père ; mais qui est très sage. Ils vont à la promenade, ils conversent, ils se divertissent, ils font enfin tout, et ils souffrent ayant toujours Dieu devant leurs yeux.

dimanche 26 février 2012

1er Dimanche de Carême

Adam et Eve chassés du Paradis par Masaccio

Silouane l'Athonite (du Mont Athos), « Les Lamentations d'Adam », extraits
            Adam, père de toute l'humanité, connaissait dans le Paradis la douceur de l'amour de Dieu ; aussi souffrit-il amèrement lorsque, à cause de son péché, il fut chassé du jardin de l'Éden et perdit l'amour de Dieu. Il se lamentait avec de grands gémissements, et ses sanglots remplissaient tout le vaste désert, car son âme était tourmentée à cette pensée : " J'ai offensé le Dieu que j'aime. " Il ne regrettait pas tant le Paradis et sa beauté que d'avoir perdu l'amour de Dieu, qui, insatiablement et à chaque instant, attire l'âme à lui
De même, toute âme qui a connu Dieu par le Saint-Esprit, mais qui, ensuite, a perdu la grâce, passe par les tourments d'Adam. L'âme est malade et éprouve un douloureux regret d'avoir affligé son Seigneur bien-aimé.


            Adam pleurait : " Il n'y a point de douceur pour moi dans le désert. Il n'y en a point dans les hautes montagnes, ni dans les prairies, Ni dans les forêts, ni dans le chant des oiseaux ; rien ne m'est doux. Mon âme est dans une profonde affliction, car j'ai offensé mon Dieu. Et si le Seigneur me prenait à nouveau dans le Paradis, même là, je souffrais et pleurerais. Pourquoi ai-je offensé le Dieu que j'aime ? "

            Chassé du Paradis, Adam souffrait dans son âme, et, dans sa douleur, il versait d'abondantes larmes. De même, toute âme qui a connu le Seigneur, languit après lui et s'écrie : " Où es-tu, Seigneur ? Où es-tu, ma Lumière ? Pourquoi m'as-tu caché ton Visage ? Depuis longtemps mon âme ne te voit plus ; elle aspire à toi et te cherche en pleurant. Où est mon Seigneur ? Pourquoi mon âme ne le voit-elle plus ? Qu'est-ce qui l'empêche de vivre en moi ? Voici : je n'ai pas l'humilité du Christ, ni l'amour des ennemis. "
Dieu est Amour infini, Amour impossible à décrire


            Adam marchait sur la terre, et pleurait à cause des maux sans nombre de son cœur, mais ses pensées étaient absorbées en Dieu ; et lorsque son corps était à bout de forces et ne pouvait plus répandre de larmes, même alors son esprit restait tendu vers Dieu, car il ne pouvait oublier le Paradis et sa beauté ; mais, plus que tout, Adam aimait Dieu, et cet amour lui donnait la force de s'élancer vers lui.

            Ô Adam, j'écris à ton sujet : Mais, tu le vois, mon esprit est trop faible pour comprendre ton désir de Dieu, et comment tu portais le fardeau de la pénitence. Ô Adam, tu vois combien, moi, ton enfant, je souffre sur terre. Il n'y a presque plus de feu en moi, et la flamme de mon amour est près de s'éteindre. Ô Adam, chante-nous le cantique du Seigneur, pour que mon âme tressaille de joie dans le Seigneur er s'avance pour le louer et le glorifier, comme le louent, aux cieux, les Chérubins et les Séraphins, et comme toute la hiérarchie céleste des Anges lui chante l'hymne trois fois sainte. Ô Adam, notre père, chante-nous le cantique du Seigneur, pour que toute la terre l'entende, pour que tous tes enfants élèvent leur esprit vers Dieu, se réjouissent aux sons du chant céleste et oublient leurs peines sur la terre

            Le Saint-Esprit est amour et douceur pour l'âme, l'intelligence et le corps. Celui qui a connu Dieu par le Saint-Esprit ne peut être comblé ; jour et nuit, il s'élance vers le Dieu Vivant, car grande est la douceur de l'amour divin. Et quand l'âme perd la grâce, c'est en pleurant qu'elle cherche à nouveau l'Esprit Saint.
Mais l'homme qui n'a pas connu Dieu par le Saint-Esprit, ne peut le chercher avec des larmes, et son âme est sans cesse assaillie par les passions ; son esprit est préoccupé par les choses de la terre et ne peut parvenir à la contemplation, ni connaître Jésus Christ. C'est par le Saint-Esprit que l'on connaît Jésus Christ

vendredi 24 février 2012

Vendredi après les Cendres

Dans sa bonté maternelle, pour nous aider à méditer avec fruits le mystère de la Croix, l'Eglise offre à tous la grâce de l'indulgence plénière à ceux qui font avec piété, même seuls, même dans son lit ou au fauteuil quand on est malade ou trop âgé, le Chemin de Croix
De même, elle concède cette grande grâce, particulièrement les vendredis de Carême, à ceux qui récitent avec piété, aux conditions habituelles, cette si belle prière en regardant Jésus en Croix

Crucifix aux Anges, de Charles Le Brun

O bon et très doux Jésus,
je me prosterne à genoux
en votre présence.
Je vous prie
et je vous conjure,
avec toute la ferveur de mon âme,
de daigner graver dans mon cœur
de vifs sentiments de foi,
d'espérance et de charité ;
un vrai repentir de mes péchés
et une volonté très ferme
de m'en corriger,
pendant que je considère
et contemple en esprit vos cinq plaies,
avec une grande affliction
et une grande douleur,
ayant devant les yeux
ces paroles que le prophète David
mettait dans votre bouche,
ô bon Jésus :
"Ils ont percé mes mains et mes pieds :
ils ont compté tous mes os."


Pour recevoir la grâce de l'indulgence plénière, il faut ajouter un "Notre Père," un "Je vous salue Marie," et un "Gloire au Père" aux intentions du Pape Benoît XVI. 

mercredi 22 février 2012

Mercredi des Cendres - début du Carême



Vénérable abbé Henri-Marie Boudon, « Le triomphe de la Croix », Partie III, Chap.IX, Le triomphe de la Croix dans sa parfaite obéissance

            L’esprit vraiment humilié ne se trouve point dans l’esprit purement humain ; il faut que l’esprit de Jésus-Christ anéanti s’y trouve afin qu’il y soit. Cependant si c’est la vertu des véritables Chrétiens, celui qui est disciple du Fils de Dieu ne peut s’en dispenser.

            Cette vertu est donc d’une nécessité indispensable. Notre céleste Maître ne nous l’a pu enseigner en des termes plus clairs et plus expressifs que ceux-ci : En vérité je vous dis que si vous ne vous convertissez et ne devenez comme des enfants, vous n’entrerez point dans le royaume des Cieux. Pour être Chrétien il faut avoir la simplicité et être petit comme un enfant. Petit à ses yeux, bien aise de l’être aux yeux des autres, et ne devenir jamais grand par aucune propre élévation.

            Cependant que faisons-nous, chacun dit qu’il se veut sauver, chacun dit qu’il veut entrer dans le royaume des cieux et l’on ne pense guère à entrer dans l’enfance chrétienne : je dis dans une véritable simplicité et une véritable humilité, quoique sans cela toute espérance nous soit ôtée du bonheur éternel où nous aspirons. C’est ce qui faisait dire à la pieuse mère Marie Elisabeth que, sans les grandes austérités corporelles dont tout le monde n’est pas capable et quelques autres vertus semblables, l’on pouvait bien aller au ciel mais jamais sans l’humilité.



mardi 21 février 2012

Fête de la Chaire de saint Pierre, fête de son saint successeur notre Pape Benoît XVI

Cette année, le 22 février tombe le mercredi des Cendres, anticipons d'une journée notre prière pleine d'affection et de reconnaissance pour notre Très Saint Père, le Pape Benoît XVI. Que Dieu le garde longtemps fidèle à Son service et à notre édification. 



D'après la Légende dorée de Mgr Jacques de Voragine :


On peut remarquer qu'il y a plusieurs autres raisons pour lesquelles l’Eglise célèbre trois fêtes en l’honneur de saint Pierre ; pour son privilège, pour sa charge, pour ses bienfaits, pour la dette dont nous lui sommes redevables et pour l’exemple.

Pour son privilège. Il en est trois que saint Pierre reçut à l’exclusion des autres apôtres, et c'est pour ces trois privilèges que l’église l’honore trois fois chaque année. Il fut le plus digne en autorité, parce qu'il a été le prince des apôtres et qu'il a reçu les clefs du royaume des cieux : il fut plus fervent dans son amour; en effet il aima Jésus-Christ d'un amour plus grand que les autres, comme cela est manifeste d'après différents passages de l’Évangile. Sa puissance fut plus efficace, car on lit dans les Actes des Apôtres que sous l’ombre de Pierre étaient, guéris les infirmes.

Pour sa charge, car il remplit les fonctions de la prélature : sur l’Église universelle ; et de même que Pierre fut le prince et le prélat de toute l’Église répandue dans les trois parties du monde, qui sont l’Asie, l’Afrique et l’Europe, de même l’Église célèbre sa fête trois fois par an.

Pour ses bienfaits, car saint Pierre, qui a reçu le pouvoir de lier et d'absoudre, nous délivre de trois sortes de péchés, qui sont les péchés de pensée, de parole et d'action, ou bien des péchés que nous avons commis contre Dieu, contre le prochain et contre nous-mêmes. Ou ce bienfait peut être le triple, bienfait que le pécheur obtient en l’Église : par la puissance des clefs : le premier, c'est la déclaration de l’absolution de la faute ; le second, c'est la commutation de la peine éternelle en une peine temporelle ; le troisième, c'est la rémission d'une partie de la peine temporelle. Et c'est pour ce triple bienfait que saint Pierre doit être honoré par trois fois.

Pour la dette dont nous lui sommes redevables, car il nous soutient et nous a soutenus de trois manières, par sa parole, par son exemple, et par des secours temporels, ou bien par le suffrage de ses prières ; c'est pour cela que nous sommes obligés à l’honorer par trois fois.

Pour l’exemple ; afin, qu'aucun pécheur ne désespère, quand bien même il eût renié Dieu trois fois, comme saint Pierre, si toutefois, il veut le confesser comme lui de cœur, de bouche et d'action.


Tu es Petrus, et super hanc Petram aedificabo Ecclesiam meam,
Et portae inferi non praevalebunt adversus eam :
Et tibi dabo claves regni coelorum :
Et quodcumque ligaveris super terram, erit ligatum et in coelis,
Et quodcumque solveris super terram, erit solutum et in coelis.

Tu es Pierre, et sur cette pierre, je bâtirai mon Eglise,
Et les porte de l’Enfer ne prévaudront point contre elle,
Et je te donnerai les clés du Royaume des Cieux,
Et tout ce que tu as lié sur terre, sera lié dans les Cieux,
Et tout ce que tu auras délié sur terre sera délié dans les Cieux.

Le Prince des Apôtres et son digne successeur
sur le siège de Rome
 Pénitencerie Apostolique – Enchiridion Indulgentiarum

Une indulgence plénière est accordée au fidèle qui visite en y récitant pieusement le Pater et le Credo l’église cathédrale lors de la célébration liturgique de la Chaire de Saint Pierre Apôtre (22 février)

RAPPELS


L’indulgence est la remise devant Dieu de la peine temporelle due pour les péchés, déjà effacés quant à la faute, que le fidèle, bien disposé et à certaines conditions déterminées, reçoit par l’intervention de l’Église qui, en tant que ministre de la rédemption, distribue et applique avec autorité le trésor des satisfactions du Christ et des Saints.

. Tout fidèle peut gagner des indulgences partielles ou plénières pour lui-même, ou les appliquer aux défunts par mode de suffrage.


. Pour gagner l’indulgence plénière, en plus d’exclure toute affection au péché, même véniel, il est requis d’accomplir l’œuvre indulgenciée et de remplir les trois conditions : confession sacramentelle, communion eucharistique et prière aux intentions du Souverain Pontife.

. Les trois conditions peuvent être remplies plusieurs jours avant ou après l’accomplissement de l’œuvre prescrite ; cependant, il convient de recevoir la communion et de prier aux intentions du Souverain Pontife le jour même où l’on accomplit l’œuvre.



lundi 20 février 2012

Introduction au Carême par le Patriarche latin de Jérusalem, S.Exc.Mgr. Fouad Twal




Pénitence pour le Royaume et la paix !

Lettre Pastorale
de Sa Béatitude Mgr Fouad TWAL
Patriarche latin de Jérusalem

Carême 2012

Chers Frères et Sœurs dans le Christ, “ A vous, toutes et tous, grâce et paix !”

            1. Nous lisons dans l’évangile que “Jésus jeûna quarante jours et quarante nuits” (Mt 4,2). Ce jeûne se situe certainement dans la région désertique à quatre kilomètres au Nord-Ouest de Jéricho, sur une montagne appelée précisément « Quarantena » (en arabe Quruntul). Au XIIème siècle, la montagne appartenait aux chanoines Latins du Saint Sépulcre et elle était habitée par des religieux appelés frères de la Quarantaine.

Une fois de plus, notre Eglise de Jérusalem peut non seulement parler de l’Histoire mais aussi de la géographie et de la topographie du Salut. L’endroit indiqué, non loin du Jourdain, est un lieu de pèlerinage non seulement pour les chrétiens du monde entier mais aussi pour les fidèles locaux qui sont invités à visiter avec piété les hauts lieux de notre Rédemption.

            2. Un jeûne dont le Seigneur n’avait pas besoin !
En théorie, Jésus pouvait, miraculeusement, se dispenser de prendre de la nourriture. Mais « il a tenu à être semblable à ses frères » et sœurs – les autres hommes ; et « il a été éprouvé en tout comme nous, à part le péché » (Hé 4 ; 15). Son jeûne, pas plus que son baptême par Jean, ne constituait donc aucune nécessité personnelle. Pour nous, par contre, la pénitence, le jeûne, la réconciliation, avec la prière et l’aumône, sont indispensables afin d’expier nos péchés. Avec cette différence essentielle : nous voyons dans le Sauveur qui jeûne, un exemple magnifique pour nous.

Certes, nous ne pouvons jeûner quarante jours et quarante nuits, « sans rien manger ». Mais l’Eglise a tenu à reproduire chronologiquement, dans le « Carême » (du latin quadragesima, quarantième) le laps de temps passé par le Christ au désert, dans le jeûne et la prière. L’intention de l’Eglise est bien claire : « imiter le Christ » (1 Cor 11,2) qui « a voulu nous servir d’exemple », non seulement que nous nous lavions les pieds les uns les autres (cf Jn 13,15) mais aussi en tout autre domaine (Phili 2, 5).

Notre jeûne entend imiter celui du Christ qui, à son tour, suivait l’exemple de Moïse (qui a jeûné quarante jours avant de recevoir les tables des Commandements (Ex 34, 28–29)). Elie, aussi, a jeûné quarante jours avant de rencontrer le Seigneur sur l’Horeb (1 R 19, 8). Lors de la Transfiguration du Seigneur sur le Mont Thabor, ce sont précisément ces deux personnages, jeûneurs de quarante jours, qui apparaissent aux côtés du Messie en gloire.

            3. Le jeûne «préventif» et expiateur
Dans son message pour le Carême de 2009, Sa Sainteté le Pape Benoît XVI se demande quelle valeur et quel sens pourrait avoir, pour nous chrétiens d’aujourd’hui, le fait de nous priver de nourriture et de boissons qui, en soi, sont utiles pour notre santé et notre survie. Le Saint Père répond, en se fondant sur l’Ecriture Sainte et la Tradition chrétienne que le jeûne est un grand soutien pour nous éviter le péché et tout ce qui peut nous y amener. Dans le message pour le carême de 2011, le Pape dénonce la cupidité, comme si les hommes voulaient « dévorer le monde » ; parce que nous ne sommes pas les propriétaires des biens que nous détenons, mais plutôt des intendants… Ces biens doivent être considérés par nous comme des moyens qui incarnent ou concrétisent en quelque sorte la Providence divine à l’endroit du prochain. Grâce à ce partage, nous vivons la communion, comme dans l’Eglise primitive de Jérusalem (“la vita apostolica” des premiers chrétiens dans Ac 2 et 4,2 Cor 8 et 9). L’apôtre bien-aimé, Jean, écrit avec sévérité : « Si quelqu’un, jouissant des biens de ce monde, voit son frère dans la nécessité et lui ferme ses entrailles, comment l’amour de Dieu demeurerait-il en lui? » (1 Jn 3, 17). Le message de Carême pour 2012 du Saint Père reprend le thème suivant : « Soyons attentifs les uns aux autres pour nous stimuler mutuellement à la charité et aux bonnes œuvres » (Hé 10,24). En se souciant concrètement des plus pauvres, le chrétien peut exprimer sa participation à l’unique corps qu’est l’Église. Faire attention aux autres dans la réciprocité c’est aussi reconnaître le bien que le Seigneur accomplit en eux et le remercier avec eux des prodiges de grâce que le Dieu bon et tout-puissant continue de réaliser dans ses enfants.

Pour nous, pauvres pécheurs, mortels sans cesse exposés aux défaillances, le jeûne est aussi un moyen efficace afin de manifester notre repentir et notre désir de réparer le mal que nous avons fait. C’est dans ce sens que le prophète Jonas invitait les habitants de Ninive à la pénitence par le jeûne. Jésus nous donnera bientôt le cadre du jeûne et de l’aumône : c’est dans le secret et la discrétion, sans ostentation (Mt 6, 3–4) ni apparence misérable ou mortifiée (cf Mt 6, 16), ce qui ne contredit nullement son caractère public et communautaire dans l’Eglise, nécessaires pour éviter l’excès et l’arbitraire individuels.

Plus tard, Jésus exposera la spécificité du jeûne chrétien, en contraste avec celui des pharisiens et des disciples de Jean : les chrétiens, parents de l’Epoux, « jeûneront pendant les jours où Il sera élevé (et enlevé) de parmi eux », sur la Croix (cf Mc 2, 19–20). C’est pourquoi, les premiers chrétiens jeûnaient pendant le triduum sacré. Ensuite, ils le faisaient tous les mercredis et les vendredis (La Didachè, n. 8). La pénitence est une attitude salutaire qui est un « retour » au Seigneur et au bien ; un retour « au Père » comme l’enfant prodigue (cf Lc 15). En effet, le verbe araméen et arabe est exactement « toubou », « revenez ». Cet appel du Baptiste et du Sauveur est significatif, sur les rives du Jourdain et dans le reste de cette région désertique où la présence de Dieu s’impose dans le vide des créatures et la splendeur de la nature !

            (…) Dans l’Eglise Mère de la Ville Sainte, celle du Calvaire, du tombeau vide du Ressuscité, de l’Eglise de l’Ascension et de la Pentecôte, nous prions avec ferveur. Nous supplions le Seigneur d’accepter notre pénitence et de nous amener, malgré nos faiblesses, « dans le cortège de sa victoire » sur le mal, le péché et la mort (cf Eph 1 , 15–23). Et « que, de Jérusalem, le Seigneur, le créateur du ciel et de la terre, vous bénisse, tous les jours de votre vie » (cf Ps 128 (127), 5).

Un saint carême et heureuses Pâques !
† Fouad Twal, Patriarche


samedi 18 février 2012

sainte Bernadette Soubirous

Lettre de sainte Bernadette au Bx Pie IX, 
le 17 décembre 1876

                        Très Saint-Père

Je n’aurais jamais osé prendre la plume pour écrire à Votre Sainteté, moi, pauvre petite Sœur, si notre digne évêque, Mgr de Ladoue, ne m'eût encouragée. (…)

J’ai craint, tout d’abord, d’être trop indiscrète ; puis il m’est venu à la pensée que Notre Seigneur aime à être importuné aussi bien par le petit que par le grand, par le pauvre que par le riche, qu’il se donne à chacun de nous sans distinction. Cette pensée m’a donné du courage, aussi je ne crains plus ; je viens à vous, très Saint-Père, comme une pauvre petite enfant au plus tendre des Pères, pleine d’abandon et de confiance. Que pourrai-je faire, très Saint-Père, pour vous témoigner mon amour filial ? Je ne puis que continuer ce que j’ai fait jusqu’à présent, c’est-à-dire souffrir et prier. (…)

Je prie tous les jours le Cœur Sacré de Jésus et le Cœur Immaculé de Marie, de vous conserver encore longtemps au milieu de nous puisque vous les faites si bien connaître et aimer. J’ai la douce confiance que ces Cœurs Sacrés daigneront exaucer ce vœu qui est le plus cher à mon cœur.

Proclamation du dogme de l'Immaculée Conception
Il me semble, lorsque je prie selon les intentions de Votre Sainteté, que du ciel la très Sainte Vierge doit souvent jeter son regard maternel sur vous, très Saint-Père, parce que vous l’avez proclamée Immaculée. J’aime à croire que vous êtes tout particulièrement aimé de cette bonne Mère puisque, quatre ans après, elle vint elle-même sur la terre dire : « Je suis l’Immaculée Conception. »

Je ne savais pas ce que cela voulait dire, je n’avais plus entendu ce mot. Depuis, en réfléchissant, je me dis bien souvent : que la Très Sainte Vierge est bonne. On dirait qu’elle est venue confirmer la parole de notre Saint-Père. C’est ce qui me fait croire qu’elle doit vous protéger tout particulièrement. J’espère que cette bonne Mère aura pitié de ses enfants, et qu’elle daignera mettre encore une fois son pied sur la tête du maudit serpent, et donner ainsi un terme aux cruelles épreuves de la Sainte Église et aux douleurs de son Auguste et Bien-Aimé Pontife.

Je baise très humblement vos pieds et je suis, avec le plus profond respect, Très Saint-Père,
De Votre Sainteté, La très humble et très soumise fille.

Sœur Marie-Bernard SOUBIROUS

Vénérable abbé Henri Marie Boudon, " Dieu partout présent ", 2e dédicace

A la glorieuse Vierge, toujours Vierge, immaculée en sa très sainte Conception,
vraie Mère de Dieu.

            Grande Reine, la profession que je fais d’être à vous autant que l’ordre de Dieu me le permet ne souffre pas qu’aucun de mes ouvrages, que la divine Providence me fait donner au public, y paraisse sans  que dans votre dépendance, et sous votre protection maternelle. 

Je viens donc offrir celui-ci à votre précieux cœur comme tous les autres ; cœur sacré à qui on peut appliquer avec encore plus de justice qu’à celui de l’Epouse des Cantiques, qui veillait lors même que vous preniez le sommeil nécessaire à votre saint corps : car ses pensées étaient toujours en la présence de Dieu

Vous avez toujours été revêtue du Soleil, toute environnée et éclairée du Saint Esprit. Votre demeure a été dans la lumière, et les ténèbres du péché n’ont jamais approchées de vous

O ma sainte Dame, c’est pour cela que mon cœur se réjouit, et que ma langue chante de joie de ce que vous avez toujours eu le Seigneur présent devant vous ! Obtenez-moi la grâce du don de cette divine présence, afin que mes yeux, étant éclairés, ils ne s’endorment jamais dans ce sommeil de la mort qui ôte le souvenir de Dieu présent partout

O ma très bonne, très miséricordieuse, et très fidèle Mère, commandez à ceux qui liront ce petit Traité, des clartés célestes qui leur découvrent que Dieu, remplissant toutes choses, il est plus intime qu’à nous-mêmes, et qu’ensuite nous ayons incessamment en tout lieu le respect que nous devons à sa grandeur infinie. 

Ainsi soit-il. Ainsi soit-il. Ainsi soit-il.