dimanche 10 avril 2022

Dimanche des Rameaux et de la Passion du Seigneur - Pâques fleurie


Homélie du Très Révérend Père Dom Jean Pateau, osb.,

Père Abbé de Notre-Dame de Fontgombault (14 avril 2019)

 

Chers Frères et Sœurs,

Mes très chers Fils,

 

C'est par une appellation évocatrice que nos pères ont nommé ce jour « dimanche des Rameaux » ou « des Palmes », ou encore « dimanche de l’Hosanna », et « Pâque fleurie ». Nous ne sommes plus qu’à huit jours de la solennité des solennités, la Pâque du Seigneur. Ce saint jour, avant de porter son fruit, entre aujourd’hui en floraison. La nature s’associe à notre impatience. La brume et le froid, compagnons des premiers jours du carême, font place désormais aux couleurs, aux odeurs, aux chuchotements du printemps. Après le silence de l’hiver, la nature revit.


L’entrée du Seigneur à Jérusalem, monté sur un ânon, au milieu d’une foule enthousiaste, ne fait pas fausse note dans ce contexte bucolique. Quel beau prélude à la joie pascale !


Comme il serait tentant aussi de suivre Jésus sur le sentier facile qui se dessine et qui nous conduirait tranquillement à notre propre pâque, de la gloire humaine à la gloire divine, sans passer par la Croix.


Jésus, lui, n’a pas endossé notre humanité pour recevoir la royauté ni la gloire en ce monde. Quel contraste entre la pensée des hommes et celle de Dieu!

Sa gloire et sa royauté, il les possède et elles lui viennent du Père. Sa vraie glorification aux yeux des hommes a eu lieu devant quelques disciples, quelques jours plus tôt, lors de sa Transfiguration. Elle aura lieu à nouveau, pour ceux qui pourront le comprendre, lorsqu’il sera élevé sur le Calvaire.

Jésus entre à Jérusalem pour y mourir. C’est l’heure du dépouillement suprême de son humanité. C’est aussi l’heure du couronnement de sa mission. C’est son heure.


Celui qui est sans péché s’est chargé du poids de haine de nos péchés : haine contre Dieu, haine contre nos frères en humanité, haine contre la création. En sa mort, suprême injustice, il ne se laisse pas vaincre par la haine, mais il déverse sur le monde un immense amour.


Au terme de la route, après avoir vaincu et franchi les portes de la mort, ouvrant la misère de l’homme à la miséricorde de Dieu, il nous offre de revêtir une humanité transfigurée.


Débutons cette Semaine sainte comme un chemin de communion avec Jésus, un chemin à parcourir en vérité. Si nous mourons avec lui, avec lui nous vivrons. Si nous mourons avec lui, Dieu reconnaîtra en nous l’image de son Fils et nous ressuscitera avec lui.


Comment mourir avec le Christ ? Mourons à notre propre péché par le sacrement de Pénitence. Mourons à nos mauvaises habitudes, à nos haines tenaces. Convertissons-nous pour vivre en cohérence avec notre foi et avec les promesses de notre baptême. Devenons en tout temps des enfants de lumière.

Alors que s’approchent les saints mystères, préparons-nous sérieusement au renouvellement des promesses de notre baptême. Sainte Semaine à l’école de Marie, Mater dolorosa. Que Pâque fleurisse en nos âmes avant d’y porter son fruit.

Amen.




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