Le Seigneur Jésus délivrant les possédés à Gadara |
Du vénérable abbé Henri Marie Boudon, « L’homme de Dieu », partie
II, chap. 16, De la nécessité de l’union avec Notre Seigneur Jésus Christ
La
nécessité de l’union de l’âme avec Notre Seigneur Jésus-Christ est plus grande
que celle des branches avec la vigne, que celle des membres avec la tête, que
celle du corps avec l’âme.
Figurez-vous
un corps sans âme : il n’a pas le moindre mouvement ; il
a des yeux sans voir ; des oreilles sans entendre ; une bouche et une
langue sans pouvoir parler ; des mains sans toucher ; des pieds sans
marcher ; il est insensible sans voir, sans entendre et sans pouvoir rien
faire. Voilà le déplorable état d’une
âme en péché mortel : ne vous étonnez pas ensuite si elle écoute les
plus grandes et terribles vérités de la religion comme si elle ne les écoutait
pas ; si elle voit les précipices des enfers comme si elle ne les voyait
pas ; si elle ne craint pas son malheur éternel - elle qui est si sensible
à une bagatelle temporelle - ; si elle demeure dans un état dont la seule
idée est capable de faire mourir de frayeur sans en être beaucoup inquiétée,
riant, prenant du plaisir et se tenant dans ce faux repos : c’est qu’elle est comme un corps sans âme.
Tout ce
qui ne vit pas et n’est point animé de l’esprit de Jésus-Christ, n’est point
vivant et est nécessairement mort : Jésus-Christ étant notre unique vie. Représentez-vous un membre
du corps séparé de la tête : il est sans aucune vigueur et sans aucune
force ; c’est l’état d’une personne
hors de l’union avec Notre Seigneur Jésus-Christ.
Il nous a enseigné lui-même que nous ne pouvions rien faire sans lui ;
ainsi nous ne pouvons pas faire la moindre petite action chrétienne sans le
mouvement de son divin Esprit, pas dire une seule parole, pas avoir même
une seule bonne pensée. C’est lui qui
anime le Chrétien ; c’est lui qui le vivifie ; c’est lui qui agit en
lui et qui lui donne la force pour opérer saintement. Il est plus, dit
saint Augustin, l’esprit de mon esprit que mon âme n’est l’âme de mon corps.
Que le Chrétien juge de là combien ses actions doivent être saintes, excellentes et parfaites,
et les plus viles même, comme celles du boire et du manger, puisqu’elles
partent d’un principe si divin. Car, enfin, c’est une maxime constante que
l’action doit suivre l’être. Mais la divine Providence nous a fait donner au
public un traité de ces grandes vérités intitulé « La science et la pratique du Chrétien » où nous avons
plus amplement parlé de la grâce chrétienne.
Illustration du fils prodigue, loin de la maison de son père |
Considérez
enfin le sarment séparé de la vigne : non seulement il ne porte plus de
fruit, mais il sera jeté, dit le Sauveur, il séchera et on le
ramassera pour le faire brûler dans le feu (Joan xv,6) ; c’est la
comparaison dont se sert ce divin Maître qui nous assure que, celui qui ne
demeurera point, en lui sera traité en la même manière (ibid., 4). Aussi il ne reste
que le feu d’enfer à celui qui est séparé de Jésus. Ô mon
Dieu ! Est-il bien possible qu’une âme soit assez malheureuse pour se
réduire dans un état si lamentable !
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire