mercredi 13 juillet 2022

Saint Henri II et vénérable Henri-Marie Boudon, priez pour nous

S. Henri II

« Vie de Boudon », par Collet 

Il comptait rendre le lendemain matin ses devoirs à messieurs (les chanoines) du chapitre mais, quand il eut tiré son manteau long de la valise où il l’avait enfermé, il le trouva percé dans tous les doubles. C’était un nouveau tour dont il n’a jamais connu les auteurs. Dès lors, une vive impression lui fit entrevoir qu’il serait un jour percé des traits de la calomnie et déchiré de toutes parts pour la gloire de son Maître.

Comme il n’était pas délicat sur le fait des vêtements, il en eut bientôt pris son parti. Son manteau fut rapiécé à la hâte et ce fut dans cet état qu’il alla saluer le doyen et les chanoines de la cathédrale.

L’histoire de ce manteau criblé fit bientôt la nouvelle du jour. Les uns en rirent, les autres en eurent pitié, les plus sages se souvinrent que saint Martin dont les habits grossiers avaient blessé les yeux de l’évêque Défenseur s’était fait un nom immortel dans toutes les églises. Ainsi, un chapitre extraordinairement assemblé installa Boudon. Ce fut un samedi 27 de juillet que la cérémonie s’en fit.

Le nouvel archidiacre ne resta pas longtemps à Evreux. Une affaire importante et, chez lui, il n’y en eut jamais d’autres que celles de la charité, l’appela à Rouen. Ce fut là qu’il écrivit à MM. les curés de la ville d’Evreux une lettre commune. Quoiqu’un peu obscure, elle est si pleine d’humilité et d’ardeur pour les intérêts de Dieu seul qu’on ne peut encore la lire aujourd’hui sans en être touché :

Sacramentaire de S. Henri

« C’est, leur dit-il, en propres termes, c’est la dernière des créatures qui vous adresse cette chétive lettre pour supplier votre charité d’avoir soin de sa misère devant la majesté du Dieu tout bon.


J’ai cru que l’adorable Crucifié serait glorifié si, ayant été appelé par un excès de son amour à l’archidiaconat d’Evreux, nous avions soin de nous recommander à vos saints sacrifices. Ce n’est pas, Messieurs, le pauvre pécheur que je recommande à votre souvenir, je vois devant Dieu que je mérite d’être effacé dans l’esprit de toutes les créatures ; ce sont les seuls intérêts de Dieu dont je vous prie d’avoir soin dans vos prières. C’est Jésus qui doit être l’archidiacre d’Evreux et non pas le dernier des hommes.

Tout ira bien si le pauvre archidiacre est bien détruit, bien anéanti par l’esprit de Dieu. C’est dans cette vue que j’ai offert l’archidiaconé d’Evreux à la très digne Mère de Dieu, sachant que si une fois elle l’a entre les mains, il sera tout au pouvoir de son Fils bien-aimé. »

Toute la lettre qui est longue est du même style. Ceux à qui elle était adressée y répondirent quelque-temps après mais, quoiqu’en peu de mots, ils le firent avec autant de dignité que de politesse.

Couronne de S. Henri


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