mardi 19 septembre 2017

Le vénérable abbé Henri Marie Boudon, un saint homme de Dieu qui prie pour nous

Gravure du vénérable abbé Boudon
« Vie nouvelle de Henri-Marie Boudon », par S.Exc.R. Mgr Matthieu, Archevêque de Besançon

« Nous, Henri-Marie Boudon, ci-devant grand archidiacre d’Evreux, déclarons que notre dernière résolution est, malgré toutes les inclinations que nous aurions d’être enterré avec les pauvres, supposé que l’on ne voulût pas nous mettre au gibet, est d’être enterré chez MM. du séminaire du précieux Cœur de l’immaculée Vierge Mère de Dieu, à l’entrée de leur église, sous les marche pieds de pierre, afin d’y être foulé incessamment aux pieds. » 

« Fait ce 23 d’août, jour de la fête de Saint Philippe de Béniti, religieux et digne serviteur de la glorieuse Mère de Dieu et l’un de ses apôtres, 1702 » 

Signé : Boudon

La mort de Boudon répandit cette odeur d’édification et de sainteté qui fait présager ici-bas quelle est la libéralité infinie de Dieu sur les âmes qu’il a purifiées dans les souffrances ;  leur triomphe date de ce moment lugubre et leur gloire semble sortir de la corruption du tombeau.
Ce ne furent pas seulement ses amis qui reconnurent, dans l’excès de leur douleur, qu’aucune liaison ne pourrait leur procurer des avantages aussi précieux, mais ceux mêmes qui, pendant sa vie avaient trop négligé de profiter de ses pieux exemples, convinrent alors que l’Eglise perdait un de ces hommes rares et parfaits que Dieu lui accorde dans sa miséricorde pour faire son ornement et sa consolation.
Les louanges qu’on lui prodigua et les regrets qu’on exprima sur sa perte devinrent universels et, tel est l’ascendant irrésistible que reprend tôt ou tard la vertu, que personne ne fut indifférent à la mémoire d’un homme dont tant de gens semblaient avoir oublié jusqu’à l’existence.
 
Pierre tombale, dans la chapelle des Saints Anges où
il est inhumé, Cathédrale d'Evreux
Nous excéderions les bornes que nous nous sommes prescrites si nous rapportions les marques de douleur et de respect que donnèrent à sa mort les personnes pieuses qui avaient eu le bonheur de le connaître et de le révérer pendant sa vie. On écrivait de toutes parts à Evreux pour obtenir quelque chose qui lui eût appartenu ou une copie de son portrait.
Les religieuses de Pont-Audemer en placèrent une dans leur oratoire afin d’y recourir dans leurs besoins pour lui demander que dans le Ciel il fût leur père comme il l’avait été sur la terre.

On réclamait avec empressement de ses amis quelques détails sur sa sainte vie et c’est à cette pieuse curiosité que nous devons les manuscrits de MM. Bosguérard, Thomas et Courtin. La duchesse de Bavière, qui ne pouvait pas croire qu’on eût privé le public de l’édification que cette vie devait lui procurer, la fit chercher à Paris avec un soin inutile quelques années après la mort de Boudon.
Plaque, dans la même chapelle, rappelant le
transfert de son cœur.
La vénération qu’il avait inspirée était telle qu’on regardait les lieux qu’il avait habités comme consacrés par une grâce particulière.
Le P. du Puys, missionnaire jésuite passant par Evreux quelques jours après qu’il fut mort, voulut aller prier dans la chambre où il avait rendu le dernier soupir et en baisa le pavé avec un religieux respect.

L’opinion que Boudon était allé immédiatement jouir de la gloire était aussi générale qu’accréditée, elle faisait toute la consolation de ses plus chers amis. Dans les lettres qu’ils s’écrivaient mutuellement, après qu’ils l’eurent perdu, ils se félicitaient d’avoir dans le Ciel un protecteur dont la charité, déjà si expansive, étant devenue parfaite, devait leur attirer les bénédictions les plus précieuses.



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