Du vénérable abbé Henri Marie Boudon, « Vie de saint Taurin »
Saint Gaud priant devant le tombeau de Saint Taurin d'Evreux |
C’était de ce petit désert que, sortant pour aller
aux offices divins de la cathédrale, il
entendit les anges qui chantaient les louanges de saint Taurin, ce qu’ayant
fait connaître à l’évêque nommé Viateur qui gouvernait pour lors la ville
d’Evreux, ils se sentirent unanimement pressés de faire la recherche du lieu de sa sépulture qui était ignoré depuis un
longtemps.
On fit pour cela beaucoup de prières afin qu’il
plût à la divine bonté de révéler ce trésor caché. Mais la divine Providence réservait cette grâce au temps du pontificat
du glorieux saint Lau. Ainsi ayant été élu d’une commune voix après le
décès de Viateur, son prédécesseur, aussitôt il employa les jeûnes les veilles
et l’oraison auprès de la divine majesté pour impétrer cette faveur. Tant de vœux et de prières d’un homme qui
lui était si agréable ne furent pas sans effet car, un jour qu’il priait avec
plus de ferveur, il aperçut une colonne toute brillante de clarté et éclatante
en lumières comme un soleil qui, touchant d’un bout le ciel et de l’autre
la terre, lui donna des marques du sépulcre glorieux du saint.
Châsse reliquaire de Saint Taurin, abbatiale Saint-Taurin, Evreux |
C’est pourquoi, ayant fait ouvrir la terre au lieu
que la colonne touchait, on y trouva son cercueil dans lequel était écrit :
« Ici repose le bienheureux Taurin,
premier évêque de la ville d’Evreux ». Tout ceci arriva vers le
commencement du VIIe siècle durant le règne de Clotaire II, roi de France. Or
le bruit s’étant répandu de l’invention miraculeuse du corps de saint Taurin, on y vit arriver aussitôt une affluence de
peuples qui y venaient de toutes parts pour implorer les secours de ses
intercessions dans leurs maladies et dans toutes sortes de besoins la toute-puissance
de Dieu, opérant beaucoup de prodiges et faisant grand nombre de miracles
en sa faveur.
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