mardi 8 mai 2018

8 mai - Saint Michel du Mont Gargan et anniversaire de la fin de la guerre


Extraits du discours admirable que le cardinal Joseph Ratzinger a prononcé au cimetière allemand de La Combe, à Caen, le 5 juin 2004, alors qu’il représentait le saint Pape Jean-Paul II aux cérémonies commémoratives du 6 juin 1944.

« C’est le moment de nous mettre à genoux, pleins de respect, devant les morts de la Deuxième Guerre mondiale, nous rappelant les innombrables jeunes gens de notre patrie, leur avenir, leurs espérances détruits au cours de ce sanglant massacre de la guerre. En tant qu’Allemands, nous sommes douloureusement frappés à la pensée que leur élan, leur idéal, leur loyauté envers l’État aient été instrumentalisés par un régime sans justice.

Mais cela n’entache pas l’honneur de ces jeunes hommes, dans les consciences desquels Dieu a pu regarder. Chacun d’eux se tient, personnellement, en sa présence, avec tout son trajet de vie, avec sa mort violente; chacun se tient devant ce Dieu dont la bonté miséricordieuse, nous le savons, garde tous nos morts. Ils n’ont désiré faire que leur devoir, non sans de nombreux doutes et de nombreuses interrogations. Mais ils nous regardent et nous interpellent : «Et vous? Oui, vous, qu’allez-vous entreprendre pour que les jeunes ne soient plus contraints à la guerre? Qu’allez-vous faire pour que le monde ne soit pas, une fois encore, dévasté par la haine, la violence, le mensonge?»

~ Les morts de La Combe nous interpellent : ils sont dans la paix de Dieu, mais ils ne cessent de nous demander : « Et vous, que faites-vous pour la paix? » Ils nous mettent en garde devant un État susceptible de perdre les fondements du droit et d’en couper les racines. Le souvenir de la souffrance et des maux de la Seconde Guerre mondiale uni au souvenir de la grande aventure de la réconciliation qui, grâce à Dieu, s’est accomplie en Europe, nous indiquent où se trouvent ces forces capables de guérir l’Europe et le monde. La terre peut devenir lumineuse, et le monde peut être humain à une seule condition : laisser Dieu entrer dans notre monde. »



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